21e dimanche du Temps ordinaire – C – 21 août 2022

« Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant :
‘Seigneur, ouvre-nous’,
il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes. ’ »

Luc 12,25

> Voilà un verset qui m’invite à penser… 

> La porte qui mène au Royaume et à ce festin promis est sûrement étroite, mais j’ai surtout l’impression que Jésus souhaite des vis-à-vis clairs et éclairés pour s’attabler avec lui ! « Je ne sais pas d’où vous êtes. », cela met le doigt sur les risques d’inconsistance et de tiédeur… « Ok tu t’es peut-être assis à la même table que moi et tu m’as entendu prêcher, mais d’où viens-tu ? quelle conviction t’amène à moi ? Quelle est l’origine de ta foi et de ce qui te fait bouger spirituellement ? »

> Il n’y aura pas de check-list pour le salut, seulement un discernement véritable sur chacune de nos personnalités et une grâce infinie pour tous ceux qui sauront admettre le flou de leurs hésitations et de leurs errances. Pour traverser le miroir à travers lequel nous ne voyons qu’obscurément et Le voir enfin face-à-face !

> Seigneur, ton regard d’Amour m’aide à sortir du flou et me dessine à neuf selon ton dessein, pour ne pas rester dehors et isolé… Merci !

31e dimanche du temps ordinaire – Toussaint – Dimanche 1er novembre 2020

« Heureux… »

Mt 5,3…

> Il y a quelque chose de solennel dans les premiers mots de l’Evangile de ce dimanche. La précision du déroulement invite à se représenter la scène : Jésus gravit la montagne, s’assied, les disciples s’approchent. Puis une insistance, « ouvrir la bouche, enseigner », qui met en valeur l’acte de parole de Jésus. Il ouvre la bouche pour un long discours, trois chapitres, dans lequel il déploie les harmoniques du bonheur annoncé par les premiers versets.

Jésus ouvre la bouche, il nous faut ouvrir les oreilles. C’est d’ailleurs ce à quoi il invite à la fin de son enseignement : « Tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique… » (7, 24) Le bonheur que Jésus promet est à « mettre en pratique », littéralement « à faire ». Un bonheur à construire, à cultiver. Si les béatitudes sont à pratiquer c’est que le bonheur qu’elles promettent n’a rien à voir avec celui que vantent les agences de voyage : sable fin, mer bleue et cocotiers… Il ne dépend pas des circonstances et des conditions extérieures. Christiane Singer va même jusqu’à parler d’un(e) bon(ne) heur(e) de mélancolie. « C’est un(e) bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. C’est mon accueil qui en fait un(e) bon(ne) heur(e). La transformation ne peut commencer que là où j’acquiesce. » Accueillir la pauvreté de cœur, les pleurs, la faim et la soif de justice, et même la persécution pour en faire un chemin de bonheur. C’est ce qu’ont fait nos aînés dans la foi, fêtés ce dimanche.

Voilà ce que propose le discours sur la montagne non pas un bonheur bon marché mais un bonheur qui coûte, pour reprendre une expression de Dietrich Bonhoeffer « la grâce qui coûte ».

25e dimanche du temps ordinaire – A – 20 septembre 2020

« Ceux qui avaient commencé à cinq heures, reçurent chacun une pièce d’un denier. »

Mt 20,9

> Comme on comprend la réaction des ouvriers embauchés à la première heure qui ont « enduré le poids du jour et la chaleur » ! Comme je m’y reconnais ! Du point de vue d’une stricte justice humaine le comportement du maître est difficile à défendre.

Il faut regarder de près comment se modifient les termes du contrat d’embauche au fur et à mesure que la journée avance. Avec ceux qui commencent à travailler dès la première heure le maître se met d’accord sur le salaire de la journée : un denier. A ceux qui se mettent au travail à neuf heures, à midi, à trois heures, le maître promet : « je vous donnerai ce qui est juste ». Le contrat repose sur la confiance qu’ils accordent à la parole du maître. C’est lui qui fixe ce qui est juste, il n’annonce pas de chiffre. Quant à ceux qui rejoignent la vigne à cinq heures il se contente de dire « Allez à ma vigne vous aussi. » Il n’est pas question de rétribution. Les ouvriers s’en remettent totalement au maître sur la façon dont leur travail sera reconnu et rémunéré.

Le comportement de ce maître est incompréhensible d’un point de vue de justice humaine. Par contre s’il s’agit de dire quelque chose du Royaume de Dieu combien est-il parlant ! A part au Royaume non celui qui cherche à le mériter comme un dû mais celui qui met sa foi en Dieu qui donne gratuitement.

Quelques pépites pauliniennes en écho à cette parabole :« Si quelqu’un accomplit un travail, son salaire ne lui est pas accordé comme un don gratuit, mais comme un dû. Au contraire, si quelqu’un, sans rien accomplir, a foi en Celui qui rend juste l’homme impie, il lui est accordé d’être juste par sa foi. » (Rm 4, 4-5)

C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil (Ep 2, 8-9). Appel en ces temps troublés et incertains à avancer en mettant notre foi en Celui qui est BON et qui partage ses biens aux ouvriers de la dernière heure que nous sommes.

19e dimanche du temps ordinaire – A – 9 août 2020

« Voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » »

Mt 14,30

> Audace et folle confiance de Pierre qui, sur la parole de Jésus, qu’il a lui-même suscitée, enjambe la barque et commence à marcher sur les eaux. S’il marche sur les eaux c’est pour aller vers Jésus. C’est aussi parce qu’il va vers Jésus. C’est son regard fixé sur Jésus, l’orientation de tout son être vers Jésus, qui lui donnent stabilité et équilibre.

> Que son attention se porte sur la force du vent et c’en est fini du prodige : il commence à s’enfoncer. Un instant son regard s’est détourné et tout bascule. Il coule ! Se sentant perdu c’est vers son Seigneur qu’il crie. Et sa défaillance devient événement de salut. Parce qu’un moment devant la violence du vent il a douté, il expérimente dans sa chair que le Seigneur sauve. S’il n’avait pas flanché il n’aurait pas fait l’expérience de se sentir saisi par la main de Jésus l’arrachant au gouffre des eaux.

> Quelle expérience ! Encore plus déterminante que de marcher sur la mer vers Jésus. Expérience fondatrice pour Pierre et pour nous. Si Pierre avait continué à marcher sur les eaux sans couler, il ne saurait pas à quel point Jésus sauve, et nous non plus. Sa défaillance nous en apprend plus sur Jésus que si tranquillement il avait rejoint Jésus et, avec lui, était monté dans la barque : Jésus est le SAUVEUR.

> Vivre nos peurs et nos doutes comme des lieux où Jésus nous saisit par la main et nous arrache à ce qui nous tire vers le fond. Une grâce à demander.

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.

30e dimanche du temps ordinaire – C

« Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’ » (Luc 18,13)

> Le publicain, ou collecteur d’impôts, est la figure par excellence de la personne mal vue dans la société juive de l’époque. Et pourtant, celui-ci garde une attitude humble, il se frappe même la poitrine, en geste d’humble repentir. Et il s’en remet simplement au Seigneur, en se reconnaissant comme pécheur.

L’Evangile est là, dans cette simplicité : dans cet accueil inconditionnel de celui qui se reconnaît comme pécheur, sauvé par grâce. Mais il est surtout dans la démarche de cet homme, rejeté de sa société, qui ose dans un cheminement d’introspection, regarder en face ses propres failles, ses péchés et qui finalement se tourne vers Dieu pour déposer cela à ses pieds.

Pour nous aussi, l’Evangile est là, dans cette simplicité : dans cet accueil inconditionnel de chacun de nous qui se reconnaît comme pécheur, sauvé par grâce. Mais il est surtout dans notre démarche d’introspection, d’oser regarder en face nos failles, nos péchés, pour nous tourner ensuite vers Dieu pour déposer cela à ses pieds.

Cette semaine, c’est cela que nous proposons. Une démarche concrète de reconnaître, en vérité, ses péchés, des failles, et de demander ensuite à Dieu : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’

5ème dimanche de Carême – C

« Jésus s’était baissé, et du doigt, il traçait des traits sur le sol… » (Jn 8,6)

> D’abord, il écrit dans le sable…
Au lieu de prendre parti
Au lieu de s’engouffrer dans un jugement
Au lieu de céder à la précipitation quand son avis est demandé
Au lieu de tomber dans le piège d’une dispute de théologiens…
Il écrit en silence dans le sable…

Cette expression « écrire du doigt » se retrouve ailleurs dans la Bible, c’est lorsque Dieu écrit du doigt les commandements sur les Tables de la Loi (Exode 31.18). Donc, devant la femme adultère et grâce à elle, Jésus écrit du doigt une Loi nouvelle, à la manière de Dieu lui-même au Sinaï. Et il l’écrit sur la terre de nos existences, et non plus sur la pierre d’un règlement extérieur.

Une nouvelle Loi qui ne dit pas: « Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci et dans ce milieu-là. » De nos jours, Jésus n’aurait jamais dit: « Ce n’est qu’un intégriste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot… » Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation sont toujours aimés de Dieu.

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. En celui qu’il rencontre, il voit toujours un extraordinaire possible ! Un avenir tout neuf ! malgré le passé.

Dans la semaine qui vient, je veux me laisser pétrir de cette Loi faite de respect et d’amour : retenir mon jugement et accepter la grâce qui est faite pour l’autre comme elle est faite pour moi.

Dimanche du baptême du Seigneur – C

« Tu es mon fils bien-aimé ; c’est en toi que j’ai pris plaisir » (Luc 3.22)

> Il y a des matins où pour chacun de nous aussi le ciel se déchire comme pour le baptême du Christ… Pouvons-nous alors entendre que Dieu prend plaisir à nous voir exister, nous réjouir et aussi lutter au quotidien? Car au beau milieu de ce récit de baptême, l’Evangile n’occulte pas l’emprisonnement de Jean le Baptiste…

Plaisir et peines de Dieu s’entremêlent comme dans ta vie peut-être ?

Aujourd’hui pourtant regardons avec discernement l’une de nos qualités et disons-nous que Dieu en éprouve lui aussi de la Joie!

Et que 2019 nous réserve une pleine escarcelle de ces moments de grâce !

15e dimanche – A

« Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » Mt 10, 16-17

> Nous qui connaissons le Christ, est-ce que nous mesurons la grâce que nous avons reçue?? Nous qui essayons de le suivre de tout notre coeur, avec nos faiblesses, certes, mais qui le cherchons et qui voulons le suivre, soyons heureux ! Nous voyons et nous entendons ! La mise en pratique n’est pas toujours simple mais nous voyons et entendons ce que beaucoup avant et après nous n’ont pas vu et n’entendront pas…

Cette semaine il nous est proposé de prendre la mesure de cette grâce, de louer Dieu pour la foi qu’il a placée en notre coeur, pour la place qu’il occupe dans notre vie. Il nous est aussi proposé de réfléchir comment cette chance vient embrasser notre vie quotidienne et comment nous témoignons de la joie de pouvoir voir et entendre la révélation autour de nous !

3e dimanche de Carême – A

« Si tu savais le don de Dieu ! » – Jn 4, 10a

> En adressant cette phrase à la Samaritaine au bord du puits de Jacob, Jésus lui parle en fait de la grâce de Dieu dispensée à chacun d’entre nous. La grâce, un mot dont on ne saisit plus bien le sens ni la portée pour nos existences. La grâce, c’est un don, un cadeau. Un cadeau dont nous n’avons pas besoin pour vivre biologiquement, pour respirer ou manger, mais qui nous est absolument nécessaire pour vivre avec Dieu. Sauf que nous n’en mesurons pas toujours la portée! « Si tu savais le don de Dieu!… » Si tu savais quel cadeau Il te fait à toi chaque jour qui te permet de te (re)lever chaque matin et de continuer à avancer! Oui, Dieu se tient discrètement au creux de ta vie, dans ce regard ou ce sourire qui t’est adressé par un inconnu, dans ce qui fait pétiller ta vie, dans la nature qui t’entoure, dans l’affection de tes proches, dans les talents qui dorment en toi et qui ne demandent qu’à être réveillés… Dieu nous a librement créés à son image. Librement nous pouvons L’accueillir et accueillir Sa grâce en nous qui nous transforme et nous aide à porter Dieu aux autres.

Cette semaine, comment allons-nous accueillir le cadeau que Dieu nous fait gratuitement juste parce qu’Il nous aime? Comment allons-nous le transformer pour les autres? Qu’allons-nous en faire?