Toussaint

« Heureux » (Mt 5)

> Voilà ce à quoi l’Evangile nous appelle cette semaine ! Comment choisir un verset parmi ces explosives béatitudes ? C’est toutes que Jésus nous appelle à mettre en pratique. Bien sûr, nous avons des affinités avec les pauvres de cœur ? Ou alors plutôt avec les artisans de paix ? Ou encore les miséricordieux ? Nous avons tous nos belles qualités mais le Christ nous appelle à la profonde radicalité de ce bonheur sans concession qui réuni toutes les béatitudes. Ces béatitudes dont il a parsemé l’Evangile par le témoignage de sa vie.

Cette semaine nous vous invitons tout d’abord à relire une à une ces magnifiques béatitudes et puis à se demander comment on peut les mettre en pratique dans notre vie, comment Jésus les a lui-même mises en pratique et comment elles nous rejoignent dans notre quête du bonheur. Commençons par la première, puis la suivante…

30e dimanche – B

Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le ! ». On appelle donc l’aveugle et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle! » (Mc 10,49)

> Jésus n’appelle pas directement l’aveugle. Il passe par des intermédiaires, par la foule présente.

Quel rôle avons-nous ? Si nous nous reconnaissons aveugles, laissons-nous appeler par d’autres et bondissons de joie – comme il le fera – en courant vers le Seigneur cette semaine, dans l’une ou l’autre des activités qui nous rapprochent de lui.

Si nous nous reconnaissons plutôt dans la foule qui suit Jésus, et qui n’est pas aveugle, alors c’est à nous que Jésus demande d’appeler tel ou tel « aveugle »… Et si cette semaine nous allions trouver quelqu’un qui est aveuglé au point de ne pas voir Jésus en chaque visage qu’il croise, et que nous lui disions nous aussi : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » ?

29e dimanche – B

« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. » (Mc 10, 44-45a)

> Le programme proposé par Jésus aux disciples est simple : pour devenir grand, reconnu et respecté de lui, il faut se faire serviteur. Il faut agir envers les autres comme Jésus a agi envers eux, en étant humble, discret et aimant.

« Sans amour, je ne suis rien » (cf. 1Co 13, 2e), dit l’apôtre Paul. Et sans amour, pas de service, pas d’altruisme, pas de bienveillance, pas de sens. Rien. Néant. Absurdité.

En ce dimanche d’élections en Suisse, prions pour que les élus gouvernent avec la seule autorité qui soit : le service envers chaque citoyen, non pas avec l’abus de pouvoir trop souvent inhérent à leur fonction…

Et nous aussi, pensons au service à rendre, même le plus petit et insignifiant qui soit à nos yeux, qui nous rendra grand aux yeux de Jésus, mais aussi aux yeux des autres qui rendront grâce à Dieu le Père qui est dans les cieux (cf. Mt 5, 16.)…

28e dimanche – B

« Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. » » (Marc 10, 21-22)

> Devant l’homme qui demande comment avoir la vie éternelle, Jésus pose son regard sur lui. Et il l’aime. Pourtant, il reste ferme par rapport à ses exigences, par rapport à son manque, et le laisse finalement partir.

Suivre Jésus, ce n’est pas un chemin de facilité, mais un chemin fait d’exigences et de choix, où parfois il faut lâcher. Qu’est-ce qui me manque dans ma vie pour être en communion avec le Christ ? Que dois-je lâcher dans ma vie ?

A priori, ce chemin peut sembler impossible, mais si nous lisons bien, nous remarquons que le Christ commence par poser son regard sur nous et nous aimer. Tout commence par là, par son amour inconditionnel pour nous, ce qui ne l’empêche pas de rester ferme avec l’homme et de le laisser partir. Ainsi, par la force de l’amour du Christ, nous sommes invités cette semaine à lâcher ce qui nous parasite. Et si ce qui me manquait était simplement le vide, l’espace, la place pour suivre le Christ ?

27e dimanche – B

Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » (Mc 10,2)

> La première réponse à cette question serait peut-être : « De quoi je me mêle ?? » Combien de fois posons-nous des questions aux autres en étant indiscrets, en entrant directement chez eux, quand ce n’est pas dans leur chambre à coucher, par nos interrogations ? Ces questions-là sont autant d’effractions au pied-de-biche, parfois suivies d’un vol quand nous nous permettons ensuite de répercuter les informations ainsi glanées.

Cette semaine, essayons donc de faire attention aux questions que nous posons et à notre manière de les poser. Utilisons la sonnette plutôt que le pied-de-biche pour entrer sur le territoire de l’autre, sur la terre sacrée de notre prochain.