4e dimanche du temps ordinaire – C – 30 janvier 2022

« Mais, Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »

Luc 4, 30

Détermination

> Comment un petit rappel de la vérité provoque une tempête, c’est en quelque sorte la nature de cet épisode de la vie de Jésus. Il vient de prononcer dix mots pour seul commentaire du passage du livre d’Esaïe qu’Il vient de lire (Luc 4, 21). Il fait mention de deux étrangers qui ont trouvé grâce aux yeux des prophètes -donc de Dieu- et voilà que la foule se déchaîne : tous deviennent furieux. Ils prennent les choses en main. Ils s’apprêtent à régler son compte à ce concitoyen qui n’est jamais que le fils de Joseph. Jésus s’est laissé entraîner jusqu’au bord de la falaise. Et puis…

> Et puis, ils ne maîtrisent plus rien ! Jésus va son chemin. Il sait bien qu’Il va mourir mais ce n’est ni l’heure, ni le lieu. Il est déterminé à accomplir sa mission. Il ne s’échappe pas : il passe au milieu d’eux, sans haine, ni violence. De Lui qui n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards (Esaïe 53, 2) devait se dégager une telle puissance que personne n’a pu se mettre en travers de son chemin, même pas la foule haineuse. Il aurait voulu les guérir, leur rendre la vue, car Il les aimait. Eux ne l’ont pas voulu. Et moi ! Le veux-je ? 

3e dimanche du temps ordinaire – C – 23 janvier 2022

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue
 »

Luc 4,18

> A Nazareth, dans la synagogue, Jésus annonce sa mission de Christ, par les paroles du prophète Isaïe/Esaïe : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

> Ainsi Jésus nous rappelle que l’Évangile n’est pas d’abord destiné aux riches, aux hommes libres, aux bien-pensant ou bien-voyant, mais bien à tous ceux qui se reconnaissent comme pauvres, captifs et malvoyants. A tous ceux qui sont dans le manque.

> Sur mon chemin de vie, le Christ m’invite donc à ouvrir les yeux sur mes pauvretés, mes enfermements, mes cécités, à les reconnaître et à les déposer auprès de Lui. Si je fais cela, alors je pourrai recevoir pleinement Sa Bonne Nouvelle. Une invitation donc pour cette semaine à prendre ce chemin d’humilité et me laisser transformer par Sa Bonne Nouvelle.

2e dimanche du temps ordinaire – C – 16 janvier 2022

 « Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent »

Jean 2,10

> Il est frappant de voir l’insistance mise sur le secret dans ce récit. Personne ne doit voir ce qui se passe, le maître de maison n’en a rien vu, ni les invités. Seuls les serviteurs sont au courant de la transformation, les disciples et puis Marie, qui a été la commanditaire de l’opération. Le changement de l’eau en vin à Cana s’accomplit de manière mystérieuse et secrète. De l’eau est rajoutée à l’eau contenue dans les six jarres. Et on peut y puiser alors du vin. Aucun geste, aucune parole particulière de Jésus. Presque personne n’est au courant!

> Mais quel est le sens de ce secret ? D’abord, c’est qu’il n’y a rien à voir. 

> La transformation qui s’opère n’est pas spectaculaire. Elle ne concerne pas la vue, mais le goût. Et le terme employé par l’évangéliste pour la qualifier est le mot « signe », et non « miracle » ou « action de puissance ». On n’est pas dans le domaine de la magie, mais dans une action d’un autre type, qui est le témoignage.

> Et donc l’attitude spirituelle la plus juste face à ce secret, ce n’est pas la curiosité, c’est la réserve et la complicité. C’est la disponibilité et la méditation. Jésus, en tant que Messie de Dieu pour nous, est celui qui transforme dans le secret… l’eau en vin, autrement dit la vie en quelque chose de plus précieux encore que la vie, mais qui est vie aussi !

> Pour que chacun au seuil de cette année 2022, si pleine d’incertitudes et de tensions puisse se dire « Tu as gardé le meilleur pour ma vie devant moi, Seigneur »…

Baptême du Seigneur – C – 9 janvier 2022

« Le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus ».

(Luc 3, 21-22)

> J’aime bien ce texte qui déconstruit clairement l’image populaire d’un Dieu vieux et barbu qui resterait sur son nuage à observer le monde qu’il a créé.
Certes il a séparé « les eaux du bas et les eaux du haut » mais ça ne veut pas dire non plus qu’il y a une séparation infranchissable, sans communication, une perte de lien.
Le Christianisme insiste donc bien sur combien Dieu veut venir à notre rencontre. « Adam, où es-tu ? ». Et quand l’homme se construit une tour pour atteindre Dieu par lui-même en le cherchant dans le ciel, le projet risque fort bien de s’écrouler. Non, c’est Dieu qui descend sur terre et prends forme humaine. Et c’est l’Esprit Dieu qui descend sur nous par un ciel qui « s’ouvre ».

> Cette semaine, et en ce début d’année, rempli des souvenirs des festivités lumineuses de Noël, prenons conscience de combien Dieu est proche, comment il s’approche, me parle et me dit « Tu es mon fils ou ma fille bien aimée, en toi je trouve ma joie ! »