5eme dimanche de Pâques – C – 18 mai 2025

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres »

(Jn 13, 31-33a.34-35)

> En plein repas de famille qui tourne mal…avec un des convives qui est désigné comme traître et qui sort précipitamment dans la nuit pour aller Le trahir…
Voilà que Jésus choisit précisément ce moment pour réaffirmer la force de l’amour et y exhorter ses disciples.
> C’est précisément là où le tissu de leur fraternité se déchire que le Christ appelle à aimer comme Lui… au-delà de nos blessures et de nos imperfections! Il en appelle à l’espérance !

> Mon métier demeure l’espérance !
Quand j’ai traversé mes chemins de givre
Quand j’ai brûlé au feu de ma colère
Quand j’ai cru mes convictions en péril
Partout je veux persévérer à repousser la rancœur en exil

Mon métier demeure l’espérance !
Lorsque Judas est sorti après avoir peut-être englouti une bouchée bien amère…
Lorsqu’il est parti pour livrer son maître, Celui-ci en a profité pour réaffirmer l’amour
Alors moi aussi: quand je fais sortir le Judas de mon cœur
Quand j’ai digéré mes bouchées amères
Partout je veux continuer d’aimer mes frères
Et de chérir mes sœurs.

3e dimanche de Pâques – C – 4 mai 2025

« Simon Pierre leur dit je m’en vais à la pêche… »

(Jean 21, 3)

Retour sur terre

> Après que le Seigneur se soit présenté à ses disciples par deux fois, les voilà errants au bord de la mer de Tibériade. Certes, le Seigneur est ressuscité, ils l’ont rencontré, mais que peuvent-ils faire ? Il leur faut bien se rendre à l’évidence, le Royaume attendu n’est pas encore là, alors retour sur terre… ou plus exactement, retour sur mer. Sept hommes embarquent pour un retour à leur activité passée : pêcher.
Mais le filet reste désespérément vide. Comme s’ils avaient perdu la main. C’est l’occasion d’une seconde pêche miraculeuse, toute différente de la première. Ici, le conseilleur est un inconnu, – plutôt un Jésus pas reconnu -, le filet ne menace pas de se rompre ni la barque d’enfoncer.
> Quelle belle invitation à nous laisser guider par Celui qui a fait la promesse d’être avec nous tous les jours de notre vie. Nous ne le reconnaitrons pas forcément d’emblée, Lui se fera connaître à nous par une parole, un geste… Nul doute que notre activité portera du fruit pour le Royaume de Dieu… souvent à notre insu !

4e dimanche de Carême – C – 30 mars 2025

« Il entra en lui-même »

(Luc 15,17)

> Franchement, ma première réaction en lisant l’Évangile de ce dimanche, ça a été : « Oh non ! Pas encore le fils prodigue ! » Ce texte, on le connaît trop bien. On l’a retourné dans tous les sens : l’accueil du Père, la repentance du fils cadet, la jalousie du fils aîné… et pourtant, il y a comme une gêne à le relire encore. Peut-être parce que, dans notre monde d’aujourd’hui, les divisions ne se vivent pas tant entre ceux qui sont dehors et ceux qui sont dedans, mais bien à l’intérieur de la maison, entre frères. Le fils aîné, c’est celui qui est resté, fidèle, engagé. Il connaît les règles, il sert. Il pourrait être cette Église attachée à ses repères, « fidèle à ce qu’elle a toujours connu », enracinée, voire méfiante envers les élans nouveaux. Il ne s’oppose pas à son frère en tant qu’étranger, mais en tant que frère revenu. Et c’est là que ça coince : il ne le reconnaît plus comme tel. Il dit à son père : « ton fils que voilà », comme s’il n’en faisait plus partie.

> Et si cette parabole n’était pas tant un appel à « revenir à Dieu » qu’un appel à rentrer dans la joie de l’autre, même quand elle nous dérange ? Et si notre plus grand combat spirituel n’était pas de convertir les autres, mais de rester dans la maison du Père sans devenir amer ? Aujourd’hui, les tensions dans l’Église nous traversent aussi : progressistes, traditionnels, charismatiques, militants… on se regarde parfois de loin, avec jugement ou ironie. Mais le Père, lui, sort vers chacun. Il supplie : entre. Entre dans la fête. Réjouis-toi de l’autre. Peut-être que le premier pas, avant d’entrer dans la maison, c’est d’entrer en soi-même — comme l’a fait le plus jeune fils. C’est là, dans ce lieu intérieur, que commence le retour vers Dieu. Alors cette semaine, que le Seigneur nous donne de retrouver nos frères et sœurs là où ils sont. Et que la fête ne nous laisse pas dehors. Amen.

3e dimanche de Carême – C – 23 mars 2025

« Laisse-le encore une année. »

Luc 13, 8

ET SI NOUS PLAIDIONS ENCORE ? (Luc 13, 1-9)
> La proposition du jardinier de laisser une année de répit au figuier, ne serait-elle pas une invitation à devenir plaideur ? Plaider c’est parler en faveur de quelqu’un, prendre la défense d’une cause, développer des arguments en sa faveur. C’est ce que fit Jésus en faveur de ce figuier stérile qui n’est autre que son peuple. Il usait de patience et de bonté espérant que leur cœur porte du fruit pour Dieu. Jésus est un plaideur hors pair non seulement pour son peuple mais aussi pour nous.
> Et si nous prenions exemple sur Lui pour devenir des plaideurs ? Les sujets ne manquent pas : notre famille, nos voisins, nos collègues. Celui auprès de qui plaider n’est autre que le Père éternel, le Dieu d’amour. Les arguments desquels nous pouvons nous servir sont toutes les promesses que Dieu a faites et qui nous sont révélées dans sa parole. Alors, ami, sans te lasser plaide encore et sois assuré que le Père qui voit dans le secret saura trouver le chemin du cœur des personnes pour lesquelles tu plaideras.

34e Dimanche du temps ordinaire B – Christ Roi de l’Univers – 24 novembre 2024

« Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

(Jn 18, 37)

> Jésus, un roi, lui, notre Sauveur doux et humble de cœur ? Que peut – il avoir en commun avec les puissants qui gouvernent les nations avec un sceptre de fer ? Et qui, sans scrupules, précipitent hommes, femmes et enfants dans la pire désolation ? Marqués par les actualités de guerre et d’injustice, il nous est presque intolérable d’associer le Christ à la “classe dirigeante“. Et pourtant, c’est lui-même, l’Innocent condamné, qui affirme sa royauté face à Pilate. Royauté qui n’est pas de ce monde, mais fondée sur la Vérité. Pas celle que Pilate cherche à définir par sa question devenue célèbre : « Qu’est-ce que la vérité ? » Celle qui nous a été révélée dans la Bonne Nouvelle, à nous qui professons notre foi en Christ, lui, Chemin, Vérité et Vie.
> Et ce qui est inouï, c’est que nous appartenons à cette vérité. Comment est-ce possible ? – En écoutant sa voix. Cette voix unique entre toutes, qui est notre autorité intérieure, guidant nos pensées, nos désirs et nos réalisations. Nous cheminons donc bel et bien sous la royauté du Christ, par libre choix, prenant notre part à l’avènement de son règne de justice et de paix.
> Rendons grâce pour un tel Roi et écoutons sa voix.

24e dimanche du Temps ordinaire – B – 15 septembre 2024

« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Marc 8,33

> Admettre que l’être le plus cher doive passer par des souffrances atroces et se faire tuer, serait-ce donc cela avoir les pensées de Dieu ? Ce raccourci empêche de percevoir le mystère qui sous-tend les paroles de Jésus. Car, ce que nous lisons là, c’est sa Parole et non pas un fait divers dans le journal.
Au fond, nous ressemblons tous – selon nos pensées humaines – à Pierre qui veut éviter ce drame à Jésus, alors qu’il vient de professer sa foi en Jésus Messie, déconnecté dans sa pensée de l’image prophétique du Serviteur souffrant (cf.Is 53). Et nous, comment le voyons-nous lorsque nous professons notre foi en disant le Credo ? Ou, ô merveille, lorsque nous entendons cet incomparable passage de la Messe en si de Bach :« Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, passus et sepultus est. » («Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.»)
> S’agissant de tellement plus que d’un simple énoncé ou d’une émotion viscérale, ces mots nous engagent à prendre conscience que Jésus a réellement traversé les souffrances de sa Passion. Et que si nous, nous désirons marcher à sa suite, la croix fera partie du chemin. Par amour pour Lui et pour l’Evangile qui culminera dans la victoire du matin de Pâques.

11e dimanche du Temps ordinaire – B – 16 juin 2024

« […] il expliquait tout à ses disciples en particulier. »

(Marc 4, 34)

> Jésus enseignait la foule avec des paraboles, des histoires simples révélant des vérités profondes. Aux disciples, il expliquait ces paraboles en privé, leur offrant une compréhension plus claire. Cela peut sembler injuste – pourquoi seulement aux disciples ? Justement, cela nous invite à devenir ses disciples, à chercher activement à comprendre ses enseignements.

> Cette semaine, cherchons à approfondir notre foi. Prenons le temps de prier, de lire les Écritures et de demander au Saint-Esprit de nous éclairer. Partager ces moments avec des amis chrétiens ou en famille peut élargir notre vision et nous aider à mieux comprendre les enseignements en communion avec le Saint-Esprit. Jésus veut nous expliquer ses mystères si nous le cherchons sincèrement. Soyez bénis.

1er dimanche de l’Avent – B – 3 décembre 2023

« …et il commanda au portier de veiller. »

Marc 13, 34
Un papillon Portier

PORTIER ?

> Jésus entreprend de donner un exemple de la bonne attitude dans l’attente de sa venue. Il le fait de manière étrange en évoquant un maître qui part sans préciser de date de retour. L’homme fixe des tâches à chacun de ses serviteurs, mais c’est au portier seul qu’il demande de veiller (v. 34). Or, Jésus a commencé son propos par un « Prenez garde, veillez et priez » (v. 33) lancé à la cantonade, visant tout un chacun.

Se serait-il ravisé ? Aurait-il décidé de ne faire veiller qu’un heureux élu – le portier – ? Certes pas ! Jésus redit une nouvelle fois un ordre adressé à tous : «Veillez donc » (v.35).

Alors tous portiers ? Je le crois. Le portier, n’est-il pas celui qui connait bien la maison et qui est en mesure de donner des renseignements à toute personne qui se présente à la porte ? N’est-il pas celui qui, au besoin, donne l’alerte en cas de visite indésirable (voir 1 Pierre 5, 8) ? Soyons prêts à renseigner les personnes qui se présentent à la porte. Cette activité nous tiendra en éveil en attendant le retour de notre Sauveur.

33e dimanche du temps ordinaire – A – 19 novembre 2023

« J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. »

(Matthieu 25, 25)

> Dans ce passage de l’Évangile selon saint Matthieu, nous sommes confrontés à l’angoisse paralysante d’un serviteur qui a choisi d’enfouir le talent que son maître lui avait confié. Cette angoisse peut sembler familière à beaucoup d’entre nous. Il y a des moments où nous nous sentons dépassés par les défis de la vie, fatigués ou déprimés, et nous pouvons avoir l’impression de ne pas avoir la force de faire fructifier les dons que nous avons reçus. L’inaction et la peur peuvent nous empêcher de vivre pleinement notre vocation et de contribuer à l’édification du Royaume de Dieu. Il est important de se rappeler que Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse (2 Timothée 1,7).
> Cette semaine, prions pour ceux et celles d’entre nous qui se sentent accablés et incapables de voir leurs propres dons. Demandons à l’Esprit Saint de dissiper l’angoisse et de nous donner la force de développer et de réaliser nos dons. N’oublions pas que même dans les moments les plus difficiles, Dieu est avec nous et nous donne la force de surmonter nos peurs. Que cette semaine soit une occasion de soutenir ceux qui sont dans le besoin, de les aider à voir leurs propres dons et à les faire fructifier ! Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Amen.

20e dimanche du Temps ordinaire – A – 20 août 2023

« Femme, grande est ta foi ! »

(Matthieu 15, 28)

> Dans ce passage de l’Évangile selon saint Matthieu, Jésus fait une rencontre extraordinaire. Il croise le chemin d’une femme cananéenne, c’est-à-dire une païenne, une étrangère, une ennemie du peuple juif. Cette femme a le courage de s’approcher de lui et de lui demander de l’aide pour sa fille malade. Elle l’appelle « Seigneur, fils de David », reconnaissant ainsi son autorité et elle croit en sa capacité à faire des miracles dont elle a entendu parler. Jésus pourrait la rejeter ou la mépriser, comme le font ses disciples qui veulent la renvoyer. Mais il engage le dialogue avec elle et il met à l’épreuve sa foi.
> Cette semaine, demandons-nous si nous avons une foi aussi grande que celle de cette femme. Savons-nous prier avec la même audace que cette femme ? Avec insistance et confiance, même quand Dieu semble ne pas nous écouter ? Sommes-nous conscients que Dieu veut le salut de tous les hommes, sans distinction de race ou de religion ? Laissons-nous Jésus nous dire : « Grande est ta foi !» Que Dieu nous garde.