2e dimanche de Carême – B – 25 février 2024

« …les disciples ne virent plus que Jésus seul. »

Marc 9, 8

HALLUCINATION

> Pierre, Jacques et Jean partagent une expérience qui est proche de l’hallucination, ce phénomène psychique par lequel un sujet en état de veille éprouve des perceptions sans qu’aucun objet extérieur les fasse naître. Au cours d’une promenade qui les mènent sur une haute montagne, en compagnie de leur ami Jésus, voilà que la lumière se fait éblouissante, si forte que rien n’est plus perçu comme avant. La lumière lave plus blanc que blanc. Deux personnages importants dans l’histoire des juifs font leur apparition : Moïse et Elie. Comment les ont-ils reconnus ? Certainement pas d’après leur photo d’identité ! Peut-être en raison des propos que ces deux tiennent avec Jésus.

Les trois gaillards (hommes pleins de vigueur, de force et de santé) paniquent, Pierre propose à Jésus qu’ils s’installent tous là. Signe que ces trois perdent leurs moyens ! Où trouveraient-ils le matériel de « camping » ? Comble de l’histoire : une nuée parlante les couvrent, leur intimant l’ordre d’écouter le Fils bien-aimé. Ce Jésus qu’ils croyaient connaître leur tient des propos qu’ils ne comprennent pas, en particulier quand il parle de résurrection !

Cet événement semble vouloir mettre en lumière le fait que nous croyons connaître, savoir ou avoir saisi. Comme celle des disciples, notre compréhension est partielle. La sainteté de Dieu et sa puissance (capable de faire apparaître des morts) se montrent de manière fugace. Elles bousculent nos fondements, remettent nos certitudes, nos savoirs en question. Mais, heureusement, Jésus est celui qui demeure auprès de nous quand tout est ébranlé. Ne voyons plus que Jésus seul et gardons les yeux fixés sur Lui qui nous a ouvert le chemin de la foi (Hébreux 12, 2)

1er dimanche de Carême – B – 18 février 2024

« Aussitôt l’Esprit le pousse au désert »

Marc 1,12

> « Aussitôt » : ce petit mot se trouve 42 fois dans l’Évangile de Marc, 11 fois dans son premier chapitre. « Aussitôt » : un mot qui signifie bien sûr l’enchaînement des actions, ici en l’occurrence le baptême de Jésus (Mc 1,9-11) suivi du désert (Mc 1,12-15), suivi de l’appel des disciples (Mc 1,14-20), suivi de l’enseignement à Capharnaüm, (Mc 1,21-28), etc. Mais plus en profondeur, ce petit mot « aussitôt » signifie l’impératif, l’urgence de telle ou telle action. L’impératif de passer par le désert avant de débuter le ministère, d’appeler les disciples et d’enseigner. L’urgence de suivre le Christ et de répandre la Bonne Nouvelle.

Le désert est donc pour Jésus un impératif. Pas moyen d’en faire l’économie. C’est d’ailleurs l’Esprit, celui-là même qui est descendu sur Jésus au baptême, qui le pousse violemment au désert, qui l’y jette. Nous pouvons imaginer que Jésus aurait préféré l’éviter, mais le désert est un impératif : sa vocation va se forger au creuset du désert, des tentations et de la solitude.

Bien souvent nous aussi nous préférerions éviter les déserts de notre vie, éviter les tentations, éviter la solitude. Mais nous y sommes jetés, comme Jésus. Aussitôt. Depuis mercredi, nous avons débuté ce temps de désert, de préparation, qu’est le carême. Un temps d’arrêt impératif, nécessaire, qui dit l’urgence pour chacune et chacun d’aller au désert, nous aussi, pour forger notre vocation de femme et d’homme au service de Dieu. Que ce temps de carême puisse être un temps de désert fécond pour chacune et chacun !

6e dimanche du Temps ordinaire – B – 11 février 2024

« Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » »

Marc 1,41

> Pris de compassion, Jésus tend la main, une main ouverte qui ose et qui franchit les interdits! Imaginez-vous que la lèpre, c’est contagieux et cela prive celui qui en souffre de tous les contacts entre êtres humains! Les lépreux, en ce temps-là, ce sont les bannis, ils vivent à l’extérieur des villes et moulinent avec leur crécelle pour que l’on s’écarte à temps de leur passage…

Cette semaine, vers quelle personne exclue pourrais-je tendre la main et lui offrir un contact bienfaisant qui la sorte de son isolement? Et la réciproque : quelle part de moi me rend un peu étrangère au monde qui m’entoure, quelle est ma différence qui pourrait avoir besoin du soin que Jésus donne, Lui qui risque sa peau pour moi?

5e dimanche du Temps ordinaire – B – 4 février 2024

« Jésus s’approcha, la saisit par la main, la fièvre la quitta. […] à l’aube, Jésus sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il pria »

Marc 1,29-39

> Le miracle de la belle-mère de Simon nous montre la puissance de Jésus et sa compassion pour les souffrants. D’un simple toucher, il guérit la malade et lui permet de retrouver sa vie quotidienne. Le soir venu, c’est une véritable cohue qui se presse à la porte de la maison : on lui amène tous ceux qui sont atteints d’un mal ou possédés par des démons. Jésus guérit et expulse les démons, manifestant l’amour et la puissance de Dieu. Mais le lendemain matin, contraste saisissant : Jésus se lève bien avant l’aube et se retire seul dans un endroit désert pour prier. Tandis que la nuit s’achève, laissant place à la lumière du jour, Jésus quitte le tumulte et la fatigue pour trouver la paix et la force dans la solitude auprès de son Père.

> Alors que le monde autour de nous peut être sombre et chaotique, n’oublions pas de nous retirer un temps dans ce face à face avec Dieu. Comme l’aube qui chasse la nuit, ces moments de recueillement nous permettent de renaître à la lumière et de trouver la force d’un nouveau départ et l’inspiration dont nous avons besoin pour être des porteurs d’espérance et de lumière pour tous.