26e dimanche du Temps ordinaire – B – 29 septembre 2024

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

(Marc 9, 40)

> On pourrait intituler ce passage : « Qui ne saute pas n’est pas chrétien », comme on le chante dans les stades par rapport à son équipe favorite ! Les disciples sont pris en flagrant délit de repli sur leur clan. Ils veulent savoir sous quelle bannière se rattache cet homme qui chasse des esprits au nom de Jésus, mais sans suivre leur groupe. Pour eux, c’est un peu facile de se réclamer de Jésus sans emprunter les chemins difficiles sur lesquels Il les mène, non ? Ils versent insidieusement dans une forme de radicalité. C’est pourquoi Jésus les pousse à retourner cette radicalité envers eux-mêmes : qu’ont-ils à trancher en eux qui est source de scandale, qui sèmerait la zizanie et causerait la chute des « petits » que Jésus place toujours au centre ?
> Dans toutes nos querelles de clocher, nous oublions souvent les « petits ». Nous nous perdons dans des calculs et des réflexes identitaires au lieu d’élargir la voie de la Rencontre pour nos frères et sœurs fatigués. Seigneur, je t’en prie, remets de l’ordre dans mes priorités. Aide-moi à voir le Bien là où il se fait, au-delà de mes propres critères de jugement. Amen.

25e dimanche du Temps ordinaire – B – 22 septembre 2024

« De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient.

(Marc 9, 33-34)

> Jésus pose une question simple mais percutante : « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Les disciples, qui avaient débattu entre eux pour savoir qui était le plus grand, se taisent, révélant leur gêne. Ce contraste entre leurs discussions secrètes et leur silence devant Jésus montre que, malgré leurs efforts pour dissimuler leurs ambitions, Jésus sait. Il n’est pas naïf face à leurs préoccupations humaines. Jésus voit au-delà des apparences et connaît nos cœurs.

> Cette semaine, réfléchissons à nos propres conversations « en chemin ». De quoi discutons-nous, peut-être dans le dos de Jésus, tout en sachant que cela n’est pas ajusté à Dieu ? Laissons-nous interpeller par cette question de Jésus et osons le silence qui permet de reconnaître ce qui, en nous, doit être réorienté vers Lui. Que ce chemin de transformation intérieure nous conduise à une vie de service authentique, en phase avec l’appel du Christ. Amen.

24e dimanche du Temps ordinaire – B – 15 septembre 2024

« Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Marc 8,33

> Admettre que l’être le plus cher doive passer par des souffrances atroces et se faire tuer, serait-ce donc cela avoir les pensées de Dieu ? Ce raccourci empêche de percevoir le mystère qui sous-tend les paroles de Jésus. Car, ce que nous lisons là, c’est sa Parole et non pas un fait divers dans le journal.
Au fond, nous ressemblons tous – selon nos pensées humaines – à Pierre qui veut éviter ce drame à Jésus, alors qu’il vient de professer sa foi en Jésus Messie, déconnecté dans sa pensée de l’image prophétique du Serviteur souffrant (cf.Is 53). Et nous, comment le voyons-nous lorsque nous professons notre foi en disant le Credo ? Ou, ô merveille, lorsque nous entendons cet incomparable passage de la Messe en si de Bach :« Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, passus et sepultus est. » («Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.»)
> S’agissant de tellement plus que d’un simple énoncé ou d’une émotion viscérale, ces mots nous engagent à prendre conscience que Jésus a réellement traversé les souffrances de sa Passion. Et que si nous, nous désirons marcher à sa suite, la croix fera partie du chemin. Par amour pour Lui et pour l’Evangile qui culminera dans la victoire du matin de Pâques.

23e dimanche du Temps ordinaire – B – 8 septembre 2024

« Il le prit à part loin de la foule. »

(Marc 7, 33)

UN TÊTE À TÊTE BOULEVERSANT

> Dans la vie courante, on invoque la loi des séries pour rendre compte de la répétition de calamités. Au centre de l’épisode qui nous est rapporté, l’homme semble être soumis à cette loi. Il subit une double peine : il est sourd et, en plus, il a des difficultés d’élocution.
Des gens bien intentionnés décident de prendre les choses en main, de prendre l’homme en main. Il le conduise à ce Jésus, sujet de tant de rumeurs. Que fait Jésus ? Il éconduit la foule. Car, l’objectif de Jésus est de vivre un tête-à-tête avec le sourd. Ici, toute parole est inutile, l’homme ne peut l’entendre. La seule manière d’entrer en contact avec lui, c’est de vivre une expérience haptique, c’est-à-dire être touché.
Cet homme le sera de plusieurs manières. Jésus va le toucher physiquement, d’abord extérieurement (les doigts sur les oreilles) puis intérieurement (la salive sur la langue). Ce toucher physique entraîne une ouverture à l’autre. Le lien de sa langue est délié. Il est à nouveau possible d’entrer en relation avec l’autre et l’homme ne se prive pas de cette possibilité : il parlait distinctement, sans peine, aisément.
> Le lieu de cette scène, c’est l’intimité proposée par Jésus. Elle est aussi pour nous. N’hésitons pas un seul instant à entrer dans ce lieu de l’intimité avec Jésus : notre vie en sera bouleversée.