26e dimanche du temps ordinaire – B

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous » Marc 9,40

> Un peu avant ce verset, Jesus arrête les disciples qui veulent filtrer ceux qui sont légitimes pour expulser les démons et ceux qui ne le sont pas.

Cette affirmation qu’il fait dans ce verset résonne fortement aujourd’hui… Nous chrétiens, n’avons-nous pas parfois la tentation de nous poser en victimes ou de penser que le monde est contre nous parce que nous nous sentons minoritaires ? Et cette minorité, ne nous sentons-nous pas une mission de la défendre ? Mais dans ces moments-là on se positionne un peu comme les disciples en nous rendant juges de ceux qui appartiennent à la caste ou non.

Si vraiment tous ceux qui ne sont pas contre nous sont avec nous, alors nous sommes bien plus nombreux que nos yeux peuvent le voir à « donner un verre d’eau au nom du Christ » comme le dit le verset suivant.
Pour être contre, il faut donc le vouloir, il faut le clamer haut et fort, ce n’est peut-être pas si facile finalement…

Cette semaine, nous proposons de rendre grâce pour tous ceux qui ne sont pas contre nous, contre notre foi. Nous pouvons avoir une pensée particulière pour ceux qui sont martyrisés à cause de leur foi, et nous pouvons surtout apprendre à reconnaître les gestes de bienveillances et d’adhésion au Christ là où nous n’avons pas l’habitude de les attendre ou de les percevoir…

25e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » » (Marc 9, 33b-35)

> Qui est le plus grand ? qui est le plus fort ? qui est le plus beau ? Dans notre société, la compétition fait rage. Il faut toujours surpasser les autres, qu’importe si cela les écrase. C’est à celui qui construit la plus haute tour. C’est à celui qui a la plus grosse… armée ou bombe nucléaire. Les humains sont traversés par cette tentation de la compétition qui ravage en particulier notre société actuelle. Il faut être un meilleur parent que mon voisin, un meilleur professionnel que mon collègue. D’ailleurs qu’est-ce qu’un collègue si ce n’est celui qui fait le même travail que moi, mais… moins bien !

Le message de l’Evangile va à contre-courant de ces valeurs contemporaines. Il renverse les catégories connues. Il replace l’humain au centre. L’important n’est plus de gagner, d’écraser les autres, mais de se mettre au service. Se mettre au service, c’est avant tout se placer dans un état de disponibilité à être présent pour les autres. Mon vis-à-vis n’est plus écrasé, il est valorisé. Car il a de la valeur, l’Evangile le dit bien. Enfant d’un même Père, il en devient mon frère, ma sœur.

Alors cette semaine, observe et sois disponible. Observe cette tentation de la compétition qui fait rage dans le monde. Et en réponse, essaie de te montrer disponible à être présent pour les autres, pour tes frères et sœurs en Christ. En bref, essaie de vivre l’Evangile.

24e dimanche du temps ordinaire – B

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. » (Marc 8.34)

> Ah voilà bien un verset exigeant et dont des années d’interprétation littérale nous ont travaillés jusqu’à la peur bleue de ne jamais être à la hauteur ! Etre à la hauteur, commençons par là ! Lorsque l’on suit quelqu’un, on ne marche pas à sa hauteur justement…Quand on parle de suivre, il y en a un qui marche devant, qui choisit le chemin et l’autre qui va derrière, qui ne choisit pas. Et quand deux marchent l’un derrière l’autre, ils se parlent difficilement.

Mais en grec, ce verbe « suivre » dit autre chose : le mot utilisé, « akoloutheo », signifie faire chemin avec. Platon expliquait le sens de ce mot, qui a donné en français acolyte, : c’est le compagnon de route. Quand on parle de compagnon de route, cela suppose deux personnes, deux sujets qui cheminent ensemble. Voilà déjà qui me remonte le moral !

Mais alors, comment comprendre « qu’il prenne sa croix » ? La croix, c’est l’instrument de supplice et de mort. Crucifié, le condamné est rendu totalement passif.  On a compris que Jésus appelait au martyre, qu’il invitait ses disciples à être prêts à être crucifiés avec lui. Mais on peut aussi comprendre : celui qui veut marcher avec moi… qu’il empoigne, qu’il soulève ce lieu où il subit passivement sa mort! Qu’il prenne sa mort dans ses mains. Qu’il soit le porteur actif et conscient de son destin de créature vulnérable condamnée à mourir un jour.

Nous avons chacun des « morts » qui nous guettent au quotidien… Cette semaine, je veux assumer de les regarder en face et non pas les subir… Je veux marcher aux côtés de Jésus, comme un sujet qui porte sa mortalité, en cheminant avec Lui. Pas derrière. Avec.

23e dimanche du temps ordinaire – B

Aussitôt les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement. Jésus recommanda à ceux qui étaient là de n’en rien dire à personne . (Marc 7,35-36)

> Étonnant miracle dans l’Évangile de cette semaine. Bien, vous me direz tous les miracles sont étonnants, d’où leur appellation. Certes. Mais attardons-nous ici à un élément presque ironique : imaginez-vous la joie de cette homme guéri ! Il peut enfin entendre, et bonus, parler à nouveau correctement. Et là… quelle est la première chose que Jésus lui dit, ainsi qu’à tous ceux présent ? « N’en parlez pas ! ». Bien que le texte nous précise que cet ordre n’a pas été suivi, se pose tout de même la question : quand et pour quoi parler de ce que Dieu fait dans nos vies ?

> Cette semaine laissons-nous toucher par la main de Jésus, qui continue l’œuvre créatrice du Père. Mais avant de crier sur les toits tout ce que Dieu est et fait, prenons pleinement conscience de l’étendue de ses bienfaits. Prenons le temps de le remercier et cherchons plus loin encore son regard. Ensuite seulement serons-nous à même d’être de vrai témoin, habité en profondeur. Allez, « Ephphatha », ouvrons-nos cœurs ! Belle semaine !