Dimanche de la Présentation du Seigneur au temple – C – 2 février 2025

« Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. »

(Luc 2,33)

> Ils sont venus en pauvres, les parents du petit garçon à présenter au Temple, n’apportant comme offrande que deux petites colombes. (Cf. Lv 12,8). Ils étaient donc censés passer inaperçus. Mais le ciel avait orchestré une magnifique mise en scène avec l’Esprit Saint comme protagoniste. Entrent alors Syméon, homme de Dieu et Anne, prophétesse, qui se mettent à proclamer devant tout le monde le sort hors commun de cet enfant : « Salut préparé à la face des peuples / lumière qui se révèle aux nations / signe de contradiction … »

> Comprenant l’étonnement des parents, sachons, nous aussi, nous étonner sans cesse à nouveau devant l’humble condition humaine qu’à pris notre grand Dieu en devenant l’un de nous. Laissons-le nous rejoindre dans nos propres vies en méditant encore cette dernière phrase : « Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

3ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 26 janvier 2025

« Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins. »

(Luc 1,1)

> Voilà deux textes qui nous sont proposés pour ce dimanche : Luc 1,1-4 et Luc 4,14-21. Le lien entre eux, c’est la continuité et la transmission. Jésus, au début de son ministère, ancre son message dans une relecture provocante du Livre d’Ésaïe. De son côté, Luc, en prenant la plume, compose son récit en s’appuyant sur le commencement et sur d’autres témoins et serviteurs de la Parole avant lui. Ce passage de témoin, de main en main, fait éclore une nouveauté à chaque fois : une autre Parole s’accomplit, une autre étape du dessein de Dieu se révèle.

> Est-ce ainsi que je lis la Bible ? Avec cette conscience qu’elle me donne à vivre quelque chose de neuf et qu’elle est la façon dont Dieu me pousse à marcher vers l’inédit ? Cette semaine, relevons le défi de lire la Parole comme un trésor vivant : elle porte nos vies et nous appelle à dépasser nos petits plans bien rangés pour accomplir ce que Dieu prépare pour nous. Amen.

2e dimanche du Temps ordinaire – C – 19 janvier 2025

« Tout le monde sert le bon vin en premier […] mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Jean 2, 10

> Aux noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en transformant l’eau en vin. Ce geste n’est pas seulement spectaculaire : il révèle un Dieu qui ne se contente pas de répondre à nos besoins, mais qui nous offre le meilleur. L’eau ordinaire, essentielle à la vie, devient ici un vin exceptionnel, symbole de fête et de grâce. Ce miracle nous invite à reconnaître que Dieu peut transformer nos réalités les plus simples en quelque chose de précieux.

> Le maître du repas s’étonne que le meilleur vin ait été gardé pour la fin. Cette inversion est une belle métaphore : Dieu réserve le meilleur pour l’avenir. Mais cette transformation commence dès maintenant, dans nos jours ordinaires. L’eau de nos vies peut devenir le vin de sa grâce. Sommes-nous prêts à lui confier ce que nous avons, aussi modeste soit-il, pour qu’il le transforme ? Belle marche dans la joie et l’espérance !

Le Baptême du Seigneur – C – 12 janvier 2025

« Et comme le peuple était dans l’attente. »

(Luc 3, 15)

> Voilà un peuple bien au fait du cours que devait prendre l’histoire. Pendant des décennies, même des siècles, ce peuple avait été nourri de textes prophétiques. Il les avait ressassés, scrutés, sondés… D’une génération à une autre génération, le message était passé qu’un sauveur devait venir. Bien que cette promesse n’ait pas trouvé d’issue favorable jusque-là, la certitude de son accomplissement restait vive, et chacun se tenait aux aguets, guettant le moindre signe d’un début de réalisation.
> Pourtant, malgré des indications précises concernant ce sauveur, certes dispersées dans les écrits de différents prophètes, le peuple commet une erreur sur la personne. Un détail aurait dû les mettre sur la bonne voie : le lieu de naissance du sauveur. Jean doit les remettre sur le bon chemin.
> Les choses n’ont guère changé aujourd’hui. La Bible n’a pas changé d’un iota : le sauveur annoncé vient bientôt. Est-ce vraiment lui que nous attendons, avec ferveur ? Sommes-nous prêts à aller au désert pour y faire la rencontre de Celui qui « n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et dont l’aspect n’avait rien pour nous plaire » (Esaïe 53,2) ? Sommes-nous prêts à nous laisser enseigner toutes choses par l’Esprit-Saint (Jean 14, 26) ?

Fête de l’Epiphanie – C – 5 janvier 2025

« Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

Mt 2,11

Les savants – qui étaient certes mages mais pas forcément rois, il est bon de le redire parfois… – viennent de partout se prosterner devant l’enfant de la crèche. Le message de l’Epiphanie, très-très loin de la galette, c’est d’abord l’universalité du salut offert en Christ : il n’y a plus un peuple qui serait « élu », tous sont associés au même héritage.

On sait la symbolique des trois cadeaux : l’or pour le roi des rois, l’encens pour le Dieu, la myrrhe qui annonce déjà la mort de Jésus, mais aussi l’or pour la charité avec laquelle exercer toute royauté, l’encens – parfum qui monte comme la prière dit un psaume – pour la foi en Dieu, la myrrhe pour l’espérance en la vie éternelle.

Mais derrière cette fête, la galette, la fève, la couronne, les cadeaux (qui pourraient, intelligemment, être échangés ce jour-là plutôt que le 25 décembre), laissons-nous toucher par ces mages qui ont tout quitté pour aller se prosterner devant l’enfant-Jésus. Qu’allons-nous quitter, cette semaine, pour lui donner la première place ? Où allons-nous nous rendre pour l’adorer ?