3e dimanche de Pâques – C – 1er mai 2022

« Ils aperçoivent, disposé là, un feu de braises avec du poisson posé dessus et du pain… »

Jean 21,9

> Le mot peut surprendre et pourtant on passe dessus comme chat sur… braises. Un feu de braises… Voyons voyons… A quoi cela fait-il allusion au sortir des jours de la Passion ? Le feu de braises n’apparaît que deux fois dans le Nouveau Testament. Ici et en Jean 18,18, au moment où Pierre se chauffe auprès d’un feu de braises dans la cour du Grand Prêtre, juste avant de renier trois fois Jésus. Ici, au bord du lac, le feu attend Pierre à qui Jésus va demander trois fois s’il l’aime. Le parallèle est superbe.

> Jésus montre à Pierre qu’il rembobine le film. On revient au feu de braises. Jésus donne une seconde chance à Pierre : « Vas-tu me renier à nouveau trois fois ? ». Avec le Ressuscité, le feu du reniement peut toujours devenir le feu des retrouvailles. La fournaise infernale peut se transformer en feu d’amour divin.

> Puissions-nous, à notre tour, laisser Jésus-Ressuscité transformer les feux de nos colères en braises d’humilité, tout en nous invitant à partager ce pain et ce poisson qui n’attendent que notre bon vouloir !

2e dimanche de Pâques – C – 24 avril 2022

« Jésus vint, les portes étant fermées,
se présenta au milieu d’eux, et dit :
La paix soit avec vous. »  

(Jean 20, 26)

Phénomène encore

> Ce passage nous présente Thomas dans son rapport de foi en Jésus. Bien connu, il est largement commenté.  Un détail nous échappe souvent : l’évangéliste précise que, chaque fois que Jésus visite ses disciples, les portes du lieu où ils se trouvent sont fermées. Le verbe grec utilisé suggère que les portes sont fermées avec des barres, des verrous ou une clé. Il ne suffisait donc pas de pousser la porte pour entrer. Pourtant Jésus est là. Il se présente devant eux. Comment Jésus a-t-il pu entrer ? Quel phénomène étrange, voire inquiétant ! Jésus ressuscité ne serait donc pas soumis à la matérialité. C’est une évidence. Une évidence qui rompt toute compréhension de la physique du monde. Les disciples étaient dans la crainte, celle de leurs propres frères juifs, l’apparition soudaine de Jésus avait de quoi les faire sursauter de peur, ou de joie (v. 20). 

> Nous qui prions pour que le Seigneur se manifeste à nous dans nos circonstances, ne doutons nullement qu’Il le fasse. Quel que soit la manière dont Il le fera, la première parole qu’Il nous adressera sera, comme à ses disciples : La paix soit avec vous !

Dimanche de Pâques – C – 17 avril 2022

« Il vit et il crut. »

Jean 20, 8b

> Dans ce récit, Marie de Magdala est la première à voir. Elle voit la pierre roulée de l’entrée du tombeau. Elle voit, mais ne comprend pas.

> Quant à Simon Pierre, il n’hésite pas à entrer pour voir ce qu’il y a à l’intérieur du tombeau. Il voit le tombeau vide, il voit les bandelettes, il voit le linge qui était sur la tête de Jésus. Il voit, mais ne comprend pas.

> Le disciple bien-aimé, lui, est resté dehors, et il a pris le temps d’observer. Pas juste de « voir », ou d’ « apercevoir », mais il regarde avec attention. Il médite, cherchant à intégrer ce qu’il a devant les yeux. Lui aussi il voit, mais en interprète privilégié du Christ, il comprend les signes : la pierre roulée, ces bandelettes et le linge ainsi abandonnées, ce tombeau vide, tout cela signifie que le Crucifié a vaincu la mort, et qu’Il est vivant ! Son « voir » suscite la foi.

> Parfois nous aussi, nous voyons mais nous ne comprenons pas. Parfois nous aussi nous voyons mais nous n’y croyons pas. Pour toutes ces fois-là, l’Evangile, cette Bonne Nouvelle, nous invite à nous rappeler que la pierre a été roulée et qu’en Christ, la Vie est plus forte que la mort. Que, même quand nous croyons que « c’est mort », tout peut recommencer, continuer, se relever, ressusciter. Prenons donc le temps de « voir », et la grâce nous sera peut-être donnée de « croire ». 

Christ est ressuscité ! 

Il est vraiment ressuscité ! 

Alléluia !

JOYEUSES PÂQUES A TOUS

Vendredi Saint – C – 15 avril 2022

« J’ai soif. »

Jean 19,28

> Deux mots pour dire la souffrance extrême de la croix, la détresse du crucifié. La soif est en effet une des tortures de la croix par laquelle Jésus doit passer pour que les Écritures s’accomplissent. La soif de la croix.

> Deux mots pour dire aussi que l’entier de l’Evangile se construit dans le don. A chaque bout de son Evangile, Jean l’évangéliste présente un Jésus qui demande à boire. Au puits de Jacob déjà, en plein midi, fatigué du chemin, il osait s’adresser à la Samaritaine en ces termes : « Donne-moi à boire. » Car l’Evangile est dans le don. 

> Et pour nous, comment résonne cette soif de la croix ? Soif d’amour, soif de paix, soif de justice, dans notre monde tourmenté par le mal. Soif du Dieu Vivant. 

> Et pour nous, comment résonne l’Evangile comme don ? Don du Christ, pour nous, don de soi auquel nous sommes appelés dans nos vies à son service, don par amour, don pour la Vie.

> Méditer à la fois la soif de la croix et l’Evangile dans le don, voilà un chemin pour nous pour ce jour de Vendredi Saint.

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – C – 10 avril 2022

« Celui-ci était réellement un homme juste. »

(Lc 23,47)

En regardant la Croix, en ce week-end des Rameaux et de la Passion, je regarde mon Sauveur. Je me redis les paroles du Centurion : « Celui-ci était réellement un homme juste. »

Un homme juste. Une femme juste. Voilà ce que je suis invité-e à être si j’entends suivre le Christ, cet homme juste.

Seigneur, aide-moi à être juste.

Juste selon la justice bien sûr.

Mais aussi juste, simplement.

Juste bon, juste bien, juste comme tu le veux.

Pour suivre cet homme qui était, qui est, qui sera toujours un homme juste.

5e dimanche de Carême – C – 3 avril 2022

« Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. »

Jean 8,6

Posture basse…Positions renversées…

> A la manière de Moïse qui écrit la Loi sur des tables de pierre, Jésus trace une nouvelle loi, écrite non plus sur la pierre, mais dans nos cœurs et sur le sol meuble de cette terre de sable. Dans le fait qu’il écrit sur le sable, je vois un rapport avec le re-modeler, le recréer. Cette nouvelle loi que Jésus trace dans le sable est celle qui, chaque fois que j’ai envie de juger, me renvoie à ma propre vie, avec une parole qui me met d’abord face à moi-même. Et si ce sont les plus âgés qui quittent d’abord la foule, c’est bien parce que leur expérience de vie (votre expérience de vie ?) est suffisamment dense pour savoir qu’il y a bien assez de côtés sombres en nous pour regarder d’abord à nos erreurs et non à celles des autres…

> Dans ma montée vers Pâques, où en suis-je dans ce remodelage de mes rancoeurs et dans cette ouverture à l’autre qui me fera lui dire : « Moi non plus, je ne te condamne pas », comme un avant-goût du pardon ?