Appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Marc 7, 14-15
> « Ecoutez-moi tous, et comprenez bien » : Jésus convoque notre attention. Ouvrons l’oreille. Son enseignement joue sur l’opposition entre ce qui entre dans l’homme et ce qui en sort, entre ce qui est extérieur à l’homme et le dedans de l’homme (v. 21) et, plus concrètement, entre le ventre (v. 19 non retenu dans le texte que nous entendrons dimanche) et le cœur de l’homme (v. 21).
> Ces paroles de Jésus sont suscitées par les remarques acerbes de scribes et de pharisiens : les disciples prennent leurs repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. Respecter ou non les règles alimentaires (lavage des mains, de récipients et, aussi, type d’aliments permis ou interdits) transforme le repas, qui devrait être un lieu de rencontre et de convivialité, en un objet de discorde : on ne mange pas avec ceux qui ne respectent pas les mêmes règles. Ce qui devrait favoriser la relation, partager un repas, devient occasion de discrimination. Jésus, en déclarant que ce qui rentre dans l’homme, les aliments, ne peut rendre l’homme impur puisque cela va dans son ventre (v. 19) et non dans son cœur, fait sauter les interdits alimentaires et rend au repas sa fonction de convivialité.
> A l’écart, pour ses disciples, Jésus précise : ce qui rend l’homme impur, ce sont toutes les « pensées perverses » qui sortent de son cœur. Pensées qui elles, contrairement au fait de manger ou non tel aliment, ont le pouvoir de détruire les relations : vol, meurtre, adultère, cupidité… Est impur ce qui abîme la relation, est pur ce qui la fait vivre. C’est là que se joue pureté ou impureté.
> Le souci des pharisiens et des scribes pour « le lavage des mains, coupes, carafes et plats » éveille en nous un écho particulier en cette période de pandémie. Puissent les consignes sanitaires de désinfection des mains, de port de masque… être au service de la relation et non lui nuire. A nous d’y veiller.