6e dimanche de Pâques – B – 5 mai 2024

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite. »

Jean 15,11

> Au cœur de son testament, Jésus livre à ses amis le sens de la vie : demeurer dans son amour, nous y ancrer, nous y enraciner, et ainsi recevoir Sa joie pour nos vies.

La joie, c’est un fruit de l’Esprit, un accueil du OUI fondamental que Dieu prononce sur ma vie. Un accueil de son amour inconditionnel pour moi. Un accueil de son amour sur mes ténèbres personnelles.

Car cette joie, elle passe par les tourments et la détresse, elle passe par la croix, comme le dit le théologien protestant Dietrich Bonhoeffer, ce qui l’a rend encore plus puissante : « La joie de Dieu est passée par le dénuement de la crèche et la détresse de la croix : c’est pourquoi elle est invincible, irrésistible. Elle ne nie pas la détresse là où elle se trouve, mais au sein de cette détresse, en elle, elle trouve Dieu (…). C’est de cette joie victorieuse qu’il est question. A elle seule on peut se fier, elle seule aide et guérit. » (Dietrich Bonhoeffer, Si je n’ai pas l’amour. Labor et Fides, 1972)

Cette semaine nous sommes invités avec confiance à nous fier à cette joie, à la recevoir et à la cultiver dans notre vie. A s’ancrer dans l’amour de Dieu (à planter nos racines en lui), à chercher à y demeurer à tout prix, et à s’ouvrir à Sa joie.

30e dimanche du temps ordinaire – A – 29 octobre 2023

« Un docteur de la Loi posa une question à Jésus
pour le mettre à l’épreuve… »

Mt 22,35

> Les savants, les docteurs-je-sais-tout, les légalistes de tout poil veulent piéger Jésus. Cela parsème tout l’Evangile. Ici encore, on veut le mettre à l’épreuve. Jésus s’en sort toujours, finement.

Et moi ? Suis-je prompt à interroger les autres avec une idée derrière la tête, à prêcher parfois le faux pour savoir le vrai, à tenter même de piéger mon prochain par mes questions insidieuses ?

Aux chausse-trapes qu’on lui tend, Jésus répond par l’Amour. Le plus grand commandement dira-t-il en réponse au docteur de la Loi, c’est d’aimer Dieu, et le second tout aussi important c’est d’aimer son prochain. Que l’Amour soit donc au cœur de nos questionnements et de nos relations !

26e dimanche du Temps ordinaire – C – 25 septembre 2022

« D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme… »

Luc 16,26

> Elle est dure cette parabole du riche et de Lazare! Enfin… dure pour moi, qui suis comme le riche et aime bien faire bombance! Pour le pauvre, elle est promesse d’une vie meilleure où la souffrance et la précarité n’auront plus cours. Ce que la mort fige et qui est irrattrapable, c’est la rupture entre le riche et Lazare. C’est trop tard, Le riche ne pourra plus jamais fraterniser avec Lazare, un gouffre les sépare dans la mort parce qu’il s’est créé dans la vie.

> Cette parabole a pour principal objectif de nous repositionner dans l’importance de nos choix de vie. Au jour du jugement, Dieu ne fera que nous rappeler nos choix. Si nous ne sommes pas dans le désir d’une relation d’amour vis-à-vis du prochain, ne nous attendons pas au miracle ! IL FAUT VIVRE POUR AIMER …

18e dimanche du Temps ordinaire C – 31 juillet 2022

« Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Luc 12, 20-21

> La traduction de ce verset peut surprendre, mais la langue grecque originale de Luc est imparable : « riche en vue de Dieu, pour Dieu » dit le texte. On peut dès lors se poser la question : qu’est-ce que la richesse « en vue de Dieu » ?

> Pour ma part, il me semble nécessaire d’amasser paix, amour, bonheur, joie, charité, espérance en vue de Dieu. Et totalement inutile d’amasser des possessions matérielles. Les linceuls n’ont pas de poches !

> Et si nous commencions cette semaine à nous préoccuper d’amasser davantage de paix et d’amour (y compris envers nous-mêmes) plutôt que d’augmenter notre compte en banque ? Ce serait un beau chemin « en vue de Dieu »…

5e dimanche de Pâques – C – 15 mai 2022

« Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. »

Jean 13,33

> On rétropédale: nous revoila liturgiquement dans les discours d’adieux avant la Passion. Et Jésus de souligner dans le même passage le poison à venir de son absence et l’antidote!

> Là où je vais vous ne pouvez venir: donc oui, nous allons être séparés, mais c’est l’amour entre vous qui me fera être présent. Vous ne ferez pas l’économie de mon deuil…. mais par le vecteur de l’amour, je serai partout où l’on s’aime et ce sera un témoignage pour le monde !

> Cette semaine je choisis un évènement que j’ai tenté de teinter d’amour fraternel et je rends grâce pour celui-ci! Et j’en discerne un autre où l’amour a manqué, a été étouffé par la peur, l’égoïsme ou l’indifférence et je demande pardon. Humblement.

2e dimanche de Carême – C – 13 mars 2022

« Pendant qu’il priait, son visage changea
et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » 

Luc 9, 29

Phénomène

> Jésus a pris avec lui trois témoins Pierre, Jacques et Jean. Et voilà qu’ils sont confrontés à un phénomène étrange. Devant leurs yeux ébahis, ils assistent à une double transformation physique : celle du visage de Jésus et celle de son vêtement. Cela pourrait faire peur. Pourtant, cet événement est majeur dans la vie de ces trois disciples : ils contemplent Jésus dans la gloire. Mais, en comprennent-ils toute la portée ? Assurément, non, puisque le fougueux Pierre propose de construire trois tentes l’une pour Jésus, les autres pour Moïse et Elie ! Il désire fixer l’évènement. Or, Jésus va constamment de l’avant. Jésus a accordé aux disciples le privilège de voir que le chemin de souffrance par lequel il allait passer (Et qu’il leur avait annoncé) n’était pas une impasse. Il s’achève dans la Gloire. 

> Il nous faut beaucoup de temps pour saisir pleinement l’œuvre de Notre Seigneur. Une vie toute entière ! Au cours de cette vie, nous sommes au bénéfice des bénédictions que Christ nous a acquises par sa mort et sa résurrection. Un jour, nous le verrons face à face, alors, tout s’éclairera et nous saurons combien nous avons été aimés.

> Pour l’heure, poursuivons le chemin, Jésus nous y accompagne.

7e dimanche du temps ordinaire – C – 20 février 2022

À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue.

(Luc 6, 29)

> Voici que nous avons eu la Saint Valentin cette semaine et pour couronner, dans le texte de l’Évangile de ce dimanche Jésus vient nous parler d’Amour. Oui mais voilà, c’est très détaillé, très précis, et très exigeant… Jésus vient nous sortir de notre zone de confort. Il veut nous pousser à aimer, inviter, et donner de manière nouvelle, et moins aisée que d’être avec les gens et dans les lieux où nous vivons habituellement. Au passage Il vient bousculer notre image de la justice : donner sans rien attendre en retour, aimer et prier pour ses ennemis, et le fameux… « tendre l’autre joue ».
C’est toujours une question de traduction, de sens. « Tendre l’autre joue » c’est montrer une autre facette de soi, répondre de manière inattendue et créative à une situation qui nous contrarie. La force réside dans la non-violence. Si nous réussissons à mettre en pratique même une infime partie de ce que Jésus nous propose, cela constitue en soi une réponse qui va interloquer et qui peut faire du bien. Jésus n’a jamais répondu à ses agresseurs par la violence, jusqu’à mourir sur la croix. C’est ce don total et sa résurrection qui font qu’aujourd’hui on en parle encore !
> Ainsi, demandons à l’Esprit de nous donner la force de la résurrection afin de trouver une manière nouvelle de répondre à nos agressions. Soyez portés et bénis !

12e dimanche du temps ordinaire – B – 20 juin 2021

« Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : ‘Passons sur l’autre rive.’ »

Marc 4,35

> Au seuil de l’été, nous sommes nombreux à passer sur une autre rive, celle des vacances, celle de la mer ou, du moins, des paysages différents de ceux de notre quotidien.

> Mais si la pandémie que nous subissons nous donnait l’occasion de véritablement envisager la vie d’un autre côté ? De profiter enfin du temps que nous avons pour dire aux autres qu’on les aime, par exemple. De faire enfin ce que l’on reporte depuis tant de temps et qu’il s’agit de vivre aujourd’hui et maintenant. Alors « l’autre rive » serait celle du monde d’après CoVid.

> Passons sur cette autre rive-là, voulez-vous ? Et très bel été à Chacune et Chacun !

30e dimanche du temps ordinaire – A – 25 octobre 2020

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Mt 22,39

…et tu t’aimeras donc comme tu aimes ton prochain !

> Aimer notre prochain, on connaît. Au vu du nombre de sollicitations qui aboutissent dans notre boîte aux lettres, il y a de quoi faire. Mais Jésus nous propose une belle réciprocité que l’on oublie trop souvent : « comme toi-même ». Si je me dénigre, si je passe mon temps à me servir des « quel idiot ! » à chacune de mes erreurs, voilà comment je risque aussi de traiter mon prochain.

> Avant de critiquer notre prochain, dressons la liste de ses qualités. Ça nous passe l’envie de critiquer. Et, la prochaine fois que nous faisons une erreur, avant de nous auto-servir un « quel idiot ! », dressons la liste des qualités et charismes que Dieu a mis en nous. Ça nous passera l’envie de nous dénigrer ! Ainsi nous nous aimerons nous-mêmes pour mieux aimer notre prochain et finalement nous aimer les uns les autres !

13e dimanche du temps ordinaire – 28 juin 2020

« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »

(Mt 10,37)

> Paroles qui peuvent scandaliser ! Qui prétend être Jésus pour demander à être aimé plus que père et mère, plus que fils et fille ?

Père, mère, fils, fille, relations qui fondent notre vie. Socle de nos affections extra-familiales. Pour le meilleur et pour le pire. Elles y puisent leur stabilité, elles peuvent aussi en rester à jamais fragiles et difficiles. En demandant à être aimé plus que nos plus proches, Jésus invite à chercher ailleurs que dans le cercle familial notre stabilité. C’est la relation avec lui qui devient le socle porteur de nos vies – notre Rocher, pour parler comme les psaumes. Chercher en lui notre solidité ne peut être que bon pour toute autre relation. Nos intimes ne peuvent qu’en bénéficier.

Par cette interpellation, Jésus demande aussi à être l’ami auquel on se réfère en priorité pour décider de sa vie. Poser tel choix, prendre telle orientation doit se faire en s’en remettant à lui. Et puisque son commandement est d’aimer comme il nous aime, lui obéir ne peut que bonifier l’amour que nous portons à père, mère, fils ou fille.

Il ne s’agit donc pas d’aimer moins nos proches, mais de référer ces amours à un Autre. Appel à un retournement radical. Car même dans mes amours apparemment les plus désintéressés JE reste souvent le pôle de référence. Seul celui qui aime absolument gratuitement peut m’apprendre à aimer comme lui et me libérer de toute recherche de moi-même. Travail de toute une vie pour devenir « digne de lui ». Mais n’est-il pas venu pour ceux qui ne sont pas dignes ? Ce qui compte c’est d’en avoir conscience et de se vouloir en chemin.