« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? »
Jn 6,30
> Cette question de la foule vient en réaction à l’affirmation de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (v. 29) S’agit-il du même « croire » ? « Te croire », dit la foule. Alors que Jésus appelle à « croire en ». « Te croire », cela porte sur le contenu de la parole. Croire ce que tu dis. Pour cela, il faut des assurances. Plutôt qu’un signe, n’est-ce pas plutôt une preuve que demande la foule ? Le « croire en » auquel invite Jésus implique tout autre chose. Il n’est pas question de vérifier, mais de faire confiance. « Croire en » ne porte pas sur le contenu qui doit être crédible, mais sur la relation qui est fiable. « Je crois en Dieu », ainsi commence notre Credo, et non « je crois que ». Au cœur de notre foi chrétienne, il n’y a pas un contenu mais une relation.
Une petite parabole:
Un funambule traverse, sur un fil tendu d’une rive à l’autre, les chutes du Niagara. La foule retient son souffle. Les applaudissements éclatent lorsque l’artiste atteint la rive. Il demande : Croyez-vous que je puisse faire la même chose en poussant une brouette sur le fil ? – Oui, tu peux ! Vas-y ! Suspense pendant la nouvelle traversée. A l’arrivée, un immense ouf de soulagement soulève les poitrines des spectateurs. Applaudissements enthousiastes. – Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec quelqu’un dans la brouette ? – Oui, vas-y ! – Qui veut venir dans la brouette ? … Silence ! Croire que tu peux ? OK ! Croire en, c’est-à-dire faire confiance au point de remettre sa vie entre les mains d’un autre ? Ça c’est une autre question.
Ma relation au Christ Jésus, est-ce un « croire que » ? Croire qu’il est le Messie, le Fils de Dieu, qu’il est ressuscité, qu’il est le plus grand maître spirituel de tous les temps,…Ou est-ce un « croire en » ? Est-ce en LUI que je trouve la solidité de ma vie ? Est-ce que j’ose le pas de la foi-confiance et cherche en LUI mon appui ?
Superbe la petite parabole du funambule!… et humblement je le reconnais: je n’aurais pas osé monter dans la brouette!!!