5e dimanche de Pâques – B – 28 avril 2024

« Tout sarment qui porte du fruit, le Père le taille, afin qu’il porte encore plus de fruit. »

Jean 15,2

> Comme elles sont jolies ces petites vrilles qui s’accrochent au fil dans notre Lavaux… Quand on a enlevé les sarments après la taille, ce sont des « fourchettes » qui demeurent attachées au fil et le sarment, lui, plus bas, reste attaché au cep pour porter plus de fruit encore.

Dans la vie, les épreuves nous taillent, nous débarrassent parfois violemment de certaines attaches qui comptaient. Essayons de toutes nos forces de rester attachés au Christ!

Dans les paysages que l’avenir dessine, peut-être que les souvenirs de ces attachements peuvent ressembler à ces petites vrilles sur la photo et devenir des témoins du chemin de discernement : ces souvenirs sont intégrés comme une partie de notre histoire mais qu’ils ne nous empêchent pas de porter du fruit!

Dimanche du Christ Roi – A – 26 novembre 2023

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… »

Mat 25,35

> Jésus ici se présente sous les traits de celui qui est dans le besoin. Il est dans le « petit », celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est nu, celui qui est étranger, celui qui est en prison. Il est donc dans notre prochain, mais aussi, symboliquement en nous : c’est comme s’il venait demeurer dans nos faims, nos soifs, nos nudités, nos étrangetés, nos emprisonnements.

Bien sûr, ce passage est surtout un appel à vivre la foi concrètement. Une foi mise en action pour répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain que sont manger, boire, être accueilli, se vêtir et être visité (reconnu dans sa dignité). Le faire gratuitement, par amour, par grâce.

Cette semaine, nous vous invitons donc à un double mouvement. Intérieur d’abord, pour visiter vos faims, vos soifs, vos nudités, vos étrangetés, vos emprisonnements. Et chercher à discerner où le Christ demeure dans ces « petitesses ». Extérieur ensuite, pour faire un geste concret d’amour du prochain : donner à manger, à boire, accueillir, vêtir, visiter. Le Christ y sera, le verrez-vous ?

16e dimanche du Temps ordinaire – A – 23 juillet 2023

« Laissez-les pousser ensemble »

Mat 13,30

> Souvent nous aimerions ôter le mal du monde. Le purifier. Le rendre parfaitement bon. Mais Jésus nous propose un autre chemin : celui d’accepter la présence du mal dans le monde et de Lui laisser, à Lui et à Lui seul, le soin de juger les cœurs. Car la mauvaise herbe est mélangée à la bonne semence. Le mal est mélangé au bien. Et nous dit la parabole, seulement lors de la moisson pourra-t-il faire le tri. Seul Dieu pourra juger les cœurs.

> Nous sommes donc appelés à semer, puis à laisser pousser. Laisser faire. Dans une attitude de non-jugement. Et laisser le Christ à sa juste place et nous à la nôtre d’êtres humains. Ce qui est, en vérité, loin d’être simple.

> Cette semaine, méditons nos jugements hâtifs pour les déposer dans les mains de Dieu. Et laisser Dieu agir.

Christ Roi – C – 20 novembre 2022

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »

Luc 23,42

> En disant ces quelques mots, le second malfaiteur se révèle doublement. D’une part, malgré son statut peu enviable, il se positionne en tant que croyant, le premier qui confesse que ce Jésus sur la croix va devenir le Christ. D’autre part, il ne demande pas de le sauver, mais de ne pas l’oublier. Avec humilité, il dit ainsi la prière du pauvre, qui dans ses souffrances, demande au Seigneur de ne pas l’oublier dans son Royaume.

> Nous aussi, chaque fois que nous nous sentons seuls, dans la souffrance ou l’injustice, face au non-sens des croix du monde, nous pouvons dire : « souviens-toi de nous », rappelant le Christ crucifié à nos côtés. En méditant ainsi ce verset, par exemple avec son chant de Taizé (https://www.youtube.com/watch?v=D3AhrNBpWDY), nous pouvons nous aussi placer devant les croix du monde, ou nos croix personnelles, l’espérance en Christ.

12e dimanche du Temps ordinaire C – 19 juin 2022

« Au dire des foules, qui suis-je ? » – « Pour vous, qui suis-je ? »

Lc 9, 18-24

> « Seigneur Jésus, si je comprends bien, tu ne les poses pas ces questions par curiosité, mais en désirant fortifier la foi de tes disciples qui sont avec toi en route vers Jérusalem, lieu où tu donneras ta vie. Je pressens que tu n’as pas laissé au hasard le moment où tu allais t’adresser aux Douze : C’est du cœur de ton intimité avec le Père que jaillit ton questionnement révélateur. Heure solennelle.

> Si le regard des foules s’arrête sur des aspects extérieurs, quel contraste alors avec la réponse de Pierre ! Au nom des Douze, il proclame sa foi en ton origine divine : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu.»

> Aujourd’hui, quelle est ma réponse en t’entendant m’adresser la même question ? Tu n’attends pas de moi une réponse intellectuelle, “juste“, comme venant d’un premier de classe, mais une réponse existentielle qui engage toute ma vie : Marcher à ta suite, renoncer à moi-même, prendre ma croix chaque jour et te suivre. Oui, pour moi, tu es Celui qui a donné sa vie pour moi et de qui je reçois chaque jour à nouveau la mienne, apparemment “perdue“ – à cause de toi. »

Dimanche de la Trinité – C – 12 juin 2022

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. »

Jean 16,12

> Cette phrase peut apparaître d’emblée frustrante : ainsi Jésus avait encore beaucoup à nous dire… il y aurait de quoi écrire de nouveaux évangiles… mais il a gardé ces choses pour lui. Toutes ? Pas sûr. Au début du livre de l’Apocalypse, par exemple, se trouvent sept lettres du Christ aux Eglises. Dans les épîtres de Paul, Jean, Pierre, Jacques se trouvent des propos certainement inspirés par Jésus.

> Cette phrase peut aussi nous rassurer : Jésus sait que nous sommes des êtres humains, nous n’avons pas la force de porter tout ce qu’il a porté, lui. Peut-être, aussi, n’avons-nous pas encore le niveau de sagesse pour comprendre certaines informations qu’il veut encore nous transmettre.

> Réjouissons-nous de ces éléments que nous ne connaissons pas encore, demandons la force de pouvoir un jour les porter et transmettons autour de nous tout ce que le Christ nous a déjà dit.

6e dimanche de Pâques – B – 9 mai 2021

« Je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit… » 

(Jean 15, 16)

Qu’est-ce à dire ?

> Encore une parole de Jésus qui bouleverse les codes et les conventions. Il commence par dire qu’Il nous a établis. Ce verbe a plusieurs acceptions qui sont basées sur deux axes. Le premier axe s’appuie sur l’idée de mettre solidement en place. Le second se pose sur l’idée d’aboutir à une construction, à une œuvre, à un résultat. Jésus a l’intention de nous faire sortir de la situation qui est habituellement la nôtre. 

Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul décrit cette situation en ces termes : afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine. (Eph. 4, 14). Jésus désire que, chacun individuellement, nous soyons enracinés en Lui. Mais, sa vision est bien plus vaste, Il a un projet de construction. Son nom est l’Eglise. Paul le rappelle aux Ephésiens : En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit (Eph. 2, 22). 

Puis, Jésus ajoute qu’Il veut que nous allions. N’est-ce pas antinomique : être établi et aller ? Pour nos esprits limités cela ne fait pas de doute, mais pour le Tout-Puissant, certainement pas. Le mystère ne s’arrête pas là, car voici que Jésus souhaite que nous portions du fruit. L’équation ne se résout que si nous envisageons de considérer l’Eglise comme un corps vivant, alors elle peut marcher. C’est uniquement si ce corps vivant est attaché au cep qu’il portera du fruit. Ne nous laissons pas bercer par des mots cent fois entendus et si rarement compris. Quittons nos ornières pour suivre le Christ hors des sentiers battus.

5e dimanche de Pâques – B – 2 mai 2021

« Demeurez en moi, comme moi en vous. »

Jean 15,4

> Dans son discours d’adieu à ses amis, Jésus leur rappelle le chemin pour la suite : demeurer avec lui. Avec cette image de la demeure, il intègre la totalité de la personne : l’idée n’est pas juste d’avoir un lien avec le Christ, mais de demeurer avec lui pleinement, totalement, avec tout son cœur, tout son être et toute sa pensée. Autrement dit, d’habiter avec lui. 

Et c’est un double mouvement qui est proposé : à la fois aller au Christ, et à la fois le laisser venir à nous, lui faire de la place, pour habiter avec lui. Et si la foi était d’abord une hospitalité ?

Cette semaine, laissons le Christ demeurer en nous. Prenons soin de cette relation, de ce cœur à cœur avec Lui qui a lieu dans notre lieu d’habitation la plus profonde. Soyons hospitalier avec Lui. Mettons-nous à l’écoute de Sa parole, faisons-lui la meilleure place comme à nos meilleurs invités. Et ainsi, et seulement ainsi, nous pourrons porter beaucoup de fruits.

2e dimanche de Pâques – B – 11 avril 2021

« Cesse d’être un incroyant et deviens un homme de foi! »

Jean 20,27

> Je la prends pour moi cette semaine cette injonction à Thomas. Combien de fois je doute moi aussi, je touche à mes blessures ou à celles des autres et je m’effraie, je chancelle!

Alors le Christ me rappelle que comme pour Thomas, il est sensible à mon cheminement tortueux sur le sentier de la foi, qu’il ne m’en évitera peut-être ni les creux ni les nids-de-poule, mais qu’au bout de ce chemin-là, la vulnérabilité sauvera le monde, elle l’a déjà sauvé ! Pour que moi aussi je puisse m’exclamer: Mon Seigneur et mon Dieu!!

34 dimanche du temps ordinaire – A – Christ Roi – 22 novembres 2020

« Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’ »

Mt 25, 40

> Jésus dit « j’avais faim », « j’avais soif », j’étais étranger », « je ». Le Christ est l’affamé, l’assoiffé, l’étranger. Ce que nous avons fait à « ces plus petits », c’est au Christ que nous l’avons fait. Par eux, c’est le Christ qui se fait pauvre pour se faire proche de nous. L’avons-nous rencontré ?

Ainsi, en se présentant sous les traits de celui qui est dans le besoin, le Christ prend fait et cause pour des hommes privés de toute dignité sociale, dénué de toute autre qualification que leur fragilité. L’insolite, c’est ici que le Christ s’identifie non pas aux missionnaires, mais aux pauvres, quels qu’ils soient.  L’Évangile nous rappelle que la pauvreté est une occasion de rencontrer Dieu, que Dieu vient s’y loger. L’avons-nous rencontré ?

Le Christ se fait pauvre. Dans mon frère qui souffre de maladie et qui a peur pour sa vie. Dans ma sœur migrante devant un avenir bouché obligée d’aller chercher de l’espoir dans un autre pays. Dans mon voisin isolé et angoissé. Dans ma voisine exténuée par son travail. Devant ces pauvretés, quelle sera notre réponse ? 

Aujourd’hui en ces temps chahutés, plus que jamais, la foi n’est pas qu’une belle théorie.  Elle est une mise en pratique, à travers ces fondamentaux : donner, accueillir, vêtir et visiter. Aujourd’hui plus que jamais, les Églises ont un message à faire passer au monde, un message d’espérance ! Par ces actes simples, allons allumer le feu de l’espérance, car les pauvres, en fin de compte, c’est nous.