4e dimanche de Pâques – C – 11 mai 2025

« Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront. »

(Jean 10, 28)

> Entendre Jésus dire « jamais elles ne périront » peut sembler difficile. Autour de nous, la mort, la maladie, les injustices sont bien réelles. Est-ce une fausse promesse ? Une illusion pour se rassurer ? Non : c’est une promesse plus forte que toutes nos pertes visibles. Jésus, le Bon Pasteur, connaît la fragilité de ses brebis ; il sait que les chemins sont parfois sombres. Mais il assure que rien — ni l’épreuve, ni la mort — ne pourra arracher ses brebis de sa main (cf. Romains 8, 39 : « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ »). Ce lien d’amour, tissé par le Père, est plus solide que nos peurs. C’est une vie éternelle qui commence dès aujourd’hui, dans l’écoute de sa voix.

> Cette semaine, même si nous croisons l’ombre du doute ou du mal, rappelons-nous que nous ne marchons pas seuls. Notre Berger veille, même quand nous ne le voyons pas (cf. Psaume 23, 1 : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer »). Ne laissons pas les ténèbres nous voler la confiance dans sa parole. Avec Lui, nous avons déjà reçu la vie que rien ne pourra briser. Seigneur Jésus, notre espérance, garde-nous tout près de ton cœur. Amen.

2e dimanche de Pâques – Année C – 25 avril 2025

« Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

(Jean 20.29)

> Mon ami d’études s’identifiait beaucoup avec le disciple Thomas, puisqu’il luttait régulièrement avec le doute. Un séminaire sur la spiritualité chrétienne lui a permis d’approfondir le portrait de ce disciple et d’aller au fond de ses propres questionnements. Par la suite, j’ai perdu de vue mon ami à deux reprises pendant des années, mais l’ai à chaque fois retrouvé, croyant, cheminant avec son Seigneur et son Dieu.
Ce qui m’a touché dans son parcours : plusieurs fois durant le cours de sa carrière médicale, il a consacré un certain temps pour approfondir et renouveler sa réflexion chrétienne, et ainsi enrichir sa relation avec Dieu.
> Thomas savait ce qu’il voulait : avoir le même privilège que ses co-disciples, voir le Ressuscité et vérifier tactilement que c’était bien lui, autrement il ne croirait pas.
Jésus prend la peine de revenir exprès pour répondre à son besoin, et Thomas le lui rend bien : il n’a pas besoin de toucher Jésus, et se trouve être le premier dans cet Évangile à confesser de manière on ne peut plus claire Jésus comme faisant partie de l’identité divine (« Mon Seigneur et mon Dieu ! »,Jean 20.28).
> Nous arrive-t-il d’avoir des doutes ? L’auteur de l’Évangile nous offre son œuvre, reconnue comme parole de Dieu, pour nous aider à croire. Et cette parole nous met en relation avec celui qui est la Parole, la lumière et la vérité. L’accueillir revient à entrer dans la vie nouvelle d’enfants de Dieu (Jean 1.1-18).
Tout comme Jésus est venu au secours du défi de foi de Thomas, il vient à notre rencontre pour nous fortifier dans notre foi. Dans des moments de doute, sommes-nous seulement prêts à nous arrêter et à accueillir sa présence avec nous ? Car c’est le bonheur principal de ceux qui « croient sans voir ». Bonne communion avec lui !

5e dimanche de Carême – C – 6 avril 2025

« Moi non plus je ne te condamne pas. »

(Jean 8:11)
Image: Arcabas

>On la connaît cette histoire de la femme adultère et on en occulte parfois la violence et à quel point elle sert de prélude à la Passion. Les pharisiens font tout pour coincer Jesus! Lui se tait et dessine dans le sable, il temporise pour laisser à chacun des hommes présents le temps de rentrer en lui-même et de s’examiner.
> Chaque fois que j’ai envie de juger, je suis renvoyé à ma propre vie, avec une parole qui me met d’abord face à moi-même. Et si ce sont les plus âgés qui quittent d’abord la foule, c’est parce que leur expérience de vie est suffisamment dense pour savoir qu’il y a bien assez de côtés sombres en nous pour regarder d’abord à nos erreurs et non à celles des autres…
>Et si ce « Moi non plus, je ne te condamne pas », était comme un avant-goût du pardon ? Et si ce « Va » était le vrai salut pour une femme qui repart avec sa vie sauvée deux fois: de la mort et de l’accablement de la faute. Je le prends pour moi ce « va! », comme un envoi: comment puis- je parler de mes libérations?

2e dimanche du Temps ordinaire – C – 19 janvier 2025

« Tout le monde sert le bon vin en premier […] mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Jean 2, 10

> Aux noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en transformant l’eau en vin. Ce geste n’est pas seulement spectaculaire : il révèle un Dieu qui ne se contente pas de répondre à nos besoins, mais qui nous offre le meilleur. L’eau ordinaire, essentielle à la vie, devient ici un vin exceptionnel, symbole de fête et de grâce. Ce miracle nous invite à reconnaître que Dieu peut transformer nos réalités les plus simples en quelque chose de précieux.

> Le maître du repas s’étonne que le meilleur vin ait été gardé pour la fin. Cette inversion est une belle métaphore : Dieu réserve le meilleur pour l’avenir. Mais cette transformation commence dès maintenant, dans nos jours ordinaires. L’eau de nos vies peut devenir le vin de sa grâce. Sommes-nous prêts à lui confier ce que nous avons, aussi modeste soit-il, pour qu’il le transforme ? Belle marche dans la joie et l’espérance !

23e dimanche du Temps ordinaire – B – 8 septembre 2024

« Il le prit à part loin de la foule. »

(Marc 7, 33)

UN TÊTE À TÊTE BOULEVERSANT

> Dans la vie courante, on invoque la loi des séries pour rendre compte de la répétition de calamités. Au centre de l’épisode qui nous est rapporté, l’homme semble être soumis à cette loi. Il subit une double peine : il est sourd et, en plus, il a des difficultés d’élocution.
Des gens bien intentionnés décident de prendre les choses en main, de prendre l’homme en main. Il le conduise à ce Jésus, sujet de tant de rumeurs. Que fait Jésus ? Il éconduit la foule. Car, l’objectif de Jésus est de vivre un tête-à-tête avec le sourd. Ici, toute parole est inutile, l’homme ne peut l’entendre. La seule manière d’entrer en contact avec lui, c’est de vivre une expérience haptique, c’est-à-dire être touché.
Cet homme le sera de plusieurs manières. Jésus va le toucher physiquement, d’abord extérieurement (les doigts sur les oreilles) puis intérieurement (la salive sur la langue). Ce toucher physique entraîne une ouverture à l’autre. Le lien de sa langue est délié. Il est à nouveau possible d’entrer en relation avec l’autre et l’homme ne se prive pas de cette possibilité : il parlait distinctement, sans peine, aisément.
> Le lieu de cette scène, c’est l’intimité proposée par Jésus. Elle est aussi pour nous. N’hésitons pas un seul instant à entrer dans ce lieu de l’intimité avec Jésus : notre vie en sera bouleversée.


21e dimanche du Temps ordinaire – B – 25 août 2024

«C’est l’Esprit de Dieu qui donne la vie; l’homme seul n’aboutit à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.»

(Jean 6. 63)
(Création photo: Stella Maris Tessitore)

> Lorsque nous doutons, que sommes découragés, fatigués, ou révoltés à cause des heurts de la vie, revenons à cette parole de vie : « Vers qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! »
Ces paroles nous ont donné la vie… Elles ont été présentes aux tournants de nos existences: paroles de baptême, de confirmation ou encore de bénédiction de mariage.
>Paroles-cadeaux qui résonnent encore et qu’il s’agit toujours de continuer à incarner ici et maintenant !
« Seigneur,
Quand je me sens une étoile errante,
seule face à l’infini et au vertige de mes questions,
viens me souffler à l’oreille les paroles qui redonnent Vie. »

20e dimanche du Temps ordinaire – B – 18 août 2024

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

(Jean 6, 51)

> L’adage « Je suis ce que je mange » prend une dimension spirituelle particulière dans les paroles de Jésus. En se présentant comme le « pain vivant », Jésus ne parle pas simplement de nourrir notre corps, mais de nourrir notre âme. Manger ce pain, c’est intégrer en nous la vie de Christ, sa parole, son amour, et son sacrifice. Cela signifie que, tout comme la nourriture physique devient partie de notre corps, le Christ, en tant que nourriture spirituelle, transforme notre être intérieur, nous donnant la vie éternelle.

Cette perspective nous invite à réfléchir sur ce que nous laissons entrer en nous, non seulement physiquement mais aussi spirituellement. Si nous nourrissons notre esprit et notre cœur avec la vie de Jésus, nous devenons de plus en plus semblables à lui. C’est une transformation profonde qui nous invite à vivre selon ses enseignements, à partager son amour, et à être ses témoins dans le monde.

> Cette semaine, posons-nous la question : que sommes-nous en train de « manger » spirituellement ? Accueillons-nous pleinement ce « pain vivant » pour que notre vie soit nourrie et transformée par Christ ? Que cette nourriture spirituelle soit pour nous une source de vie, de force, et de renouvellement. Soyez bénis.

19e dimanche du Temps ordinaire – B – 11 août 2024

« Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. »

(Jean 6,45b)

> Durant tout ce chapitre 6 de Jean, Jésus se présente comme le PAIN. En cela, il ne se met pas en scène lui-même, car il se reçoit sans cesse de son Père qui seul peut nous attirer vers le Fils, pain descendu du ciel, VERBE sorti du sein du Père et venu dans le monde pour qu’en lui nous ayons la vie.
Jésus se donne en nourriture, non seulement sous la forme du pain eucharistique offert lorsque nous célébrons la sainte Cène, mais dans toutes les circonstances de notre vie. Il est la Parole qui nourrit notre foi ; il nous tient debout par sa présence que l’Esprit assure continuellement dans nos cœurs ; il est le pauvre au bord du chemin.

> Durant cette semaine, (et durant tout ce temps de la lecture de Jean 6), gardons vivant la conscience de sa présence en nous et en toute chose. Laissons-nous attirer vers lui par le Père qui, en nous envoyant son Bienaimé, nous donne chaque jour le pain nécessaire.

18e dimanche du Temps ordinaire – B – 4 août 2024

« Rabbi, quand es-tu venu ici ? Quelle œuvre fais-tu ? Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? »

Jean 6, 24-35

> Voilà une foule bien curieuse ! Elle est restée sur sa faim. Ô pas une faim physique, elle qui vient d’être nourrie par Jésus qui l’a laissée en plan pour se retirer dans la montagne et prier le Père. En marchant sur l’eau, Jésus a rejoint ses disciples à Capharnaüm – la ville du chaos.
Après avoir mené son enquête et constaté que Jésus et ses disciples ne sont plus là, la foule s’en va sur l’autre rive, à Capharnaüm. Elle est bien décidée à élucider ce mystère. Quand elle a trouvé Jésus, elle lui pose trois questions : sur son emploi du temps, sur ce qu’il fabrique, et sur ce qu’elle doit faire ? Jésus leur fait des réponses assez décalées : rien sur son emploi du temps, pas plus que sur son œuvre enfin pour toute liste de choses à faire, la foule ne reçoit qu’une invitation à croire. Curieuses réponses en vérité !
> Dans ce passage, des informations précieuses nous sont proposées (Jésus pain de vie par exemple). Retenons surtout que ce sont les questions qui ont mis la foule en mouvement. Laissons-nous porter par les questions qui montent en nous et… par les réponses décalées tant dans le temps que dans leur contenu ! Nul doute que Jésus conduira tout à bien car l’Eternel a formé pour toi des projets de paix et non de malheur. Jérémie 29, 11

17e dimanche du Temps ordinaire – B – 28 juillet 2024

Jésus dit : « Faites asseoir les gens. »

(Jn 6,10)

> Cette phrase est tirée du célèbre évangile de la multiplication des pains. Quand les disciples demandent à Jésus comment nourrir toute la foule qu’il a devant lui, sa première réaction est celle-ci : « Faites asseoir les gens ». Autrement dit : avant toute chose, un peu de calme, asseyons-nous.
> En été, il est bon de s’asseoir tout simplement sur l’herbe, de reprendre contact avec la nature et d’y passer un moment. Loin d’être de simples moments passés « à ne rien faire », c’est là que l’on prend l’énergie pour la suite. Sans ces moments de calme, impossible d’enchaîner avec de nouveaux défis.
> Que ce soit pour un miracle ou pour de simples défis quotidiens, il est donc bon de commencer par s’asseoir. Qui sait si ce petit geste tout simple ne fera pas jaillir l’impossible au cœur de nos vies ?