Dimanche de la Fête de la Croix glorieuse – C – 14 septembre 2025

*** « En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème… »

(Jean 3, 13-17)

> Avant même les paroles célèbres sur l’amour de Dieu et le salut du monde, l’Évangile nous dit ceci : Jésus disait à Nicodème. Pas à une foule. Pas dans un temple. Mais à un homme, de nuit, dans le secret d’une conversation. Le salut se révèle dans la lenteur d’un échange vrai, à hauteur humaine. Jean 3,16 — si souvent cité — est le fruit d’un long cheminement intérieur, d’un dialogue discret où Nicodème peut poser ses questions, ses doutes, et ouvrir peu à peu son cœur (cf. Jean 3 en entier).

>Jean 3, 16… Il ne suffit pas de proclamer ce verset du haut des toits : il faut d’abord en vivre la démarche. Prendre le temps d’écouter, de rencontrer, de tisser des liens réels. Cette semaine, ne cherchons pas à convaincre à tout prix : cherchons à aimer, à être présents, à créer ces espaces de confiance où la Parole peut naître. Amen.

Dimanche de la Trinité – C – 15 juin 2025

« Ce qu’il aura entendu, il le dira. »

(Jean 16, 13)

UN RAPPORTEUR FIDÈLE

> En politique et dans les institutions inter-gouvernementales, il existe des rapporteurs. Ils sont chargés de raconter de manière précise les débats auxquels ils ont assisté et leurs conclusions.
Nous avons nous aussi notre rapporteur. Il ne s’agit rien moins que la troisième personne divine : l’Esprit-Saint. Il est présent dans l’intimité qui est de mise entre le Père et le Fils. Ce qu’il est chargé de nous rapporter est de la plus haute importance, car les conversations entre Dieu et Jésus portent sur les projets que Dieu a formés pour nous. Il s’agit de projets de paix et non de malheur (Jérémie 29,11).

> L’Esprit Saint connaît notre avenir, et désire nous mettre sur la bonne voie.
Saurons-nous nous rendre disponibles pour entendre les propos de ce rapporteur fidèle?

7e dimanche de Pâques – C – 1er juin 2025

Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. (Jean 17,23)

> « Que tous soient UN » dit Jésus, juste avant. Ce qui est intéressant, c’est la conséquence prévisible de cette unité : « qu’ils soient parfaitement un afin que le monde sache ». L’unité non seulement des Chrétiens mais de tous ceux qui ont été confiés à Jésus par son Père (l’humanité tout entière ?) aura pour conséquence que le monde comprendra enfin que Dieu aime chacune et chacun et qu’il a envoyé son Fils pour sauver ce monde.

> Depuis bientôt 14 ans, l’Evangile à l’Ecran vous propose fidèlement chaque semaine une piste rédigée par des catholiques et des réformés, qui ne signent jamais pour ne pas mettre leur nom en avant mais bien la seule parole de Dieu. L’unité de notre équipe s’est agrandie il y a quelques semaines puisque nous accueillons désormais une plume évangélique parmi les rédacteurs de l’Evangile à l’Ecran !

> Nous avons pris ce chemin ensemble pour vous. Parce que nous sommes convaincus que l’unité des Chrétiens, c’est ici et maintenant que cela se passe, que cela dépend de chacune et chacun, et que les projets les plus simples sont souvent les plus durables. La preuve. N’oublions pas que l’enjeu est immense : alors le monde saura… Faites donc connaître l’Evangile à l’Ecran autour de vous !

6e Dimanche de Pâques – C – 25 mai 2025

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui. »

(Jn 14,23)
«Christ enseignant, Catacombes de Domitilla, Ve s.»

> Quand un ami nous fait une confidence ou une recommandation, nous conservons ses paroles avec soin, et nous agissons selon ce qui lui tient à cœur. Ainsi pour Jésus, ami s’il en est un, dont chaque parole est un trésor à garder précieusement. De quoi nous parle-t-il, en ces dimanches après Pâques ? Dans son “discours après la Cène“, (Jn 13-17), Jésus prépare ses disciples à ce qui sera leur vie sans sa présence physique, tangible, visible.

Nous l’avons remarqué, un mot, un nom, revient sans cesse dans son discours d’adieu, c’est celui de “Père“. Pour Jésus, tout se tient et se résume dans sa relation au Père ; en prenant congé des siens, il les y introduit, ouvrant cette intimité à nous aussi, qui l’aimons et gardons sa parole :« Nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. »

> C’est énorme, cela nous dépasse… N’ayons crainte, tout a été prévu : « l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». Il ne nous reste plus qu’à rendre grâce.

4e dimanche de Pâques – C – 11 mai 2025

« Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront. »

(Jean 10, 28)

> Entendre Jésus dire « jamais elles ne périront » peut sembler difficile. Autour de nous, la mort, la maladie, les injustices sont bien réelles. Est-ce une fausse promesse ? Une illusion pour se rassurer ? Non : c’est une promesse plus forte que toutes nos pertes visibles. Jésus, le Bon Pasteur, connaît la fragilité de ses brebis ; il sait que les chemins sont parfois sombres. Mais il assure que rien — ni l’épreuve, ni la mort — ne pourra arracher ses brebis de sa main (cf. Romains 8, 39 : « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ »). Ce lien d’amour, tissé par le Père, est plus solide que nos peurs. C’est une vie éternelle qui commence dès aujourd’hui, dans l’écoute de sa voix.

> Cette semaine, même si nous croisons l’ombre du doute ou du mal, rappelons-nous que nous ne marchons pas seuls. Notre Berger veille, même quand nous ne le voyons pas (cf. Psaume 23, 1 : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer »). Ne laissons pas les ténèbres nous voler la confiance dans sa parole. Avec Lui, nous avons déjà reçu la vie que rien ne pourra briser. Seigneur Jésus, notre espérance, garde-nous tout près de ton cœur. Amen.

2e dimanche de Pâques – Année C – 25 avril 2025

« Parce que tu m’as vu, tu crois ! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

(Jean 20.29)

> Mon ami d’études s’identifiait beaucoup avec le disciple Thomas, puisqu’il luttait régulièrement avec le doute. Un séminaire sur la spiritualité chrétienne lui a permis d’approfondir le portrait de ce disciple et d’aller au fond de ses propres questionnements. Par la suite, j’ai perdu de vue mon ami à deux reprises pendant des années, mais l’ai à chaque fois retrouvé, croyant, cheminant avec son Seigneur et son Dieu.
Ce qui m’a touché dans son parcours : plusieurs fois durant le cours de sa carrière médicale, il a consacré un certain temps pour approfondir et renouveler sa réflexion chrétienne, et ainsi enrichir sa relation avec Dieu.
> Thomas savait ce qu’il voulait : avoir le même privilège que ses co-disciples, voir le Ressuscité et vérifier tactilement que c’était bien lui, autrement il ne croirait pas.
Jésus prend la peine de revenir exprès pour répondre à son besoin, et Thomas le lui rend bien : il n’a pas besoin de toucher Jésus, et se trouve être le premier dans cet Évangile à confesser de manière on ne peut plus claire Jésus comme faisant partie de l’identité divine (« Mon Seigneur et mon Dieu ! »,Jean 20.28).
> Nous arrive-t-il d’avoir des doutes ? L’auteur de l’Évangile nous offre son œuvre, reconnue comme parole de Dieu, pour nous aider à croire. Et cette parole nous met en relation avec celui qui est la Parole, la lumière et la vérité. L’accueillir revient à entrer dans la vie nouvelle d’enfants de Dieu (Jean 1.1-18).
Tout comme Jésus est venu au secours du défi de foi de Thomas, il vient à notre rencontre pour nous fortifier dans notre foi. Dans des moments de doute, sommes-nous seulement prêts à nous arrêter et à accueillir sa présence avec nous ? Car c’est le bonheur principal de ceux qui « croient sans voir ». Bonne communion avec lui !

5e dimanche de Carême – C – 6 avril 2025

« Moi non plus je ne te condamne pas. »

(Jean 8:11)
Image: Arcabas

>On la connaît cette histoire de la femme adultère et on en occulte parfois la violence et à quel point elle sert de prélude à la Passion. Les pharisiens font tout pour coincer Jesus! Lui se tait et dessine dans le sable, il temporise pour laisser à chacun des hommes présents le temps de rentrer en lui-même et de s’examiner.
> Chaque fois que j’ai envie de juger, je suis renvoyé à ma propre vie, avec une parole qui me met d’abord face à moi-même. Et si ce sont les plus âgés qui quittent d’abord la foule, c’est parce que leur expérience de vie est suffisamment dense pour savoir qu’il y a bien assez de côtés sombres en nous pour regarder d’abord à nos erreurs et non à celles des autres…
>Et si ce « Moi non plus, je ne te condamne pas », était comme un avant-goût du pardon ? Et si ce « Va » était le vrai salut pour une femme qui repart avec sa vie sauvée deux fois: de la mort et de l’accablement de la faute. Je le prends pour moi ce « va! », comme un envoi: comment puis- je parler de mes libérations?

2e dimanche du Temps ordinaire – C – 19 janvier 2025

« Tout le monde sert le bon vin en premier […] mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Jean 2, 10

> Aux noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en transformant l’eau en vin. Ce geste n’est pas seulement spectaculaire : il révèle un Dieu qui ne se contente pas de répondre à nos besoins, mais qui nous offre le meilleur. L’eau ordinaire, essentielle à la vie, devient ici un vin exceptionnel, symbole de fête et de grâce. Ce miracle nous invite à reconnaître que Dieu peut transformer nos réalités les plus simples en quelque chose de précieux.

> Le maître du repas s’étonne que le meilleur vin ait été gardé pour la fin. Cette inversion est une belle métaphore : Dieu réserve le meilleur pour l’avenir. Mais cette transformation commence dès maintenant, dans nos jours ordinaires. L’eau de nos vies peut devenir le vin de sa grâce. Sommes-nous prêts à lui confier ce que nous avons, aussi modeste soit-il, pour qu’il le transforme ? Belle marche dans la joie et l’espérance !

23e dimanche du Temps ordinaire – B – 8 septembre 2024

« Il le prit à part loin de la foule. »

(Marc 7, 33)

UN TÊTE À TÊTE BOULEVERSANT

> Dans la vie courante, on invoque la loi des séries pour rendre compte de la répétition de calamités. Au centre de l’épisode qui nous est rapporté, l’homme semble être soumis à cette loi. Il subit une double peine : il est sourd et, en plus, il a des difficultés d’élocution.
Des gens bien intentionnés décident de prendre les choses en main, de prendre l’homme en main. Il le conduise à ce Jésus, sujet de tant de rumeurs. Que fait Jésus ? Il éconduit la foule. Car, l’objectif de Jésus est de vivre un tête-à-tête avec le sourd. Ici, toute parole est inutile, l’homme ne peut l’entendre. La seule manière d’entrer en contact avec lui, c’est de vivre une expérience haptique, c’est-à-dire être touché.
Cet homme le sera de plusieurs manières. Jésus va le toucher physiquement, d’abord extérieurement (les doigts sur les oreilles) puis intérieurement (la salive sur la langue). Ce toucher physique entraîne une ouverture à l’autre. Le lien de sa langue est délié. Il est à nouveau possible d’entrer en relation avec l’autre et l’homme ne se prive pas de cette possibilité : il parlait distinctement, sans peine, aisément.
> Le lieu de cette scène, c’est l’intimité proposée par Jésus. Elle est aussi pour nous. N’hésitons pas un seul instant à entrer dans ce lieu de l’intimité avec Jésus : notre vie en sera bouleversée.


21e dimanche du Temps ordinaire – B – 25 août 2024

«C’est l’Esprit de Dieu qui donne la vie; l’homme seul n’aboutit à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.»

(Jean 6. 63)
(Création photo: Stella Maris Tessitore)

> Lorsque nous doutons, que sommes découragés, fatigués, ou révoltés à cause des heurts de la vie, revenons à cette parole de vie : « Vers qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! »
Ces paroles nous ont donné la vie… Elles ont été présentes aux tournants de nos existences: paroles de baptême, de confirmation ou encore de bénédiction de mariage.
>Paroles-cadeaux qui résonnent encore et qu’il s’agit toujours de continuer à incarner ici et maintenant !
« Seigneur,
Quand je me sens une étoile errante,
seule face à l’infini et au vertige de mes questions,
viens me souffler à l’oreille les paroles qui redonnent Vie. »