23e dimanche du Temps ordinaire – B – 8 septembre 2024

« Il le prit à part loin de la foule. »

(Marc 7, 33)

UN TÊTE À TÊTE BOULEVERSANT

> Dans la vie courante, on invoque la loi des séries pour rendre compte de la répétition de calamités. Au centre de l’épisode qui nous est rapporté, l’homme semble être soumis à cette loi. Il subit une double peine : il est sourd et, en plus, il a des difficultés d’élocution.
Des gens bien intentionnés décident de prendre les choses en main, de prendre l’homme en main. Il le conduise à ce Jésus, sujet de tant de rumeurs. Que fait Jésus ? Il éconduit la foule. Car, l’objectif de Jésus est de vivre un tête-à-tête avec le sourd. Ici, toute parole est inutile, l’homme ne peut l’entendre. La seule manière d’entrer en contact avec lui, c’est de vivre une expérience haptique, c’est-à-dire être touché.
Cet homme le sera de plusieurs manières. Jésus va le toucher physiquement, d’abord extérieurement (les doigts sur les oreilles) puis intérieurement (la salive sur la langue). Ce toucher physique entraîne une ouverture à l’autre. Le lien de sa langue est délié. Il est à nouveau possible d’entrer en relation avec l’autre et l’homme ne se prive pas de cette possibilité : il parlait distinctement, sans peine, aisément.
> Le lieu de cette scène, c’est l’intimité proposée par Jésus. Elle est aussi pour nous. N’hésitons pas un seul instant à entrer dans ce lieu de l’intimité avec Jésus : notre vie en sera bouleversée.


21e dimanche du Temps ordinaire – B – 25 août 2024

«C’est l’Esprit de Dieu qui donne la vie; l’homme seul n’aboutit à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.»

(Jean 6. 63)
(Création photo: Stella Maris Tessitore)

> Lorsque nous doutons, que sommes découragés, fatigués, ou révoltés à cause des heurts de la vie, revenons à cette parole de vie : « Vers qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! »
Ces paroles nous ont donné la vie… Elles ont été présentes aux tournants de nos existences: paroles de baptême, de confirmation ou encore de bénédiction de mariage.
>Paroles-cadeaux qui résonnent encore et qu’il s’agit toujours de continuer à incarner ici et maintenant !
« Seigneur,
Quand je me sens une étoile errante,
seule face à l’infini et au vertige de mes questions,
viens me souffler à l’oreille les paroles qui redonnent Vie. »

20e dimanche du Temps ordinaire – B – 18 août 2024

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

(Jean 6, 51)

> L’adage « Je suis ce que je mange » prend une dimension spirituelle particulière dans les paroles de Jésus. En se présentant comme le « pain vivant », Jésus ne parle pas simplement de nourrir notre corps, mais de nourrir notre âme. Manger ce pain, c’est intégrer en nous la vie de Christ, sa parole, son amour, et son sacrifice. Cela signifie que, tout comme la nourriture physique devient partie de notre corps, le Christ, en tant que nourriture spirituelle, transforme notre être intérieur, nous donnant la vie éternelle.

Cette perspective nous invite à réfléchir sur ce que nous laissons entrer en nous, non seulement physiquement mais aussi spirituellement. Si nous nourrissons notre esprit et notre cœur avec la vie de Jésus, nous devenons de plus en plus semblables à lui. C’est une transformation profonde qui nous invite à vivre selon ses enseignements, à partager son amour, et à être ses témoins dans le monde.

> Cette semaine, posons-nous la question : que sommes-nous en train de « manger » spirituellement ? Accueillons-nous pleinement ce « pain vivant » pour que notre vie soit nourrie et transformée par Christ ? Que cette nourriture spirituelle soit pour nous une source de vie, de force, et de renouvellement. Soyez bénis.

19e dimanche du Temps ordinaire – B – 11 août 2024

« Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. »

(Jean 6,45b)

> Durant tout ce chapitre 6 de Jean, Jésus se présente comme le PAIN. En cela, il ne se met pas en scène lui-même, car il se reçoit sans cesse de son Père qui seul peut nous attirer vers le Fils, pain descendu du ciel, VERBE sorti du sein du Père et venu dans le monde pour qu’en lui nous ayons la vie.
Jésus se donne en nourriture, non seulement sous la forme du pain eucharistique offert lorsque nous célébrons la sainte Cène, mais dans toutes les circonstances de notre vie. Il est la Parole qui nourrit notre foi ; il nous tient debout par sa présence que l’Esprit assure continuellement dans nos cœurs ; il est le pauvre au bord du chemin.

> Durant cette semaine, (et durant tout ce temps de la lecture de Jean 6), gardons vivant la conscience de sa présence en nous et en toute chose. Laissons-nous attirer vers lui par le Père qui, en nous envoyant son Bienaimé, nous donne chaque jour le pain nécessaire.

18e dimanche du Temps ordinaire – B – 4 août 2024

« Rabbi, quand es-tu venu ici ? Quelle œuvre fais-tu ? Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? »

Jean 6, 24-35

> Voilà une foule bien curieuse ! Elle est restée sur sa faim. Ô pas une faim physique, elle qui vient d’être nourrie par Jésus qui l’a laissée en plan pour se retirer dans la montagne et prier le Père. En marchant sur l’eau, Jésus a rejoint ses disciples à Capharnaüm – la ville du chaos.
Après avoir mené son enquête et constaté que Jésus et ses disciples ne sont plus là, la foule s’en va sur l’autre rive, à Capharnaüm. Elle est bien décidée à élucider ce mystère. Quand elle a trouvé Jésus, elle lui pose trois questions : sur son emploi du temps, sur ce qu’il fabrique, et sur ce qu’elle doit faire ? Jésus leur fait des réponses assez décalées : rien sur son emploi du temps, pas plus que sur son œuvre enfin pour toute liste de choses à faire, la foule ne reçoit qu’une invitation à croire. Curieuses réponses en vérité !
> Dans ce passage, des informations précieuses nous sont proposées (Jésus pain de vie par exemple). Retenons surtout que ce sont les questions qui ont mis la foule en mouvement. Laissons-nous porter par les questions qui montent en nous et… par les réponses décalées tant dans le temps que dans leur contenu ! Nul doute que Jésus conduira tout à bien car l’Eternel a formé pour toi des projets de paix et non de malheur. Jérémie 29, 11

17e dimanche du Temps ordinaire – B – 28 juillet 2024

Jésus dit : « Faites asseoir les gens. »

(Jn 6,10)

> Cette phrase est tirée du célèbre évangile de la multiplication des pains. Quand les disciples demandent à Jésus comment nourrir toute la foule qu’il a devant lui, sa première réaction est celle-ci : « Faites asseoir les gens ». Autrement dit : avant toute chose, un peu de calme, asseyons-nous.
> En été, il est bon de s’asseoir tout simplement sur l’herbe, de reprendre contact avec la nature et d’y passer un moment. Loin d’être de simples moments passés « à ne rien faire », c’est là que l’on prend l’énergie pour la suite. Sans ces moments de calme, impossible d’enchaîner avec de nouveaux défis.
> Que ce soit pour un miracle ou pour de simples défis quotidiens, il est donc bon de commencer par s’asseoir. Qui sait si ce petit geste tout simple ne fera pas jaillir l’impossible au cœur de nos vies ?

Pentecôte – B – 19 mai 2024

« Et vous aussi,
vous allez rendre témoignage… »

Jean 15,27

> Jésus annonce la venue de l’Esprit, dans ce célèbre texte. Et il précise que l’Esprit rendra témoignage à la vérité. Mais aussitôt, il ajoute que nous aussi, nous avons à rendre témoignage. Qu’est-ce que cela signifie ?

> Le verbe grec qui signifie témoigner est « marturein », c’est ce qui a donné le mot martyre en français. D’emblée ce n’est pas très engageant : avons-nous vraiment tous cette vocation au martyre ? Sommes-nous tous destinés à mourir pour Dieu dans d’atroces souffrances ? Est-ce cela, rendre témoignage ?

> Non, pas nécessairement. Rendre témoignage dans l’Esprit, c’est comme se servir d’un mégaphone. Ce que nous disons de Dieu par notre vie, par nos actes, est déjà un témoignage. Mais si nous le faisons dans l’Esprit, alors la portée du message est décuplée, centuplée. Rendre témoignage suppose donc une cohérence : que notre vie s’accorde avec ce que nous annonçons.

> Que toute notre vie, cette semaine, soit en accord avec le Dieu qui nous fait vivre ! Que tous nos actes soient en cohérence avec l’Evangile que son Fils nous a laissé ! Que notre témoignage se fasse dans l’Esprit !

7e dimanche de Pâques – B – 12 mai 2024

« J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu. »

Jean 17,12

> Lorsque Jésus était parmi ses disciples il a pris soin d’eux. Mais alors qu’il prévoit son ascension vers le Père, il remet à Dieu la suite et prie spécifiquement pour que tous restent unis en son nom. C’est l’Esprit-Saint, donné à Pentecôte qui a permis autant de nouveaux disciples, jusqu’à nous aujourd’hui !

> Cette semaine prions que ce même Esprit garde unis les chrétiens du monde. Ne ternissons pas le nom de Jésus par des batailles de clochers mais soyons témoins de son Amour tandis qu’Il continue de veiller sur nous ! Soyez bénis !

6e dimanche de Pâques – B – 5 mai 2024

« Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite. »

Jean 15,11

> Au cœur de son testament, Jésus livre à ses amis le sens de la vie : demeurer dans son amour, nous y ancrer, nous y enraciner, et ainsi recevoir Sa joie pour nos vies.

La joie, c’est un fruit de l’Esprit, un accueil du OUI fondamental que Dieu prononce sur ma vie. Un accueil de son amour inconditionnel pour moi. Un accueil de son amour sur mes ténèbres personnelles.

Car cette joie, elle passe par les tourments et la détresse, elle passe par la croix, comme le dit le théologien protestant Dietrich Bonhoeffer, ce qui l’a rend encore plus puissante : « La joie de Dieu est passée par le dénuement de la crèche et la détresse de la croix : c’est pourquoi elle est invincible, irrésistible. Elle ne nie pas la détresse là où elle se trouve, mais au sein de cette détresse, en elle, elle trouve Dieu (…). C’est de cette joie victorieuse qu’il est question. A elle seule on peut se fier, elle seule aide et guérit. » (Dietrich Bonhoeffer, Si je n’ai pas l’amour. Labor et Fides, 1972)

Cette semaine nous sommes invités avec confiance à nous fier à cette joie, à la recevoir et à la cultiver dans notre vie. A s’ancrer dans l’amour de Dieu (à planter nos racines en lui), à chercher à y demeurer à tout prix, et à s’ouvrir à Sa joie.

5e dimanche de Pâques – B – 28 avril 2024

« Tout sarment qui porte du fruit, le Père le taille, afin qu’il porte encore plus de fruit. »

Jean 15,2

> Comme elles sont jolies ces petites vrilles qui s’accrochent au fil dans notre Lavaux… Quand on a enlevé les sarments après la taille, ce sont des « fourchettes » qui demeurent attachées au fil et le sarment, lui, plus bas, reste attaché au cep pour porter plus de fruit encore.

Dans la vie, les épreuves nous taillent, nous débarrassent parfois violemment de certaines attaches qui comptaient. Essayons de toutes nos forces de rester attachés au Christ!

Dans les paysages que l’avenir dessine, peut-être que les souvenirs de ces attachements peuvent ressembler à ces petites vrilles sur la photo et devenir des témoins du chemin de discernement : ces souvenirs sont intégrés comme une partie de notre histoire mais qu’ils ne nous empêchent pas de porter du fruit!