Dimanche de la Sainte Famille – B

« Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu. » (Luc 2, 27-28)

> Suivant la coutume, l’enfant Jésus est présenté au temple et un vieil homme, Syméon, reçoit cet enfant. C’est lui qui annonce comment Jésus va venir apporter le salut. Syméon, qui attendait cette venue, peut désormais partir en paix.

Recevoir l’enfant, cet enfant que nous avons tant attendu comme Syméon, cela paraît si simple. Prendre un enfant dans ses bras. S’émerveiller. Bénir Dieu pour la vie de cet enfant. Se réjouir. Lui faire de la place dans sa vie. Le recevoir pleinement. Tout un programme qui n’est pourtant pas si facile.

Cette semaine où nous allons entrer dans l’année nouvelle avec ses « bonnes » résolutions bien souvent difficiles à tenir, et si nous essayions de recevoir pleinement cet enfant qui nous est donné à Noël ? Et si nous essayions de Lui faire toute la place dans notre vie ? Et surtout, n’oublions pas de bénir le Seigneur, pour le salut en cet enfant si vulnérable, pour sa grâce et sa paix qu’il a donnés à Syméon. Et pour la vie de tous les enfants. Car la vie est toujours un miracle. Gloire soit rendue à Dieu !

Cette semaine, nous sommes aussi en communion avec les 20’000 « grands enfants », entendez les jeunes, qui sont rassemblés à Bâle pour la rencontre européenne de Taizé. Ensemble, en communion avec eux, nous pouvons prier avec ces mots de Frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé :

« Toi le Ressuscité comme un pauvre qui ne veut pas s’imposer, Tu accompagnes chacun sans forcer l’entrée de notre cœur. Tu es là, Tu offres Ta confiance, Tu ne délaisses personne, même quand les profondeurs crient de solitude. Pour T’accueillir nous avons besoin de guérison. Pour Te reconnaître, il importe que nous prenions le risque de refaire à tout moment le choix de Te suivre. Sans ce choix, à chaque fois radical, nous nous traînons. Te choisir, c’est T’entendre nous dire : « ‘Toi, m’aimes-tu plus que tout autre ? » Ainsi-soit-il ! » (Frère Roger)

4e dimanche de l’Avent – B

« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils. » (Luc 1, 31)

> L’ange vient voir Marie dans sa simplicité de femme. Elle qui n’a pas connu d’homme va enfanter un fils et quel fils ! Le fils de Dieu !

Le temps de l’Avent qui prend fin ce dimanche est un temps où nous devons prendre le temps de nous laisser visiter par Dieu, où nous devons mûrir notre relation avec Lui afin qu’Il agisse en nous et nous donne la volonté de l’accueillir comme nous accueillons un nouveau né dans une famille.

Apprenons des touts petits enfants et de leurs parents qui se laissent chambouler par une nouvelle vie dans leur foyer, qui se mettent au rythme de l’enfant et redécouvrons la joie de cette nouvelle vie qui arrive !

3e dimanche de Pâques – A

« Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. » (Luc 24,13-15)

> Jésus rejoint sur leur propre chemin ceux qui marchent, ceux qui sont en route, ceux qui s’interrogent. J’aime à me dire qu’il rejoint moins facilement ceux qui sont arrêtés, ceux qui croient être arrivés, ceux qui sont persuadés d’avoir déjà toutes les réponses et qui ne se posent plus de questions.

Et si du coup, cette semaine, nous nous proposions de marcher, de nous remettre en route, de nous poser les questions qui dérangent ou simplement celles qui font avancer dans nos vies ? Il n’est pas impossible que Jésus nous rejoigne alors, sur les chemins de nos vies, aux carrefours de nos questions.

3e dimanche de Carême – A

« L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons (…). L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit,
et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » – Lc 4, 21s.

> Une fois encore, le propos de Jésus, ici dans l’épisode célèbre de la Samaritaine, est déconcertant, décoiffant, détonnant. Peu importe où nous nous trouvons, l’important, c’est de prier, d’adorer Dieu le Père, de méditer sa Parole à la recherche de la vérité, de Sa vérité. Comment faire ?

Il s’agit de concentrer notre esprit sur un texte ou un verset biblique en se le répétant intérieurement, comme un mantra, et de voir ce que Dieu a à nous dire, à nous, aujourd’hui, dans ce que nous vivons, à travers ces quelques mots. En essayant de ne pas être distrait par quelque idée parasite comme il en transite beaucoup dans notre tête à chaque instant. Ce n’est pas de la « méditation pleine conscience », devenue si à la mode jusque dans nos églises, parce qu’adorer Dieu en esprit et en vérité ne veut pas dire faire le vide dans sa tête et en chasser toutes les pensées. La méditation chrétienne puise sa nourriture dans la Bible afin de donner force et énergie à nos émotions, à notre foi en Christ. Plus nous creuserons dans le texte biblique, plus notre vie spirituelle en sera enrichie, notre foi augmentée et notre relation au Christ renforcée. Cela peut se faire partout, même dans le tram ou dans une salle d’attente… Et si nous commencions par l’épisode de la Samaritaine ou quelques versets s’y rapportant ?!

34e dimanche – C – Christ-Roi

« Les chefs tournaient Jésus en dérision (…) Les soldats aussi se moquaient de lui
(…) L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait (…) “Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis” » – Lc 23, 35a.36a.39a

> En pleine agonie, entouré de deux autres crucifiés, Jésus est moqué par diverses personnes. Non seulement par des opposants, mais aussi par l’un des condamnés au même supplice que lui, surnommé le « mauvais larron » par la tradition.

Aujourd’hui, 2000 ans après, rien n’a changé. A une échelle large, les persécutions menées contre les chrétiens à travers le monde nous montrent qu’une partie des habitants de notre planète n’est pas prête à entendre et encore moins à appliquer le message d’amour de Jésus. A une échelle moindre, pour soi-même, c’est dur, parfois, d’assumer son statut de chrétien, de témoigner de sa foi quand beaucoup, autour de soi, demeurent sceptiques voire hostiles à toute forme de religion et de transcendance.

Dans ce tumulte continu, nous pouvons choisir d’être le « bon larron », également crucifié avec Jésus ! Comme lui, osons proclamer qu’il n’a rien fait de mal ! Et notre vie en sera changée, elle gagnera en intensité et en profondeur… C’est cela, « être dans le Paradis » avec Jésus. Cela commence ici et maintenant, aujourd’hui, nous dit Jésus.

33e dimanche – C

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. (…) Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Luc 21, 6 et 13-15)

> L’annonce de la fin du monde, la fin d’un monde (ou d’un mode !) retentit peut-être avec encore plus d’acuité avec l’actualité mondiale. La bonne nouvelle d’aujourd’hui, c’est que tout cela est une occasion non pas de désespoir mais de témoignage ! Témoigner de l’espérance qui nous tient debout, témoigner de la résurrection du Christ qui est Vivant, témoigner de la confiance en Celui qui nous a créés. Et si nous disons « j’y arriverai jamais ! », n’oublions pas ces paroles du Christ : « Je vous donnerai un langage et une sagesse. »

Cette semaine, nous sommes donc invités à oser témoigner de notre foi, de la confiance ou de l’espérance qui nous habite, en nous laissant conduire par le langage et la sagesse que Dieu nous insufflera.

32e dimanche – C

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » (Lc 20,38)

> Nous avons honoré nos morts le 2 novembre. Il est temps de reprendre le chemin de la vie, le chemin des vivants.

Combien de tombes sommes-nous allé fleurir ces derniers jours ? Il nous est alors proposé de rendre visite à autant de vivants cette semaine. Et pourquoi pas avec des fleurs…

31e dimanche – C

« Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie » Luc 19, 6

> Zachée est un homme de petite taille qui, gêné par la foule décide de grimper dans un sycomore pour avoir à quoi ressemble celui dont tout le monde parle : Jésus.

Dans notre jeunesse, nous avons déjà eu l’occasion de grimper dans un arbre ou de gravir une montagne avec difficulté. Arrivés en haut, nous contemplons ce qui est en-dessous de nous avec une vision changée. Mais le moment de la descente sonne, et d’un coup une certaine hésitation nous prend. Où sont nos appuis ? Par quelles branches sommes-nous montés ? Une certaine crainte nous envahit.

Le Seigneur, aujourd’hui, nous appelle à descendre vite pour qu’Il vienne demeurer chez nous, demeurer en nous. Ne restons pas percher sur toutes les branches de nos préoccupations. Allons puiser aux racines de notre vie. Cherchons de qui vient le souffle qui fait monter et circuler la sève de la vie en nous.

Cette semaine essayons de descendre vite de nos branches afin de retrouver une joie simple ancrée dans le sol, sur cet appui qu’est pour nous le Seigneur.

30e dimanche – C

« Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : « Mon Dieu, montre-moi favorable au pécheur que je suis ! » » Luc 18, 13

> Ce passage de Luc ne cherche pas à nous dévaluer ou à nous inciter à garder la face contre terre. Jésus nous parle plutôt d’un homme qui se fait petit dans la prière, un homme qui ose proposer à Dieu la misère de son cœur pour qu’il puisse venir la transformer. Par son cri, il s’ouvre tout entier et se rend capable d’accueillir l’amour du Père et de se laisser pétrir par son souffle.

Cette semaine, n’ayons pas peur de nos fêlures, qu’elles deviennent source de notre prière et soient autant d’occasion de demander à Dieu son aide !

29e dimanche – C

« Je vous le déclare: il (Dieu) leur fera justice bien vite. Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8)

> Ce verset conclut l’histoire de la veuve qui obtient du juge la justice, à force d’insister longuement auprès de lui. Et il est dit que Dieu, contrairement au juge, fera justice bien vite. Quel contraste entre le juge qui n’exauce la demande de la veuve que pour qu’elle cesse de lui casser les pieds et Dieu qui s’empresse de prendre soin de ceux qui crient vers lui. C’est une belle invitation à oser prier. Et prier, ce n’est pas seulement demander, c’est surtout entrer en relation avec Dieu, entrer en dialogue. Ainsi la relation tissée peut être source de réconfort et aider à tenir bon.

Ce verset fini par une question : le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur la terre quand il viendra? Ainsi la prière n’est pas unidirectionnelle, mais elle est bien un échange qui va dans les deux sens. Prière et foi sont liées et se nourrissent l’une l’autre.

> Nous sommes donc invités cette semaine à oser la prière. A oser parler de tout avec Dieu et vivre la confiance d’être entendus au cœur de cet échange.