26e dimanche du temps ordinaire – A – 27 septembre 2020

Il dit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas.

(Mt 21, 30)

> Par la parabole de l’Évangile de ce dimanche Jésus tend un piège aux grands prêtres et anciens, c’est presque devenu une habitude pour Lui. L’enjeu de cette parabole c’est la cohérence de notre foi. Il est question d’agir pour Dieu. Celui des deux fils qui fait la volonté du père, c’est celui qui « fait », et non celui qui « dit ». Par cette question qui paraît simple et qui ne laisse qu’une réponse logique, il va forcer les bien-pensants de l’Église à répondre ce qui est juste tout en les accusant ensuite justement de ne pas faire ce qu’ils disent.

> Au fond, voilà donc un père qui demande et des fils qui, ensuite, font ce qu’ils veulent. Si Jésus emploie cette image, c’est pour nous décrire ce qui se passe entre Dieu et nous. Cette semaine nous sommes invités à regarder où nous pourrions nous repentir et faire la volonté de Dieu, même si nous lui avons peut-être dit non, consciemment ou non. Inversement, ne faisons pas de fausses promesses à Dieu. Soyez bénis.

25e dimanche du temps ordinaire – A – 20 septembre 2020

« Ceux qui avaient commencé à cinq heures, reçurent chacun une pièce d’un denier. »

Mt 20,9

> Comme on comprend la réaction des ouvriers embauchés à la première heure qui ont « enduré le poids du jour et la chaleur » ! Comme je m’y reconnais ! Du point de vue d’une stricte justice humaine le comportement du maître est difficile à défendre.

Il faut regarder de près comment se modifient les termes du contrat d’embauche au fur et à mesure que la journée avance. Avec ceux qui commencent à travailler dès la première heure le maître se met d’accord sur le salaire de la journée : un denier. A ceux qui se mettent au travail à neuf heures, à midi, à trois heures, le maître promet : « je vous donnerai ce qui est juste ». Le contrat repose sur la confiance qu’ils accordent à la parole du maître. C’est lui qui fixe ce qui est juste, il n’annonce pas de chiffre. Quant à ceux qui rejoignent la vigne à cinq heures il se contente de dire « Allez à ma vigne vous aussi. » Il n’est pas question de rétribution. Les ouvriers s’en remettent totalement au maître sur la façon dont leur travail sera reconnu et rémunéré.

Le comportement de ce maître est incompréhensible d’un point de vue de justice humaine. Par contre s’il s’agit de dire quelque chose du Royaume de Dieu combien est-il parlant ! A part au Royaume non celui qui cherche à le mériter comme un dû mais celui qui met sa foi en Dieu qui donne gratuitement.

Quelques pépites pauliniennes en écho à cette parabole :« Si quelqu’un accomplit un travail, son salaire ne lui est pas accordé comme un don gratuit, mais comme un dû. Au contraire, si quelqu’un, sans rien accomplir, a foi en Celui qui rend juste l’homme impie, il lui est accordé d’être juste par sa foi. » (Rm 4, 4-5)

C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil (Ep 2, 8-9). Appel en ces temps troublés et incertains à avancer en mettant notre foi en Celui qui est BON et qui partage ses biens aux ouvriers de la dernière heure que nous sommes.

24e dimanche du temps ordinaire – A – 13 septembre 2020

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

Mt 18,22

> A qui lui demande combien de fois on doit pardonner, Jésus répond « à l’infini », car « 70 fois 7 fois » signifie un cycle sans vraiment de limites.

> Dès que l’on met des limites au pardon, on n’est plus dans la vision de Dieu. Son pardon à lui, envers nous, n’a aucune limite. Sa miséricorde a comme mesure l’infini de son amour. 

> Mettons-nous à l’école de Dieu cette semaine. Trouvons, dans notre cœur, la personne à qui nous n’arrivons pas à pardonner. Et essayons d’appliquer à cette personne la mesure de Dieu : décidons de lui pardonner dès maintenant. C’est à ce prix que notre cœur grandit.

23e dimanche du temps ordinaire – A – 6 septembre 2020

« Car, là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »

Mt 18,20

> Jésus vient de dire à ses disciples que si deux d’entre [eux] se mettent d’accord, sur la terre, pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par son Père. Il enchaîne en donnant le motif de cet exaucement ce que montre le car qui aurait pu être traduit par parce que. Pourquoi, dans certains cas, tardons-nous à voir l’exaucement ? Les conditions ne sont-elles pas réunies ?

De conditions, en fait, il n’y en a que deux : 

  • La première est une question de nombre. Deux ou trois personnes suffisent pour que cette condition soit remplie. Et, franchement, ce n’est pas la mer à boire que de trouver une ou deux personnes qui s’associent à moi pour prier !
  • La seconde est une question de nom. Elle est en lien direct avec le motif de cette réunion. Jésus dit qu’elle doit être faite en son nom. Et, si c’était là que le bât blesse ? Est-ce que je réalise pleinement le sens de cette parole de Jésus ? Vous et moi, nous savons que toutes les promesses de notre Seigneur, sont tenues – Lui, il est fidèle -. Sa présence nous est donc assurée sous réserve que nous soyons deux ou trois (facile !) réunis en son Nom. Je crois qu’il y a là une invitation à ne pas se limiter à une proximité de façade pour aller vers une proximité de cœur. Tout au fond de moi, n’aurais-je pas, de temps à autre, un soupçon de jugement pour ces personnes avec qui je prie. Bien-sûr, je ne dis mot par politesse chrétienne. Mais, le Seigneur regarde au cœur, n’est-ce pas ? Alors, afin que cette pensée insignifiante, même pas exprimée, ne devienne pas un frein à l’exaucement de la prière de deux ou trois, ne devrais-je pas suivre le conseil de Paul aux Philippiens : au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus.