17e dimanche du temps ordinaire – C

« Père, fais connaître à tous qui Tu es » (Luc 11,2)

> A la demande d’un des disciples, Jésus leur apprend à prier, mais pas une prière mécanique! Une prière qui commence par un doux petit mot: Abba, littéralement Papa… C’est à une expérience affective qu’il les invite! Et il se passe quelque chose dans cette prière où toute l’humanité est engagée, parce que je dis « Notre » et non pas « Mon Père »… et que la première requête me demande déjà de penser à tous et non seulement à ma petite personne!

« Fais connaître à tous qui Tu es », cela veut dire que je m’implique déjà dans l’intercession: je pense par exemple à ceux qui sont endeuillés cette semaine et je demande au Père qu’il se fasse connaître à eux, de la façon qui les réconfortera et leur fera du bien.

« Fais connaître à tous qui Tu es », cela veut encore dire que j’ouvre ma prière aux extrémités de la Terre, je ne reste pas sur mon quant-à-moi dans ce coin de pays plutôt favorisé, non je repousse les limites: pour que chaque être humain ait une fois au moins dans sa vie la possibilité d’entrevoir combien le Père est bon et tendre pour ses enfants.

Dire « Notre Père », c’est prendre d’assaut l’égoïsme !

16e dimanche du temps ordinaire – C

« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » (Luc 10, 40)

> On ne peut pas en vouloir à Marthe. Sa colère est signe d’un besoin de reconnaissance pour tout le temps consacré au service. Nous serions beaucoup à avoir réagi comme elle. Notre sens du devoir bien accompli peut nous jouer rapidement des tours et parfois nous oublions un peu les priorités.

Cela se traduit aussi dans le Capitalisme et l’activisme. Il y a dans notre société, quelque chose de Marthe et l’Église n’y échappe pas. Elle est appelée à être comme Marie dans ce passage de l’Évangile : plutôt à l’écoute du Christ que dans la surenchère de proposition d’activité.
Jésus exprime le besoin de la rencontre avec Marthe. Il n’est pas là que pour donner, mais aussi pour accueillir : une manière de dire à Marthe «vient aussi !».

> Le fait de «faire» permet de contrôler, on peut regarder si c’est bien fait ! les choses sont des certitudes, ce qui est mystérieux ce sont les personnes. Cette semaine, alors que nous sommes peut-être en vacances, prenons de temps en temps le risque d’entrer dans le mystère des relations en écoutant le Christ et celles et ceux que nous rencontrerons, sans «faire» quelque chose de précis mais dans l’instant présent.

15e dimanche du temps ordinaire – C

 » Va et, toi aussi, fais de même » (Luc 10,37)
 
> On oublie souvent qu’en amont de la parabole du bon Samaritain, il y a un lévite à l’esprit retors. Un lévite qui voudrait bien piéger ce Jésus à l’enseignement décoiffant… Pourtant au fur et à mesure de la réponse, il va se faire impliquer dans la réponse à sa première question, puis même en poser une seconde, pris à son propre piège et mis en route dans le défi d’une quête: « Qui est mon prochain? »
 
Avec cette parabole, Jésus met en scène des religieux de son espèce qui passent outre… pour mieux l’amener lui, à faire le pas suivant! Et à la fin, Jésus aurait pu lui dire: « Va et fais comme ce Samaritain ! Tu es un bon lévite, pas de doute là-dessus : 10 sur 10, tu as su citer les deux textes de la Torah qui tracent le chemin de la vie éternelle, ton orthodoxie est sans failles… Mais cela ne suffit pas, lévite, il faut faire, il faut mettre en pratique, il faut oser le premier pas et l’amour du prochain, (le sais-tu ?) l’amour du prochain ne dépend pas de son identité. »
 
Cette conclusion qui se recentre sur le spécialiste de la Loi nous montre comment Jésus se fait le prochain du lévite, puisqu’il déjoue ses intentions de lui tendre un piège en le renvoyant avec douceur à lui-même.
Ce qui aurait pu devenir une argutie de théologiens devient ainsi une leçon de compassion…
 
Merci Seigneur de savoir déjouer les pièges où nous pousse notre pure raison, pour nous ramener à l’essentiel!

14e dimanche du temps ordinaire – C

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Luc 10, 1-12

> Le seigneur Jésus envoie 72 disciples en mission dans les villages et villes alentours pour annoncer la paix sur chaque maison. Paix entièrement donnée si elle est acceptée sans condition.

Tous les cœurs sont prêts à recevoir la paix et l’amour du Seigneur, mais il faut des artisans et en nombre car la récolte s’annonce abondante !

Notre effort est simple pour cette semaine et il est demandé par le Christ lui-même ! Prions pour que nous ayons de nombreux ouvriers qui sèment et moissonnent abondamment !