28e dimanche du temps ordinaire – B – 10 octobre 2021

« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »

Mc 10, 22

Bienheureuse tristesse !

> Voici un homme qui, depuis sa jeunesse, observe tous les commandements. Il a « tout juste » dans tous les domaines et depuis toujours. Un sans faute ! Et pourtant, il vient vers Jésus pour faire plus, mieux, davantage… : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » 

> Jésus pose sur lui son regard, un regard qui, parce qu’il aime, rejoint l’attente secrète à l’intime du cœur. En réponse à sa demande, Jésus propose : « va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais cet homme riche de sa perfection morale est aussi riche de grands biens. De grands biens dont il ne peut envisager de se séparer : « il devint sombre et s’en alla tout triste. » 

> Bienheureuse tristesse qui est peut-être son salut ! Lui qui a tout réussi – vie morale impeccable, richesse matérielle – voilà qu’il est confronté à son impuissance. Il ne peut pas faire ce que Jésus lui demande ! Il n’est plus celui qui fait « tout juste ». Et c’est par là que peut arriver le salut. Si, expérimentant son incapacité, il demande à recevoir de Dieu ce qu’il ne peut réaliser lui-même, alors il aura « la vie éternelle en héritage. »  Alors il « aura un trésor dans les cieux ». Il est impossible à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu, dit Jésus. Impossible à celui qui accumule un trésor, impossible aussi à celui dont la vie morale sans défaillance n’a pas besoin de Sauveur. 

> Ne pas pouvoir répondre à l’exigence de Jésus et en être tout triste, c’est la porte du salut, pour cet homme, pour moi, pour toi. Parce qu’alors, si nous tournons vers lui notre tristesse, nous sommes ces pauvres bienheureux à qui le Royaume de Dieu est promis (Mt 5, 3).

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.