Dimanche de Pâques – 20 avril 2025

C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. (Jean 20,8)

> Celui que l’Evangile de Jean nomme « l’autre disciple » ou « le disciple que Jésus aimait » a longtemps été identifié à Jean lui-même. Aujourd’hui, de nombreuses voix se font entendre, portant une tout autre théorie – bien plus compatible avec le texte : ce mystérieux disciple jamais nommé, c’est toute personne qui lit cet Evangile et qui entend suivre le Christ, se faire son disciple, bien-aimé de Jésus. Quand on relit l’Evangile de Jean à la lumière de cette théorie, cela change beaucoup de choses.  

> Qu’ai-je à voir pour croire ? Et, préalablement, dans quel tombeau dois-je entrer ? Qu’est-ce qui doit mourir en moi pour que j’y voie la présence du ressuscité et que je croie en lui ?

> Que cette fête de Pâques vous soit joyeuse, Chers Amis de l’Evangile à l’Ecran ! Que le Ressuscité vous aide à visiter, en vous, les tombeaux qui doivent l’être et à y voir ce qui vous aidera toujours plus à croire ! Christ est ressuscité !

Dimanche des Rameaux et de la Passion – C – 13 avril 2025

« Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur ».

(Luc 19,38)

> Oui, il est le Béni par excellence, celui qui suscite une telle liesse à son passage, joie pourtant éphémère. Les disciples qui acclament Jésus pour ses miracles ne se doutent pas que dans très peu de jours, une foule ameutée, celle-là, criera : « Crucifie-le ! »
Comment vont-ils se positionner alors ? Parmi ses apôtres, l’un le livrera, l’autre le reniera, beaucoup s’enfuiront. II leur faudra traverser la nuit totale et s’enfermer dans la peur avant de recevoir la Force d’en-haut promise par Jésus et oser témoigner au grand jour.
> En entrant dans la Semaine Sainte, nous autres, baptisés, confirmés, renouvelons notre détermination à suivre le Christ, à être “de Lui“, malgré le risque d’être tenus pour des naïfs un peu retardés ; faisons-nous proches de nos frères et sœurs qui subissent une réelle persécution parce qu’ils n’adorent pas leurs leaders ivres de pouvoir, mais leur Seigneur crucifié.

Dimanche de la Présentation du Seigneur au temple – C – 2 février 2025

« Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. »

(Luc 2,33)

> Ils sont venus en pauvres, les parents du petit garçon à présenter au Temple, n’apportant comme offrande que deux petites colombes. (Cf. Lv 12,8). Ils étaient donc censés passer inaperçus. Mais le ciel avait orchestré une magnifique mise en scène avec l’Esprit Saint comme protagoniste. Entrent alors Syméon, homme de Dieu et Anne, prophétesse, qui se mettent à proclamer devant tout le monde le sort hors commun de cet enfant : « Salut préparé à la face des peuples / lumière qui se révèle aux nations / signe de contradiction … »

> Comprenant l’étonnement des parents, sachons, nous aussi, nous étonner sans cesse à nouveau devant l’humble condition humaine qu’à pris notre grand Dieu en devenant l’un de nous. Laissons-le nous rejoindre dans nos propres vies en méditant encore cette dernière phrase : « Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

Le Baptême du Seigneur – C – 12 janvier 2025

« Et comme le peuple était dans l’attente. »

(Luc 3, 15)

> Voilà un peuple bien au fait du cours que devait prendre l’histoire. Pendant des décennies, même des siècles, ce peuple avait été nourri de textes prophétiques. Il les avait ressassés, scrutés, sondés… D’une génération à une autre génération, le message était passé qu’un sauveur devait venir. Bien que cette promesse n’ait pas trouvé d’issue favorable jusque-là, la certitude de son accomplissement restait vive, et chacun se tenait aux aguets, guettant le moindre signe d’un début de réalisation.
> Pourtant, malgré des indications précises concernant ce sauveur, certes dispersées dans les écrits de différents prophètes, le peuple commet une erreur sur la personne. Un détail aurait dû les mettre sur la bonne voie : le lieu de naissance du sauveur. Jean doit les remettre sur le bon chemin.
> Les choses n’ont guère changé aujourd’hui. La Bible n’a pas changé d’un iota : le sauveur annoncé vient bientôt. Est-ce vraiment lui que nous attendons, avec ferveur ? Sommes-nous prêts à aller au désert pour y faire la rencontre de Celui qui « n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et dont l’aspect n’avait rien pour nous plaire » (Esaïe 53,2) ? Sommes-nous prêts à nous laisser enseigner toutes choses par l’Esprit-Saint (Jean 14, 26) ?

Fête de l’Epiphanie – C – 5 janvier 2025

« Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

Mt 2,11

Les savants – qui étaient certes mages mais pas forcément rois, il est bon de le redire parfois… – viennent de partout se prosterner devant l’enfant de la crèche. Le message de l’Epiphanie, très-très loin de la galette, c’est d’abord l’universalité du salut offert en Christ : il n’y a plus un peuple qui serait « élu », tous sont associés au même héritage.

On sait la symbolique des trois cadeaux : l’or pour le roi des rois, l’encens pour le Dieu, la myrrhe qui annonce déjà la mort de Jésus, mais aussi l’or pour la charité avec laquelle exercer toute royauté, l’encens – parfum qui monte comme la prière dit un psaume – pour la foi en Dieu, la myrrhe pour l’espérance en la vie éternelle.

Mais derrière cette fête, la galette, la fève, la couronne, les cadeaux (qui pourraient, intelligemment, être échangés ce jour-là plutôt que le 25 décembre), laissons-nous toucher par ces mages qui ont tout quitté pour aller se prosterner devant l’enfant-Jésus. Qu’allons-nous quitter, cette semaine, pour lui donner la première place ? Où allons-nous nous rendre pour l’adorer ?

Fête de la Sainte Famille – C – 29 décembre 2024

« C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple. »

(Lc 2, 46)

> Ces trois jours où Jésus est resté à Jérusalem marquent une étape importante de détachement et de croissance. Ce moment, où il affirme sa mission d’être « chez son Père », évoque une transition, presque une résurrection symbolique : un passage vers une nouvelle étape de sa vie. Comme un écho à sa mort et sa résurrection, ce temps de séparation annonce déjà la mission qu’il accomplira pleinement.

> En cette fin d’année, ce récit nous invite à entrer dans la nouvelle avec espérance. Chaque transition est une occasion de grandir « en sagesse, en taille et en grâce ». Que cette année nouvelle soit pour nous une résurrection spirituelle, un temps pour retrouver la lumière et avancer dans le projet de Dieu pour nos vies. Bonne marche vers cette nouvelle année pleine de promesses !

MERCI DE VOTRE FIDELITE, BONNE ANNEE !

Fête-Dieu – B – 2 juin 2024

« Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : ‘Prenez, ceci est mon corps.’ »

Mc 14,22

> Pourquoi ce nom de Fête-Dieu ? Serait-ce parce Dieu seul peut aimer d’un amour aussi fou : « Prenez, mangez-moi ! » Dans l’Eucharistie, il s’agit de bien plus que de consommer un bout de pain, de boire à la coupe du vin. En communiant également à la Parole, vraie nourriture, nous recevons en nous le tout de la personne du Christ, toute sa vie donnée. Dans les versets qui précèdent l’institution de l’Eucharistie, Jésus parle ouvertement de la trahison imminente de Judas qui va signer son arrêt de mort. Le don est désormais sans retour.

> Fête-Dieu, la nôtre aussi parce que c’est Lui qui vit en nous et que nous vivons par Lui. Le « Faites ceci en mémoire de moi » peut s’entendre comme une invitation à faire comme lui en donnant nous aussi, notre vie « pour la multitude. » Ayant tout reçu, osons partager nos forces et notre temps sans peur de manquer. Car, la joie qui découle du don compense largement nos “dépenses d’énergie“.

Fête-Dieu, fête du don divinement gratuit.

Vendredi Saint – B – 29 mars 2024

« Jésus sortit donc ; il portait la couronne d’épines et le manteau rouge. Et Pilate leur dit : « Voici l’homme ! » Mais lorsque les grands-prêtres et les gardes le virent, ils crièrent : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »

Jean 19,5-6

> Voici l’homme. Humilié, affaibli, abandonné. Voici notre humble… Sauveur ! Un homme torturé, couronné d’épines et vêtu de pourpre par dérision, voilà la façon dont l’humanité a traité son Dieu qui avait tout donné pour elle. Ceux qui disent « crucifie-le ! » démontrent la violence dont l’humanité est capable, révélant en creux le mal qui agit dans le monde.

En ce jour de vendredi saint, contemplons l’homme qu’est Jésus. Prenons le temps de demeurer un instant au pied de la croix, cette croix qui est symbole à la fois du mal et de la violence qui traverse le monde, et symbole aussi du don de Dieu jusqu’au bout. Prenons le temps de contempler nos vies et de nos croix, ainsi que nos manières parfois aussi d’abandonner le Christ ou de dire avec d’autres « crucifie-le ! »…

Seigneur, Dieu de la Vie,
Prends pitié de notre monde traversé par la violence et le mal.
Seigneur, Dieu de la Vie,
Prends pitié de nous et de nos croix.
Amen.

Epiphanie – B – 7 janvier 2024

« Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie »

Mat 2,10

> L’étoile s’arrête au-dessus de la maison. C’est là. Après un long cheminement, les mages vont découvrir ce roi qu’est Jésus. Enfin. Et c’est alors que surgit une très grande joie. Ce qui est assez étonnant, c’est que la joie précède l’entrée dans la maison. Ils n’ont pas encore vu Jésus que déjà la joie les envahit. Cette joie surgit au moment où l’attente est sur le point de toucher à sa fin, comme quand on peut ouvrir le cadeau tant attendu.

Dans ce récit de la visite des mages, la joie est donnée. Elle surgit de la proximité de Dieu. Elle se reçoit sans avoir été programmée, planifiée. Au seuil d’un évènement bouleversant, la joie permet de relire sa vie autrement. Comme souvent dans nos chemins de vie.

Pour cette nouvelle année qui s’ouvre, voici donc un chemin pour nous : comme les mages, chercher à suivre l’étoile de l’Évangile qui nous conduit au Sauveur, et s’ouvrir à la joie offerte, en réfléchissant à cette question : que puis-je faire pour la cultiver, cette joie, dans mon chemin de vie ?

Que 2024 puisse être pleine de joie pour vous, chers frères et sœurs de l’Évangile à l’Écran !

La Sainte Famille – Année B – 31 décembre 2023

«Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple[…] il reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu»

(Luc 2, 27.28)

> Dans ce passage de l’Évangile de Luc, nous voyons comment Syméon, un homme juste et pieux, est conduit par l’Esprit Saint jusqu’au Temple de Jérusalem. Et c’est là que – non pas par hasard mais par un timing divin – il rencontre le petit Jésus, justement présenté ce jour-là par ses parents. Qui plus est, Marie et Joseph lui confient l’enfant dans ses bras ! Il a vu le salut que Dieu a préparé pour tous les peuples et rend grâce à Dieu ! Syméon est un modèle pour nous car il se laisse guider par l’Esprit Saint vers l’Église, la communauté des croyants qui se rassemble pour prier. C’est là que nous recevons Jésus, comme un cadeau précieux, comme un enfant qu’on serre contre son cœur. Cette image nous rappelle que Jésus est proche de nous, qu’il nous aime et qu’il veut que nous l’aimions.
> Alors que nous sommes encore remplis de la lumière de Noël passé et à la veille d’une nouvelle année, préparons-nous à accueillir Jésus dans nos vies. Laissons-nous conduire par l’Esprit Saint. Rencontrons Jésus dans l’Église, dans la prière, dans la Parole de Dieu, dans les sacrements, dans nos frères et sœurs. Accueillons-le dans nos bras, dans notre vie, dans notre cœur. Que la joie de la nouvelle année remplisse nos âmes. Que Dieu nous bénisse et nous protège. Bonne année à tous. Amen.