4e dimanche de Carême – C – 27 mars 2022

« Un homme avait deux fils »

Luc 15,11
Peinture de Sieger Köder

> Mais ses deux garçons semblaient ignorer leur véritable identité par rapport à celui qu’ils considéraient presqu’exclusivement sous un angle matériel. Tout en l’appelant « père », l’un lui demande sa part de fortune, un peu comme on procède au partage des biens d’un défunt. L’autre n’a même pas l’idée de lui demander quelque chose, le jugeant indifférent à sa vie privée. 

> Et nous, quelle image avons-nous du Père du ciel ? Un Dieu juge, un Dieu fournisseur de bienfaits ? Si nous en sommes encore là, Jésus nous offre ici la plus belle image de celui qui est infiniment PERE. Ne demandant pas de compte, il se laisse émouvoir jusqu’aux entrailles par le retour du prodigue ; sourd aux reproches de l’aînée aigri, il l’appelle tendrement « mon enfant » et lui révèle que l’autre est son frère. Fils et frères tous les deux, enfin.

3e dimanche de Carême – C – 20 mars 2022

« Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. »

(Luc 13, 8)


> « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » voilà ce qui est annoncé dans plusieurs versets de l’Évangile de ce dimanche. Faut-il y voir une menace de Dieu ? Ne s’agit-il pas simplement de conséquence d’acte ou de posture qui mène à une desséchement, une mort ?
Soyons rassurés, cette conversion peut être initiée par l’extérieur, il y a quelqu’un qui peut changer le terreau dans lequel nous sommes qui parfois est la raison pour laquelle nous ne produisons pas de fruits.
> Demandons au Vigneron de changer la terre séchée dans laquelle nous sommes installé pour y mettre de la bonne terre, et de l’engrais, et cette bonne terre sera capable de recevoir les graines, selon une autre parabole. Ainsi, la conversion qui nous est demandée devient possible.

2e dimanche de Carême – C – 13 mars 2022

« Pendant qu’il priait, son visage changea
et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » 

Luc 9, 29

Phénomène

> Jésus a pris avec lui trois témoins Pierre, Jacques et Jean. Et voilà qu’ils sont confrontés à un phénomène étrange. Devant leurs yeux ébahis, ils assistent à une double transformation physique : celle du visage de Jésus et celle de son vêtement. Cela pourrait faire peur. Pourtant, cet événement est majeur dans la vie de ces trois disciples : ils contemplent Jésus dans la gloire. Mais, en comprennent-ils toute la portée ? Assurément, non, puisque le fougueux Pierre propose de construire trois tentes l’une pour Jésus, les autres pour Moïse et Elie ! Il désire fixer l’évènement. Or, Jésus va constamment de l’avant. Jésus a accordé aux disciples le privilège de voir que le chemin de souffrance par lequel il allait passer (Et qu’il leur avait annoncé) n’était pas une impasse. Il s’achève dans la Gloire. 

> Il nous faut beaucoup de temps pour saisir pleinement l’œuvre de Notre Seigneur. Une vie toute entière ! Au cours de cette vie, nous sommes au bénéfice des bénédictions que Christ nous a acquises par sa mort et sa résurrection. Un jour, nous le verrons face à face, alors, tout s’éclairera et nous saurons combien nous avons été aimés.

> Pour l’heure, poursuivons le chemin, Jésus nous y accompagne.

1er dimanche de Carême – C – 6 mars 2022

« Pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. »

Luc 4,2

> 40 jours de désert. 40 jours de mise à l’épreuve. 40 jours de résistance, à la tentation, à l’épreuve, ou simplement à la faim. 40 jours de traversée du désert.

> 40, comme pour souligner l’importance de cette épreuve à vivre. En effet, le nombre 40 dans la Bible évoque une période décisive vécue avec Dieu, à l’instar des 40 jours du Déluge (Gn 7,17), des 40 jours de jeûne de Moïse avant de recevoir les 10 commandements (Ex 34,28) ou encore des 40 jours de pérégrination d’Elie au désert (1R 19,8). Ce nombre évoque aussi bien sûr les 40 ans du peuple d’Israël au désert, comme un temps de vide avant une renaissance.

> Car ce nombre 40 symbolise non seulement un temps d’épreuve, mais aussi l’éclosion d’une réalité nouvelle qui débouche sur une nouvelle naissance. Pour Noé, pour Moïse, pour Elie. Et pour Jésus aussi. Et pour nous aussi, évidemment.

> A l’heure où le monde vit une nouvelle traversée du désert, avec des temps sombres de tentations et d’épreuves, notre réponse de filles et fils de Dieu ne peut être que celle du refus de la division (Satan, c’est le « Diviseur »), comme l’a fait Jésus au nom de la Parole de Dieu. Notre réponse peut être celle de l’espérance, ancrée dans l’Évangile, espérance que ce temps d’épreuve, certes long, finira, et alors pourra éclore une vie renouvelée.

> Pour ce temps de désert qu’est le carême, ces 40 jours qui nous conduiront à Pâques, nous aussi, jeûnons, faisons silence. Nous aussi, résistons aux forces de division dans notre monde. Résistons, à l’aune de la Parole de Dieu qui est espérance.