5e dimanche de Carême – B – 17 mars 2024

« Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Jean 12,24

> Jésus dit cette phrase à Philippe et André, alors qu’ils sont juste venus lui dire que des grecs veulent le voir… Jésus serait-il hors-sujet ?

Non, bien sûr ! Voir Jésus, c’est voir celui qui va vaincre la mort et en faire un simple passage pour nous tous. Or tout est sous nos yeux pour le comprendre : le cycle des saisons nous montre une nature qui meurt en hiver avant de ressusciter au printemps.

Dans les beaux jours qui arrivent, sachons reconnaître la résurrection en train d’agir et contemplons notre résurrection future !

4e Dimanche de Carême – B – 10 mars 2024

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Jean 3,16 (14-21)
Eglise catholique de Bex. Œuvre de Madeline Diener

> Nous sommes témoins de la rencontre nocturne entre Jésus et Nicodème, homme qui réfléchit et cherche des réponses. Jésus lui trace comme un grand survol du dessein de salut qui va s’accomplir en sa personne. II prend de la hauteur en parlant de lui-même (à la 3ème personne) comme « fils de l’Homme » ouvrant déjà la perspective de l’accomplissement final. Mais avant cela, il faut que ce fils de l’Homme soit élevé, comme le fut le serpent de bronze en instrument de salut et signe de pardon. Jésus utilise une image qui est familière à son interlocuteur, et qui lui parle de la miséricorde de Dieu. Cette miséricorde qui, en Jésus, renonce à juger le monde, et ne pense qu’à le sauver.
> Nous avons encore quelque retard à rattraper, nous qui nous plaisons à refaire le monde, autour d’une tasse de café ; et ceci sans nous gêner d’accuser ceux que nous jugeons responsable de ce qui va mal. – Prenons donc aussi de la hauteur ; levons les yeux vers le crucifié qui, par son pardon jusqu’au bout, nous signifie que désormais nos jugements sont caducs et qu’il n’y a qu’un seul pour refaire le monde – et qui s’y entend : Notre Dieu qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique.

3e dimanche de carême – B – 3 mars 2024

« Il les chassa tous du Temple »

Jean 2,15

>Jésus chassant les marchands du temple…quelle sainte colère!

Pour les colériques: n’oubliez pas que parfois cette émotion est bien utile, par exemple pour identifier un gros conflit de valeurs et mettre une limite à des attitudes qui nous blessent.

Bien sûr que c’est plutôt dans le calme et la confiance que sera notre force (Esaïe 30.15)… mais entrainons-nous à remettre dans la prière un discernement juste, pour savoir comment traduire notre zèle en action claire et percutante au besoin!

2e dimanche de Carême – B – 25 février 2024

« …les disciples ne virent plus que Jésus seul. »

Marc 9, 8

HALLUCINATION

> Pierre, Jacques et Jean partagent une expérience qui est proche de l’hallucination, ce phénomène psychique par lequel un sujet en état de veille éprouve des perceptions sans qu’aucun objet extérieur les fasse naître. Au cours d’une promenade qui les mènent sur une haute montagne, en compagnie de leur ami Jésus, voilà que la lumière se fait éblouissante, si forte que rien n’est plus perçu comme avant. La lumière lave plus blanc que blanc. Deux personnages importants dans l’histoire des juifs font leur apparition : Moïse et Elie. Comment les ont-ils reconnus ? Certainement pas d’après leur photo d’identité ! Peut-être en raison des propos que ces deux tiennent avec Jésus.

Les trois gaillards (hommes pleins de vigueur, de force et de santé) paniquent, Pierre propose à Jésus qu’ils s’installent tous là. Signe que ces trois perdent leurs moyens ! Où trouveraient-ils le matériel de « camping » ? Comble de l’histoire : une nuée parlante les couvrent, leur intimant l’ordre d’écouter le Fils bien-aimé. Ce Jésus qu’ils croyaient connaître leur tient des propos qu’ils ne comprennent pas, en particulier quand il parle de résurrection !

Cet événement semble vouloir mettre en lumière le fait que nous croyons connaître, savoir ou avoir saisi. Comme celle des disciples, notre compréhension est partielle. La sainteté de Dieu et sa puissance (capable de faire apparaître des morts) se montrent de manière fugace. Elles bousculent nos fondements, remettent nos certitudes, nos savoirs en question. Mais, heureusement, Jésus est celui qui demeure auprès de nous quand tout est ébranlé. Ne voyons plus que Jésus seul et gardons les yeux fixés sur Lui qui nous a ouvert le chemin de la foi (Hébreux 12, 2)

1er dimanche de Carême – B – 18 février 2024

« Aussitôt l’Esprit le pousse au désert »

Marc 1,12

> « Aussitôt » : ce petit mot se trouve 42 fois dans l’Évangile de Marc, 11 fois dans son premier chapitre. « Aussitôt » : un mot qui signifie bien sûr l’enchaînement des actions, ici en l’occurrence le baptême de Jésus (Mc 1,9-11) suivi du désert (Mc 1,12-15), suivi de l’appel des disciples (Mc 1,14-20), suivi de l’enseignement à Capharnaüm, (Mc 1,21-28), etc. Mais plus en profondeur, ce petit mot « aussitôt » signifie l’impératif, l’urgence de telle ou telle action. L’impératif de passer par le désert avant de débuter le ministère, d’appeler les disciples et d’enseigner. L’urgence de suivre le Christ et de répandre la Bonne Nouvelle.

Le désert est donc pour Jésus un impératif. Pas moyen d’en faire l’économie. C’est d’ailleurs l’Esprit, celui-là même qui est descendu sur Jésus au baptême, qui le pousse violemment au désert, qui l’y jette. Nous pouvons imaginer que Jésus aurait préféré l’éviter, mais le désert est un impératif : sa vocation va se forger au creuset du désert, des tentations et de la solitude.

Bien souvent nous aussi nous préférerions éviter les déserts de notre vie, éviter les tentations, éviter la solitude. Mais nous y sommes jetés, comme Jésus. Aussitôt. Depuis mercredi, nous avons débuté ce temps de désert, de préparation, qu’est le carême. Un temps d’arrêt impératif, nécessaire, qui dit l’urgence pour chacune et chacun d’aller au désert, nous aussi, pour forger notre vocation de femme et d’homme au service de Dieu. Que ce temps de carême puisse être un temps de désert fécond pour chacune et chacun !

6e dimanche du Temps ordinaire – B – 11 février 2024

« Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » »

Marc 1,41

> Pris de compassion, Jésus tend la main, une main ouverte qui ose et qui franchit les interdits! Imaginez-vous que la lèpre, c’est contagieux et cela prive celui qui en souffre de tous les contacts entre êtres humains! Les lépreux, en ce temps-là, ce sont les bannis, ils vivent à l’extérieur des villes et moulinent avec leur crécelle pour que l’on s’écarte à temps de leur passage…

Cette semaine, vers quelle personne exclue pourrais-je tendre la main et lui offrir un contact bienfaisant qui la sorte de son isolement? Et la réciproque : quelle part de moi me rend un peu étrangère au monde qui m’entoure, quelle est ma différence qui pourrait avoir besoin du soin que Jésus donne, Lui qui risque sa peau pour moi?

5e dimanche du Temps ordinaire – B – 4 février 2024

« Jésus s’approcha, la saisit par la main, la fièvre la quitta. […] à l’aube, Jésus sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il pria »

Marc 1,29-39

> Le miracle de la belle-mère de Simon nous montre la puissance de Jésus et sa compassion pour les souffrants. D’un simple toucher, il guérit la malade et lui permet de retrouver sa vie quotidienne. Le soir venu, c’est une véritable cohue qui se presse à la porte de la maison : on lui amène tous ceux qui sont atteints d’un mal ou possédés par des démons. Jésus guérit et expulse les démons, manifestant l’amour et la puissance de Dieu. Mais le lendemain matin, contraste saisissant : Jésus se lève bien avant l’aube et se retire seul dans un endroit désert pour prier. Tandis que la nuit s’achève, laissant place à la lumière du jour, Jésus quitte le tumulte et la fatigue pour trouver la paix et la force dans la solitude auprès de son Père.

> Alors que le monde autour de nous peut être sombre et chaotique, n’oublions pas de nous retirer un temps dans ce face à face avec Dieu. Comme l’aube qui chasse la nuit, ces moments de recueillement nous permettent de renaître à la lumière et de trouver la force d’un nouveau départ et l’inspiration dont nous avons besoin pour être des porteurs d’espérance et de lumière pour tous.

4e dimanche du Temps ordinaire – B – 28 janvier 2024

« Il commande même aux esprits mauvais et ils lui obéissent. »

Mc 1,27

> Quelle nouveauté, quelle autorité dans l’enseignement de ce jeune prédicateur venu de Nazareth ! Les auditeurs surpris ne savent pas qui il est vraiment ; il y a juste cet homme tourmenté par un esprit impur qui lance son « je sais ». Son savoir est un savoir à l’envers. « Es-tu venu pour nous perdre ? » insinue le Menteur face à Jésus, qui Lui, est venu pour nous sauver. Pour seule réponse, il lui commande de se taire et de sortir de l’homme dont il s’était servi.

Dans l’évangile de Marc, il est souvent question d’esprits impurs. Vieilles histoires du temps des sorcières et de l’Inquisition ? Mais pourtant, son évangile s’adresse à nous aujourd’hui. Si nous nous sentons désemparés devant l’énormité de cynisme et de cruauté dont sont mus ceux qui semblent mener notre monde, revenons à la certitude que seul l’Esprit d’amour pourra faire taire, faire sortir l’esprit du mal de notre histoire.

Et cette force d’amour nous a été donné, à nous, disciples de Jésus de Nazareth, afin de la déployer en tout lieu, à commencer dans nos propres vies.   

3e dimanche du temps ordinaire – B – 21 janvier 2024

« Aussitôt, laissant leurs filets,ils le suivirent. »

Mc 1,18


> L’Evangile selon Marc est le plus court des quatre récits de la vie de Jésus. Pourtant, un mot revient pas moins de 42 fois en 16 petits chapitres : le terme « aussitôt ».

Cela dit quelque chose de l’urgence du salut dans la vision de Marc. A l’image d’un célèbre slogan politique français de ces dernières années, on pourrait dire que « le salut, c’est maintenant ! ».

Il y a bien évidemment une part d’attente dans le Salut : nous attendons le retour du Messie pour notre Salut dernier. Il y a aussi une part déjà accomplie : Jésus est mort sur la croix pour notre Salut à tous. Mais il y a notre part : le Salut dépend aussi de notre conversion quotidienne, de notre décision de tous les jours à suivre ou non le Christ au cœur de cette journée-ci.

Alors, suivons-le nous aussi, AUSSITÔT ce message lu.

2e dimanche du temps ordinaire – B – 14 janvier 2024

« … et ils virent où il demeurait. »

Jean 1, 39

VENIR ET VOIR

> Etrange début de ministère pour Jésus. Le simple fait qu’il soit vu par des hommes qui ont entendu dire que Celui-là est l’agneau de Dieu et les voilà embarqués dans l’aventure ! Leur curiosité est éveillée. Elle porte sur un point précis : le lieu où demeure cet être qualifié d’agneau. Jésus de leur répondre : Venez et voyez.

Jésus ne leur propose aucune propagande. Il les met en route. Ces deux-là auront le privilège de voir où demeurait celui qui n’avait pas de lieu où reposer sa tête (Matthieu 8, 20). Et les voilà qui demeurent là eux-aussi… Un temps. Y auraient-ils puisé la force pour aller à la rencontre des autres ? Et les ramener à Jésus ? C’est en tous cas ce que fit André avec son frère Simon. Jésus est constant dans sa manière de faire. Il ne baratine pas Simon. Il parle de et avec celui qui vient à Lui.

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Il nous met en route (venez) et il nous invite à être observateur (voyez). Ces deux actions nous pousseront sans aucun doute à non pas chercher à convaincre par quelque fumeuse théorie, mais à permettre qu’une relation sincère s’établisse entre les personnes chères à notre cœur et Celui qui est le Vivant.