4e dimanche de Pâques – C

Mes brebis écoutent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent. (Jean 20,27)

> Jésus connaît ses brebis – une connaissance, au sens biblique, qui n’est pas un savoir intellectuel mais repose sur une expérience vécue. “Moi, je les connais”, une phrase qui valorise la dimension personnelle, plus qu’un simple “je les connais » ! Comme il est bon d’entendre que nous ne sommes pas des numéros pour Jésus !

Dans les hôpitaux où je travaille, j’entends si souvent cela : « Oh je suis juste la pneumonie de la chambre 234 ! Les soignants font leur boulot et sont gentils, mais je n’ai pas l’impression qu’ils savent ce qui a du poids et de la valeur pour moi…. » Même si nous pouvons avoir le sentiment d’être une île oubliée et qui si souvent peine aussi à nous comprendre nous-même, nous savons que Jésus lui, a de nous une connaissance sensible et intuitive. 

A nous de nous mettre à la suite de cet appel à nous aimer nous-même … puis les autres.

3e dimanche de Pâques – C

« Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » (Jean 21, 6)

> Avez-vous déjà eu une impression de déjà-vu ? Un vague sentiment d’avoir déjà répété les mêmes gestes, entendu et dit les mêmes mots, dans un même lieu ? Eh bien c’est l’effet que cela m’a fait en lisant l’évangile de ce dimanche qui parle d’une pêche non fructueuse rendue miraculeuse par un inconnu qui se trouve être Jésus.

Mais il ne s’agit là pas d’un déjà-vu, mais d’un déjà vécu ! En effet, pour les disciples il s’agit d’une deuxième pêche miraculeuse. Le premier récit ayant eu lieu avant la mort de Jésus, au moment de leur appel par le Christ à changer de métier pour pêcher non plus des poissons mais des hommes. Le deuxième – le passage de ce dimanche – a lieu après la résurrection de Jésus. Pourtant, alors même qu’ils avaient rencontré le Christ ressuscité, que celui-ci venait de les envoyer annoncer la nouvelle (Jean 20,22-23), il est étonnant que les disciples retournent purement et simplement à leur ancienne occupation… en vain cependant. Ils travaillèrent toute la nuit et ne prirent rien. La nuit est symbole de ténèbres, de nos échecs. C’est au petit jour que Jésus vient, apportant avec la lumière le succès. Les disciples n’avaient d’abord pas reconnu Jésus. Mais en recevant le conseil de l’inconnu et en refaisant les mêmes gestes que lors du premier miracle, alors ils reconnaissent Jésus !

Par-là, le Christ nous montre sa fidélité par les exploits qu’il réalise pour nous, même s’il doit refaire deux fois le même miracle pour se rappeler à nous.

> Puissions-nous recevoir ce texte comme un appel à faire ce qu’on pense juste pour Dieu, même si nous n’y arrivons pas tout de suite ou même après une longue nuit… le jour vient et le Seigneur nous dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. ».

2e dimanche de Pâques – C

« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 19-31)

> Et bien nous en sommes là. Nous n’avons jamais vu Jésus en chair et en os et pourtant nous croyons. Alors sommes-nous heureux ? Nous rendons nous compte de la joie qui nous habite ?

L’octave de Pâques va se finir en ce dimanche et avons-nous profiter à fond de cette joie pascale ? La liturgie nous invite à vivre chaque jour la résurrection durant l’Octave. Y avons-nous goûté ? Où le lundi de Pâques étant passé nous sommes retournés à nos occupations et hop maintenant le carême est fini et je peux manger ce que je veux et ne plus faire d’efforts ?

Le carême est un temps de conversion. C’est-à dire un temps où nous devons ouvrir notre cœur. Mais c’est un temps qui doit nous mettre en chemin pour vivre l’année pleines de résolutions que nous avons pu éprouver durant ces 40 jours.

Alors : haut les coeurs et vivons en femmes et hommes nouveaux !

Dimanche 21 avril 2019 – Dimanche de Pâques – C

« C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut. » (Jean 20, 8)
> Pâques, c’est ce disciple qui n’avait pas osé entrer tout d’abord pour contempler le mystère. Qui a eu besoin de temps, ce temps si important pour que mûrissent les fruits les plus beaux de nos existences; qui a eu besoin de temps mais qui finit par entrer.
Qui voit, et il n’y a rien à voir. Qui croit, et il y a tout à croire.
Qui comprend que l’Ecriture n’était pas que mots jetés sur parchemins, mais que ce qu’elle dit est vrai.
Que celui qui était la Vie a vaincu la mort, parce que Dieu l’a relevé.
Et que ce geste, il le fait pour toi, pour moi, pour nous. Et que ce geste raconte bien davantage qu’un exploit remarquable. Il raconte rien moins qu’un lien si précieux que Dieu ne veut pas le laisser rompre.
Pâques naît de l’amour. Un amour de Dieu qu’aucune mort ne peut éteindre.
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité! Alléluia!

Vendredi Saint – C

« Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. »
Jean 19, 17-18

> Encadré de brigands, Jésus est crucifié. «Scandale pour les Juifs et folie pour les païens», dit Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens. Comment en effet aurait-on pu imaginer que Dieu non seulement se ferait homme mais qu’il mourrait sur une croix ? Cette mort infâme qui, chez les Romains était réservée à ceux qui troublaient l’ordre public, Jésus l’a pourtant acceptée, même s’il ne la souhaitait pas, en prononçant son «Que ta volonté soit faite».

Ce don qui nous dépasse, c’est bien à nous qu’il est fait, hommes et femmes de 2019. Il est impossible de nous en rendre dignes, mais il est certainement possible de tenter d’en prendre la mesure. Accueillir ce don infini c’est se laisser bouleverser par cette Pâques qui vient. C’est rendre toujours actuelle cette croix et changer sa vie en conséquence.

Que cette journée soit l’occasion de nous unir à la Passion de Jésus en méditant son récit.

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

« Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. » (Luc 19, 37)

> Jésus s’approche de Jérusalem et du mont des Oliviers, lieu de sa Passion. Jésus se prépare à souffrir, mais les disciples, tous, sont là, et n’imaginent pas ce qui va se passer. Ils sont simplement dans la joie, et louent Dieu pour tous les actes de puissance dont ils avaient été témoins.

La Croix de Vendredi Saint, avec ses souffrances et ses vertiges de malheur, est à l’horizon. Mais aujourd’hui, tout en étant conscient que nous allons bientôt devoir l’affronter, nous vous proposons d’être simplement dans la joie. Ce qui n’est pas si simple, justement. Etre dans la joie. Et si nous essayions?

Cette semaine, quel événement, quelle parole, quelle personne a été pour vous source de louange ? Dieu est à l’œuvre dans nos vies, louons-le pour cela ! Le mal viendra bien assez tôt, pour l’instant restons dans la joie. Louons-le !

« Béni soit celui qui vient,
le Roi,
au nom du Seigneur !
Paix dans le ciel
et gloire au plus haut des cieux »

5ème dimanche de Carême – C

« Jésus s’était baissé, et du doigt, il traçait des traits sur le sol… » (Jn 8,6)

> D’abord, il écrit dans le sable…
Au lieu de prendre parti
Au lieu de s’engouffrer dans un jugement
Au lieu de céder à la précipitation quand son avis est demandé
Au lieu de tomber dans le piège d’une dispute de théologiens…
Il écrit en silence dans le sable…

Cette expression « écrire du doigt » se retrouve ailleurs dans la Bible, c’est lorsque Dieu écrit du doigt les commandements sur les Tables de la Loi (Exode 31.18). Donc, devant la femme adultère et grâce à elle, Jésus écrit du doigt une Loi nouvelle, à la manière de Dieu lui-même au Sinaï. Et il l’écrit sur la terre de nos existences, et non plus sur la pierre d’un règlement extérieur.

Une nouvelle Loi qui ne dit pas: « Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci et dans ce milieu-là. » De nos jours, Jésus n’aurait jamais dit: « Ce n’est qu’un intégriste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot… » Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation sont toujours aimés de Dieu.

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. En celui qu’il rencontre, il voit toujours un extraordinaire possible ! Un avenir tout neuf ! malgré le passé.

Dans la semaine qui vient, je veux me laisser pétrir de cette Loi faite de respect et d’amour : retenir mon jugement et accepter la grâce qui est faite pour l’autre comme elle est faite pour moi.

4e dimanche de carême – C

« Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. » (Luc 15, 31)

> Le texte de ce dimanche nous permet de renouer avec la parabole du Fils Prodigue. On comprend, presque instinctivement, que le fils, lors du retour vers son père, est revenu à la Vie après divers choix mortifères qui l’ont incontestablement conduit vers moins de vie ; en effet il est habillé, chaussé, et on lui glisse une bague au doigt. Le fils aîné lui, est resté auprès de son père toutes ces années, mais il n’a pas encore eu accès à cette Vie que Dieu veut pour chacun de ses enfants. Il fait ce qu’il pense que son père attend de lui, sans en trouver le sens, si ce n’est celui de l’obéissance. C’est oublier que notre Père nous a créés libre.
Jésus a dit : je ne suis pas venu abolir la loi, je suis venu l’accomplir…
Le fils aîné, c’est un peu chacun de nous, nous faisons de notre mieux, en oubliant que nous avons déjà tout. Tout nous a été donné : ce qui est lui est à nous !
> Cette semaine, continuons d’être au service de notre Père, pour sa Gloire et non pas pure obéissance…

3e dimanche de carême – C

« Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. » Luc 13, 9

> Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus explique d’une certaine manière l’égalité face à la mort. Celui qui meurt dans un accident de la chute d’une tour ou bien celui sacrifié par les romains ne sont pas plus pêcheurs que les autres et ce n’est pas la foudre divine qui se serait abattue sur eux !

Mais Jésus nous dit par deux fois en 9 versets : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Il y a donc une chose importante. Se convertir car nous ne savons ni le jour ni l’heure de notre passage au royaume de Dieu.

Sommes-nous victimes du manque d’informations ? Non car le maître a été convaincu par le vigneron de le laisser essayer à nouveau de prendre soin du figuier qui ne donne pas de fruits. Mais s’il n’en donne pas, il sera coupé.

Alors profitons de cette semaine pour nous rappeler notre entrée en Carême : Convertissez-vous et croyez en l’Evangile ; et même : Tu es poussière et tu retourneras à la poussière.

2e dimanche du Carême – C

« Pendant que Jésus priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » (Lc 9, 29)

> Sur cette montagne avec Jésus, les disciples découvrent quelque chose d’inattendu. En cet homme Jésus se donne à voir la lumière de Dieu. Il est celui qui récapitule la loi (Moïse) et les prophètes (Elie). Il y aura la croix, comme il y a nos chemins de souffrances. Il y aura l’impuissance et la fragilité, comme ces situations de vie que nous connaissons. Mais toute la réalité n’est pas contenue dans ce que nous croyons voir de notre quotidien. 

Il y a, derrière, cette lumière qui est celle de Dieu. Le récit de la Transfiguration de Jésus nous invite à voir plus large. De la même manière que derrière les rides d’une personne âgée se raconte toute une vie d’une richesse stupéfiante et unique. Que derrière un acte fautif et regrettable se cache la complexité d’une existence faite de joies et de souffrances, de passions, de rire, d’interrogations, de nuits sans sommeil… 

Nous cheminons dans nos existences. Et les montagnes sur lesquelles nous montons ne sont jamais évidentes. Elles peuvent être le signe d’un changement: un Dieu qui vient nous rencontrer autrement, ailleurs, qui ouvre des perspectives nouvelles. 

La vie est complexe, nos choix sont complexes, mais le Dieu vivant se donne à découvrir toujours à nouveau, et parfois cela nous transforme profondément. Comme les disciples, quand sa lumière vient nous éclairer… Comme nous, lorsque nous acceptons de lâcher ce que nous croyons posséder ou savoir, et goûtons une vie nouvelle.