« Un docteur de la Loi posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve… »
Mt 22,35
> Les savants, les docteurs-je-sais-tout, les légalistes de tout poil veulent piéger Jésus. Cela parsème tout l’Evangile. Ici encore, on veut le mettre à l’épreuve. Jésus s’en sort toujours, finement.
Et moi ? Suis-je prompt à interroger les autres avec une idée derrière la tête, à prêcher parfois le faux pour savoir le vrai, à tenter même de piéger mon prochain par mes questions insidieuses ?
Aux chausse-trapes qu’on lui tend, Jésus répond par l’Amour. Le plus grand commandement dira-t-il en réponse au docteur de la Loi, c’est d’aimer Dieu, et le second tout aussi important c’est d’aimer son prochain. Que l’Amour soit donc au cœur de nos questionnements et de nos relations !
> L’homme serait-il une autruche ? Nierait-il l’évidence ? En matière climatique, il semble que ce soit le cas. Et en matière de foi ? Bien des êtres humains choisissent de négliger les appels de Dieu. Comme au temps de Noé, ils côtoient des fidèles sans que leur cœur soit touché par la grâce. Leur conscience les interpelle ; pourtant, ils se dissimulent la triste réalité de leur état en feignant l’incompréhension. Ils se bricolent leur proche arche ; alors que l’Eternel leur en propose une tout à fait sûre en la personne de Jésus-Christ.
> Trop facile disent certains. L’Eternel sait bien que nous sommes sans force alors il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer (Apocalypse 3, 8). Noé entra librement dans l’arche.
> Et toi, ne veux-tu pas entrer ? Il te gardera à l’heure de l’épreuve. Maranatha !
« Pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. »
Luc 4,2
> 40 jours de désert. 40 jours de mise à l’épreuve. 40 jours de résistance, à la tentation, à l’épreuve, ou simplement à la faim. 40 jours de traversée du désert.
> 40, comme pour souligner l’importance de cette épreuve à vivre. En effet, le nombre 40 dans la Bible évoque une période décisive vécue avec Dieu, à l’instar des 40 jours du Déluge (Gn 7,17), des 40 jours de jeûne de Moïse avant de recevoir les 10 commandements (Ex 34,28) ou encore des 40 jours de pérégrination d’Elie au désert (1R 19,8). Ce nombre évoque aussi bien sûr les 40 ans du peuple d’Israël au désert, comme un temps de vide avant une renaissance.
> Car ce nombre 40 symbolise non seulement un temps d’épreuve, mais aussi l’éclosion d’une réalité nouvelle qui débouche sur une nouvelle naissance. Pour Noé, pour Moïse, pour Elie. Et pour Jésus aussi. Et pour nous aussi, évidemment.
> A l’heure où le monde vit une nouvelle traversée du désert, avec des temps sombres de tentations et d’épreuves, notre réponse de filles et fils de Dieu ne peut être que celle du refus de la division (Satan, c’est le « Diviseur »), comme l’a fait Jésus au nom de la Parole de Dieu. Notre réponse peut être celle de l’espérance, ancrée dans l’Évangile, espérance que ce temps d’épreuve, certes long, finira, et alors pourra éclore une vie renouvelée.
> Pour ce temps de désert qu’est le carême, ces 40 jours qui nous conduiront à Pâques, nous aussi, jeûnons, faisons silence. Nous aussi, résistons aux forces de division dans notre monde. Résistons, à l’aune de la Parole de Dieu qui est espérance.
> Jésus vient d’être baptisé, de recevoir l’Esprit… et ce même Esprit le pousse au désert où il va être tenté par Satan. On peut être quelque peu interloqué en lisant cela ! Quoi, l’Esprit aurait-il perdu… l’esprit ?
> Les épreuves que Jésus va traverser au cours de son cheminement dans le désert, ses rencontres avec le diable, vont prouver son intelligence et sa divinité avant que son ministère ne commence. Au final, il s’agit donc d’une bonne chose.
> Lorsque nous rencontrons une épreuve, ne pensons jamais qu’elle nous est envoyée par Dieu – l’Esprit n’envoie pas Satan, il envoie Jésus en condition d’être éprouvé, la nuance est importante ! Pensons simplement que celui qui nous a envoyé dans une zone d’épreuve sait ce qu’il fait, connaît nos intelligences et notre foi et est persuadé que nous pouvons en sortir meilleurs pour accomplir notre vocation.
> En ce début de Carême, traversée du désert jusqu’à Pâques, en ce temps de pandémie qui est une autre forme de désert, soyons forts dans notre foi et affrontons ce qui nous arrive avec intelligence. Du bien en sortira.
Jésus réplique :« Tu donneras ta vie pour moi ?Amen, amen, je te le dis :le coq ne chantera pasavant que tu m’aies renié trois fois. »
(Jn 13,38)
> Pierre ne le sait pas encore, lui qui vient d’affirmer qu’il était capable de donner sa vie pour le Christ : c’est dans l’épreuve, et non quand tout va bien, qu’on vérifie ce genre de phrases. > Nous traversons actuellement une épreuve, avec le Covid-19. S’il est vrai que ce temps révèle certaines attitudes négatives, il met aussi – et même d’abord ! – en lumière tant de belles solidarités, tant de beaux gestes, parfois complètement inattendus ! Tant d’inventivité, aussi, pour que les gens puissent être rejoints d’une manière ou d’une autre ! > Avec le Christ, et Pierre l’apprendra au bord du lac plus tard, aucune phrase regrettable n’est définitive, il y a toujours moyen de se racheter. Nous vivons un temps dans lequel Dieu nous donne de pouvoir exprimer le meilleur, qui que nous soyons, quel que soit notre passé, pour tirer de la lumière du mal que nous traversons. A nous de jouer !
« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Aussi, lorsqu’ils furent arrivés près de Lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et Il y demeura deux jours.
Jean 4, 39b-40
> La joie de la révélation règne parmi les Samaritains. Une des leurs a puisé de l’eau pour LE Messie. Allons-nous aussi inviter Jésus et les assoiffées qui l’entourent ?
Comment vivre cette semaine prochaine sans partager l’eau, le sel et le pain, nourriture essentielle en période de Carême ? Malgré les signaux alarmistes autour de ce « virus » mondial, Jésus me demande de pratiquer l’hospitalité et la solidarité ; de ne pas me détourner des besoins de mes frères et sœurs dans l’épreuve.
La prudence est indispensable pour éviter de transmettre le mal mais restons unis dans le partage des biens matériels et spirituels et adorons ce Dieu qui s’est fait Homme jusqu’à nous demander à boire.
« Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » (Luc 4, 12)
>Il y a bien des manières de mettre Dieu à l’épreuve. Qu’on pense par exemple aux dix plaies d’Egypte où Pharaon refuse de laisser partir le peuple d’Israël malgré ce qui s’abat sur son pays. Il refuse de croire à la puissance de Dieu et ce n’est qu’avec le mort de son fils et des aînés de son peuple qu’il finira par plier. Cet épisode chargé de violence et du coup un peu mystérieux et effrayant est l’un des nombreux passages bibliques où l’homme met à l’épreuve le Seigneur. Jamais il n’en sort gagnant.
Mettre à l’épreuve Dieu peut se manifester de nombreuses manières et nous l’avons certainement tous déjà fait. C’est tester sa puissance par le biais de nos petits prismes humains. C’est vouloir le forcer à rentrer dans nos cadres, et répondre à nos propres désirs. Ca peut être en refusant délibérément de suivre ses commandements. On se dit alors : on verra bien ce qu’il m’arrive ou encore : ce n’est pas si important. Ca peut aussi être d’exiger de Dieu qu’il se manifeste selon la vision étriquée que nous avons de lui ; par exemple en lui demandant de réaliser tel exploit pour nous conditionnant ainsi notre foi ou notre déférence envers lui.
Mettre Dieu à l’épreuve, c’est toujours oublier de se mettre humblement à son écoute, tentant de discerner le dessein qu’il a pour nous. Car la puissance de Dieu se manifeste de mille manières et vouloir le soumettre à nos chantages ne peut que nous rendre perdants même si, parfois, on peut mettre du temps à s’en rendre compte…
En ce début de Carême, essayons de détecter dans nos vies tous les moments où nous mettons Dieu à l’épreuve, où nous l’instrumentalisons en oubliant de regarder plus loin que le bout de notre nez. Abandonner ces tentations nous rapprochera inévitablement du vrai visage de Dieu.
« Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » (Mt 11,30)
> Comment la difficulté de nos épreuves, le poids de nos limites humaines, la noirceur de notre monde peuvent-ils être faciles à vivre et légers à porter ?
En se faisant homme et en vivant parmi nous, Jésus a porté l’épreuve avec nous, jusqu’à l’extrême. Il nous promet qu’en lui donnant tout ce qui nous pèse, nous serons plus légers. Osons donc tout offrir à Jésus, pendant cet Avent, pour que nos souffrances et nos difficultés portent du fruit, prennent le sens de la Croix qui nous sauve !