Jeudi 9 avril 2020 – Jeudi Saint

« C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. »

Jn 13, 15

> A qui viendrait l’idée de laver les pieds de son voisin, ou même d’un ami proche ? C’est un geste qui paraît tellement intime et en même temps peu ragoûtant. Surtout quand on passe sa journée dans la poussière en sandales… C’est ce geste incroyable que Jésus va poser lors du dernier repas avec ses disciples avant sa mort. Ce sont d’ailleurs les premiers à ne pas comprendre ce qu’il fait. Pierre refuse d’abord puis veut être lavé tout entier. Alors que Jésus sait que sa Passion approche et qu’elle est inéluctable, il dévoile le cœur de son message. Au cas où les disciples n’avaient pas encore compris, il pose ce geste fort du lavement des pieds et l’explique ensuite afin que tous en comprennent parfaitement le sens. Ainsi, le roi du monde se fait serviteur. Il nous donne un exemple, mais il nous engendre également comme serviteurs. Se mettre à sa suite passe exactement par là.

Et nous, arrivons-nous à saisir la désarmante simplicité du geste de Jésus et ce que cela implique dans notre chemin de foi ?

3e dimanche du temps ordinaire – A

« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. »

Matthieu 4, 22

> Simon et son frère André étaient tous deux en train de jeter leurs filets dans le lac. Ils travaillaient et se donner de la peine dans une tâche quotidienne qui ne connait pas le repos des saisons. Besoin de se nourrir, nourrir leur famille et certainement vendre leurs poissons ou les troquer.

C’est à ce moment que Jésus les appelle. En plein travail. Mais nous ne les voyons pas hésiter à se mettre à la suite de Jésus. Ils laissent leurs filets sur place. 

En ce début d’année, sommes-nous prêts à nous mettre à la suite de Jésus en laissant sur place ce qui nous retient ? Sommes-nous prêts à lui donner une place plus importante et à le mettre au centre de notre vie ?

5e dimanche de Pâques – C

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34-35)

> Tout l’Evangile (ou presque) est résumé en ces deux versets. C’est si beau. Si pur. Et pourtant si difficile à mettre véritablement en pratique. Suivre l’amour du Christ, se mettre à sa suite dans ma vie par l’amour, mais pas n’importe quel amour, celui du Christ (« comme je vous ai aimé »), quel défi ! Et la suite encore davantage : avoir de l’amour les uns pour les autres, quel défi dans notre quotidien d’humain, et en particulier dans la recherche de l’unité de l’Eglise !

Dans un monde gangréné par la peur, la haine, les théories du complots et les fake news, le culte de la performance et de la consommation, qu’est-ce que ce défi de l’amour nous dit ? Il nous dit que l’amour peut tout changer. L’amour que le Christ a donné, par la croix, est vrai. Et il a tout changé. Le notre, si humble et fragile soit-il, peut également tout changer. Il vaut la peine que nous le mettions véritablement au centre de notre vie.

Alors cette semaine, nous proposons de faire un geste d’amour. Un geste vrai, d’amour, pour un frère ou une sœur en Christ. Un geste qui rende visible cet amour qui nous lie. Un geste qui témoigne que nous sommes ses disciples. « Voyez comme ils s’aiment !» : aujourd’hui plus que jamais, tous les chrétiens, hier divisés, sont invités à s’unir pour témoigner de l’amour du Christ. Car l’amour, fondamentalement, c’est le cœur de l’Evangile et nous avons besoin de chacun-e pour réaliser le défi de sa mise en pratique. Alors allons-y, lançons-nous à la suite du Christ, et… aimons-nous les uns les autres !

15e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus ordonna à ses disciples de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales. » (Marc 6, 8)

> Avec quoi partez-vous en vacances? Que prévoyez-vous pour organiser vos voyages?

Jésus, quand il envoie ses disciples, leur prescrit de ne rien prendre avec eux. Aujourd’hui certainement qu’il nous dirait de laisser derrière les manuels de développement personnel, les plans marketing et les formations qui garantissent le succès. Ici: rien. Oser la confiance. Oser l’adaptation.

Dans cet envoi en mission, tout est affaire de rencontre. Et la rencontre ne se prévoit pas, ne se planifie pas, car l’autre est toujours ailleurs que là où nous pensions. Ce que tu as à offrir de toi, offre-le. Ne l’offre pas seul: sois avec un compagnon, une compagne. Car on ne vit pas seul. Car on s’encourage à deux. Si c’est reçu, tant mieux, sinon, secoue tes sandales et va plus loin: ne garde rien de ce qui t’est refusé. En t’offrant en vérité, c’est le Christ que tu offres.

Les disciples partent en mission les mains vides, sans prévoyance ni garantie de succès. Leur autorité, comme celle de Jésus, ne dépend pas ni d’une institution ni d’un pouvoir, mais de leur relation à Dieu. Le maître leur a appris que s’ils sont reçus ou non ne leur appartient pas. Ce qui leur appartient, c’est d’aller rencontrer avec qui ils sont, êtres humains imparfaits mais uniques, porteurs de l’image de Dieu en eux. Et d’offrir au monde ce qui aide à vivre, ce qui permet aux femmes et aux hommes de redevenir eux-mêmes, ce qui soigne, ce qui guérit: la présence du Christ au monde.