Mardi 16 juin 2020

« Le Seigneur fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. »

(Matthieu 5, 45)

> Il y a quelque chose de la miséricorde de Dieu dans ce verset. La même chance est donnée à tout le monde. La lumière et la pluie de Dieu font germer la vie et cela est donné invariablement. Alors quand Jésus nous demande « d’aimer ses ennemis » c’est un concept difficilement compréhensible mais c’est peut-être de ne pas enfermer l’autre dans son état de « méchant ». Ne pas empêcher Dieu de faire briller le soleil et couler la pluie sur eux. Ils peuvent à tout temps passer de méchant à bons ! Et après tout ? Ne sommes-nous pas toutes et tous l’ennemi de quelqu’un ?

> Cette semaine prions pour les relations difficiles qui nous font de l’ombre, que nous puissions recevoir la paix de Dieu pour ces situations. Laissons la pluie et le soleil de Dieu dessiner un arc-en-ciel pour toutes et tous !

11e dimanche du temps ordinaire – 14 juin 2020

« Je suis le pain vivant qui descend du ciel. »

Jean 6, 51

> La personne qui tient ces propos n’est autre que Jésus. A la première lecture, il semble bien que ces propos ne soient pas cohérents. Du pain vivant ? Après une heure de cuisson au four monté à 220 °C, chacun sait bien que tout être vivant ne survit pas à un tel traitement. Du pain qui descend du ciel ? Soyons sérieux ! Ce qui descend du ciel, c’est de l’eau sous plusieurs formes : pluie, neige, grêlons, grésil…, des décharges électriques et, depuis le 12 avril 1961, de temps à autre, un hurluberlu qui voulait voir les étoiles de plus près. A leur retour, aucun de ces individus n’a fait état d’une boulangerie céleste !

Des propos étranges, donc, sur lesquels chacun est invité à méditer car le locuteur a pour habitude de tenir des propos qui décoiffent. Ici, Il se prend même pour du pain. Quel mystère ! Jésus dit lui-même que les Ecritures parlent de Lui. A son époque, les Ecritures ne comptent que le Premier Testament. Justement dans le chapitre 16 du livre de l’Exode, une histoire nous présente autre chose qui descend du ciel : la manne, cette nourriture providentielle que Dieu envoya aux Hébreux pendant la traversée du désert.

Voilà une clé bienvenue pour approcher (juste un peu) le mystère de cette assertion de Jésus. Derrière la manne, accompagnée de quelques cailles, il y a Dieu qui donne et qui se donne. Seulement six jours, car le septième, Il ne donne pas de manne, mais, par cette absence, Il propose d’approfondir la relation de confiance, la foi. Le mystère de Jésus pain de vie ne peut qu’être effleuré, mais une chose est sûre : pendant notre traversée du désert, Il nous soutient, et nous nourrit, et nous fortifie, et nous guérit… A Lui seul la Gloire !

Mardi 9 juin 2020

« Vous êtes le sel de la terre. »
« Vous êtes la lumière du monde. »

Mat 5,13.14

> Ces paroles de Jésus ne risquent-elles pas de gonfler l’ego des disciples que nous sommes ? Et si c’était tout le contraire ! Le sel n’a pas vocation à attirer l’attention sur lui-même ni la lumière. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais pas non plus pour la fixer des yeux. Et si le sel se fait sentir dans un plat c’est que le cuisinier a eu la main trop lourde. Sel et lumière sont là pour mettre en valeur autre chose qu’eux-mêmes. Des aliments sans sel ne stimulent pas l’appétit et dans une maison sans lumière impossible de voir le visage de ceux qu’on aime.

Etre sel de la terre et lumière du monde, un appel non à se mettre au centre mais à servir. Ces frères et sœurs que je croise et qui n’ont plus goût à la vie, comment puis-je être pour eux le sel qui réveille l’appétit de vivre ? Fraternellement, discrètement, humblement, à dose infinitésimale. Et ceux qui affrontent la maladie, le chômage, une séparation, un deuil,… et qui ont le sentiment de traverser un long tunnel, puis-je trouver les paroles fraternelles qui mettront un peu de lumière et de douceur sur leur parcours ?

10e dimanche du temps ordinaire – 7 juin 2020 – Trinité

« Dieu a tellement aimé le monde…»

Jn 3, 16

> L’amour de Dieu pour le monde est sans limite. Son amour se donne sans limite, avec ce don total de son Fils, jusqu’au bout. Il se partage sans limite, entre frères et sœurs d’un même Père, offrant une voie de salut dans monde gangréné par la haine et la peur. Oui cet amour est toujours à recevoir, d’abord, puis à partager.

En ce temps de déconfinement dans lequel nous vivons avec prudence mais surtout avec joie les retrouvailles, partageons cet amour sans limite de notre Créateur, partageons-le avec joie ! Oui l’amour de Dieu est grand comme ça, comme le dit cette chanson pour enfants, une bonne nouvelle à partager largement autour de nous !

L’amour de Dieu est grand comme ça (3x)
Il est pour toi, il est pour moi
Alléluia !

Mardi 2 juin 2020

« Jésus leur dit : ‘Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.’ »

Mc 12,17

> En ce déconfinement, essayons de laisser de côté les préoccupations matérielles, autant que nous le permet notre condition bien entendu. Laissons à César ce qui lui appartient, donc.

> Sortons de ce temps de pandémie avec un petit supplément d’âme plutôt qu’un supplément sur notre compte bancaire. Retrouvons le goût des choses de l’esprit, laissons du temps pour la prière au milieu de nos nouvelles journées, émerveillons-nous d’une fleur, d’un papillon, du visage de nos prochains. Pas celui qui est gravé sur nos pièces de monnaie, celui que nous rencontrons vraiment.

> Que l’Esprit de la Pentecôte continue de souffler sur notre déconfinement !

Dimanche de Pentecôte 31 mai 2020

« Alors que toutes les portes de la maison étaient verrouillées, Jésus vint et se tint au milieu d’eux »

(Jn 20,19)

> Dieu est urgent, la vie n’attend pas… C’est l’irruption… alors que « toutes les portes étaient verrouillées »… !

Comment est-ce possible ? Ne cherchons pas d’explication rationnelle. 
Il n’y en a pas. Le Christ est présent et salue. Il salue d’une de ces salutations qui nous sont habituelles et qui rythment nos célébrations : « La Paix soit avec vous… ». Peut-être ne mesurons-nous pas toujours l’effet apaisant qu’une telle parole peut produire sur nous. Disons-la avec conviction, en particulier dans des situations difficiles. 

Dire la Paix n’est pas anodin. Elle peut briser l’enfermement de nos vies dans les ghettos de la peur, comme en ce premier dimanche où Il leur annonce cette paix par deux fois, car Il a parfaitement compris que c’est de cela qu’ils ont le plus besoin pour surmonter leur crainte…

Au lieu de ces enfermements, voilà que la présence du Christ crée des brèches… En leur apparaissant et en leur annonçant la paix, Jésus crée une brèche dans la peur qui enfermait les disciples et par cette brèche, le monde peut recommencer dans ce souffle qu’Il fait passer sur eux. 

Pour toi aussi, que cette Pentecôte si particulière puisse créer des brèches de sens et de guérison!!! Et que son Souffle nous porte plus loin!
Amen

Mardi 26 mai 2020

« eux restent dans le monde »

Jn 17, 11

> Dans un premier temps, Jésus converse avec le Père à propos de gloire. Dans un second temps, Il expose quelques vérités. Trois en particulier qui expriment le mouvement dans son œuvre :

D’abord, une œuvre achevée “J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner”.  Jésus est venu pour faire connaître le Père. Il l’a fait sa vie durant. Il est venu pour établir le contact. Il nous a montré le chemin, Il est le chemin. Qu’est-ce que j’attends pour m’engager ?

Puis, une œuvre reçue “Ils les ont reçues, ils ont véritablement connu que je suis sorti de toi”. Ici, encore, Jésus ne fait pas de suppositions, Il affirme. Mes doutes mettent en péril ce qui m’est offert. Pourtant, n’a-t-Il pas tenu toutes ses promesses jusqu’à ce jour ? N’est-Il pas venu souper avec moi en tête-à-tête ? Il est temps de laisser retentir en moi ces paroles de vie reçues ; il est temps de nous fortifier l’un l’autre par ces paroles reçues. Il est temps qu’elles produisent leur fruit.

Enfin, une œuvre à accomplir “Désormais je ne suis plus dans le monde ; eux restent dans le monde”. Oui, un temps nouveau s’offre à nous. Il n’y a pas de retour en arrière ; je suis invité à faire un pas de plus vers l’autre, vers le Tout-Autre. Dans toutes mes circonstances, je suis invité à faire confiance. Quand celles et ceux qui ont foi en Dieu se réunissent, ils clament à la face du monde la fidélité de Dieu et ils se font la voix de Christ qui appelle à venir à Lui.  En suis-je ?

7e dimanche de Pâques – 24 mai 2020

« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils »

(Jean 17,1)

> Au début de l’Evangile de Jean, au chapitre 2, lors du miracle des noces de Cana, Jésus dit à sa mère que « son heure n’était pas encore venue ». 15 chapitres plus loin et quelques miracles plus tard, ça y est, désormais Il le précise à ses disciples : « son heure est venue ». Que s’est-il passé entre deux ? Il a accompli sa mission : faire connaître le Père ET celui qui l’a envoyé (v3). En acceptant de passer de la mort à la vie sur terre, le Christ sera glorifié dans le ciel comme lui glorifiait son Père sur terre.

> Cette semaine, entre l’ascension et la pentecôte, prenons le temps de reconnaître la présence de Dieu par son Fils incarné. Dieu n’est pas juste une énergie, une sorte d’être supérieur, l’Amour universel. Il est trinité. Il est présent et s’est offert à nous par son Fils pour que nous puissions entrer en relation avec Le Père qui nous a créé. Demandons à l’Esprit de connaître profondément le Père, seul vrai Dieu (v3) en suivant le Fils.

Jeudi de l’Ascension du Seigneur

« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. »

Mt 28,16

> Les Onze quittent Jérusalem, lieu marqué par les évènements tragiques qui les ont bouleversés. Evènements dont leur groupe porte à jamais la blessure – ils sont les Onze et non plus les Douze. L’élection de Matthias n’effacera pas cette trace. Il faut prendre de la distance. Trois jours de marche pour revenir en Galilée. Surtout pas pour tourner la page et passer à autre chose mais pour assimiler le vécu de ces journées dramatiques et l’annonce si déroutante du premier jour de la semaine : il est vivant !

> Retourner en Galilée c’est retrouver le lieu du premier appel. Le lieu où le regard de Jésus s’est posé sur Simon et André (Mt 4, 18), sur Jacques et Jean (4, 21), sur Matthieu (9, 9), où, pour la première fois, sa voix a retenti non seulement à l’oreille mais dans les cœurs. La Galilée c’est aussi le lieu du premier envoi des Douze (Mt 10, 1ss). Non plus seulement des disciples qui vivent dans la proximité du Maître, mais des apôtres, des envoyés associés à sa mission. Revenir en Galilée non pour cultiver la nostalgie des commencements mais pour être envoyés plus loin, à toutes les nations et non plus seulement « aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 6). Revenir à la source pour recevoir l’impulsion qui portera plus loin, plus large.

> Cette année la fête de l’Ascension, qui nous fait méditer cet envoi aux nations, coïncide avec la période de déconfinement, de sortie, d’ouverture. Et si c’était l’occasion d’entendre à neuf cet « Allez ! » que Jésus nous adresse. Et si, pour ne pas nous précipiter dans l’action à nouveau possible, nous nous reconnections à notre Galilée intérieure : le premier appel, une rencontre décisive, un événement source,… pour y puiser l’élan qui fait de nous des envoyés du Seigneur.

Mardi 19 mai 2020

« Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.»

Jean 16,7

> Les disciples ont peur de perdre Jésus. Sans lui, l’avenir devient incertain. Que vont-ils devenir ?

Pourtant, la mort de Jésus ne doit pas être comprise comme une perte, mais au contraire comme un gain. Car elle permet la venue du Défenseur, du Consolateur, de l’Intercesseur, en un mot de l’Esprit Saint !

Dans cette période post-confinement si incertaine où nous aussi nous pouvons nous poser la question « qu’allons-nous devenir ? », l’Evangile nous rappelle que nous ne sommes pas les premiers à être passés par là. Bien plus encore, il souligne la promesse de l’envoi de l’Esprit Saint qui se réalise à Pentecôte. Cette promesse est aussi valable pour nous !

Ainsi, Dieu ne nous abandonne pas. Il nous envoie son Esprit Saint pour prendre soin de nous. Pour nous consoler. Pour nous défendre. Cette semaine, faisons donc tout particulièrement une place à l’Esprit Saint. Mettons-nous à l’écoute. Laissons-nous guider. Abandonnons-nous en lui. Ainsi, nous pourrons faire face à cet avenir incertain. Avec confiance.