2ème dimanche de carême – B – 28 février 2021

La transfiguration.

Marc 9.2-10

> Cette semaine, nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux du Christ : quels sont les étapes du chemin qu’il prend pour vivre cette expérience spirituelle de la transfiguration ?

  • Premièrement , partir à l’écart, gravir une montagne pour une halte bienfaisante.
  • Ensuite, être en lien avec ses Pères dans la Foi: ce contact avec Elie et Moïse lui permet sans doute de se ressourcer spirituellement en se reliant à eux pour mieux comprendre sa mission.
  • Et finalement, entendre tout à nouveau, comme lors de son baptême, la voix du Père qui descend du ciel pour réaffirmer son identité de Fils bien- aimé !

> Tu connais certainement l’expression « face de carême »? Comment lutter contre la grisaille de ce temps d’incertitude et remettre le sourire sur nos visages?
Jésus te montre la voie…pour laver ton visage durant ce temps de carême, t’entendre dire Fils bien aimé et Fille bien-aimée, et peut-être rayonner toi aussi ? Prends soin de ton sourire !

1er dimanche de carême – B – 21 février 2021

« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert… »

Marc 1,12

> Jésus vient d’être baptisé, de recevoir l’Esprit… et ce même Esprit le pousse au désert où il va être tenté par Satan. On peut être quelque peu interloqué en lisant cela ! Quoi, l’Esprit aurait-il perdu… l’esprit ?

> Les épreuves que Jésus va traverser au cours de son cheminement dans le désert, ses rencontres avec le diable, vont prouver son intelligence et sa divinité avant que son ministère ne commence. Au final, il s’agit donc d’une bonne chose.

> Lorsque nous rencontrons une épreuve, ne pensons jamais qu’elle nous est envoyée par Dieu – l’Esprit n’envoie pas Satan, il envoie Jésus en condition d’être éprouvé, la nuance est importante ! Pensons simplement que celui qui nous a envoyé dans une zone d’épreuve sait ce qu’il fait, connaît nos intelligences et notre foi et est persuadé que nous pouvons en sortir meilleurs pour accomplir notre vocation.

> En ce début de Carême, traversée du désert jusqu’à Pâques, en ce temps de pandémie qui est une autre forme de désert, soyons forts dans notre foi et affrontons ce qui nous arrive avec intelligence. Du bien en sortira.

6e dimanche du temps ordinaire – B – 14 février 2021

« Un lépreux vint à Jésus et lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux… »

Marc 1, 40

Au bon vouloir de Jésus

> Jésus est au tout début de son ministère. Il n’est pas très connu avant ce miracle. Pourtant, un homme a entendu parler de Lui et désire ardemment Le rencontrer. Ce disqualifié de la communauté humaine -il est lépreux- ose affronter les interdits et s’approcher de Jésus. Les autres, y compris les disciples, se sont effacés. Ils se sont éloignés du porteur de la maladie contagieuse et répugnante que personne à l’époque ne peut guérir. Ils attendent de voir ce que Jésus va faire. La suite est connue : Jésus va toucher le lépreux et le guérir. Arrêtons-nous un instant sur l’attitude de celui dont “les membres sont dévorés par le premier-né de la mort” (Job 18, 13). L’homme est animé d’une espérance désespérée. Il sait au fond de lui que tout est possible à ce Jésus. En s’approchant de “la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu” (1 Pierre 2, 4), il ne craint pas d’être mis à mort par les autres qui le condamnent d’avance, simplement parce que sa lèpre est visible de tous, à la différence de la lèpre qui nous atteint tous, celle de nos cœurs. Alors se produit l’inespéré, formulé par un simple : “Je le veux”. L’homme libéré de sa misère enfreindra une autre fois un interdit, celui que Jésus lui intime de ne pas publier ce qui vient de se passer. Dès ce moment, la réputation de Jésus se répand comme une trainée de poudre au point qu’Il ne peut plus entrer publiquement dans une ville.

Le bon vouloir de Jésus est de libérer toute personne de ses chaînes. Ne faisons pas obstacle à ce bon vouloir par nos jugements et préjugés. 

5e dimanche du temps ordinaire – B – 7 février 2021

« Allons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame l’Évangile ;
car c’est pour cela que je suis sorti. »

Marc 1, 38

> Après plusieurs miracles, Jésus a besoin de se mettre en retrait, de prendre du recul. Puis, à la demande implicite des disciples, Jésus manifeste son autorité par le choix d’une autre voie. Son but est une prédication très large de l’Evangile, non plus centrée sur une seule ville, mais sur la Galilée entière. Aux attentes de guérisons, Jésus pointe sur le message, l’Evangile, sur la Parole. Ainsi, Jésus « dézoome » en quelque sorte, il prend de la hauteur pour élargir son champ de vision, c’est pourquoi il dit aux disciples : « Allons ailleurs ».

« Allons ailleurs », comme un appel qui résonne encore aujourd’hui avec force. Allons proclamer l’Evangile, en paroles et en actes. Allons vers ceux qui sont malades. Allons vers ceux qui sont exclus. Allons vers ceux qui en ont besoin. Mais plus encore, essayons de penser à ceux à qui nous ne pensons pas d’habitude, allons… ailleurs ! Voyons plus loin, plus large, « dézoomons ». Quand nous avons la tête dans le guidon, le Christ nous invite à relever la tête, prendre de la hauteur, et aller, avec confiance, ailleurs, pour annoncer l’Evangile. Une invitation à chacune et chacun cette semaine : allons ailleurs ! 

4e dimanche du temps ordinaire – 31 janvier 2021 – B

« Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! »

Marc 1,27

> Je suis assis dans la synagogue de Capharnaüm le jour du sabbat. Je regarde Jésus entrer avec les quatre pêcheurs du coin qui venaient de tout quitter pour le suivre. Jésus lit les Écritures juives. Il enseigne avec autorité et il nous impressionne tous profondément. 

Soudain, on entend le cri aigu d’un homme, Jésus fait taire sa souffrance et expulse calmement un esprit impur. Il le rend à nouveau auteur de son existence ! L’homme se trouve relancé dans son récit de vie… C’est lui qui va à nouveau tenir la plume de son histoire.

Seigneur, abrite-moi de ton autorité pour affronter les situations déshumanisantes,
Pour faire jaillir du neuf là où je ne voyais que des impasses et de la souffrance qui criait…
Pour écrire la suite d’une histoire qui apparaissait inachevée !

3e dimanche du temps ordinaire – 24 janvier 2021 – B

« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. »

(Marc 1, 18)

> Quel zèle tout au long de l’Évangile de ce dimanche ! Il y a un sentiment d’urgence : Jésus annonce que le règne de Dieu est tout proche (v.15). Puis, quand il s’adresse aux disciples qu’il est en train de choisir, le texte nous indique par deux fois qu’ils lâchèrent « aussitôt » ce qu’ils étaient en train de faire pour le suivre (v. 18 et v.20) ! Et sans poser questions ?! Jésus leur propose de changer de métier, de quitter leur maison, leur famille, et « hop » ils y vont ! Sans hésiter. Eh bien si les disciples laissent ainsi ce qui représente pour eux sécurité et gagne-pain c’est par la confiance que Jésus leur inspirait. Ils savaient que c’était la chose juste à faire.
Imaginez là, maintenant tout de suite, où vous êtes : Le Christ sonne à votre porte. Lâchez tout, arrêtez ce que vous faites, et partez à sa suite. Ne serions-nous pas tentés de chercher des excuses ou de gagner du temps ? « Oui mais quand même je peux pas laisser ma famille comme ça », « non mon métier c’est pêcheur, pas pêcheur d’homme… Puis ça veut dire quoi d’abord ? », « Dis, t’aurais pas pu appeler avant ou m’écrire, là ça tombe mal… ».
> Cette semaine, prenons aussi conscience de l’urgence de réfléchir à nos priorités, à l’endroit où nous insufflons notre énergie ! Redisons à Jésus que nous sommes d’accord de le suivre et de quitter notre zone de confort. Ne partons pas dans les extrêmes, il s’agit bien sûr avant tout de « la conversion de nos cœurs et de croire à la bonne nouvelle » (v. 15), de là découleront nos actions et les chemins que nous empruntons. Soyez bénis !

2e dimanche du temps ordinaire – 17 janvier 2021 – B

« Ils virent où il demeurait »

(Jean 1, 39)

> « Que cherchez-vous ? », ce sont les tout premiers mots prononcés par Jésus dans l’évangile de Jean. Question que Jésus posera, à la fin du récit johannique, à Marie de Magdala qui pleure devant le tombeau vide : « Qui cherches-tu ? » Question qui ouvre et clôt le parcours de Jésus parmi nous. Question que Jésus adresse à qui s’approche de lui, à chacun de nous : Quand tu ouvres l’Evangile, que cherches-tu ?  Quelle est l’attente, le désir de ton cœur ?

La réponse des deux disciples, comme celle de Marie, est une question : « Où demeures-tu ? », « Où l’as-tu mis (ce Seigneur qui a disparu du tombeau)? » Deux interrogations qui posent la question du lieu où trouver celui que l’on cherche. Cela dit un désir de proximité, le désir des disciples de ne pas se contenter d’une rencontre rapide sur le bord du chemin mais de « rester auprès de lui ». 

« Ils allèrent donc et il virent où il demeurait. » ‘Voir’, dans la traduction française, c’est le verbe utilisé quelques lignes plus haut lorsque Jésus se retourne et ‘voit’ les disciples qui le suivent. Mais le mot grec qui est derrière n’est pas identique. « Ils virent où il demeurait », c’est le même ‘voir’ que celui de Marie de Magdala annonçant aux apôtres après avoir reconnu son Seigneur : « J’ai vu le Seigneur » (Jean 20, 18). Un ‘voir’ qui dit une expérience quasi indicible. Marie de Magdala a fait l’expérience du Ressuscité. Les deux disciples de Jean Baptiste qui ont suivi Jésus n’ont pas seulement repéré où il habitait, ils ont expérimenté quelque chose du mystère de l’Agneau de Dieu désigné par Jean. Ce ne sont pas leurs yeux qui ont vu « où Jésus demeurait », c’est leur cœur – au sens biblique du terme. 

C’est pourquoi André peut dire à son frère Simon : « Nous avons trouvé le Messie. » Ces mots ne sont pas une définition de catéchisme mais le fruit de ce qu’il a vécu avec Jésus. Annoncer le Seigneur suppose de « rester avec lui », de goûter sa présence – qui peut avoir le goût de l’absence. 

Dimanche 10 janvier 2021 – B – Baptême du Seigneur

« Tu es mon Fils bien-aimé, en toi je trouve ma joie ! »

Mc 1,11

> Tels sont les mots prononcés par la voix du Père au moment où Jésus remonte des eaux du baptême. Avons-nous conscience qu’à notre propre baptême, le Père nous a dit, à nous aussi, « Tu es mon fils / ma fille bien-aimé/e, en toi je trouve ma joie ? »

Nos Bibles traduisent la deuxième partie de la phrase par des expressions ampoulées du style « je me suis complu » ou « il m’a plus de te choisir » ou encore « tu as toute ma faveur ». J’aime beaucoup cette traduction toute simple de la Bible liturgique : « Je trouve ma joie », qui fait droit, d’ailleurs, au mot grec d’origine dans lequel se trouve une notion de joie, de plaisir.

Dieu met sa joie en chacun de nous. Je souhaite que cette joie soit contagieuse bien plus que le CoVid, que jamais on ne trouve de vaccin contre elle, et qu’on puisse la répandre largement autour de nous cette semaine !

Dimanche de l’Epiphanie – B – 3 janvier 2021

« Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée sur le lieu où était le petit enfant, elle s’y arrêta. »

Matthieu 2,9

Questions de déplacement

> De longue date, ce passage m’interpelle. Mes connaissances en mécanique céleste sont quasi nulles, et ce texte est un des plus abscons de la Bible. Comment est-il possible de repérer une étable à partir d’une étoile ? L’étoile la plus proche de la terre, Proxima du Centaure, se trouve à 4.2 année-lumière, soit 42 000 milliards de kilomètres. Son déplacement est imperceptible. Vue de la terre, elle est à l’aplomb de toute la Suisse (et bien davantage). Alors de là à imaginer qu’elle indique précisément un lieu entre Davos et Genève !

Ce texte m’invite à lâcher mes connaissances intellectuelles quand il s’agit de ma relation à Dieu. Le Seigneur ne dit-il pas : je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants (Matthieu 11, 25) ? Les mages devaient avoir une autre intelligence des choses célestes. Le récit qui nous occupe montre que nous devons aussi lâcher nos connaissances dans certaines situations. Ainsi, les mages ont-ils lâché leurs connaissances pour le retour dans leur pays ! Ils ont suivi un autre chemin. Car, divinement avertis – qui plus est en songe -, ils ont accepté que ces instructions soient celles qu’il leur fallait suivre, même si elles ne correspondaient pas au chemin traditionnel. Dieu s’occupe de nos déplacements qu’ils soient physiques ou intellectuels.

Au début de l’an de grâce 2021, faisons le choix de faire confiance en toutes choses à Celui qui conduit même les étoiles.

Dimanche 27 décembre 2020 – B – Sainte Famille

« Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu »

Luc 2,28

> Syméon prend l’enfant Jésus comme un cadeau. Il le reçoit, non comme on peut parfois se saisir d’un bien, mais il l’accueillie, avec reconnaissance. Lui l’homme avancé en âge qui attendait tant ce Sauveur qu’il ne pourrait pas voir la mort avant de l’avoir vu, a le cœur en joie : il bénit Dieu, en signe d’action de grâce et de confession de foi. Dans cet épisode, naissance et fin de vie terrestre se croisent, comme pour rappeler le sens de la vie.

La vie d’un bébé est toujours un miracle. Un cadeau de Dieu. Et cette naissance-ci va tout changer. En sommes-nous toujours conscients comme l’était Syméon ?

Prendre dans les bras ; recevoir un enfant ; bénir Dieu : des actions simples, pourtant pas toujours si simples dans ces temps covidés où l’on évite un maximum les contacts physiques. Pourtant l’Evangile de ce dimanche nous invite à nous réjouir pour la vie autour de nous, pour les vies des nouveau-nés, et en particulier pour la vie de cet enfant Jésus venu pour nous sauver ! Cette semaine, ouvrons nos yeux, comme Syméon, pour accueillir en cadeau les vies nouvelles autour de nous et tous les signes de vie qui les accompagnent. Et surtout, n’oublions pas… de bénir Dieu !

Bénis Dieu, mon âme !