16e dimanche du temps ordinaire – B – 18 juillet 2021

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. »

Mc 6, 31
15e dimanche du temps ordinaire – B – 11 juillet 2021

> Voilà qui est bon à entendre en ce mois de juillet. Laissons résonner et goûtons ces mots que Jésus adresse aux disciples que nous sommes. Il y est question de notre rapport à l’espace et au temps.

A l’espace, avec l’invitation redoublée à venir non seulement à l’écart mais dans un lieu désert – non pas nécessairement désertique mais inhabité, solitaire. Pour les Douze il s’agissait de s’éloigner du va-et-vient de la foule. Et moi, cet été, que suis-je appelé à mettre à distance ? 

Au temps, dans « reposez-vous un peu », on entend « posez-vous ». Pour se reposer, il faut se poser. Cesser de courir. Après l’invitation à rejoindre un espace désencombré, voici un appel à vivre un temps désencombré. Dans le mot « vacances », il y a « vacant », c’est-à-dire « vide ». Ne nous hâtons pas de remplir ce temps qui nous est offert. Renonçons à lire tous les livres accumulés au cours de l’année, à visionner les séries que nous n’avons pas pu voir. Redécouvrons les choses simples en prenant le temps de les vivre, faire le marché, flâner dans la campagne ou le long de la mer…

Et surtout apprivoisons les mille et une notes du silence : écouter la complainte du vent, le chant d’un oiseau, le murmure d’un ruisseau… « On va bien prendre des bains de soleil. Pourquoi y a-t-il si peu de gens qui aient l’idée de prendre des bains de silence ? (Paul Claudel)

Dans cet espace et ce temps vacants, demandons la grâce de percevoir la « voix de fin silence » (1 Rois 19, 12) de Celui qui nous dit « Je te conduirai au désert et je parlerai à ton cœur. » (Osée 2, 16)

15e dimanche du temps ordinaire – B – 11 juillet 2021

« Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. »

Marc 6,7

> Jésus n’envoie jamais personne seul lorsqu’il s’agit de convertir, de guérir, d’évangéliser.

Quelle que soit notre vie – y compris de célibataire – nous ne sommes pas envoyés seuls dans le monde. Cherchons donc la personne que Dieu a voulu nous associer pour telle ou telle mission. Elle peut être différente suivant la mission. Puis prenons le temps de parler à Dieu avec cette personne pour que l’envoi soit aussi enraciné dans la prière.

C’est ainsi que nous porterons du fruit dans nos vies et dans le monde.

14e dimanche du temps ordinaire – B – 4 juillet 2021

« Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie »

Marc 6, 1

Une question de patrie

> La consultation d’un dictionnaire nous apprend que “la patrie est la terre des ancêtres. Le mot patrie chez les anciens signifiait la terre des pères, terra patria. La patrie de chaque homme était la part de sol que sa religion avait sanctifiée”. Etrange n’est-ce pas d’évoquer la patrie de Celui qui n’avait pas où reposer sa tête ? (Matthieu 8, 20). Qu’espérait donc Jésus en se rendant dans son pays natal ? Il vient de guérir un démoniaque, une femme atteinte d’une perte de sang. Il a ressuscité la fille de Jaïrus et fait plusieurs autres miracles sans doute. Peut-être aspire-t-Il à trouver du repos, de la compréhension de la part des siens ? Mais, “un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison”.

Il en va de même pour nous ; nous pouvons être brinquebalés par les événements. Spontanément, nous cherchons alors du repos auprès des nôtres… Mais, voilà, la réponse n’est pas là. N’oublions pas que “notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ” (Philippiens 3, 20) et “qu’il est tel ami plus attaché qu’un frère”. (Proverbes 18, 24)

Quand notre cœur est lourd, cherchons en l’Ami suprême le secours et le repos tant attendus.

13e dimanche du temps ordinaire – B – 27 juin 2021

« Elle sut, dans son corps, qu’elle était guérie de son mal. Jésus sut aussitôt, en lui même, qu’une force était sortie de lui. »

Marc 5,29-30

> Étrange économie des sensations: au milieu de toute cette foule qui l’entraîne vers la maison de Jairus pour une urgence de vie ou de mort, voilà que Jésus s’arrête pour un banal effleurement… et qu’il ressent dans sa chair le message clair que quelque chose est sorti de lui! Un message qui fait écho au tressaillement de la femme qui, de son coté, sait dans son corps qu’elle est guérie.

Est ce que je sais écouter les messages de mon corps? Les décoder pour y déceler les signaux d’alarme ou les appels que ce corps me lance? Et si Dieu me parlait … à travers mon corps ?

Malgré les sollicitations de toute part, porter attention à des détails qui n’en sont pas, à l’intuition qui m’enjoint à être sensible à l’essentiel, à ce qui se passe sous les apparences. Voilà un beau défi à l’heure où nous pouvons gentiment commencer à tomber les masques !

12e dimanche du temps ordinaire – B – 20 juin 2021

« Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : ‘Passons sur l’autre rive.’ »

Marc 4,35

> Au seuil de l’été, nous sommes nombreux à passer sur une autre rive, celle des vacances, celle de la mer ou, du moins, des paysages différents de ceux de notre quotidien.

> Mais si la pandémie que nous subissons nous donnait l’occasion de véritablement envisager la vie d’un autre côté ? De profiter enfin du temps que nous avons pour dire aux autres qu’on les aime, par exemple. De faire enfin ce que l’on reporte depuis tant de temps et qu’il s’agit de vivre aujourd’hui et maintenant. Alors « l’autre rive » serait celle du monde d’après CoVid.

> Passons sur cette autre rive-là, voulez-vous ? Et très bel été à Chacune et Chacun !

11e dimanche du temps ordinaire – B – 13 juin 2021

« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit, il ne sait comment. »

Marc 4, 26-27

> Parfois nous pouvons être gagnés par l’aquabonisme. Comme Jane Birkin le chantait, nous pouvons nous aussi nous faire envahir par cette question pleine de poison : « à quoi bon ? » : « C’est un aquoiboniste, un faiseur de plaisantristes, qui dit toujours à quoi bon ? à quoi bon ? »

Devant ces découragements qui peuvent parfois nous guetter, la parabole de la semence qui pousse toute seule vient rallumer le feu de l’espérance. En effet, on y trouve l’illustration merveilleuse de la collaboration entre l’être humain et la puissance divine au service de l’œuvre de Dieu. L’homme sème, puis il laisse Dieu agir. Il fait confiance même lorsqu’il ne voit pas le grain qui, lentement mais sûrement germe dans la terre. Il arrose, prend soin, observe. Puis s’émerveille de ce qui pousse. On sait bien que la plante ne grandit pas parce qu’on a tiré dessus. La nature, Dieu agit. 

Mais alors, quel est ici le rôle de l’homme ? Il continue de dormir la nuit et de se lever chaque jour, dit la parabole. Une régularité, une fidélité faite de présence et de confiance. L’homme prend soin de son champ le jour, il crée les conditions favorables à la croissance de la plante. Mais il sait aussi se retirer parfois, remettre entre les mains de Dieu ce sur quoi il ne peut agir. Il va se reposer, reprendre des forces pour le lendemain.

Être chrétien, c’est exactement cela : entrer dans cette collaboration avec Dieu. Sans tomber ni dans l’activisme et croire que tout dépend de soi. Sans tomber dans l’aquabonisme et ne plus croire que les choses peuvent être autrement. C’est d’ailleurs ce que disent certaines Eglises à ceux qui se mettent à leur service : « Travaillez comme si tout dépendait de vous et faites confiance au Seigneur comme si tout dépendait de Lui ! »

Alors cette semaine, dans un état d’esprit confiant, collaborons ! Comme le colibri de la légende racontée notamment par Pierre Rabhi (https://vimeo.com/32564879), faisons notre part. Et laissons Dieu faire la sienne. En réponse à l’aquabonisme, émerveillons-nous de ce qui pousse. 

Dimanche du Saint-Sacrement – B – 6 juin 2021

Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. »

Mc 14,22

> Osons une lecture un peu savante. Non pour le plaisir de savoir, mais pour goûter davantage ce verset familier à nos oreilles. « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’âme mais de sentir et goûter les choses intérieurement. » (Ignace de Loyola) 

La traduction française ne peut pas rendre un détail du texte grec originel : « Ceci est mon corps », en grec le démonstratif « ceci » est un neutre. La langue française n’a pas d’équivalent. Ce qui est surprenant c’est que le mot « pain », en grec, est un mot masculin et non pas neutre. C’est donc que « ceci » ne désigne pas le pain en tant que tel. « Ceci » c’est le pain marqué par les quatre gestes de Jésus – le pain que Jésus a pris, sur lequel il a prononcé la bénédiction, qu’il a rompu, qu’il a donné aux disciples. C’est le pain pris dans l’action de Jésus, dans le mouvement de don dont cette action est le signe. 

Un détail de traduction ? Peut-être. Mais un détail qui fait sortir du risque de chosifier le pain et le vin, présence du Corps et du Sang du Seigneur. Pain et vin de l’Eucharistie sont le signe de la vie donnée de Jésus. Les vénérer et y communier « c’est entrer avec Lui dans son intention pascale : c’est faire nôtre son désir de donner sa vie pour détruire la mort. » (Pierre Claverie, évêque d’Oran, mort martyr le 1er août 1996)

Dimanche de la Trinité – B – 30 mai 2021

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ! ».

Matthieu 28, 19

Voici donc l’origine biblique de cette exhortation que l’on connaît bien et à laquelle nous répondons volontiers « Amen ! ». Ce verset clôture l’Évangile de Matthieu, c’est l’avant-dernier verset. Jésus ressuscité retrouve ses onze disciples sur la montagne et les envoie dans le monde ! Le chapitre termine sur une ouverture au monde, ce n’est pas la fin. Jésus demande d’aller baptiser, de faire des disciples. C’est également ce qui nous est demandé à chaque fin de célébration lorsque nous recevons la bénédiction au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et ça marche ! C’est grâce au témoignage transmis depuis des générations que nous sommes aujourd’hui touché par la grâce du baptême. Cette semaine n’hésitons pas à parler de Lui et du lien qu’il désire crée avec nous !

En effet, par la trinité, Dieu est intrinsèquement relationnel, il nous cherche depuis l’aube de notre temps. « Adam, où es-tu ? ». C’est ça la bonne nouvelle que nous sommes appelés à proclamer : le Seigneur éternel tout-puissant, créateur du ciel et de la terre nous rejoint dans notre humanité. Dieu parmi nous, Emmanuel ! Il est 100% homme mais aussi 100% Dieu. Ce n’est pas explicable mathématiquement. Par sa résurrection il a anéanti la mort et nous donne son Esprit de consolation, de connaissance et de sagesse pour être « avec nous tous les jours et jusqu’à la fin des temps » comme le précise avec espoir le dernier verset du chapitre de Matthieu.

Ce beau mystère d’un Dieu unique en trois personne est fêté ce dimanche de la Sainte Trinité. Soyez trois fois bénis. Bon dimanche.

Dimanche de Pentecôte – 23 mai 2021 – B

« J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter maintenant…Quand l’Esprit viendra, il vous conduira dans toute la vérité. »

(Jean 16.12-13)

> J’aime comme Jésus, dans ce long adieu, laisse le temps au temps… et ménage ses disciples en les préparant à son départ! Toute vérité n’est pas bonne à entendre et surtout on ne peut pas être boulimique de la vérité, ce serait trop lourd à porter. C’est pourquoi Jésus promet à ses disciples cet Esprit, ce Consolateur pour être conduits progressivement dans le discernement.

Cet Esprit veut nous rencontrer tout spécialement dans les temps de remise en question et d’ajustement : te laisseras-tu inspirer ?

« J’ai voulu en découdre, connaître ta volonté
Tenir un souvenir
Comprendre tout de toi, t’attraper, te saisir
Mais l’Esprit m’a soufflé :
La vérité jamais ne tient dans un souvenir
Elle vibre de redire chaque jour qu’il est vivant
Tu ne saisiras rien
Ce qui est saisissant, c’est la mémoire du vent. »
(M. Muller-Colard)

7e dimanche de Pâques – B – 16 mai 2021

« Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. »

Jn 17,11b

> Un des souhaits de Jésus est que le Père nous garde unis en un même nom. « Ton nom » dit Jésus. S’agit-il alors du mot « Père » ? Non puisqu’il reprend : « Le nom que tu m’as donné. » Le seul nom que le Père et le Fils ont en commun est Dieu. Et l’Amour puisque Dieu est Amour.
> Il s’agit donc, pour nous, d’être unis dans l’Amour, dans la charité mutuelle. Unis comme le Père et le Fils par l’Esprit, ce souffle d’Amour.
> Quelles que soient nos divisions, l’Amour souffle par-dessus, si nous le voulons bien. Et d’abord l’Amour de l’autre dans notre prière. Soyons donc, comme Chrétiens, des disciples de l’Amour entre nous et envers les autres. Cela commence par prier les uns pour les autres. On s’y remet ?