Noël – 25 décembre 2020 – B

« A tous ceux qui l’ont reçue, cette lumière , elle a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu, à ceux qui mettent foi en son nom » (Jean 1,12)

> Parole et lumière à la place des anges, des bergers et des mages…. Parole et lumière comme signes d’un nouveau commencement! Accepter la Parole, s’ouvrir à la lumière, c’est discerner dans l’enfant de Noël la vraie lumière, celle qui ouvre le chemin d’une vie véritable, lumineuse et bonne. 

Mais comment devenir enfant de Dieu ?

Jean le précise : non pas en s’adossant à un vouloir humain, en fondant nos existences dans le désir d’autres humains; mais renaître est possible en s’appuyant sur le désir et la volonté que Dieu met en mouvement pour chacun de nous, pour que nous dansions nos vies!

Et si Noël, cette année plus que toute autre, c’était renaître d’en haut pour pouvoir simplement relever la tête et ouvrir un chemin de lumière ?

Joyeux Noel!

4e dimanche de l’Avent – B – 20 décembre 2020

« Son règne n’aura pas de fin »

(Luc 1,33)

> Les textes de l’Evangile des dimanches de l’Avent nous préparent pas à pas vers le Christ qui vient. Premier dimanche, il nous est recommandé de veiller. Deuxième dimanche, Jean annonce le baptême de l’Esprit-Saint par Celui qui viendra après lui. Le troisième dimanche nous demande de préparer la route pour Dieu et finalement, ce quatrième dimanche entre dans le vif du sujet. A Noël nous n’accueillons pas juste un enfant, mais – mystère du credo – Dieu lui-même, un roi dont le règne n’a pas de fin !

Il commence au plus bas de l’échelle humaine, mais ne nous leurrons pas, il régnait, règne et régnera !

> Soyons dans l’allégresse, la nuit de notre existence reçoit la Lumière, pour toujours ! Accueillons-le, célébrons-le, adorons-le et servons-le ! Soyez béni à l’approche de Noël.

3e dimanche de l’Avent – B – 13 décembre 2020

« Jean répondit : « Je suis “la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur !” »

Jean 1,23
The Voice Jean-Baptiste, par Arcabas

The Voice

> Qui es-tu Jean ? Tu n’es pas la lumière, tu n’es pas le Christ, ni le prophète Elie, ni le prophète annoncé. Curieuse succession de négations.

Tu te définis comme « la voix de celui qui crie dans le désert ». Une voix ? C’est l’identité que tu revendiques. Ta vocation n’est pas d’être vu mais d’être entendu. Tu ne cherches pas à attirer l’attention sur toi. Tu veux être entendu. Tu es la voix qui appelle à préparer le chemin du Seigneur.

Mission toujours actuelle. « Le mystère de Jean s’accomplit encore dans le monde » écrit Origène, un aîné dans la foi. 

Si cette voix retentit encore, savons-nous la reconnaître dans nos vies quand elle fait entendre son appel à la conversion ? Nous laissons-nous toucher par l’urgence des interpellations que nous lancent les évènements ?

Si la mission de Jean est toujours actuelle dans le monde, elle a aussi besoin de nous. A nous d’en prolonger l’écho. A nous d’inviter à suivre le Seigneur sans attacher à nous, en nous réjouissant de diminuer pour qu’il grandisse (Jean 3, 30).

2e dimanche de l’Avent – B – 6 décembre 2020

« Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

(Mc 1,8)

…réactiver l’Esprit de notre baptême…

> Jean le Baptiste précise que, si lui ne baptise que dans l’eau, Jésus baptise dans l’Esprit. Pour chacun de nous, si nous sommes baptisés, qu’est-ce que cela signifie ? Car nous avons été baptisés dans l’eau ! Y aurait-il un deuxième baptême ? Mais pourtant nous n’avons pas été baptisés en Jean-Baptiste mais bien en Jésus… donc dans l’Esprit !

> Je crois que l’Esprit est en nous comme le courant électrique circule dans ces pièces munies d’interrupteurs à petite diode orange. Le courant est bien là, la lumière orange en témoigne. Mais tant que l’on ne presse pas sur le bouton, rien ne s’allume. Et si on le fait, la lumière reste un certain temps, puis s’éteint à nouveau.

> Quelle est notre manière de réactiver l’Esprit de notre baptême, qui circule en nous ? Comment appuyons-nous sur cet interrupteur ? Nous avons chacune, chacun nos moyens pour cela. Ne laissons pas passer cette semaine sans appuyer sur le bouton !

1er dimanche de l’Avent – B – 29 novembre 2020

« Il commande au portier de veiller. »

(Marc 13, 34)

> Portier, un métier qui n’est pas de tout repos : il s’agit de travailler pendant que les autres dorment. La sécurité des endormis dépend du niveau de veille du portier. Aux heures où les paupières ont une tendance naturelle à tomber, les yeux doivent être écarquillés pour entrevoir la présence de possibles voleurs ou ennemis. La nuit tous les chats sont gris dit le proverbe. Comment distinguer entre un pauvre hère et un voleur ? Portier, vraiment ce n’est pas une sinécure. Des qualités précises sont requises : vigilance, sens du devoir et des responsabilités, discernement. Heureusement, c’est de l’histoire ancienne. De nos jours, avec l’éclairage public, les serrures automatiques, les caméras de surveillance, les natel intelligents… point n’est besoin de portier !

Pourquoi donc Jésus choisit-il de raconter cette histoire si elle n’a pas de sens pour les lecteurs du XXIème siècle ?A bien y regarder ce récit a une portée plus intemporelle qu’il n’y paraît. Nous vivons dans un monde d’endormis vis-à-vis du Christ. Veiller sur eux, n’est-ce pas les avertir de la présence d’ennemis et, en particulier, d’un capable de se changer en ange de lumière ? La distinction est encore moins évidente que de nuit. Jésus insiste sur le fait que personne ne sait ni le jour, ni l’heure. Voilà la raison de cette veille constante.

A bien y regarder ce récit a une portée plus universelle qu’il n’y paraît. Ce n’est pas le rôle d’un seul homme. Pour veiller aux portes du temple, David avait assigné cette tâche à 4000 lévites. Jésus va plus loin puisqu’Il adresse l’ordre de veiller à tous ! La responsabilité est désormais notre mission commune. Alors, Veillons les uns sur les autres. (Hébreux 10,24)

34 dimanche du temps ordinaire – A – Christ Roi – 22 novembres 2020

« Et le Roi leur répondra :
‘Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.’ »

Mt 25, 40

> Jésus dit « j’avais faim », « j’avais soif », j’étais étranger », « je ». Le Christ est l’affamé, l’assoiffé, l’étranger. Ce que nous avons fait à « ces plus petits », c’est au Christ que nous l’avons fait. Par eux, c’est le Christ qui se fait pauvre pour se faire proche de nous. L’avons-nous rencontré ?

Ainsi, en se présentant sous les traits de celui qui est dans le besoin, le Christ prend fait et cause pour des hommes privés de toute dignité sociale, dénué de toute autre qualification que leur fragilité. L’insolite, c’est ici que le Christ s’identifie non pas aux missionnaires, mais aux pauvres, quels qu’ils soient.  L’Évangile nous rappelle que la pauvreté est une occasion de rencontrer Dieu, que Dieu vient s’y loger. L’avons-nous rencontré ?

Le Christ se fait pauvre. Dans mon frère qui souffre de maladie et qui a peur pour sa vie. Dans ma sœur migrante devant un avenir bouché obligée d’aller chercher de l’espoir dans un autre pays. Dans mon voisin isolé et angoissé. Dans ma voisine exténuée par son travail. Devant ces pauvretés, quelle sera notre réponse ? 

Aujourd’hui en ces temps chahutés, plus que jamais, la foi n’est pas qu’une belle théorie.  Elle est une mise en pratique, à travers ces fondamentaux : donner, accueillir, vêtir et visiter. Aujourd’hui plus que jamais, les Églises ont un message à faire passer au monde, un message d’espérance ! Par ces actes simples, allons allumer le feu de l’espérance, car les pauvres, en fin de compte, c’est nous. 

33e dimanche du temps ordinaire – A – 15 novembre 2020

« J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre. »

Matthieu 25,25

> La peur est de saison. Elle est à tous les coins de rue, dans les statistiques, dans les décomptes de notre actualité. Elle focalise toute notre attention alors qu’elle est la vertu anti-évangélique par excellence. Elle nous empêche de prendre part à la croissance du Royaume!

Loin de moi l’idée de vous détourner des gestes barrières et de toutes les précautions nécessaires, mais… prenons le temps ce matin de nous tourner intérieurement vers nos charismes et nos talents, ceux que Dieu a mis en nous!! Et de lui demander de les renouveler avec discernement. De nous montrer comment les mettre en oeuvre aujourd’hui malgré tout ce qui est empêché…

Pour que dans la balance, la peur pèse moins lourd que la confiance et le désir de servir!Amen!

32e dimanche du temps ordinaire – A – 8 novembre 2020

« Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. »

(Matthieu 25, 8)

> Cinq jeunes filles se sont préparées aux noces en prévoyant de prendre de l’huile pour leur lampes afin de durer dans la nuit en attendant l’époux alors que les cinq autres sont venues sans réserve. Le moment venu elles se sont retrouvées dépourvues. Le texte de ce dimanche interroge.  Pourquoi donc les jeunes filles qui étaient préparées n’ont pas voulu prêter un peu d’huile au lieu de tout garder pour elles ? Où est la solidarité que l’on pourrait attendre du Christianisme ?
Si l’époux représente le retour du Christ, alors l’analogie du texte nous dit que nous sommes dans la nuit. Une lampe permet de nous éclairer. L’huile est ce qui permet à la flamme de continuer à brûler. Il y a des choses qui ne peuvent pas se donner ni être fait à la place des autres. On ne peut pas manger pour un autre, on ne peut pas dormir pour un autre, de même, remplir la lampe de notre foi avec l’huile de l’Esprit Saint ne peut se faire que personnellement.
Ce qu’auraient pu faire les jeunes filles prévoyantes en revanche, c’est aider les autres filles en amont, leur proposer de se préparer, de puiser à la Source.

> Cette semaine, comme le dit la chanson « Mettons de l’huile » dans nos lampes afin que notre foi puisse nous éclairer dans les temps sombres que nous vivons. Et soyons témoins, allons inciter les autres à s’équiper pour se préparer aux festivités de l’avènement du Christ et soyons dans l’allégresse, le monde à besoin de nos lumières. Amen !

31e dimanche du temps ordinaire – Toussaint – Dimanche 1er novembre 2020

« Heureux… »

Mt 5,3…

> Il y a quelque chose de solennel dans les premiers mots de l’Evangile de ce dimanche. La précision du déroulement invite à se représenter la scène : Jésus gravit la montagne, s’assied, les disciples s’approchent. Puis une insistance, « ouvrir la bouche, enseigner », qui met en valeur l’acte de parole de Jésus. Il ouvre la bouche pour un long discours, trois chapitres, dans lequel il déploie les harmoniques du bonheur annoncé par les premiers versets.

Jésus ouvre la bouche, il nous faut ouvrir les oreilles. C’est d’ailleurs ce à quoi il invite à la fin de son enseignement : « Tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique… » (7, 24) Le bonheur que Jésus promet est à « mettre en pratique », littéralement « à faire ». Un bonheur à construire, à cultiver. Si les béatitudes sont à pratiquer c’est que le bonheur qu’elles promettent n’a rien à voir avec celui que vantent les agences de voyage : sable fin, mer bleue et cocotiers… Il ne dépend pas des circonstances et des conditions extérieures. Christiane Singer va même jusqu’à parler d’un(e) bon(ne) heur(e) de mélancolie. « C’est un(e) bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. C’est mon accueil qui en fait un(e) bon(ne) heur(e). La transformation ne peut commencer que là où j’acquiesce. » Accueillir la pauvreté de cœur, les pleurs, la faim et la soif de justice, et même la persécution pour en faire un chemin de bonheur. C’est ce qu’ont fait nos aînés dans la foi, fêtés ce dimanche.

Voilà ce que propose le discours sur la montagne non pas un bonheur bon marché mais un bonheur qui coûte, pour reprendre une expression de Dietrich Bonhoeffer « la grâce qui coûte ».

30e dimanche du temps ordinaire – A – 25 octobre 2020

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Mt 22,39

…et tu t’aimeras donc comme tu aimes ton prochain !

> Aimer notre prochain, on connaît. Au vu du nombre de sollicitations qui aboutissent dans notre boîte aux lettres, il y a de quoi faire. Mais Jésus nous propose une belle réciprocité que l’on oublie trop souvent : « comme toi-même ». Si je me dénigre, si je passe mon temps à me servir des « quel idiot ! » à chacune de mes erreurs, voilà comment je risque aussi de traiter mon prochain.

> Avant de critiquer notre prochain, dressons la liste de ses qualités. Ça nous passe l’envie de critiquer. Et, la prochaine fois que nous faisons une erreur, avant de nous auto-servir un « quel idiot ! », dressons la liste des qualités et charismes que Dieu a mis en nous. Ça nous passera l’envie de nous dénigrer ! Ainsi nous nous aimerons nous-mêmes pour mieux aimer notre prochain et finalement nous aimer les uns les autres !