2e dimanche de l’Avent – C – 5 décembre 2021

Voix de celui qui crie dans le désert !

(Luc 3, 4 citant Esaïe 40, 3)

> Dans ce verset il y a une notion d’urgence : on crie quand c’est vital, important et que l’on veut être entendu, soit parce que les destinataires sont loin du message, soit parce qu’ils sont dans le bruit. Notons au passage que s’il y a une voix, c’est que nous ne sommes pas seul dans les déserts qui semblent nous entourer parfois.
L’Évangile cite Esaïe/Isaïe : préparons la route pour que le Seigneur puisse intervenir dans nos vies. Il comble les vides (émotionnels ? existentiels ?). Il aplani les montagnes qui sont autant d’obstacles qui nous gâchent l’horizon, empêchant de voir ce qui est déjà là : le salut de Dieu !


>En ce 2ème dimanche de l’Avent, comme Jean Baptiste nous le propose, préparerons-nous à accueillir Jésus qui vient ! Soyez bénis sur le chemin vers Noël !

1er dimanche de l’Avent – C – 28 novembre 2021

« Quand ces événements commenceront,
redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche. »

Luc 21, 28

> Oh qu’il est difficile ce texte qui évoque les tempêtes du monde et la frayeur d’une véritable Apocalypse… Et comme il résonne fort avec les événements de cette semaine ! Mais entre les deux passages choisis pour le lectionnaire, il y a cette parabole du figuier qui fleurit (vv.29-33) et qui annonce le retour du Christ comme une future explosion de floraison! Alors si de ce retour, nous arrêtions de scruter l’horizon pour en discerner le moment, mais bel et bien nous mettre en état de veiller à en voir les signes au quotidien ?

> Oui, le Fils de l’homme viendra. Ou plutôt, lisons le texte au présent : quand vous êtes dans la peur et la crainte du malheur, tellement ébranlés et bouleversés, c’est alors que le Fils de l’homme vient : il vient habiter votre peur. Alors tu vois le Fils de l’homme… alors tu te redresses et relèves la tête, car ta délivrance est proche… Quand le Christ vient, tout peut arriver : les possibles qui nous habitent s’ouvrent et sortent de terre… comme lorsque le printemps transforme et habille de couleurs les jardins. Amen !

Dimanche du Christ-Roi – B – 21 novembre 2021

« Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

(Jn 18, 37)
Pour notre Roi
Nulle autre pourpre
Que celle de son sang,
Son précieux sang versé.
Voyez
Comment s’est dépouillée
Cette humble majesté.

Pour notre Roi
Nul autre règne
Que celui de l’amour
Vainqueur de nos péchés.
Voyez
Comment est exalté
Le Messie crucifié.
 
Frère Gilles

> A Pilate qui cherche à lui faire dire qu’il est roi, Jésus laisse entendre que sa royauté, « qui n’est pas de ce monde », a à voir avec la vérité. Plus exactement, et c’est important, avec le « témoignage à la vérité ». Dire que sa royauté, ou son royaume (c’est le même mot en grec), est apparenté à la vérité pourrait signifier que Jésus est venu démontrer, établir la vérité. Ce n’est pas ce qu’il dit à Pilate, mais : « je suis venu rendre témoignage à la vérité. » C’est très différent ! Une démonstration, une preuve s’impose. Un témoignage fait appel à la confiance que l’on fait au témoin. Pas plus qu’il ne recourt à des gardes qui empêcheraient qu’il soit livré aux Juifs, Jésus n’impose la vérité. Il en témoigne. Libre est celui qui l’entend d’accueillir ou non son témoignage.

> Faire confiance à un témoignage plutôt qu’être convaincu par une démonstration, suppose d’écouter la voix du témoin. « Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix », dit Jésus. Ailleurs dans l’évangile de Jean, il est question d’écouter sa parole. L’attention se porte alors davantage sur le contenu proféré par cette parole. Ecouter la voix suggère quelque chose de beaucoup plus personnel, quelque chose de l’ordre de la confiance faite à celui qui parle. Faire confiance au témoin non seulement à cause de ce qu’il dit mais à cause de ce que nous percevons de lui à travers sa voix : cela sonne vrai ! 

> Pour écouter la voix de Jésus, pour reconnaître en lui « le témoin fiable et véritable » (Ap 3, 14) il faut « être de la vérité » (traduction de la TOB, plus proche du texte originel que celle de la liturgie qui traduit « appartenir à la vérité »). Etre de la vérité, comme on est d’un pays, d’une région. Etre de la vérité donne une connivence avec elle, qui fait reconnaître et écouter la voix de Jésus.

> Puissions-nous être de ce royaume, où la vérité est objet de témoignage plutôt que de démonstration. L’ultime témoignage de Jésus, manifestation de sa royauté, étant le don de sa vie.

33e dimanche du temps ordinaire – B – 14 novembre 2021

« Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche. »

Mc 13,28

> Evidemment, lire cela en plein mois de novembre ça fait, comme qui dirait, une belle jambe ! Ce qui est proche, c’est l’hiver. Et il arrive à grands pas !

> Mais derrière cette image, Jésus nous rend attentifs aussi au fait que nous avons tout sous les yeux. La nature, par le cycle des saisons, nous montre qu’à chaque hiver succède un printemps. Et nous avons appris à observer les signes avant-coureurs de chaque changement de saison.

> Apprenons donc aussi à observer les signes qui se cachent dans les êtres humains et dans nos vies, cultivons l’espérance que tout peut refleurir et reverdir, ne serait-ce que dans la Résurrection à laquelle nous aspirons. En plein mois de novembre, cultivons l’espérance du mois de mai : il reviendra, c’est sûr !

32e dimanche du temps ordinaire – B – 7 novembre 2021

« Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat… »

Marc 12, 38

Méfiance

> Ce verset ne manque pas de nous rappeler l’adage populaire : l’habit ne fait pas le moine. Mais pas seulement. A bien y regarder, il fait aussi office de miroir. Voilà des hommes qui aiment à se promener en vêtements d’apparat, en longues robes dit une autre traduction. Le mot robe est repris dans le livre de l’Apocalypse. Une des différences entre ces deux tenues est que l’une est recherchée par ceux qui la portent : pour paraître, pour être dans le vent, pour être remarqué, peut-être, finalement, pour couvrir leurs vices. Leur piété affichée n’est qu’une mince couche de vernis, superficielle qui ne résiste pas à un examen en profondeur, au regard de Dieu qui scrute les cœurs. L’autre robe est reçue par ceux qui, dans les lieux célestes, sont en présence de l’Agneau. La robe est un cadeau et un signe qu’ils ont été lavés de leurs fautes. Dans le secret de leur cœur, ceux-là n’ont rien à montrer, rien à apporter. Ils se reconnaissent pécheurs sauvés par grâce. 

> Nous le savons bien sûr, toutefois méfions-nous de toute forme d’orgueil spirituel qui nous ferait croire que, nous, nous avons compris ce qu’est la vie chrétienne. Adoptons l’attitude de la pauvre veuve. Elle passe inaperçue aux yeux des hommes. Pourtant Jésus la remarque. A l’heure des choix, ne cherchons à être remarqués des hommes. Cherchons l’approbation de Dieu. 

31e dimanche du temps ordinaire – B – 31 octobre 2021

« Le premier de tous les commandements, c’est : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. »

Marc 12, 29

> Pour répondre à la question des scribes, Jésus cite cette confession de foi d’Israël du Deutéronome, s’ancrant ainsi dans la tradition du judaïsme. Mais bien plus en profondeur, Jésus redit que l’écoute est première. Celui qui écoute sait qu’il ne sait pas, ce qui est le fondement de la démarche spirituelle. 

> « Ecoute ». En hébreu, ce verbe signifie aussi obéir. L’écoute n’est pas passive, elle appelle une réponse. Commencer par écouter, avant d’exprimer une réponse par mes pieds, mes mains, ma langue, mon emploi du temps. Par mon espérance. Par mon amour.

> « Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur » : en réaffirmant l’unicité de Dieu, Jésus rappelle un autre commandement, celui de renoncer aux faux dieux. Aujourd’hui encore, les faux dieux sont omniprésents dans notre monde: ceux de l’argent, du pouvoir, de la séduction, de la consommation, etc.

> Ainsi, avant d’aimer notre prochain comme nous-mêmes, avant même d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toute notre force, Jésus nous invite à une démarche. Ecouter, et se reconnaître pauvre spirituellement. Renoncer aux idoles, et reconnaître que la richesse spirituelle nous vient du Dieu de Jésus Christ. Ecouter et renoncer aux idoles, un programme spirituel pour notre semaine !

30e dimanche du temps ordinaire – B – 24 octobre 2021

D’un côté … « beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire … ». Mais finalement… « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »

(Marc 10, 48-49)

> Dans l’Évangile de ce dimanche, nous observons un étrange renversement de situation en ce qui concerne la foule qui entoure l’aveugle du récit. Alors que celui-ci appelle Jésus à l’aide, le texte nous dit d’abord que beaucoup essaient de le faire taire (v48), mais lorsque Jésus s’intéresse à lui, soudain le discours change et on lui demande de la confiance (v49)…
La confiance il l’a eue depuis le début et il ne s’est pas laissé démonter par ceux qui tentèrent de le convaincre de laisser tomber ! Au contraire il a persévéré et bien lui en a pris.

> Cette semaine, soyons fermes et convaincus dans nos demandes. N’attendons pas que la foule nous pousse et peut-être pourrons nous changer le regard des gens qui nous entourent pour les faire passer de « tais-toi ! » à « lève-toi ! ».

29e dimanche du temps ordinaire – B – 17 octobre 2021

« Quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. »

Marc 10,43

> Ah comme je les vois bien ces deux disciples frangins se disputer pour avoir la place de favoris et maîtriser leur destin jusque dans le monde à venir… Ils se voient déjà en haut de l’affiche !

> Et Jésus alors de renverser la pyramide des mérites en plaçant une fois de plus l’humilité et le service à l’autre comme valeur suprême. Comme il le fera à la toute fin, en nouant un linge autour de ses reins pour laver les pieds de ses disciples…

> Pour chacun de mes rêves de grandeur, que l’Esprit pointe du doigt pour moi le pas de côté qu’il me faut faire pour ne pas perdre le fil de ma prière: que Ta volonté soit faite !

28e dimanche du temps ordinaire – B – 10 octobre 2021

« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. »

Mc 10, 22

Bienheureuse tristesse !

> Voici un homme qui, depuis sa jeunesse, observe tous les commandements. Il a « tout juste » dans tous les domaines et depuis toujours. Un sans faute ! Et pourtant, il vient vers Jésus pour faire plus, mieux, davantage… : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » 

> Jésus pose sur lui son regard, un regard qui, parce qu’il aime, rejoint l’attente secrète à l’intime du cœur. En réponse à sa demande, Jésus propose : « va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais cet homme riche de sa perfection morale est aussi riche de grands biens. De grands biens dont il ne peut envisager de se séparer : « il devint sombre et s’en alla tout triste. » 

> Bienheureuse tristesse qui est peut-être son salut ! Lui qui a tout réussi – vie morale impeccable, richesse matérielle – voilà qu’il est confronté à son impuissance. Il ne peut pas faire ce que Jésus lui demande ! Il n’est plus celui qui fait « tout juste ». Et c’est par là que peut arriver le salut. Si, expérimentant son incapacité, il demande à recevoir de Dieu ce qu’il ne peut réaliser lui-même, alors il aura « la vie éternelle en héritage. »  Alors il « aura un trésor dans les cieux ». Il est impossible à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu, dit Jésus. Impossible à celui qui accumule un trésor, impossible aussi à celui dont la vie morale sans défaillance n’a pas besoin de Sauveur. 

> Ne pas pouvoir répondre à l’exigence de Jésus et en être tout triste, c’est la porte du salut, pour cet homme, pour moi, pour toi. Parce qu’alors, si nous tournons vers lui notre tristesse, nous sommes ces pauvres bienheureux à qui le Royaume de Dieu est promis (Mt 5, 3).

27e dimanche du temps ordinaire – B – 3 octobre 2021

« Qui n’est pas contre nous est pour nous. »

(Marc 9, 40)

Neutralité ?

> Encore une affirmation de Jésus qui bouleverse les codes !  S’il est possible qu’un état choisisse la neutralité en matière de conflit armé, ou bien qu’un pays choisisse la neutralité fiscale, c’est-à-dire une répartition des charges publiques proportionnée aux revenus de chacun, (y en a-t-il seulement un qui la mette en pratique ?) ou encore s’il est possible qu’une personne choisisse de s’abstenir de prendre parti dans un débat ou un conflit opposant des personnes aux positions divergentes, dans le domaine de la foi, la neutralité n’est pas de mise selon Jésus.

> N’y aurait-il pas quelque domaine où je pratique une certaine neutralité ? Le temps est venu de prendre position : vais-je choisir de suivre Celui qui est le chemin, la vérité et la vie ou m’opposer à Lui ?