Dimanche du Saint-Sacrement – B – 6 juin 2021

Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. »

Mc 14,22

> Osons une lecture un peu savante. Non pour le plaisir de savoir, mais pour goûter davantage ce verset familier à nos oreilles. « Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’âme mais de sentir et goûter les choses intérieurement. » (Ignace de Loyola) 

La traduction française ne peut pas rendre un détail du texte grec originel : « Ceci est mon corps », en grec le démonstratif « ceci » est un neutre. La langue française n’a pas d’équivalent. Ce qui est surprenant c’est que le mot « pain », en grec, est un mot masculin et non pas neutre. C’est donc que « ceci » ne désigne pas le pain en tant que tel. « Ceci » c’est le pain marqué par les quatre gestes de Jésus – le pain que Jésus a pris, sur lequel il a prononcé la bénédiction, qu’il a rompu, qu’il a donné aux disciples. C’est le pain pris dans l’action de Jésus, dans le mouvement de don dont cette action est le signe. 

Un détail de traduction ? Peut-être. Mais un détail qui fait sortir du risque de chosifier le pain et le vin, présence du Corps et du Sang du Seigneur. Pain et vin de l’Eucharistie sont le signe de la vie donnée de Jésus. Les vénérer et y communier « c’est entrer avec Lui dans son intention pascale : c’est faire nôtre son désir de donner sa vie pour détruire la mort. » (Pierre Claverie, évêque d’Oran, mort martyr le 1er août 1996)

9e dimanche de l’Eglise – Dimanche du Saint-Sacrement – B

« Jésus dit à ses disciples: Allez à la ville; un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d’eau. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire: « Le Maître dit: Où est ma salle, où je vais manger la Pâque avec mes disciples? » (Marc 14, 13-14)

> Partager l’eucharistie, c’est raconter la manière unique dont le Christ est présent: l’Eglise le fait au travers d’un repas.

Présence du Christ au travers de rencontres, dans ce qu’elles ont d’improbable – un homme qui porte une cruche d’eau, rôle attribué aux femmes à l’époque – et dans ce qu’elles ont de mystérieux – un propriétaire dont on ne sait rien et qui pourtant est disponible.

Présence du Christ dans ce qui nous fait vivants: sans nourriture, sans boisson, il n’y a pas de vie possible.

Présence du Christ dans ce qui nous fait humain, c’est à dire capable de transfigurer le réel pour en faire surgir la beauté: le repas pris ensemble, cela se prépare, cela se cuisine, cela s’apprête et les aliments d’être transformés par l’art des humains.

Pour le dire autrement, le Christ se donne à rencontrer tout spécialement quand nous prenons le temps de nous rencontrer en vérité et dans l’ouverture. Il vient nous nourrir tout spécialement dans ce qui nous fait vivants en vérité, dans tout ce qui va dans le sens de la vie. Et il est présent dans nos oeuvres et créations qui offrent de la beauté au monde.

L’eucharistie raconte cette qualité de présence-là, et nous invite à la vivre… en transformant nos présences les uns aux autres en communion.

 

Avent 2014 – Jour 3

Jésus, se tournant vers ses disciples leur dit en particulier : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! »  (Luc, 10, 23-24)

> Aventure pour la journée :
Aujourd’hui, cherchons avec force à nourrir et sanctifier notre regard par le choix de regarder en premier le Bien, et à nous décharger des activités que nous vivons et qui brouillent notre regard sur l’Autre et nous-mêmes.

Essayons d’aller adorer durant cette semaine Jésus-Eucharistie, Il rend la vue !