3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

17e dimanche du temps ordinaire – A – 26 juillet 2020

« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor qui était caché dans un champ et un homme […] achète ce champ. »

Matthieu 13, 44

> Jésus explique ce qu’est le Royaume de Dieu. Jésus est concis dans ces propos et, à la première lecture, je me sens plus intelligent et renseigné sur ce fameux Royaume. Mais, s’il me prend l’envie de transmettre cette information à quelque ami, il m’apparaît que rien ne va de soi dans cette explication :

Le Royaume de Dieu est comparable à un trésor. Les guides touristiques décrivent les lieux dont ils vantent les charmes par des mots qui nous projettent dans l’endroit au point de désirer y être. Mais ce Royaume est comme un trésor. Qui rêve d’être dans un coffre ?  De plus ce trésor est caché. Il n’est pas visible d’emblée, mais il faut le chercher. Non seulement, il est caché mais il l’est dans un champ. Cette localisation implique de la ténacité pour le trouver, car chacun sait qu’un champ c’est grand !

Ma première clé de lecture est une parole de Jésus : Celui qui cherche trouve (Mt 7, 8). Logiquement donc l’homme trouve le trésor.

Les événements qui suivent sont étranges. Je découvre que l’homme cherche dans un champ qui ne lui appartient pas et qu’il est fourbe (il cache à nouveau le trésor). Sa découverte est si précieuse que l’homme est prêt à rompre les amarres avec son passé : il vend tout ce qu’il a. Ce qui m’indique que soit le champ était à vendre, soit l’homme est suffisamment persuasif pour convaincre le propriétaire de vendre son champ. Etrange aussi le fait que le Royaume de Dieu pourrait être à vendre ! 

Ma seconde clé de lecture est dans une prière de Jésus qui loue son Père de ce qu’il a caché ces choses aux sages et aux intelligents (Mt 11, 25).

Je réalise, alors, que le Royaume de Dieu est tellement autre chose que l’univers dans lequel je vis qu’il me sera impossible d’en saisir la réalité. Quelqu’un a-t-il déjà vu une perle si grande qu’elle serve de porte, ou de l’or si pur qu’il en soit transparent ? Le mystère du Royaume de Dieu est incompréhensible, mais une chose est sûre : il vaut la peine de le chercher !

11e dimanche du temps ordinaire – 14 juin 2020

« Je suis le pain vivant qui descend du ciel. »

Jean 6, 51

> La personne qui tient ces propos n’est autre que Jésus. A la première lecture, il semble bien que ces propos ne soient pas cohérents. Du pain vivant ? Après une heure de cuisson au four monté à 220 °C, chacun sait bien que tout être vivant ne survit pas à un tel traitement. Du pain qui descend du ciel ? Soyons sérieux ! Ce qui descend du ciel, c’est de l’eau sous plusieurs formes : pluie, neige, grêlons, grésil…, des décharges électriques et, depuis le 12 avril 1961, de temps à autre, un hurluberlu qui voulait voir les étoiles de plus près. A leur retour, aucun de ces individus n’a fait état d’une boulangerie céleste !

Des propos étranges, donc, sur lesquels chacun est invité à méditer car le locuteur a pour habitude de tenir des propos qui décoiffent. Ici, Il se prend même pour du pain. Quel mystère ! Jésus dit lui-même que les Ecritures parlent de Lui. A son époque, les Ecritures ne comptent que le Premier Testament. Justement dans le chapitre 16 du livre de l’Exode, une histoire nous présente autre chose qui descend du ciel : la manne, cette nourriture providentielle que Dieu envoya aux Hébreux pendant la traversée du désert.

Voilà une clé bienvenue pour approcher (juste un peu) le mystère de cette assertion de Jésus. Derrière la manne, accompagnée de quelques cailles, il y a Dieu qui donne et qui se donne. Seulement six jours, car le septième, Il ne donne pas de manne, mais, par cette absence, Il propose d’approfondir la relation de confiance, la foi. Le mystère de Jésus pain de vie ne peut qu’être effleuré, mais une chose est sûre : pendant notre traversée du désert, Il nous soutient, et nous nourrit, et nous fortifie, et nous guérit… A Lui seul la Gloire !

Mardi 31 mars 2020

« Toi, qui es-tu ? »

Jn 8,25

> Les évangiles proposés à notre écoute ces derniers jours sont jalonnés par la question de l’identité de Jésus. Dimanche dernier, nous entendions l’aveugle-né guéri par Jésus dire aux pharisiens : « Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. » (Jn 9, 30) Quelques jours plus tard, nous lisions dans le chapitre 7 de Jean : « Jésus s’écria : “Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ?” » (7, 28) Un peu plus loin dans le même chapitre, on voit la foule se diviser sur cette question. Certains reconnaissent en lui le Christ, d’autres affirment qu’il ne peut pas l’être puisqu’il vient de Galilée. La question agite la foule et les ennemis de Jésus, et sera au cœur de son procès : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? »(Mc 14,61).

Et nous, qui nous disons ses disciples, cette question nous laisse-t-elle tranquilles ? Nous avons les mots pour y répondre : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu, envoyé dans le monde. » Mais la réalité, le mystère derrière les mots, qu’en savons-nous ? Pensons-nous pouvoir l’enfermer dans une définition, fut-elle dite avec les mots mêmes de l’Evangile ? 

« L’amour, c’est de ne pas pouvoir être en repos à cause du mystère d’un être », a écrit un romancier. Puissions-nous ne pas être en repos à cause du mystère du Christ Jésus. Et si nous l’étions, que les jours de la Passion, qui approchent, nous en fassent sortir, nous remettent en quête.

En ces jours de réclusion, si nous adressions, au moins intérieurement, ce « Toi, qui es-tu ? » à nos proches. Dans leur proximité imposée à longueur de journée nous risquons de ne plus voir que les petits – et parfois agaçants – côtés du quotidien. Il dépend de nous, avec l’aide de Dieu, de faire naître de cette proximité un regard renouvelé sur le mystère de chacun.

4e dimanche de l’Avent – année A

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse »

Matthieu 1, 18-24

> Pour la médiation de l’évangile de ce dimanche, nous vous proposons un format podcast réalisé par Parole et Silence et qui nous met à la place de Joseph.

https://paroleetsilence.lepodcast.fr/fenetre-davent-joseph?fbclid=IwAR3U8AgkR8VLQ6ZqY3JPKAcipObp_pNd-xdXlwmuysBevifQGgq4GAvcqP0

Joyeux Noël à tous !

2e dimanche – A

« L’homme qui était derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était » Jn 1,30

> Jean-Baptiste qui était le précurseur avait des mots tout à fait mystérieux. En effet, c’est lui qui annonce la présence actuelle de l’Agneau de Dieu en nous disant qu’Il est arrivé « derrière lui » mais qu’en même temps Il « est passé devant lui » car Jean-Baptiste nous révèle qu’avant lui Il était. Un vrai mystère à s’arracher les cheveux !

Si nous décortiquons, ce verset est une nouvelle preuve de la Foi profonde et de l’humilité de Jean-Baptiste. Et bien qu’il fut envoyé pour baptiser dans l’eau, il laisse totalement la place à Celui qui est venu baptiser dans l’Esprit.

Nous venons de quitter Jésus petit enfant que les mages étaient venus adorer.
Continuons de lui laisser toute la place, de le mettre en premier dans nos vies afin que nous nous donnions pleinement aux autres !
Prions pour toutes les personnes qui nous aident à avancer sur ce chemin du don.