Mercredi 25 mars 2020 – Annonciation

« A cette parole, Marie fut toute bouleversée et elle se demandait ce que pouvait signifier cette parole. »

Luc 1,29

> A la première interpellation de l’ange, Marie se laisse surprendre. Si son premier mouvement n’est pas la peur ou la méfiance, c’est parce qu’elle est ouverte à la parole de l’ange. Son cœur est disponible. Déjà, elle pressent que sa vie va changer, et elle reste entièrement à l’écoute, prête à dire son “oui”.

Marie s’est préparée sans se préparer. Elle était prête car sa vie entière est tournée vers le Seigneur dans la simplicité de son quotidien.

Réjouissons-nous de l’accueil réservé par Marie à l’ange Gabriel !

A son école, de quelle façon nous laissons-nous bousculer par les messagers ? Ils sont nombreux même s’ils ne ressemblent pas, de prime abord, à Gabriel… Parvenons-nous à être attentifs au message dont ils sont les porteurs ? Savons-nous envisager un “oui” même lorsque nous ne maîtrisons pas tout à la perfection ?

Que ces temps particuliers nous rendent dociles à l’Esprit à la façon de la Vierge Marie pour bouleverser le monde !

Mardi 24 mars 2020

Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. »

Jn 5,7

> Cet homme est malade. Depuis 38 ans. Paralytique. Depuis 38 ans. Seul. Depuis 38 ans. D’une solitude paralysante. Puis un jour le Christ vient vers lui. Simplement. Humainement. Il entame un dialogue. Il crée un lien. Pas question ici de foi. Mais juste de se montrer humain. Jésus, le Christ, ainsi recrée la vie. Il restaure l’intégrité du paralytique. Il replace au centre sa dignité humaine.

Ce récit, qui est d’une simplicité éblouissante, constitue une sacré leçon de vie pour nous aujourd’hui !  Allez vers ceux qui sont ceux seuls, et en recréant un lien, rendez-leur leur dignité humaine. Allez vers ceux qui sont malades, et portez-leur de la considération et de l’amour. 

En jour où les malades de toutes sortes et les personnes seules souffrent tout particulièrement de la situation sanitaire mondiale ainsi que du confinement imposé, portons dans nos prières ces personnes malades ainsi que celles qui souffrent de solitude. Portons aussi dans nos prières les aumôniers, les pasteurs, les prêtres qui ne peuvent pas rendre visite à ces personnes et doivent trouver de nouveaux moyens de les rejoindre. Et pourquoi pas, nous aussi, suivons l’exemple du Christ pour à notre tour tenter de recréer ce lien qui restaure la vie en faisant des signes d’humanité à ces personnes seules ou malades. Un téléphone, un message ou même une carte suffit. Allons avec confiance, le Christ nous accompagne. 

Lundi 23 mars 2020

Va (sans moi) ton fils vit.

Jean 4, 50

> Qu’elle a du être longue la route pour redescendre à Capharnaüm pour ce père qui n’a pu s’accrocher qu’à une parole de guérison!
Mais il y a cru à cette parole, de tout son cœur…
Jésus en est à son deuxième signe après avoir changé l’eau en vin et c’est un signe qui recèle bien plus d’enjeux….
1) c’est une question de vie ou de mort
2) nul n’est prophète en son pays…
Jésus choisit alors à nouveau un signe pas très spectaculaire puisque la guérison a lieu à distance !! Et touchera surtout la maisonnée du fonctionnaire du roi et non toute une foule qui aurait massivement suivi Jésus pour descendre à Capharnaüm.

> Pour mon aujourd’hui ce récit me pousse à croire à la parole de Jésus qui suscite la vie et non à des miracles spectaculaires. Et dans ce quotidien de prières qui montent vers Dieu, je veux comme le fonctionnaire nourrir ma foi sur le chemin incertain qui me ramène à la maison en croyant que Dieu agit dans le secret.

4ème dimanche de Carême – 22 mars 2020

« Je crois Seigneur ».

(Jn 9,38)

> Ce 4ème dimanche de Carême, l’évangile de Jean nous raconte la guérison miraculeuse d’un aveugle-né qui retrouvera non seulement la vue, mais va expérimenter un chemin de foi qui lui fera dire devant Jésus « je crois Seigneur ». En posant son regard d’amour sur un homme que personne ne regarde, Jésus le voit avec le même regard d’amour qu’il a posé sur tant d’autres. Cet homme plongé dans les ténèbres par sa cécité et de ce fait exposé à de grands dangers, va voir la lumière grâce à sa rencontre avec Jésus ; il est non seulement guéri, mais Jésus va lui donner un autre cadeau, l’accès à la foi comme en témoigne la suite de l’évangile.En lui appliquant de la boue sur les yeux et en l’envoyant à la piscine, Jésus va recréer cet homme afin que les autres puissent le voir comme lui le voit, à savoir digne de son amour. Ce regard d’amour de Jésus se porte sur chacun de nous ainsi que sur nos sœurs et frères en humanité. En guérissant l’aveugle-né, Jésus témoigne une fois de plus qu’aucune vie n’est de trop ou inutile.

> Dans ce Carême particulier que nous vivons, rendons grâce pour la foi qui nous ouvre les yeux et regardons notre prochain avec le regard d’amour du Christ et protégeons les plus fragilisés d’entre nous.

« Jadis vous étiez ténèbres ; mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous comme des enfants de lumière, car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. »

(Eph, 5, 8-9)

Samedi 21 mars 2020

« Le pharisien se tenait debout et priait ainsi en lui-même. »

Lc 18, 11

> « Priait en lui-même »: on pourrait entendre l’expression d’une intériorité. Mais le contenu de cette prière, ponctuée de « je » : « je ne suis pas comme », « je jeûne…, je verse… » oriente vers une autre lecture possible. Ce pharisien est plein de lui-même, enfermé « en lui-même ». Il ne prie pas, il se contemple, comme la marâtre de Blanche Neige devant son miroir magique : « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle. »

Ce n’est pas une prière, c’est un selfie. Un selfie flatteur. Il y a des prières qui sont des selfies accusateurs : je fais tout faux, j’ai encore raté,… Ce ne sont pas des prières. On peut être plein de soi-même en s’auto-accusant. C’est encore une façon de se regarder.

« Le publicain n’osait même pas lever les yeux vers le ciel. » (v. 13) Qu’il n’ose pas lever les yeux vers le ciel dit bien qu’il ne se regarde pas mais qu’il est orienté vers un Autre, dont le ciel est la figure. Un Autre auquel il s’adresse : « montre-toi favorable. »

Que ce soit pour rendre grâce, pour appeler au secours, pour te repentir, pour te révolter, tourne-toi vers Lui. La prière, quelle que soit sa couleur, c’est une relation « JE-TU ».

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.

Jeudi 19 mars 2020

« Joseph, fils de David, ne crains pas… »

Mt 1,20

> En ce 19 mars, nous célébrons ici et là le bon saint Joseph, à qui l’ange dit de ne pas craindre l’infamie concernant sa bien-aimée Marie. Mais c’est aussi à Chacune et Chacun de nous que l’ange du Seigneur vient dire, en ces temps de Coronavirus, de na pas craindre pour nos bien-aimés, d’avoir confiance, de nous laisser gagner par l’espérance.

Plutôt que de regarder les bulletins d’informations en boucle, regardons le ciel, le soleil, le printemps qui s’annonce, ne craignons pas et soyons aussi emplis d’espérance que les arbres sont gonflés de sève, c’est ainsi que refleuriront nos vies !

Mercredi 18 mars 2020 – Matthieu 5, 17-19

« Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.»

Mt 5,19

> Aucun humain n’est dispensé de se soumettre à la loi, même aux plus petits commandements. C’est simple. Universel. Même le plus petits des commandements, il faut le suivre, il faut s’y soumettre, même si l’individualisme ambiant de notre société aimerait bien résister, transgresser.

Mais c’est aussi ce fameux retournement que produit l’Evangile dont Jésus parle ici, comme dans le fameux « Les derniers seront les premiers ». La plus petite des choses peut donner de grands effets. Suivre une loi qui semble sans importance, peut avoir de grands effets. Un petit geste peut avoir de grandes conséquences. C’est « l’effet papillon », version positive.

En ces temps de pandémie, plus que jamais, nul ne doit se soustraire à la loi. La loi de notre gouvernement d’abord. Rester chez soi peut paraître un petit commandement, mais cette simple consigne peut donner de grands effets. Cela peut sauver des vies. C’est la loi de la préservation de la vie et des plus faibles à laquelle nous devons nous soumettre. Au fond, c’est la loi de l’amour de son prochain. « Aime ton prochain comme toi-même », prends soin de lui comme tu dois prendre soin de toi. Mais n’oublie pas le premier commandement : « Aime ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. »

En ce mercredi 18 mars, 21e jour du carême, comment cette loi d’amour va-t-elle s’exprimer dans notre vie ? Qu’allons-nous faire ? Prier pour le personnel soignant, pour ceux qui travaillent en pharmacie ou pour les caissières des supermarchés ? Téléphoner à nos amis, écrire une carte ou une lettre à nos proches éloignés ? Déposer un cadeau devant la porte de notre voisin ? Car… aime ! Et si nous allions dire aux gens que nous aimons qu’ils comptent pour nous, à l’instar de Patrick Fiori (https://www.youtube.com/watch?v=DFsCU8ckap4)  ? Car… aime ! C’est cela, la loi à laquelle nous devons nous soumettre : la loi d’amour et de solidarité.