6e dimanche de Pâques – C

Jésus lui répondit:  » Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. (Jn 14, 23)

> Dans ce verset, Jésus donne une définition au verbe aimer : c’est observer sa parole. Plus loin, il dira que cette parole n’est pas de lui, mais qu’elle vient du Père. Ainsi, la parole du Père, n’est pas seulement une parole à lire et à intellectualiser, mais surtout une parole à incarner dans notre vie. Comme Jésus a incarné par sa vie la parole du Père, nous sommes invités à notre tour à la rendre pleinement vivante par notre vie. Aimer Jésus, ce n’est donc pas une parole en l’air, mais une parole méditée et incarnée dans notre vie. Et qui plus est, en faisant place à cette parole au cœur de notre vie de tous les jours, c’est à Jésus et à son Père qu’on fait une place.

> Nous nous proposons cette semaine d’être plus attentifs à la façon dont nous nous laissons habiter par la parole de Dieu. Pas d’actes extraordinaires, mais la joie de pouvoir être simplement un porteur de cette parole au cœur de ce monde.

5e dimanche de Pâques – C

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. – Jn 13, 34-35

> Dans ces quelques phrases se trouve la clef de tout le message de l’Evangile : l’amour. Mais pas n’importe lequel. Celui dont Jésus nous a aimés le premier. Pour le comprendre, il faut se demander d’abord comment il nous a aimés. Cet amour-là n’est pas sentimental, ce n’est pas celui qu’on se porte les uns au autres en tombant amoureux, par exemple. C’est un amour qui implique une action envers l’autre et qui procède donc d’un choix. Dans l’évangile, Jésus lave les pieds de ses disciples par amour, par exemple. Il a choisi de le faire parce qu’il les aime.

Le mot couramment traduit par « commandement » dans nos bibles n’est pas juste. Il conviendrait de le traduire plutôt par « recommandation », ou « invitation ». Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres. Ce qui sous-entend un choix. Le choix d’aimer ou de détester. Le choix d’ouvrir son cœur ou de le laisser gonfler d’orgueil et de rancœur. Le choix de se convertir (c’est-à-dire de se « retourner », de « changer son regard ») et de suivre Jésus ou de stagner sur place les yeux figés sur ses a priori.

C’est un programme difficile, certes ! Posons-nous d’abord la question de savoir si nous sommes – ou si nous voulons être – un disciple de Jésus. Si oui, eh bien il va falloir apprendre à aimer ! A aimer comme Jésus, c’est-à-dire en nous tournant vers l’autre. D’ailleurs ce peut être même apprendre à aimer… celui que nous croyons aimer déjà ! Notre conjoint, nos parents, nos frères et sœurs, nos amis… Mais oui ! Nous les aimons d’un amour qui va de soi, puisque nous n’avons pas décidé de les aimer, ils nous ont en quelque sorte été imposés par la vie. Mais les aimons-nous de cet amour-agapé dont parle Jésus ?! Celui qui inonde le Royaume ? Celui dont nous pouvons déjà rayonner ici-bas ? Un petit coup de main aux tâches ménagères, un service rendu, une aide aux devoirs… Il y a tant de « kaïroi » (« moments opportuns ») pour aimer, à notre époque chahutée… Et cela commence à la maison.

4e dimanche de Pâques – C

« En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle.» (Jean 10, 27-28a)

> « Nous ne sommes pas des moutons ! (et encore moins noirs !) » Aujourd’hui dans notre société, les moutons et les brebis ont une connotation négative. Comme s’ils n’avaient plus de liberté. Comme s’ils n’avaient pas d’esprit critique. Et pourtant. Les moutons, les brebis, ont surtout cette confiance en leur berger qui leur font, en toute simplicité, le suivre.

Qu’il est difficile pour nous aujourd’hui de retrouver cette simplicité de la brebis qui lâche tout pour suivre avec confiance et simplicité le berger. Oui, vraiment, nous pouvons suivre avec confiance notre Berger, le Christ, car il nous connaît, mieux que quiconque, et il nous donne la vie éternelle. Alors même s’il est difficile de lâcher nos peurs et nos angoisses, même si nous tenons à notre liberté et notre esprit critique, soyons des brebis !

Cette semaine, nous nous proposons donc de déposer devant notre Berger une peur, une angoisse, pour dans la prière, individuelle ou communautaire, nous engager, nous ré-engager, à le suivre avec confiance et simplicité. Car il nous donne la vie éternelle. Ainsi nous pourrons dire, écrire ou twitter, avec confiance et simplicité : ‪#‎JeSuisUneBrebis‬.

3e dimanche de Pâques – C

« Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. » (Jean 21,4)

> Jésus se tient sur le rivage de nos vies. Il nous rejoint par des apparences pas toujours simples à décoder. Mais c’est bien lui.

Nous sommes invités, cette semaine, à être attentifs à la présence de Jésus dans nos journées. Derrière tel visage, tel événement, tel signe… c’est lui, encore et toujours. Et il vient nous ressusciter, faire du neuf dans nos vies.

Dimanche de la Miséricorde – C

 » Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des autorités juives, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. » Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.  » (Jn 20, 19-20)

> Au début du texte de ce dimanche, nous trouvons les disciples enfermés. Ils verrouillent les portes car ils ont peur des autorités juives qui ont mis à mort Jésus. Ils ont ainsi peur pour leur vie. Mais on peut également imaginer leur désarroi face à la mort de leur maître. Ils n’ont plus d’espoir, ne peuvent regarder vers l’avenir et n’osent plus sortir de chez eux et vivre. Ils sont ainsi à l’opposé de la résurrection, sur un chemin d’emprisonnement et de peur. Et voilà que Jésus débarque au milieu d’eux et il vient leur offrir la paix. Les disciples enfermés deviennent alors des disciples joyeux, rayonnants de vie et emplis d’espoir. Quels changements apporte cette présence de Jésus au milieu d’eux !

Pour ce dimanche de la Divine Miséricorde (et cette année de la miséricorde…) et durant cette semaine à venir, nous sommes invités à réfléchir sur ce que ces versets nous disent de la miséricorde de Dieu. Un Dieu présent au milieu de nous… Un Dieu de Vie… Un Dieu qui vient briser nos enfermements… Un Dieu qui vainc nos peur… Un Dieu de miséricorde !

7e dimanche de Pâques – B

« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. » Jean 17,11b

> Etre unis dans le nom du Christ, voilà un vaste programme. Est-ce que j’y pense à chaque fois que je critique l’autre, simplement parce que sa façon de penser, de faire, d’exister ne me revient pas ?

Nous nous proposons, tous, cette semaine, de rester dans l’unité, de ne pas critiquer ou juger notre frère, notre soeur en Christ. Cela commence au fond de nos coeurs… et cela va jusqu’aux claviers de nos réseaux sociaux.

Pas facile ? C’est vrai. Mais si cette petite piste empêche ne serait-ce qu’une seule critique dans les jours qui viennent, nous aurons fait ensemble un petit pas de plus vers l’unité.

6e dimanche de Pâques – B

Mon commandement, le voici: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. (Jn 15,12-13)

> Magnifiques versets, cœur de notre foi, sommet de la charité.

Au moment de cette déclaration, Jésus n’a pas encore vécu sa passion, et pourtant déjà il appelle à aimer comme il nous a aimés.

Il ne nous demande pas d’aller à l’autre bout du monde ou de souffrir un martyr sanglant pour le suivre. Ce qu’il nous demande c’est de donner notre vie pour ceux qu’on aime. C’est un commandement pour la maman, pour l’ami, pour l’enfant, pour l’amant, pour le consacré, pour chaque homme, chaque femme qui prend soin de ceux qui lui sont confiés. Trier les chaussettes qui se démultiplient, couper en morceaux le repas du petit frère qui en met partout, aider sa vieille sœur à monter les escaliers tout doucement, écouter les soucis de chaque paroissien, et puis recommencer, tous les jours, toute la vie. L’humble sainteté du quotidien, la façon extraordinaire de donner sa vie pour ceux qu’on aime dans l’ordinaire.

Jésus nous aide sur ce chemin d’une vie d’apprentissage pour aimer vraiment : il nous a montré la voie et il nous amène au Père.

Et nous, pour nous, c’est quoi donner notre vie pour ceux que nous aimons? Et si cette semaine, nous réfléchissions à tous ces gestes que ceux qui nous aiment font pour nous? A tous ceux que nous faisons et à tous ceux que nous aimerions faire un peu plus, un peu mieux pour ceux à qui nous donnons notre vie?

5e dimanche de Pâques – B

« Demeurez en moi comme je demeure en vous! De même que le sarment, s’il ne demeure sur la vigne, ne peut de lui-même porter du fruit, ainsi vous non plus si vous ne demeurez en moi. » (Jn 15, 4)

> Une fois n’est pas coutume, l’image de la vigne est prise pour nous parler de Dieu et de sa relation aux hommes. Il est question ici de notre relation à Jésus Christ. Jésus se définit comme la vigne et nous sommes les sarments. Le tronc de la vigne, c’est ce qui porte les sarments, ce qui les relie entre eux et avec la terre. C’est par ce tronc que les sarments reçoivent également l’eau nécessaire. Jésus est ainsi celui qui est au cœur de notre existence, à sa base. Il est celui sur qui nous enraciner, pour tenir debout, pour nous ouvrir aux autres, pour résister aux tempêtes… mais surtout il est celui sur qui s’enraciner pour porter du fruit !

> Il nous est proposé de prendre le temps cette semaine de demeurer en Jésus-Christ. C’est-à-dire de prendre des temps avec lui, notamment à travers sa Parole (qui est mentionnée en amont du verset proposé), pour toujours plus nous enraciner en lui !

4e dimanche de Pâques – B

« Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. » – Jn 10, 12-15

> Cette parabole bien connue du « bon berger » (le mot « pasteur » signifie en fait « berger » !) nous dit beaucoup plus que l’image bucolique à laquelle nous restons souvent attachés depuis nos années de catéchisme. Elle souligne en effet la qualité unique et accomplie de la relation de chacun d’entre nous avec le Seigneur. Tandis qu’avec un « faux dieu », une idole, ici nommé un « mercenaire », donc motivé par ce qui est purement matériel, la relation restera limitée, précaire, fragile, superficielle.

Cheminer dans la foi, c’est essayer de vivre cette relation particulière avec Jésus, le bon pasteur, qui a donné sa vie pour chacun d’entre nous. Cette semaine, il nous est proposé de réfléchir à notre propre relation avec Jésus et à comment répondre à son amour inconditionnel dans notre vie, au quotidien et plus largement dans notre voie d’études ou le métier que nous avons choisi.

3e dimanche de Pâques B

Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.» (Luc 24, 41-43)

> Apparaissant à ses disciples, le Christ ressuscité enseigne puis devant leur difficulté à croire, partage simplement un repas avec eux.

Et si la résurrection était d’abord, non pas à comprendre, mais à vivre concrètement, par des gestes concrets ? Cette semaine, allons, nous aussi, partager un repas avec une personne inhabituelle que Dieu place sur ta route, une personne dans le doute, dans la souffrance, dans le deuil. Un repas pour prouver que la Vie est plus forte que la mort. Un repas en signe de résurrection.