28e dimanche du Temps ordinaire – C – 9 octobre 2022

« En cours de route, ils furent purifiés. »

Luc 17,14

> Dans ce texte d’Évangile, le lecteur attentif trouve pas moins de 7 verbes de mouvement.  Jésus est en mouvement, passant de la Samarie à la Galilée, en route pour Jérusalem. Les 10 lépreux se mettent en mouvement, d’abord à la rencontre de Jésus, puis envoyés par Jésus vers les prêtres. Comme une indication que l’Évangile est mouvement. Et c’est seulement là, « en cours de route », qu’ils sont guéris.

> La bonne nouvelle de ce texte arrive donc « en cours de route ». Pas dans un temple ou dans une maison, pas dans un lieu spirituel ou confortable, mais « en cours de route ». La route, c’est non seulement un processus, qui nécessite du temps, mais également un cheminement intérieur, de confiance et de foi. En effet, c’est parce qu’ils ont suivi la parole de Jésus, qui pouvait paraître absurde, que les lépreux ont été guéris. 

> Combien de fois sommes-nous ces « malades » embourbés dans nos problèmes, qui n’arrivons pas à nous mettre en mouvement pour sortir de nos bourbiers, et à faire confiance à la parole du Seigneur ? Pour nous aussi, la vraie guérison est non seulement de nous tourner vers Jésus, de « venir à sa rencontre », mais également de nous mettre en marche, en faisant confiance à sa parole, et d’aller. Car en chemin, si nous Lui faisons confiance, tout est possible. 

> Alors en route, frères et sœurs en Christ ! Cette semaine, par la foi en cette bonne nouvelle, mettons-nous en route. Car « en cours de route », tout peut arriver !

23e dimanche du Temps ordinaire – C – 4 septembre 2022

« Si quelqu’un vient à moi… »

Luc 14, 26

ATTACHEMENT

> La parole que Christ prononce met en lumière un point essentiel de la foi : l’attachement à sa personne. Il dit : si quelqu’un vient à moi. Il n’évoque pas la loi à laquelle les juifs sont tant liés. Souvent, la foi est associée à des principes, des règles, des commandements… Ce qui induit des comptes, des coches et autres systèmes d’évaluation. Jésus souhaite nous libérer de toutes ces appréciations ; son désir est de nous mettre en marche, sur un chemin de pleine liberté. Il marche devant nous, c’est Lui qui ouvre la voie, chassant tout ennemi. Alors, engageons-nous sans crainte, à sa suite.

2e dimanche de Carême – C – 13 mars 2022

« Pendant qu’il priait, son visage changea
et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » 

Luc 9, 29

Phénomène

> Jésus a pris avec lui trois témoins Pierre, Jacques et Jean. Et voilà qu’ils sont confrontés à un phénomène étrange. Devant leurs yeux ébahis, ils assistent à une double transformation physique : celle du visage de Jésus et celle de son vêtement. Cela pourrait faire peur. Pourtant, cet événement est majeur dans la vie de ces trois disciples : ils contemplent Jésus dans la gloire. Mais, en comprennent-ils toute la portée ? Assurément, non, puisque le fougueux Pierre propose de construire trois tentes l’une pour Jésus, les autres pour Moïse et Elie ! Il désire fixer l’évènement. Or, Jésus va constamment de l’avant. Jésus a accordé aux disciples le privilège de voir que le chemin de souffrance par lequel il allait passer (Et qu’il leur avait annoncé) n’était pas une impasse. Il s’achève dans la Gloire. 

> Il nous faut beaucoup de temps pour saisir pleinement l’œuvre de Notre Seigneur. Une vie toute entière ! Au cours de cette vie, nous sommes au bénéfice des bénédictions que Christ nous a acquises par sa mort et sa résurrection. Un jour, nous le verrons face à face, alors, tout s’éclairera et nous saurons combien nous avons été aimés.

> Pour l’heure, poursuivons le chemin, Jésus nous y accompagne.

4e dimanche du temps ordinaire – C – 30 janvier 2022

« Mais, Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »

Luc 4, 30

Détermination

> Comment un petit rappel de la vérité provoque une tempête, c’est en quelque sorte la nature de cet épisode de la vie de Jésus. Il vient de prononcer dix mots pour seul commentaire du passage du livre d’Esaïe qu’Il vient de lire (Luc 4, 21). Il fait mention de deux étrangers qui ont trouvé grâce aux yeux des prophètes -donc de Dieu- et voilà que la foule se déchaîne : tous deviennent furieux. Ils prennent les choses en main. Ils s’apprêtent à régler son compte à ce concitoyen qui n’est jamais que le fils de Joseph. Jésus s’est laissé entraîner jusqu’au bord de la falaise. Et puis…

> Et puis, ils ne maîtrisent plus rien ! Jésus va son chemin. Il sait bien qu’Il va mourir mais ce n’est ni l’heure, ni le lieu. Il est déterminé à accomplir sa mission. Il ne s’échappe pas : il passe au milieu d’eux, sans haine, ni violence. De Lui qui n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards (Esaïe 53, 2) devait se dégager une telle puissance que personne n’a pu se mettre en travers de son chemin, même pas la foule haineuse. Il aurait voulu les guérir, leur rendre la vue, car Il les aimait. Eux ne l’ont pas voulu. Et moi ! Le veux-je ? 

27e dimanche du temps ordinaire – B – 3 octobre 2021

« Qui n’est pas contre nous est pour nous. »

(Marc 9, 40)

Neutralité ?

> Encore une affirmation de Jésus qui bouleverse les codes !  S’il est possible qu’un état choisisse la neutralité en matière de conflit armé, ou bien qu’un pays choisisse la neutralité fiscale, c’est-à-dire une répartition des charges publiques proportionnée aux revenus de chacun, (y en a-t-il seulement un qui la mette en pratique ?) ou encore s’il est possible qu’une personne choisisse de s’abstenir de prendre parti dans un débat ou un conflit opposant des personnes aux positions divergentes, dans le domaine de la foi, la neutralité n’est pas de mise selon Jésus.

> N’y aurait-il pas quelque domaine où je pratique une certaine neutralité ? Le temps est venu de prendre position : vais-je choisir de suivre Celui qui est le chemin, la vérité et la vie ou m’opposer à Lui ?  

Mardi 23 juin 2020

 « Combien est resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent… »

Mt 7,14

> Il y a des paroles de Jésus qui sont moins agréables à entendre que d’autres…

Celle-là par exemple : C’est un jugement ou un constat ?? Je pense que c’est un constat…c’est l’épilogue du Sermon sur la montagne, qui vient nous rappeler que comme le sous-entendent aussi les Béatitudes au chapitre 5, la vie chrétienne et le discernement qu’elle stimule ne promettent pas un chemin de tout repos à se royaumer dans de larges avenues… non… c’est un chemin de singularité, où parfois je pourrais bien me sentir seule !!

Cela me fait penser à ce poème de Robert Frost, « Le chemin délaissé » qui se termine par ces vers :

Je raconte toutes ces choses avec un soupir.
Quelque part, il y a longtemps, ici :
Deux chemins se séparaient dans un bois et moi –
j’ai pris celui qui était le moins battu,
et ça, ça a fait tout changer !

Oui, il appartient à chacun de nous de répondre à l’appel à la vie du Christ qu’il a reçu.

Il nous faut des paroles qui apaisent et encouragent. Mais il nous faut aussi des paroles qui réveillent et bousculent. C’est bien ! parce que si l’Évangile nous offre un salut gratuit et une espérance éternelle, il nous appelle aussi à un engagement personnel en retour et à emprunter des voies nouvelles que Dieu nous aide à baliser !

Mardi 26 mai 2020

« eux restent dans le monde »

Jn 17, 11

> Dans un premier temps, Jésus converse avec le Père à propos de gloire. Dans un second temps, Il expose quelques vérités. Trois en particulier qui expriment le mouvement dans son œuvre :

D’abord, une œuvre achevée “J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner”.  Jésus est venu pour faire connaître le Père. Il l’a fait sa vie durant. Il est venu pour établir le contact. Il nous a montré le chemin, Il est le chemin. Qu’est-ce que j’attends pour m’engager ?

Puis, une œuvre reçue “Ils les ont reçues, ils ont véritablement connu que je suis sorti de toi”. Ici, encore, Jésus ne fait pas de suppositions, Il affirme. Mes doutes mettent en péril ce qui m’est offert. Pourtant, n’a-t-Il pas tenu toutes ses promesses jusqu’à ce jour ? N’est-Il pas venu souper avec moi en tête-à-tête ? Il est temps de laisser retentir en moi ces paroles de vie reçues ; il est temps de nous fortifier l’un l’autre par ces paroles reçues. Il est temps qu’elles produisent leur fruit.

Enfin, une œuvre à accomplir “Désormais je ne suis plus dans le monde ; eux restent dans le monde”. Oui, un temps nouveau s’offre à nous. Il n’y a pas de retour en arrière ; je suis invité à faire un pas de plus vers l’autre, vers le Tout-Autre. Dans toutes mes circonstances, je suis invité à faire confiance. Quand celles et ceux qui ont foi en Dieu se réunissent, ils clament à la face du monde la fidélité de Dieu et ils se font la voix de Christ qui appelle à venir à Lui.  En suis-je ?

5e dimanche de Pâques – 10 mai 2020

« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? »

Jean 14, 5

> En voilà un qui ne manque pas de toupet, à moins qu’il ne soit pas conscient de ce qu’il est en train de faire ? ou encore qu’il soit suffisamment sûr de la relation qui le lie à Celui qu’il interrompt ?

Thomas, tel est le nom de ce hardi disciple, s’adresse à quelqu’un qu’il appelle Seigneur. Qu’est-ce à dire sinon qu’il lui reconnaît une certaine autorité, voire une authentique sagesse ? Quand ce Jésus en a appelé douze à son service, Thomas a répondu favorablement. Comme les onze autres, il a reçu le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. L’aventure démarre plutôt bien.

Thomas s’était déjà fait remarquer quelque temps auparavant lors de leur passage à Béthanie. Plus exactement avant d’y aller ! Rappelez-vous, Jésus leur indique qu’il veut aller en Judée. Une contrée où, de toute évidence, il n’est pas le bienvenu. Les disciples ne sont pas naïfs et ne se sentent pas d’aller dans cet endroit où la vie de leur maître est en quelque sorte compromise. A moins qu’ils ne pensassent à leur petite personne. Comment est-ce qu’une telle pensée peut traverser mon esprit ? Tout de même, il s’agit des disciples de la première heure.

Quoique. En relisant le récit de cet épisode, il se pourrait que les disciples n’aient eu nul désir de se jeter dans la gueule du loup. Sauf un : Thomas. Inconscient du danger ou certain que son Maître veillerait au grain, Thomas dit à ses potes : Allons-y aussi, afin de mourir avec lui. (Jn 11, 16).

Ici, ce même Thomas joue cartes sur table avec son Seigneur. Il lui dit qu’il ne comprend rien à ses propos abscons. Bien lui en a pris. Cela nous vaut une réponse de Jésus qui nous aide pour la traversée du désert : Je suis le chemin et la vérité et la vie (Jn 14, 6).

Ai-je la même liberté que Thomas dans ma relation avec mon Sauveur et Seigneur ?

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.

2e dimanche de l’Avent – année A

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie
Dans le désert
Préparez le chemin du Seigneur,
Rendez droits ses sentiers. »

(Mat 3,1-3)

> Comment se préparer à la venue du Christ ? La seconde partie de la citation explique de quelle préparation il s’agit : « rendez droit ses sentiers ! » Le verbe hébreu signifie bien « rendre droit, lisser, aplanir ». Au fond, le Seigneur nous invite à mettre à plat nos sentiers en ouvrant un chemin pour faire de place à Dieu, pour lui dégager la route. Comme lors de nos rudes hivers, comme quand nos routes sont bloquées par la neige, il s’agit de préparer la route à la venue du Seigneur, de dégager de ce qui encombre notre route intérieure.

Bien sûr, ce n’est pas si évident de lui faire un chemin en nous, de dégager notre route enneigée par les difficultés de la vie, ou embourbée par le stress de cette période, par l’égarement que celle-ci peut occasionner en nous. Peut-être qu’il s’agit bien, dans cette préparation, de d’abord faire de la place, se désencombrer, revenir à l’essentiel. Aplanir, n’est-ce pas d’abord, ôter ce qui est en trop ?


Alors dans ce temps de l’Avent un peu fou, sortons nos pelles à neige et nos trax pour nous désencombrer et enlever qui est en trop. Oui préparons-nous à sa venue en Lui faisant de la place, extérieurement et intérieurement, en lui dégageant un chemin.