> La parole que Christ prononce met en lumière un point essentiel de la foi : l’attachement à sa personne. Il dit : si quelqu’un vient à moi. Il n’évoque pas la loi à laquelle les juifs sont tant liés. Souvent, la foi est associée à des principes, des règles, des commandements… Ce qui induit des comptes, des coches et autres systèmes d’évaluation. Jésus souhaite nous libérer de toutes ces appréciations ; son désir est de nous mettre en marche, sur un chemin de pleine liberté. Il marche devant nous, c’est Lui qui ouvre la voie, chassant tout ennemi. Alors, engageons-nous sans crainte, à sa suite.
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? »
Jean 14, 5
> En voilà un qui ne manque pas de toupet, à moins qu’il ne soit pas conscient de ce qu’il est en train de faire ? ou encore qu’il soit suffisamment sûr de la relation qui le lie à Celui qu’il interrompt ?
Thomas, tel est le nom de ce hardi disciple, s’adresse à quelqu’un qu’il appelle Seigneur. Qu’est-ce à dire sinon qu’il lui reconnaît une certaine autorité, voire une authentique sagesse ? Quand ce Jésus en a appelé douze à son service, Thomas a répondu favorablement. Comme les onze autres, il a reçu le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. L’aventure démarre plutôt bien.
Thomas s’était déjà fait remarquer quelque temps auparavant lors de leur passage à Béthanie. Plus exactement avant d’y aller ! Rappelez-vous, Jésus leur indique qu’il veut aller en Judée. Une contrée où, de toute évidence, il n’est pas le bienvenu. Les disciples ne sont pas naïfs et ne se sentent pas d’aller dans cet endroit où la vie de leur maître est en quelque sorte compromise. A moins qu’ils ne pensassent à leur petite personne. Comment est-ce qu’une telle pensée peut traverser mon esprit ? Tout de même, il s’agit des disciples de la première heure.
Quoique. En relisant le récit de cet épisode, il se pourrait que les disciples n’aient eu nul désir de se jeter dans la gueule du loup. Sauf un : Thomas. Inconscient du danger ou certain que son Maître veillerait au grain, Thomas dit à ses potes : Allons-y aussi, afin de mourir avec lui. (Jn 11, 16).
Ici, ce même Thomas joue cartes sur table avec son Seigneur. Il lui dit qu’il ne comprend rien à ses propos abscons. Bien lui en a pris. Cela nous vaut une réponse de Jésus qui nous aide pour la traversée du désert : Je suis le chemin et la vérité et la vie (Jn 14, 6).
Ai-je la même liberté que Thomas dans ma relation avec mon Sauveur et Seigneur ?
> Il est d’usage, habituellement, de se faire quelques blagues en ce 1er avril, quelques « poissons d’avril » comme on dit. Toute bonne blague ne dure que le temps nécessaire pour ne pas devenir lourde ou carrément plus drôle du tout. Rapidement, il faut révéler la vérité, pour qu’on puisse en rire ensemble.
Le temps du Coronavirus est loin d’être une bonne blague. C’est un temps que nous subissons en rêvant chaque jour au temps des retrouvailles. Mais pendant ce temps de confinement, la vérité est essentielle, là aussi. Comment vivre 24 heures sur 24 avec nos proches sans être pleinement en vérité avec eux ?
La vérité libère, Jésus nous le dit. Elle rend libre. Soyons pleinement en vérité, n’oublions pas de dire à nos proches et moins proches que nous les aimons, combien ils sont importants pour nous. Qu’au moins ce temps douloureux nous serve à dire ce qu’on ne dit pas assez. Alors ces vérités-là nous libéreront.
« Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras pas d’adultère. Et moi, je vous dis: quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà, dans son cœur, commis l’adultère avec elle. » (Mt 5, 27-28)
Ce verset est issu du grand discours de Jésus sur la montagne. Jésus se positionne par rapport à la loi et nous dit qu’il n’est pas venu l’abroger, mais l’accomplir. Il cite ainsi plusieurs lois et nous incite à aller plus loin. On pourrait recevoir ces paroles de Jésus comme des lois supplémentaires à appliquer. Mais Jésus critique les pharisiens qui appliquent la loi de façon stérile. La loi est un cadre donné par Dieu pour nous apprendre le chemin de la liberté et de la Vie.
L’étape suivante proposée par Jésus est ainsi de ne pas appliquer la loi parce qu’il faut le faire, mais se laisser habiter par l’esprit de vie du Christ. Ainsi, dans le verset ci-dessus, Jésus nous invite à ne pas regarder avec convoitise, c’est-à-dire à ne pas poser un regard de possession sur l’autre, mais au contraire à vouloir encourager sa liberté. Une invitation à ne pas rester concentrer sur nos désirs, mais à se laisser décentrer par le Christ.
Cette semaine, nous sommes donc invités à habiter cette loi de vie et de liberté du Christ et à poser sur les personnes que nous croisons des regards qui envisagent, des regards non-jugeant qui cherchent à encourager la liberté et la vie de l’autre.
« Mais Jésus, passant au milieu d’eux, alla son chemin. » (Lc 4, 30)
> C’est le début du ministère de Jésus et sa renommée est déjà grande. Ainsi en retournant dans son village de Nazareth, ses actions sont connues et tous lui rendent témoignage. Mais cette foule qui l’acclame à la synagogue, va quelques minutes plus tard essayer de le tuer. Ce contraste n’est pas sans rappeler l’acclamation de Jésus par la foule aux Rameaux et sa mise à mort sur une croix quelques jours plus tard. Ces retournements de situations, ces moments périlleux remplissent la vie de Jésus. Pourtant, lui, il passe au milieu de la foule voulant le tuer et il va son chemin. Quelle paix intérieure, quelle liberté, quelle volonté ! L’Esprit du Seigneur est bien sur Lui ! (Lc 4, 18).
Cette semaine, nous invitons à prendre du temps pour nous poser en présence de l’Esprit du Seigneur. Que nous puissions trouver en lui la paix intérieure qui nous guide au milieu des passages mouvementées de notre vie !
« Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. »
À l’instant même, celui-ci se releva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu. » (Luc 5, 24-25)
> D’accord ! Dieu a le pouvoir de pardonner le péché !
Et souvent, plutôt que de se réjouir de cette liberté que Dieu nous offre, on s’enferme dans une cage dorée faite de peur et de morale…
Et si, pour marcher vers Noël, nous laissions cette liberté couler en nous et nous « déparalyser » le cœur ?
Et Jésus leur dit: » Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. » (Mc 14, 24)
> Le texte de ce dimanche nous parle de l’institution de l’Eucharistie ou de la Cène. Celle-ci a lieu le premier jour de la fête des pains sans levain, qui commémore la libération d’Egypte. Les actions de Jésus s’inscrivent ainsi dans ce contexte de libération. Le sang versé du Christ est donc signe de libération. Et cela non pas seulement pour les disciples de Jésus ou ses contemporains, mais pour la multitude, pour chaque homme, pour chacun de nous. Dieu fait Alliance avec chacun de nous aujourd’hui et cette alliance est source de libération.
Nous sommes invités cette semaine à réfléchir à cette Alliance libératrice. Nous sentons-nous rejoints par cette Alliance ? Est-elle pour nous libération?
« Pilate dit alors à Jésus: » C’est à moi que tu refuses de parler! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ? » Mais Jésus lui répondit: » Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché. » (Jn 19, 10-11)
> Nous voyons dans ces deux versets une grande liberté chez Jésus. Il ne se considère pas comme la victime de Pilate ou des chefs des juifs. Il ne cherche même pas à se défendre des accusations portées contre lui. Jésus ne désire pas la mort, mais par contre il refuse de se laisser atteindre intérieurement dans ce qu’il est. On le sent également en lien avec son Père et cette communion lui permet de traverser cette terrible épreuve qui va le mener à la mort
Aujourd’hui nous faisons mémoire de la mort du Christ. Nous sommes invités à réfléchir aux petites morts que nous pouvons vivre et qui nous empêchent d’être emplis de cette vie qui nous a été offerte par Jésus-Christ. Que nous puissions, à son image, gagner en liberté intérieure, pour ne nous attacher qu’à ce qui donne vie. Et tout cela en communion avec le Père qui nous aide à surmonter les épreuves de la vie.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. ». On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » (Lc 1,59-61)
> Et si, nous aussi, nous osions sortir des sentiers battus, des classements, des jugements, pour continuer la révolution intérieure que Jean le Baptiste avait annoncé et Jésus accompli ? Et si nous nous libérions du regard superficiel de la société pour comprendre où est la vraie liberté mais aussi la Vérité ?
Pour cela nous devons parfois briser nos propres chaînes intérieures. La Naissance du Sauveur est une Bonne Nouvelle mais aussi une demande du Christ pour nous changer, pour changer le monde. Hors des sentiers battus.
« Annoncez en cheminant que le Royaume des cieux s’est approché. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » Matthieu 9,7-8
> Qu’est-ce que je reçois gratuitement ? La vie, l’amour, l’Evangile, un sourire, la douceur des mots, celle d’un rayon de soleil… (Je vous laisse poursuivre « votre » liste). Quand je pense aux cadeaux que me fait la vie, je me rends compte que je peux à tout instant m’extraire d’une logique marchande dans mes liens aux autres, sortir de la logique du donnant-donnant.
Je peux me tenir dans la juste présence sans rien devoir. Aucun prix à payer, pas besoin de faire des comptes d’apothicaire, rien à débiter ou à créditer : ce n’est pas un rêve, c’est possible ! Je pourrais y penser en attendant devant la caisse, la prochaine fois que je me retrouverai les bras chargés par mes achats de Noël … Oui, il est possible d’accueillir la belle vitalité et l’esprit de liberté qui sont les signes du Royaume… et les transmettre au-delà de moi, me laisser porter par cette belle générosité de Dieu et à mon tour donner sans rien attendre en retour…