« Mais à tous ceux qui ont reçu cette lumière, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »
Jean 1,12
> Noël c’est la venue d’un enfant de lumière dans notre monde rabougri et obscur.
C’est le pouvoir d’être remis en lien avec un Dieu Père qu’un ange me désigne même au fond de mes ruelles intérieures les plus glauques.
C’est la joie toujours recommencée de débusquer la lumière du Christ au creux de mon coeur: aujourd’hui un Sauveur vous est né, le Fils vous est donné !
> Mais ses deux garçons semblaient ignorer leur véritable identité par rapport à celui qu’ils considéraient presqu’exclusivement sous un angle matériel. Tout en l’appelant « père », l’un lui demande sa part de fortune, un peu comme on procède au partage des biens d’un défunt. L’autre n’a même pas l’idée de lui demander quelque chose, le jugeant indifférent à sa vie privée.
> Et nous, quelle image avons-nous du Père du ciel ? Un Dieu juge, un Dieu fournisseur de bienfaits ? Si nous en sommes encore là, Jésus nous offre ici la plus belle image de celui qui est infiniment PERE. Ne demandant pas de compte, il se laisse émouvoir jusqu’aux entrailles par le retour du prodigue ; sourd aux reproches de l’aînée aigri, il l’appelle tendrement « mon enfant » et lui révèle que l’autre est son frère. Fils et frères tous les deux, enfin.
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »
(Mt 10,37)
> Paroles qui peuvent scandaliser ! Qui prétend être Jésus pour demander à être aimé plus que père et mère, plus que fils et fille ?
Père, mère, fils, fille, relations qui fondent notre vie. Socle de nos affections extra-familiales. Pour le meilleur et pour le pire. Elles y puisent leur stabilité, elles peuvent aussi en rester à jamais fragiles et difficiles. En demandant à être aimé plus que nos plus proches, Jésus invite à chercher ailleurs que dans le cercle familial notre stabilité. C’est la relation avec lui qui devient le socle porteur de nos vies – notre Rocher, pour parler comme les psaumes. Chercher en lui notre solidité ne peut être que bon pour toute autre relation. Nos intimes ne peuvent qu’en bénéficier.
Par cette interpellation, Jésus demande aussi à être l’ami auquel on se réfère en priorité pour décider de sa vie. Poser tel choix, prendre telle orientation doit se faire en s’en remettant à lui. Et puisque son commandement est d’aimer comme il nous aime, lui obéir ne peut que bonifier l’amour que nous portons à père, mère, fils ou fille.
Il ne s’agit donc pas d’aimer moins nos proches, mais de référer ces amours à un Autre. Appel à un retournement radical. Car même dans mes amours apparemment les plus désintéressés JE reste souvent le pôle de référence. Seul celui qui aime absolument gratuitement peut m’apprendre à aimer comme lui et me libérer de toute recherche de moi-même. Travail de toute une vie pour devenir « digne de lui ». Mais n’est-il pas venu pour ceux qui ne sont pas dignes ? Ce qui compte c’est d’en avoir conscience et de se vouloir en chemin.