Mardi 14 avril 2020

« Marie-Madeleine le prenait pour le jardinier… »

Jean 20,15

> Passée sa course folle pour aller annoncer aux disciples que le tombeau est vide, voilà Marie-Madeleine de retour au tombeau pour tenter d’approcher une seconde fois cette réalité scandaleuse… Et Jésus de lui offrir une rencontre incroyable, mais où dans un 1er temps, elle ne le reconnaît pas!

Dans cet aveuglement, je vois tout le défi qu’il y a désormais à trouver le Christ dans chacune de mes rencontres!! Et Dieu sait que ces derniers jours, nos rencontres sont justement avec des personnes et des métiers dont nous prenons moins conscience de la valeur d’habitude: caissières, postiers, horticulteurs…

Avec le Christ qui annonce sa montée au ciel (« Je vais vers le Père ») me voilà rendue autonome et responsable des relations que je noue, des aides que j’apporte autour de moi et vous imaginez aisément que le champ de la mission se donne à voir dans l’immensité des possibles !!! Si le Christ se cache dans chaque personne rencontrée, alors : je ne SAIS plus où donner de la tête ! Et puis, est-ce que je n’ai pas assez à m’occuper de moi et de mes soucis ? Et qui s’occupera de moi, quand c’est moi qui aurai besoin d’écoute et de soutien, hein ?! Est-ce que l’ensemble ne pourrait pas s’intituler : « Mission impossible » ? 

Eh bien non, parce que cet appel à aller vers mes frères, le Christ le double d’une promesse de réciprocité : c’est Lui qui mettra aussi sur ma route celui ou celle qui sera pour moi signe de Sa présence…un jardinier peut-être ?

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Vendredi 10 avril 2020 – Vendredi Saint

Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

(Jn 19,30)

> En ce vendredi de la Passion, à nouveau, près de 2000 ans après ce jour sombre et lumineux à la fois, tout est accompli.

> Tout est accompli dans notre vie : il est mort pour nos péchés, il a pris sur lui nos souffrances, il a été crucifié pour nous libérer, il est mort pour que nous vivions de la vie éternelle.

> Tout est accompli à la croix, et pourtant tout commence. Tout recommence, avec Lui, dans notre vie. Portons un regard en arrière, qu’est-ce qui est accompli dans notre vie ? Qu’est-ce qui renaît, qu’est-ce qui recommence ? Et moi, quel ressuscité suis-je amené à être, après ce temps de confinement, après la croix de ce virus qui nous fait mourir ?

Mardi de la semaine Sainte 2020

Jésus réplique :« Tu donneras ta vie pour moi ?Amen, amen, je te le dis :le coq ne chantera pasavant que tu m’aies renié trois fois. »

(Jn 13,38)

> Pierre ne le sait pas encore, lui qui vient d’affirmer qu’il était capable de donner sa vie pour le Christ : c’est dans l’épreuve, et non quand tout va bien, qu’on vérifie ce genre de phrases.
> Nous traversons actuellement une épreuve, avec le Covid-19. S’il est vrai que ce temps révèle certaines attitudes négatives, il met aussi – et même d’abord ! – en lumière tant de belles solidarités, tant de beaux gestes, parfois complètement inattendus ! Tant d’inventivité, aussi, pour que les gens puissent être rejoints d’une manière ou d’une autre !
> Avec le Christ, et Pierre l’apprendra au bord du lac plus tard, aucune phrase regrettable n’est définitive, il y a toujours moyen de se racheter. Nous vivons un temps dans lequel Dieu nous donne de pouvoir exprimer le meilleur, qui que nous soyons, quel que soit notre passé, pour tirer de la lumière du mal que nous traversons. A nous de jouer !

Samedi 4 avril 2020

« Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »

Jean 11, 56

Dialogue entre un grand père et sa petite-fille en 2060…

– Tiens, tu vois Johane…on dirait bien que cette fête de la Pâque telle que la décrit Jean est en passe d’être perturbée…les Pharisiens cherchent à faire mourir Jésus, si bien que celui-ci cesse toute apparition publique et se tient à l’écart…et les gens se demandent même si Il viendra à cette fête si importante de la libération…
Tiens ça me rappelle quelque chose: en 2020, c’est chacun de nous qui a dû se tenir à l’ecart et la semaine avant Pâques…on se demandait bien comment on allait fêter la Résurrection alors qu’on nous annonçait 40 morts par jour en Suisse …? Et que d’autre part , on ne pouvait plus se réunir à l’église pour célébrer en communauté…
– Alors grand père comment avez-vous fait pour fêter malgré tout??
– Eh bien….tu vois: chacun de nous a dû comprendre que malgré la menace qui planait autour de nous, il nous fallait empoigner notre destin et repenser la fraternité spirituelle qui unit tous les humains et puis surtout faire une révolution intérieure ….
– Une révolution intérieure?
– Eh oui ma petite: puisqu’on ne pouvait pas aller à la maison du Seigneur…il fallait que chacun de nous se desencombre des pensées mortifères et accueille le Vivant au plus profond de lui-même, pour retrouver le goût d’une véritable relation personnelle avec lui!
– Et dis, grand-père, ça a marché ?? Il est venu à la fête, vous avez pu l’accueillir ????
– Oui Johane! Le Vivant a trouvé bien des coeurs ouverts et tout parés d’habits de fête.
Malgré la tristesse de certains foyers, la lumière de Pâques s’est faufilée une fois de plus dans le moindre interstice pour éclairer nos vies et nos sentiments les plus contradictoires de cette Bonne Nouvelle: la mort n’a jamais le dernier mot !

Vendredi 3 avril 2020

« Si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi ! »

(Jean 10, 38)

> Ce matin l’évangile nous raconte comment la mauvaise foi des juifs de l’époque les poussait à faire abstractions des miracles de Jésus pour se concentrer sur ce qui les dérange, à savoir que, selon eux, Jésus blasphémait en se faisant passer pour Dieu. Notez au passage que Jésus ne se dit pas Dieu, mais Fils de Dieu. Au-delà des considérations théologiques sur les bribes naissantes du concept de la trinité, ce qui est frappant, c’est que Jésus nous rappelle que ses œuvres sont inséparables de sa condition divine. Et ces œuvres sont la porte d’entrée pour croire en Lui.

> De même que nous pouvons trouver Dieu en observant la splendeur de la création en ce jour où le soleil brille et sublime la nature, de même nous sommes appelés à faire mémoire des œuvres de Jésus dans nos vies. Où est-ce que sa lumière est venu sublimer nos ténèbres ? Aujourd’hui, arrêtons-nous un instant, entre nos multiples vidéo-conférences et prenons un temps pour y réfléchir. Et à l’aube du week-end des Rameaux, laissons Jésus entrez dans nos cœurs et crions vers Lui « Hosanna ! »

Jeudi 2 avril 2020

« Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. »

Jn 8,51

> A plusieurs reprises, Jésus essaie de faire comprendre à son auditoire que si la mort physique est inéluctable pour chacun de nous, la mort de l’âme, elle, n’est pas une fatalité. Si nous croyons en lui non seulement notre âme continuera de vivre au moment de la mort de notre corps, mais qui plus est nous retrouverons un corps, avec Jésus, au moment de la résurrection des morts.

Pour cela, un seul préalable : garder Sa Parole. Et donc la mettre en pratique car le verbe « garder » suppose ici non pas des pages poussiéreuses conservées sur une étagère mais bien une veille, un soin de cette Parole qui vient guider notre aujourd’hui.

Et si, pendant ce temps de confinement, nous cherchions davantage à prendre soin de cette Parole de Dieu ? Si nous ouvrions davantage nos Bibles, tous les jours, pour découvrir comment ces pages nous rejoignent dans l’aujourd’hui de notre vie ?

5e dimanche de carême – 29 mars

« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort »

Jean 11,21

> Le reproche de Marthe résonne fort aujourd’hui, résonnera fort encore dans nos vies qui se découvrent menacées par la pandémie…
Avec des « si » on refait facilement le monde:
Si on avait plus de respirateurs…
Si le gouvernement prenait d’autres mesures…
Si le pangolin n’avait pas été cuisiné…
Si Dieu voulait bien se réveiller…

A tout cela Jésus ne répond pas directement.
Il ne nous évite pas l’épreuve, il ne se déplace même pas en hâte vers son ami malade.
Mais il dit: je suis la résurrection et la Vie.
Et il pleure…

Cette semaine, et même jusqu’à Pâques et au-delà 
Seigneur montre-moi que tu es là !
Que tu pleures avec ceux qui pleurent
Et que même sans réponse à nos pourquoi
Tu offres la Vie, 
Pas celle remplie de divertissement facile
Mais une Vie solidaire 
et habitée de nos émotions 
que tu partages sans conditions.
Amen!

Samedi 28 mars 2020

« C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. »

(Jean 7,43-44)

> Dans l’Évangile de ce jour, il est intéressant que les gens cherchent à connaître l’origine de ce prophète qui parle si bien. Est-il de Galilée? Il n’est pas de Bethléem n’est-ce pas?Ces débats stériles focalisent non pas tant sur les prodiges accompli par le Christ, mais sur des détails dont parlent les Écritures. Et à force de relecture ces débats finissent en querelle, « la foule se divisa » lit-on.
> En tant qu’Église, quelle que soit notre confession, nous sommes appelés à regarder vers Jésus et à reconnaître et proclamer ses prodiges, et non pas à nous diviser pour convaincre les autres de notre vision. Quoiqu’il en soit, il y a un message d’espoir dans ce texte : on ne peut pas arrêter Jésus, on ne peut pas mettre la main sur Lui ! Soyons confiant qu’il est encore est toujours là, parmi nous et qu’il nous montre le chemin ! Soyez bénis.

Vendredi 27 mars 2020

« Mais lorsque ses frères furent partis pour la fête, il se mit en route lui aussi, sans se faire voir et presque secrètement. (…) Alors qu’on était au milieu de la fête, Jésus monta au temple et il se mit à enseigner. »

Jn 7, 10 et 14

> La fête des tentes ou Souccot est une fête joyeuse qui nous rappelle la sortie d’Egypte et les fruits de la première récolte en terre promise. Une moisson sans cesse renouvelée. Jésus prend sa décision, souverainement, presque secrètement, Il se rend à LA fête qui rassemble tout le peuple de Dieu, disséminé en temps ordinaire.

Dans le verset 14, le point culminant de la rencontre permet à Jésus d’enseigner, de nourrir, de sauver le plus grand nombre. Il s’offre en sacrifice malgré le danger d’être arrêté. Le plan de Dieu s’accomplit progressivement vers le moment suprême de la CROIX. Mais avons-nous bien compris son comportement, ses actions, ses paroles qui porteront leurs fruits pour la vie éternelle de chacun de nous ?

Vivre à la suite de Jésus, cela nous donne la force de transmettre son message d’Espérance par les ondes ou dans le silence d’un texte écrit à tous ceux qui sont confinés mais veulent rester UNIS.