Vendredi Saint – B – 29 mars 2024

« Jésus sortit donc ; il portait la couronne d’épines et le manteau rouge. Et Pilate leur dit : « Voici l’homme ! » Mais lorsque les grands-prêtres et les gardes le virent, ils crièrent : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »

Jean 19,5-6

> Voici l’homme. Humilié, affaibli, abandonné. Voici notre humble… Sauveur ! Un homme torturé, couronné d’épines et vêtu de pourpre par dérision, voilà la façon dont l’humanité a traité son Dieu qui avait tout donné pour elle. Ceux qui disent « crucifie-le ! » démontrent la violence dont l’humanité est capable, révélant en creux le mal qui agit dans le monde.

En ce jour de vendredi saint, contemplons l’homme qu’est Jésus. Prenons le temps de demeurer un instant au pied de la croix, cette croix qui est symbole à la fois du mal et de la violence qui traverse le monde, et symbole aussi du don de Dieu jusqu’au bout. Prenons le temps de contempler nos vies et de nos croix, ainsi que nos manières parfois aussi d’abandonner le Christ ou de dire avec d’autres « crucifie-le ! »…

Seigneur, Dieu de la Vie,
Prends pitié de notre monde traversé par la violence et le mal.
Seigneur, Dieu de la Vie,
Prends pitié de nous et de nos croix.
Amen.

5e dimanche de Carême – B – 17 mars 2024

« Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Jean 12,24

> Jésus dit cette phrase à Philippe et André, alors qu’ils sont juste venus lui dire que des grecs veulent le voir… Jésus serait-il hors-sujet ?

Non, bien sûr ! Voir Jésus, c’est voir celui qui va vaincre la mort et en faire un simple passage pour nous tous. Or tout est sous nos yeux pour le comprendre : le cycle des saisons nous montre une nature qui meurt en hiver avant de ressusciter au printemps.

Dans les beaux jours qui arrivent, sachons reconnaître la résurrection en train d’agir et contemplons notre résurrection future !

4e Dimanche de Carême – B – 10 mars 2024

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Jean 3,16 (14-21)
Eglise catholique de Bex. Œuvre de Madeline Diener

> Nous sommes témoins de la rencontre nocturne entre Jésus et Nicodème, homme qui réfléchit et cherche des réponses. Jésus lui trace comme un grand survol du dessein de salut qui va s’accomplir en sa personne. II prend de la hauteur en parlant de lui-même (à la 3ème personne) comme « fils de l’Homme » ouvrant déjà la perspective de l’accomplissement final. Mais avant cela, il faut que ce fils de l’Homme soit élevé, comme le fut le serpent de bronze en instrument de salut et signe de pardon. Jésus utilise une image qui est familière à son interlocuteur, et qui lui parle de la miséricorde de Dieu. Cette miséricorde qui, en Jésus, renonce à juger le monde, et ne pense qu’à le sauver.
> Nous avons encore quelque retard à rattraper, nous qui nous plaisons à refaire le monde, autour d’une tasse de café ; et ceci sans nous gêner d’accuser ceux que nous jugeons responsable de ce qui va mal. – Prenons donc aussi de la hauteur ; levons les yeux vers le crucifié qui, par son pardon jusqu’au bout, nous signifie que désormais nos jugements sont caducs et qu’il n’y a qu’un seul pour refaire le monde – et qui s’y entend : Notre Dieu qui a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique.

3e dimanche de carême – B – 3 mars 2024

« Il les chassa tous du Temple »

Jean 2,15

>Jésus chassant les marchands du temple…quelle sainte colère!

Pour les colériques: n’oubliez pas que parfois cette émotion est bien utile, par exemple pour identifier un gros conflit de valeurs et mettre une limite à des attitudes qui nous blessent.

Bien sûr que c’est plutôt dans le calme et la confiance que sera notre force (Esaïe 30.15)… mais entrainons-nous à remettre dans la prière un discernement juste, pour savoir comment traduire notre zèle en action claire et percutante au besoin!

2e dimanche du temps ordinaire – B – 14 janvier 2024

« … et ils virent où il demeurait. »

Jean 1, 39

VENIR ET VOIR

> Etrange début de ministère pour Jésus. Le simple fait qu’il soit vu par des hommes qui ont entendu dire que Celui-là est l’agneau de Dieu et les voilà embarqués dans l’aventure ! Leur curiosité est éveillée. Elle porte sur un point précis : le lieu où demeure cet être qualifié d’agneau. Jésus de leur répondre : Venez et voyez.

Jésus ne leur propose aucune propagande. Il les met en route. Ces deux-là auront le privilège de voir où demeurait celui qui n’avait pas de lieu où reposer sa tête (Matthieu 8, 20). Et les voilà qui demeurent là eux-aussi… Un temps. Y auraient-ils puisé la force pour aller à la rencontre des autres ? Et les ramener à Jésus ? C’est en tous cas ce que fit André avec son frère Simon. Jésus est constant dans sa manière de faire. Il ne baratine pas Simon. Il parle de et avec celui qui vient à Lui.

Il en est de même pour nous aujourd’hui. Il nous met en route (venez) et il nous invite à être observateur (voyez). Ces deux actions nous pousseront sans aucun doute à non pas chercher à convaincre par quelque fumeuse théorie, mais à permettre qu’une relation sincère s’établisse entre les personnes chères à notre cœur et Celui qui est le Vivant.

Nativité – B – 25 décembre 2023

« Mais à tous ceux qui ont reçu cette lumière, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »

Jean 1,12
Photo transmise par Thierry Monfort © Naples

> Noël c’est la venue d’un enfant de lumière dans notre monde rabougri et obscur.

C’est le pouvoir d’être remis en lien avec un Dieu Père qu’un ange me désigne même au fond de mes ruelles intérieures les plus glauques.

C’est la joie toujours recommencée de débusquer la lumière du Christ au creux de mon coeur: aujourd’hui un Sauveur vous est né, le Fils vous est donné !

Joyeux Noël !
(Photo transmise par Thierry Monfort © Naples)

3e dimanche de l’Avent – B – 17 décembre 2023

« Qui es-tu ? »

Jn 1,19

> Oui, qui est-il, cet homme dans le désert ? Dans son Prologue, l’évangéliste Jean nous présente Jean le Précurseur comme un homme envoyé par Dieu, précisant que « cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière ». Plus tard, interrogé sur son identité, Jean Baptiste affirme qu’il n’est pas le Christ, ni quelque prophète, mais simplement la voix de celui qui crie dans le désert.

Rendre témoignage à la Lumière, être la voix qui annonce le Sauveur, cela pourrait être notre programme pour les quelques jours qui nous séparent de Noël :

  • Avoir en nous assez de lumière pour baliser le chemin de ceux qui cherchent un sens à Noël. Laisser transparaître en nous la Lumière du Christ quand notre prochain tâtonne dans l’obscurité qui lui semble sans issue.
  • Etre une voix qui indique des perspectives de paix, de confiance et d’espérance ; une voix qui fait découvrir ce qu’il y a de beau, de bon, malgré les temps difficiles ; une voix qui dit « tu es aimé ».

Bientôt, nous entendrons la voix, nous verrons la Lumière de Celui qui se tient au milieu de nous, et que nous ne connaissons pas encore : Il comblera nos attentes.

Dimanche de Saint Sacrement – A – 11 juin 2023

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Jean 6,51

> Là où Paul, plus tard, dira que le pain rompu est COMMUNION au corps du Christ (1Co 10,16), Jésus lui-même lorsqu’il évoque ce pain dit clairement que ce pain, C’EST sa chair. Étrange, dès lors, que dans nos débats œcuméniques sur la question, nous ayons pu suivre Paul plutôt que Jésus et faire trop souvent encore de ce pain un pur symbole de ce qu’il est REELLEMENT, à en croire les paroles de Jésus lui-même.
Chez nos frères et sœurs catholiques, ce dimanche est l’occasion d’une grande fête, celle de ce signe des signes qu’est le pain de vie.
> C’est l’occasion, quelle que soit notre confession et la couleur de la célébration à laquelle nous nous rendrons ce week-end, de faire un véritable acte de foi : « Ce pain, Jésus, c’est ton corps. J’y crois parce que tu nous l’as dit. »L’enjeu est de taille, et Jésus lui-même le dit dans ce même verset : manger de ce pain qui est son corps, c’est obtenir la vie éternelle.

Dimanche de la Sainte Trinité – A – 4 juin 2023

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

(Jean 3, 16)

> PÉRIR ? Selon le dictionnaire, périr c’est mourir dans des circonstances dramatiques. N’est-il pas dramatique de penser que la vie s’achève à la mort, souvent de manière brutale et souffrante ? Telle n’est pas la volonté de Dieu. Il a prévu un plan de salut, c’est-à-dire une manière d’échapper à une mort certaine et définitive.Le salut ne consiste pas uniquement dans la délivrance du péché, ni dans la sanctification personnelle. Offert par Dieu, le salut est l’entière délivrance de moi-même par l’union totale avec Dieu. Désirée par Dieu, cette union ne se réalise que grâce à l’Esprit de Dieu, cet autre Consolateur promis par Jésus. Le salut, c’est entrer en contact avec Dieu Lui-même, comme le souligne Jésus : c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.
> N’ayons de cesser de prêcher Jésus ! Invitons encore et encore tout être à se laisser aimer par Dieu. Ne s’est-il pas donné à tous et pour tous en la personne de Jésus ?

Dimanche de Pentecôte – A – 28 mai 2023

« Jésus souffla sur eux »

Jean 20,22

> Dans son discours d’adieu, Jésus avait promis l’Esprit qui ne laisserait pas les disciples orphelins (Jean 14,16-18), voici la promesse désormais réalisée avec le don de l’Esprit Saint. Au moment où les disciples deviennent apôtres, et sont envoyés en mission, l’Esprit leur en donné. Par un souffle.

> Rappelons-nous qu’à la création, Dieu a soufflé dans les narines de l’humain pour qu’il devienne un être vivant (Genèse 2,7). Ici ce souffle donné par Jésus peut donc être considéré comme une nouvelle naissance. Un souffle, c’est ténu, quasi invisible, et pourtant cela change tout. Comme l’Esprit Saint. Cela peut faire de nous des créatures nouvelles !

> Ce dimanche, nous fêtons le don de cet Esprit pour chaque femme, chaque homme qui le demande : Viens Esprit Saint ! Viens habiter en nous ! Viens transformer nos vies. Viens faire de nous des créatures nouvelles, par la force de ton Esprit ! Et nous ouvrir, comme les apôtres, au pardon et à la réconciliation (Jean 20,23).