Jeudi Saint – 2015

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table (…). – Jn 13, 1-4a

> Cette scène introduit la Passion de Jésus et la manière dont il prépare ses disciples à la vie sans lui. « L’heure était venue », l’heure vers laquelle tout l’Evangile converge, l’heure de la mort du Fils à lire comme un départ vers son Père. « Il est sorti de Dieu et s’en va vers Dieu », écrit l’évangéliste Jean.

Il en va de toutes les morts auxquelles nous sommes confrontés. Tristesse de la séparation, peur de la vie « sans » lui ou elle, nouvelles habitudes à prendre, autant de mécanismes psychiques à mettre en place au cours du deuil. Se souvenir néanmoins que toute vie humaine vient de Dieu et s’en retourne à Lui donne force et courage pour continuer la route. Savoir son proche dans la lumière et l’amour de Dieu le Père, avec Jésus le Fils par l’Esprit Saint console et apaise.

En ce Jeudi Saint, nous nous proposons de visualiser l’un ou l’autre ou plusieurs de nos proches décédés vivant dans la paix et l’amour du Christ ressuscité. N’est-ce pas là qu’ils ou elles sont au plus proche de nous ?

Lundi Saint – 2015

« Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.» (Jean 12,3)

> Devant le geste de Marie, Judas – et probablement les autres disciples – ne comprend pas : pourquoi gaspiller un parfum si précieux pour l’appliquer sur les pieds de Jésus ? Et pourtant, ce geste fort de don de soi, qui annonce déjà celui du lavement des pieds au chapitre suivant, d’offrande de soi, ouvre sur la reconnaissance extrême qui, elle aussi, a un prix !

Aujourd’hui, en ce lundi saint, osons nous aussi un geste. Un geste qui peut paraître un peu fou, un geste de reconnaissance extrême envers notre Seigneur, un proche ou ami. Un geste qui a du prix. Ainsi notre maison à tous, notre Eglise, sera remplie de la délicieuse odeur du parfum de chacun.

5e dimanche de Carême – B

« Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » – Jn 12,32

> Cette parole de Jésus renferme tout le paradoxe de la foi chrétienne. En Christ crucifié, souffrant, élevé, glorifié, se manifeste l’amour inconditionnel, celui qui vient de Dieu le Père, par l’Esprit Saint. Source de vie, de vie plus forte que la mort, Jésus nous attire à lui pour que nous puisions en lui confiance, espérance et amour, chaque jour.

Cette semaine, il nous est proposé de nous arrêter un instant devant la croix du Christ, soyons dans la prière, soyons dans une église ou encore dans la nature. Nous nous demanderons si nous nous sentons attirés par Jésus, et comment. En dernier lieu lors de ce moment de méditation et de communion avec le Seigneur, nous pouvons essayer de distinguer ce que cela change, ou pourrait changer, pour nous dans notre vie de tous les jours, de sentir que le Christ est là avec nous dans chaque moment, heureux ou difficile. Au creux de la vague, puissions-nous nous accrocher à un bout de sa croix et nous laisser attirer par lui dans son amour, avec la certitude qu’il ne nous abandonnera pas.

4e dimanche de Carême – B

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jean 3,17)

> Croire en un Dieu qui serait un Juge impitoyable est une erreur, hélas encore souvent présente dans nos cœurs. Dieu veut nous sauver, pas nous juger. La Bible, par ce verset, le dit clairement.

Et si nous aussi, cette semaine, nous transformions notre regard sur les autres : avant de juger notre prochain – ce qui est très humain, cela nous arrive à tous en permanence – demandons-nous ce que nous pouvons faire pour sauver notre prochain. Oui, celui-là même que nous nous apprêtions peut-être à juger… Peut-être pouvons-nous l’aider ? Peut-être qu’une parole bienveillante sera source de salut pour lui ? Essayons, ça ne coûte rien et ça peut rapporter beaucoup d’amour au monde et beaucoup de bien-être dans notre cœur.

3e dimanche de Carême – B

«Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » (Jean 2, 16)

> C’est vrai, nous aussi nous sommes scandalisés par les marchands du temple et pourtant, sommes-nous vraiment différents d’eux ? Certes on ne plante pas notre étal sur le parvis de l’église (et encore) mais il nous arrive pourtant bien souvent de transformer nous aussi la maison de notre Père en maison de commerce. Quand on va à l’office pour l’apéro qui est prévu après, ou parce que, aujourd’hui, on avait bien besoin d’une petite dose de bon Dieu pour aller mieux. Quand on se soucie de notre pasteur ou de notre curé une fois tous les cinq ans, parce qu’on a besoin de lui pour un baptême justement. Parce que se marier à l’église, ça fera plaisir à Mamie…

Pas toujours facile de ne pas mettre les pieds dans une église pour y chercher surtout son intérêt. Et pourtant c’est bien le Père qu’on vient rencontrer. C’est avec un cœur pauvre et désintéressé que nous devrions venir chercher son amour.

Alors pourquoi n’essaierions-nous pas d’aller à l’office pour combler le cœur du Père, et même les jours où tout va bien et que nous préférerions faire la grasse matinée ? Pourquoi ne prendrions-nous pas des nouvelles de notre pasteur ou de notre curé ou alors simplement pourrions-nous prier pour lui même quand nous n’avons pas besoin de lui ? Et pourquoi ne nous demanderions-nous pas profondément quel sens met Mamie sur le mariage religieux ?

Voilà quelques pistes pour que les marchands du temple, ça ne soit plus nous !

Semaine de l’Unité – Dernier Jour

Témoigne avec tes frères et sœurs!

Beaucoup avaient cru en lui à cause de la parole de la femme qui attestait : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. ». (Jn 4,39)

> Le cœur transformé par cette rencontre, la femme samaritaine entre en mission, et témoigne. La rencontre avec le Christ nous invite nous aussi à changer de vie et à témoigner de cette bonne nouvelle. Témoigner de l’amour inconditionnel de Dieu pour moi dans toute mon imperfection, témoigner de cet amour qui transforme ma vie et la rend plus belle encore.

Témoigner, certes, mais pas tout seul. Entre chrétiens ! Car nous avons besoin les uns des autres pour témoigner ENSEMBLE, forts de nos richesses propres. Si nous, chrétiens de différentes confessions, ne sommes pas capables de nous aimer, de porter l’Evangile ensemble tout au long de l’année, si nous ne pouvons pas montrer un engagement commun, alors quelle pertinence peut avoir encore cette « bonne nouvelle » pour le monde ?

Alors en ce dernier jour de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous sommes invités à réfléchir à notre engagement et notre témoignage tout au long de l’année. Et si, en 2015, notre bonne résolution était de témoigner avec nos frères et sœurs chrétiens d’autres confessions ? Créons un projet de solidarité, lançons une action œcuménique concrète, prions avec nos frères et sœurs, témoignons de l’unité des chrétiens afin que le monde croie. Car c’est la prière du Christ lui-même : « que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jn 17,21)

Semaine de l’Unité – Jour 7

Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » – Jn 4, 10

> Et juste après, la Samaritaine l’interpelle d’un « Seigneur ! » Jésus est venu au-devant de son désir de croire, l’a incitée à être curieuse, à connaître celui qui se trouvait devant elle à ce moment-là.

« Si tu savais le don de Dieu »… Si nous le savions, nous aussi nous creuserions la relation avec Jésus si nous l’avions devant nous, là, maintenant ! Mais ne l’avons-nous pas devant nous, là, maintenant, Jésus ?… Le don de Dieu est immense, mais il a cette particularité de se cacher dans des lieux insignifiants au premier abord : une nouvelle rencontre, l’affection de nos proches, un phénomène naturel, le silence, une saveur, un regard, un livre, un morceau de musique, une promenade…

A nous aujourd’hui de décrypter ce don de Dieu dont nous ne soupçonnons pas toujours l’existence dans notre quotidien bien occupé. Ce don de Dieu qui nous mènera au Christ qui nous attend au bord du puits, et à la joie de puiser à sa source d’eau vive ! C’est énorme !

Semaine de l’Unité – Jour 6

« Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » (Jn 4, 14)

> Au début de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine, c’est Jésus qui demandait de l’eau à la Samaritaine. Puis il y a une inversion des rôles: c’est Jésus qui se propose de donner à boire. Celui qui demande devient celui qui donne. Nous sommes également invités à vivre cette transition qui nous permet de passer de celui qui reçoit à celui qui donne. En effet, Jésus nous propose une eau vive qui devient à son tour source d’eau, source de vie appelée à se répandre.

Aujourd’hui nous pourrions réfléchir à comment nous recevons l’eau vive de Jésus. Est-ce que cette eau porte du fruit ? Comment est-ce qu’elle peut devenir en nous une source de vie qui abreuve ceux qui nous entourent ?

Semaine de l’Unité – Jour 5

Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? (Jean 4,11)

> Le Petit Prince disait que ce qui embellit le désert c’est qu’il cache un puits quelque part…

Ma source d’eau vive, personnellement, est dans le désert du silence dans lequel je retrouve Dieu.

Jésus lui aussi se retirait parfois dans des endroits déserts pour être en lien avec Dieu son Père.

Dans nos vies saturées de bruit, du mp3 à la TV en passant par les klaxons et les sirènes de la rue, essayons nous aussi de vivre des temps de silence dans notre journée d’aujourd’hui. N’ayons pas peur, le silence n’est pas angoissant, on y entend mieux la voix de notre cœur, et donc celle de Dieu.

Semaine de l’Unité – Jour 4

« La femme alors abandonna sa cruche… » (Jn 4, 28)

> Certaines rencontres avec ceux qui sont différents ou étrangers peuvent nous bouleverser, nous faire changer de regard sur notre vie et nous permettre d’abandonner nos anciens préjugés. Ces rencontres peuvent être porteuses de vie, pour autant qu’on ose aller plus loin que nos propres conceptions, qu’on ose la rencontre en profondeur dans tout ce qu’elle a de bouleversant. La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est de ce genre-là. Si la femme avait suivi les règles dictées par la culture dont elle provient, elle se serait éloignée en voyant Jésus s’approcher du puits. Mais ce jour-là, elle ne respecte par les règles établies. Et abandonne sa cruche. Si elle fait cela, c’est qu’elle a reçu quelque chose de plus grand, de plus épanouissant, de plus désaltérant que ce qu’elle était venue chercher. Quelque chose qui va changer sa vie.

Dans les rencontres que nous vivons, nous avons parfois du mal à oser la rencontre en profondeur dans tout ce qu’elle a de bouleversant en reconnaissant la valeur, la bonté et même la sainteté de ce qui nous est étranger et appartient à un autre. En ce jour, si nous réfléchissions à nos cruches d’eau, nos préjugés et nos conceptions du monde ? Comment les abandonner pour reconnaître la valeur fondamentale de celui que nous rencontrons ? En ce jour, il nous est aussi proposé de prier pour que, sur le chemin de l’unité, les chrétiens de toutes confessions sachent abandonner leurs cruches pour, comme la Samaritaine, changer de vie… centrés sur le Christ !