5e dimanche de Pâques – C

Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. – Jn 13, 34-35

> Dans ces quelques phrases se trouve la clef de tout le message de l’Evangile : l’amour. Mais pas n’importe lequel. Celui dont Jésus nous a aimés le premier. Pour le comprendre, il faut se demander d’abord comment il nous a aimés. Cet amour-là n’est pas sentimental, ce n’est pas celui qu’on se porte les uns au autres en tombant amoureux, par exemple. C’est un amour qui implique une action envers l’autre et qui procède donc d’un choix. Dans l’évangile, Jésus lave les pieds de ses disciples par amour, par exemple. Il a choisi de le faire parce qu’il les aime.

Le mot couramment traduit par « commandement » dans nos bibles n’est pas juste. Il conviendrait de le traduire plutôt par « recommandation », ou « invitation ». Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres. Ce qui sous-entend un choix. Le choix d’aimer ou de détester. Le choix d’ouvrir son cœur ou de le laisser gonfler d’orgueil et de rancœur. Le choix de se convertir (c’est-à-dire de se « retourner », de « changer son regard ») et de suivre Jésus ou de stagner sur place les yeux figés sur ses a priori.

C’est un programme difficile, certes ! Posons-nous d’abord la question de savoir si nous sommes – ou si nous voulons être – un disciple de Jésus. Si oui, eh bien il va falloir apprendre à aimer ! A aimer comme Jésus, c’est-à-dire en nous tournant vers l’autre. D’ailleurs ce peut être même apprendre à aimer… celui que nous croyons aimer déjà ! Notre conjoint, nos parents, nos frères et sœurs, nos amis… Mais oui ! Nous les aimons d’un amour qui va de soi, puisque nous n’avons pas décidé de les aimer, ils nous ont en quelque sorte été imposés par la vie. Mais les aimons-nous de cet amour-agapé dont parle Jésus ?! Celui qui inonde le Royaume ? Celui dont nous pouvons déjà rayonner ici-bas ? Un petit coup de main aux tâches ménagères, un service rendu, une aide aux devoirs… Il y a tant de « kaïroi » (« moments opportuns ») pour aimer, à notre époque chahutée… Et cela commence à la maison.

4e dimanche de Pâques – C

« En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle.» (Jean 10, 27-28a)

> « Nous ne sommes pas des moutons ! (et encore moins noirs !) » Aujourd’hui dans notre société, les moutons et les brebis ont une connotation négative. Comme s’ils n’avaient plus de liberté. Comme s’ils n’avaient pas d’esprit critique. Et pourtant. Les moutons, les brebis, ont surtout cette confiance en leur berger qui leur font, en toute simplicité, le suivre.

Qu’il est difficile pour nous aujourd’hui de retrouver cette simplicité de la brebis qui lâche tout pour suivre avec confiance et simplicité le berger. Oui, vraiment, nous pouvons suivre avec confiance notre Berger, le Christ, car il nous connaît, mieux que quiconque, et il nous donne la vie éternelle. Alors même s’il est difficile de lâcher nos peurs et nos angoisses, même si nous tenons à notre liberté et notre esprit critique, soyons des brebis !

Cette semaine, nous nous proposons donc de déposer devant notre Berger une peur, une angoisse, pour dans la prière, individuelle ou communautaire, nous engager, nous ré-engager, à le suivre avec confiance et simplicité. Car il nous donne la vie éternelle. Ainsi nous pourrons dire, écrire ou twitter, avec confiance et simplicité : ‪#‎JeSuisUneBrebis‬.

3e dimanche de Pâques – C

« Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. » (Jean 21,4)

> Jésus se tient sur le rivage de nos vies. Il nous rejoint par des apparences pas toujours simples à décoder. Mais c’est bien lui.

Nous sommes invités, cette semaine, à être attentifs à la présence de Jésus dans nos journées. Derrière tel visage, tel événement, tel signe… c’est lui, encore et toujours. Et il vient nous ressusciter, faire du neuf dans nos vies.

Dimanche de la Miséricorde – C

 » Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des autorités juives, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. » Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.  » (Jn 20, 19-20)

> Au début du texte de ce dimanche, nous trouvons les disciples enfermés. Ils verrouillent les portes car ils ont peur des autorités juives qui ont mis à mort Jésus. Ils ont ainsi peur pour leur vie. Mais on peut également imaginer leur désarroi face à la mort de leur maître. Ils n’ont plus d’espoir, ne peuvent regarder vers l’avenir et n’osent plus sortir de chez eux et vivre. Ils sont ainsi à l’opposé de la résurrection, sur un chemin d’emprisonnement et de peur. Et voilà que Jésus débarque au milieu d’eux et il vient leur offrir la paix. Les disciples enfermés deviennent alors des disciples joyeux, rayonnants de vie et emplis d’espoir. Quels changements apporte cette présence de Jésus au milieu d’eux !

Pour ce dimanche de la Divine Miséricorde (et cette année de la miséricorde…) et durant cette semaine à venir, nous sommes invités à réfléchir sur ce que ces versets nous disent de la miséricorde de Dieu. Un Dieu présent au milieu de nous… Un Dieu de Vie… Un Dieu qui vient briser nos enfermements… Un Dieu qui vainc nos peur… Un Dieu de miséricorde !

Pâques 2016

 « Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » – Jn 20, 6-7

> Après sa mort sur la croix, Joseph d’Arimathée et Nicodème enveloppèrent le corps de Jésus avec des bandes de tissu et le parfumèrent selon la coutume juive. Puis ils le déposèrent au sépulcre. Ce n’est pas sans rappeler l’emmaillotage de Jésus par Marie après sa naissance, juste avant de le déposer dans la mangeoire.

Noël se comprend à la lumière de Pâques. Tout le mystère de la vie est exprimé ici : naissance, vie, mort. Dieu, en s’incarnant en Jésus, en a aussi fait l’expérience. Mais comme Il est Dieu, il n’a pas simplement vécu la mort comme tout un chacun. Il l’a dépassée en naissant à la Vie éternelle pour que nous puissions y avoir part aussi.

Toute naissance est passage. Le fœtus passe du ventre de sa mère au monde extérieur et doit s’y adapter, parfois non sans difficultés. « Pâque » signifie « passage » en hébreu. Passage de l’esclavage à la liberté, de la mort à la Vie. En Jésus Christ, premier né d’entre les morts, Dieu pousse déjà ici bas les personnes à naître à une vie renouvelée, porteuse de sens et de paix, dans la foi et tournée vers l’espérance. Il dit l’Amour inconditionnel qui se trouve à l’origine de chacune et de chacun d’entre nous, quelles que soient les circonstances de sa venue au monde.

En ces temps fortement troublés, que la promesse de Pâques fasse de nous des sages-femmes (et des hommes sages-femmes !…) pour assister Dieu dans son immense tâche de mise au monde ! Joyeuses Pâques !

Mardi Saint – 2016

« Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » » – Jn 13, 36

> Juste avant d’annoncer la trahison de Pierre, Jésus a annoncé celle de Judas, puis son départ. Ce qui provoque l’émoi des disciples. Pierre veut savoir où va Jésus. Mais c’est trop tôt. Trop tôt pour savoir où va Jésus et trop tôt pour le suivre.

Trop tôt ? Est-ce possible que ce soit trop tôt pour suivre Jésus quand on semble sûr de sa foi en lui ?! En germe, chez chaque disciple du Christ, se place le désir, l’aspiration à suivre Jésus. Parfois, faire le pas dans sa direction peut prendre plus ou moins de temps. Ce peut être par volonté personnelle de définir les contours de cette adhésion. Mais ce peut être aussi la volonté du Seigneur lui-même de faire mûrir ce qui doit l’être encore. Mystère…

Comme Pierre, nous sommes des êtres fragiles qui, malgré nos certitudes, pouvons être en proie au doute ou à l’hésitation, voire à des ratés. En ce mardi saint, nous nous proposons de réfléchir aux obstacles sur notre route à la suite de Jésus, à ce que signifie cette parole qu’il nous adresse peut-être aussi à nous : « Tu me suivras plus tard ».

5e dimanche de Carême – C

« Femme, où sont-ils, personne ne t’a donc condamnée ? » Jean 8, 10.

> Qui sommes-nous pour juger ce qu’il y a dans le cœur d’autrui ? Nous sommes régulièrement et nous pouvons même dire constamment en train de juger notre prochain sur sa manière d’être, sur sa façon de s’habiller, sur sa façon de se tenir en groupe, etc. Et pourtant, seul Dieu est apte à voir ce qu’il y a de vrai dans notre cœur, à voir qu’il y a une accroche qui peut nous permettre d’avancer et de reprendre confiance en nous.

Cette semaine changeons notre regard sur notre prochain, permettons-lui de reprendre confiance en lui et montrons-lui ce qu’il y a de beau dans ce qu’il fait !

2e dimanche – C

« Or, on manqua de vin. » (Jean 2, 3)

> Premier « signe » (miracle qui pointe vers le Royaume) dans l’Evangile de Saint Jean, le miracle bien connu de Cana a une valeur programmatique de tout l’Evangile. Il vient signifier ce que Jésus nous offre : la vie en plein, en plénitude. Face aux manques des hommes et des femmes, face à ce qui est vide en nous, il promet l’accomplissement de la promesse ultime du salut qui se fait proche en Jésus Christ.

Comme une jarre de pierre vide, comme un mariage sans vin, seuls nous sommes incomplets. Vains. Nous avons besoin de Dieu. En Jésus Christ, il vient accomplir notre être en plénitude.

Cette semaine nous nous proposons donc de réfléchir à nos manques, à nos incomplétudes, à nos vides. Face à ceux-ci, Jésus nous promet la vie en plénitude avec Lui. Si nous lui faisons confiance, si nous osons l’interpeller, si nous croyons qu’avec lui l’impossible devient possible, alors nous pourrons prendre part à la grande fête du Royaume où les manques deviennent vains, où l’eau est vin.

21e dimanche – B

Voilà ce que Jésus a dit, alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (Jn 6,59-60)

> Et nous… combien de fois nous disons-nous « C’est rude ! C’est dur ! Il n’a pas le droit de parler comme ça ! Cette parole me heurte ! Je suis blessé ! »…

Tout comme les paroles de Jésus ont heurté le peuple, jadis, alors qu’elles étaient bonnes, bien des paroles qui nous heurtent aujourd’hui sont en réalité de bonnes paroles pour nous. Si nous prenons le temps d’y réfléchir par la suite, nous y remarquons souvent un chemin de lumière, avec le temps.

Alors nous nous proposons, cette semaine, de réfléchir à la dernière parole qui nous a heurté-e. Peut-être y avait-il un peu de divin caché derrière, peut-être a-t-elle, aujourd’hui, quelque chose à nous apprendre, cette parole.

20e dimanche – B

« Et comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi. » (Jn 6, 57)

> Les paroles de Jésus au chapitre 6 de l’évangile de Jean sont loin d’être évidentes. Elles ont d’ailleurs pas mal heurté les contemporains de Jésus, puisque il va jusqu’à déclarer que celui qui le mange aura la vie, qui plus est la vie éternelle. Dans le langage biblique, la chair représente l’homme tout entier et le sang est ce qui transporte la vie. Ainsi, manger le corps et le sang du Seigneur, c’est prendre en soi tout ce qu’est le Christ lui-même. Ce qui est intéressant au verset 57, c’est que ce que le Christ nous invite à vivre avec lui, il le vit déjà avec le Père. Le Christ vit ainsi par son Père et nous invite à vivre par lui. La vie que nous propose le Christ est contagieuse et il nous invite à ne pas nous arrêter aux limites humaines, mais d’oser partager sa vie !

> Nous sommes invités cette semaine à nous laisser rejoindre par la vie du Christ jusqu’au plus profond de nous et à prendre conscience de ce qu’est pour nous, dans notre quotidien, cette vie par le Christ.