10e dimanche du temps ordinaire – B – 9 juin 2024

« Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. »

Marc 3,35

> Il y a de la division dans l’air dans tout ce passage…

Après avoir appelé « ceux qu’il voulait », les Douze disciples, dans un moment qu’on imagine intime sur une montagne, Jésus se retrouve à nouveau submergé par la foule ! La foule envahit sa maison, si bien qu’il est suspecté par sa propre famille d’avoir perdu la tête et d’être lui-même possédé par Beelzéboul (le Diable en personne) ! Comme s’il n’y avait plus de frontières, plus de limites claires entre les liens du sang et la famille de cœur de Jésus, comme s’il avait franchi la limite entre un esprit sain et la folie…

Comment Jésus désamorce-t-il toutes ces accusations ? En pointant vers l’essentiel ! Il répond à ses détracteurs par des images pour dire la division et les luttes spirituelles qui font rage dans le monde et qui font éclater les frontières des maisons et des familles, puis il désigne sa famille de cœur : tous ceux qui sont rassemblés dans la maison en cercle autour de lui pour écouter son enseignement.

Quand je me sentirai chahutée ou tiraillée cette semaine par des questions de loyauté ou parce qu’on me demande de choisir un camp, je veux me souvenir de cette parole de Jésus et chercher à faire corps avec ceux qui font sa volonté pour avancer ensemble, comme une vraie famille.

1er dimanche de Carême – A

« En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. » (Mt 4,1)

> Mystérieuse association qui peut nous choquer à première vue : c’est bien l’Esprit qui conduit Jésus au désert, et pourquoi le fait-il ? Pour que Jésus y rencontre le diable ! Alors quoi ? L’Esprit serait-il devenu fou ? Va-t-il nous conduire, nous aussi, vers le diable ?

Cette lecture superficielle en mérite une seconde, plus profonde. Le diable hante chacun de nos déserts. Deuil, solitude, burn-out, dépression, voilà des déserts modernes. Qu’est-ce que « conduire », du coup ? C’est guider, d’abord. L’Esprit nous guide dans ces déserts. Il sait que nous allons y rencontrer le diable, la tentation. Mais la bonne nouvelle c’est justement que c’est l’Esprit qui nous guide. Il ne nous laissera pas tomber le moment venu et nous donnera – comme il l’a fait pour Jésus – les bons mots et les bonnes attitudes.

Nous aussi, en ce Carême, laissons-nous conduire, guider par l’Esprit dans les déserts de nos vies. Nous y ferons des rencontres inquiétantes, mais elles nous rendront plus forts grâce à l’Esprit qui nous accompagne.