« Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » (Luc 4, 12)
>Il y a bien des manières de mettre Dieu à l’épreuve. Qu’on pense par exemple aux dix plaies d’Egypte où Pharaon refuse de laisser partir le peuple d’Israël malgré ce qui s’abat sur son pays. Il refuse de croire à la puissance de Dieu et ce n’est qu’avec le mort de son fils et des aînés de son peuple qu’il finira par plier. Cet épisode chargé de violence et du coup un peu mystérieux et effrayant est l’un des nombreux passages bibliques où l’homme met à l’épreuve le Seigneur. Jamais il n’en sort gagnant.
Mettre à l’épreuve Dieu peut se manifester de nombreuses manières et nous l’avons certainement tous déjà fait. C’est tester sa puissance par le biais de nos petits prismes humains. C’est vouloir le forcer à rentrer dans nos cadres, et répondre à nos propres désirs. Ca peut être en refusant délibérément de suivre ses commandements. On se dit alors : on verra bien ce qu’il m’arrive ou encore : ce n’est pas si important. Ca peut aussi être d’exiger de Dieu qu’il se manifeste selon la vision étriquée que nous avons de lui ; par exemple en lui demandant de réaliser tel exploit pour nous conditionnant ainsi notre foi ou notre déférence envers lui.
Mettre Dieu à l’épreuve, c’est toujours oublier de se mettre humblement à son écoute, tentant de discerner le dessein qu’il a pour nous. Car la puissance de Dieu se manifeste de mille manières et vouloir le soumettre à nos chantages ne peut que nous rendre perdants même si, parfois, on peut mettre du temps à s’en rendre compte…
En ce début de Carême, essayons de détecter dans nos vies tous les moments où nous mettons Dieu à l’épreuve, où nous l’instrumentalisons en oubliant de regarder plus loin que le bout de notre nez. Abandonner ces tentations nous rapprochera inévitablement du vrai visage de Dieu.