8e dimanche du temps ordinaire – C

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? (…) Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? (…) Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit. » (Luc 6, 39.41.43-44a).

> Avec ces mini-paraboles, Jésus veut interpeler ses disciples surleur regard : quel regard ont-ils sur eux-mêmes, sur les autres et sur les fruits de leur vie ?

Ces questions nous sont posées aujourd’hui encore : quel regard – critique ou bienveillant – puis-je poser sur moi-même, sur les autres, ou sur les fruits de ma vie ?

Je vois dans ce passage un appel au discernement, individuel et communautaire, avec une grande humilité. Pour éviter de devenir imbu de soi-même, aveugle aux autres et à leurs fruits. Car le regard peut être ambigu, comme le montre Blaise Menu (Lire & Dire n°96): « bienveillant ou toxique, le regard conditionne mon rapport aux autres. Dès lors, où se situe la bienveillance du regard, et qu’est-ce que j’en fais ? »

Une question qui se pose à chacun de nous aujourd’hui, avec l’exemple de cette petite histoire :

Un étranger arrive à la porte d’une ville, où se tient un mendiant. Avant d’entrer,
il demande à celui-ci:
– Comment sont les gens de cette ville ?
– Et chez toi, comment les gens étaient-ils ? lui réplique le mendiant.
– Oh, ils étaient méchants, stupides et égoïstes !
– Eh bien tu trouveras les mêmes ici, répond le mendiant.
Arrive un second étranger, qui pose la même question au mendiant.
– Et chez toi, comment les gens étaient-ils ?
– Ah, ils étaient bons, généreux… accueillants !
– Eh bien tu trouveras les mêmes ici, répond le mendiant.
Un gosse qui se trouvait là apostrophe le mendiant:
– J’ai tout entendu ! Tu as menti : à l’un tu as dit une chose, et à l’autre son
contraire !
– Pas du tout, je n’ai pas menti ! se défend le mendiant. Mais c’est le regard
que nous portons sur les autres qui détermine leur comportement. Les gens
agissent avec vous comme nous agissons avec eux.
(sur www.celebrer.ch, tirée d’une prédication d’Alain Wimmer, 2000)

Cette semaine, et si j’essayais de discerner, avec humilité, le regard – bienveillant ou critique – que je pose sur ceux qui m’entourent, sur moi-même et sur Dieu ? Discerner les fruits dans ma vie ? Car de mon regard dépend ma façon d’être dans le monde. Alors regarde, regarde un peu… ton regard !

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