Samedi 4 avril 2020

« Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »

Jean 11, 56

Dialogue entre un grand père et sa petite-fille en 2060…

– Tiens, tu vois Johane…on dirait bien que cette fête de la Pâque telle que la décrit Jean est en passe d’être perturbée…les Pharisiens cherchent à faire mourir Jésus, si bien que celui-ci cesse toute apparition publique et se tient à l’écart…et les gens se demandent même si Il viendra à cette fête si importante de la libération…
Tiens ça me rappelle quelque chose: en 2020, c’est chacun de nous qui a dû se tenir à l’ecart et la semaine avant Pâques…on se demandait bien comment on allait fêter la Résurrection alors qu’on nous annonçait 40 morts par jour en Suisse …? Et que d’autre part , on ne pouvait plus se réunir à l’église pour célébrer en communauté…
– Alors grand père comment avez-vous fait pour fêter malgré tout??
– Eh bien….tu vois: chacun de nous a dû comprendre que malgré la menace qui planait autour de nous, il nous fallait empoigner notre destin et repenser la fraternité spirituelle qui unit tous les humains et puis surtout faire une révolution intérieure ….
– Une révolution intérieure?
– Eh oui ma petite: puisqu’on ne pouvait pas aller à la maison du Seigneur…il fallait que chacun de nous se desencombre des pensées mortifères et accueille le Vivant au plus profond de lui-même, pour retrouver le goût d’une véritable relation personnelle avec lui!
– Et dis, grand-père, ça a marché ?? Il est venu à la fête, vous avez pu l’accueillir ????
– Oui Johane! Le Vivant a trouvé bien des coeurs ouverts et tout parés d’habits de fête.
Malgré la tristesse de certains foyers, la lumière de Pâques s’est faufilée une fois de plus dans le moindre interstice pour éclairer nos vies et nos sentiments les plus contradictoires de cette Bonne Nouvelle: la mort n’a jamais le dernier mot !

Vendredi 3 avril 2020

« Si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi ! »

(Jean 10, 38)

> Ce matin l’évangile nous raconte comment la mauvaise foi des juifs de l’époque les poussait à faire abstractions des miracles de Jésus pour se concentrer sur ce qui les dérange, à savoir que, selon eux, Jésus blasphémait en se faisant passer pour Dieu. Notez au passage que Jésus ne se dit pas Dieu, mais Fils de Dieu. Au-delà des considérations théologiques sur les bribes naissantes du concept de la trinité, ce qui est frappant, c’est que Jésus nous rappelle que ses œuvres sont inséparables de sa condition divine. Et ces œuvres sont la porte d’entrée pour croire en Lui.

> De même que nous pouvons trouver Dieu en observant la splendeur de la création en ce jour où le soleil brille et sublime la nature, de même nous sommes appelés à faire mémoire des œuvres de Jésus dans nos vies. Où est-ce que sa lumière est venu sublimer nos ténèbres ? Aujourd’hui, arrêtons-nous un instant, entre nos multiples vidéo-conférences et prenons un temps pour y réfléchir. Et à l’aube du week-end des Rameaux, laissons Jésus entrez dans nos cœurs et crions vers Lui « Hosanna ! »

Jeudi 2 avril 2020

« Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. »

Jn 8,51

> A plusieurs reprises, Jésus essaie de faire comprendre à son auditoire que si la mort physique est inéluctable pour chacun de nous, la mort de l’âme, elle, n’est pas une fatalité. Si nous croyons en lui non seulement notre âme continuera de vivre au moment de la mort de notre corps, mais qui plus est nous retrouverons un corps, avec Jésus, au moment de la résurrection des morts.

Pour cela, un seul préalable : garder Sa Parole. Et donc la mettre en pratique car le verbe « garder » suppose ici non pas des pages poussiéreuses conservées sur une étagère mais bien une veille, un soin de cette Parole qui vient guider notre aujourd’hui.

Et si, pendant ce temps de confinement, nous cherchions davantage à prendre soin de cette Parole de Dieu ? Si nous ouvrions davantage nos Bibles, tous les jours, pour découvrir comment ces pages nous rejoignent dans l’aujourd’hui de notre vie ?

5e dimanche de carême – 29 mars

« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort »

Jean 11,21

> Le reproche de Marthe résonne fort aujourd’hui, résonnera fort encore dans nos vies qui se découvrent menacées par la pandémie…
Avec des « si » on refait facilement le monde:
Si on avait plus de respirateurs…
Si le gouvernement prenait d’autres mesures…
Si le pangolin n’avait pas été cuisiné…
Si Dieu voulait bien se réveiller…

A tout cela Jésus ne répond pas directement.
Il ne nous évite pas l’épreuve, il ne se déplace même pas en hâte vers son ami malade.
Mais il dit: je suis la résurrection et la Vie.
Et il pleure…

Cette semaine, et même jusqu’à Pâques et au-delà 
Seigneur montre-moi que tu es là !
Que tu pleures avec ceux qui pleurent
Et que même sans réponse à nos pourquoi
Tu offres la Vie, 
Pas celle remplie de divertissement facile
Mais une Vie solidaire 
et habitée de nos émotions 
que tu partages sans conditions.
Amen!

Samedi 28 mars 2020

« C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. »

(Jean 7,43-44)

> Dans l’Évangile de ce jour, il est intéressant que les gens cherchent à connaître l’origine de ce prophète qui parle si bien. Est-il de Galilée? Il n’est pas de Bethléem n’est-ce pas?Ces débats stériles focalisent non pas tant sur les prodiges accompli par le Christ, mais sur des détails dont parlent les Écritures. Et à force de relecture ces débats finissent en querelle, « la foule se divisa » lit-on.
> En tant qu’Église, quelle que soit notre confession, nous sommes appelés à regarder vers Jésus et à reconnaître et proclamer ses prodiges, et non pas à nous diviser pour convaincre les autres de notre vision. Quoiqu’il en soit, il y a un message d’espoir dans ce texte : on ne peut pas arrêter Jésus, on ne peut pas mettre la main sur Lui ! Soyons confiant qu’il est encore est toujours là, parmi nous et qu’il nous montre le chemin ! Soyez bénis.

Vendredi 27 mars 2020

« Mais lorsque ses frères furent partis pour la fête, il se mit en route lui aussi, sans se faire voir et presque secrètement. (…) Alors qu’on était au milieu de la fête, Jésus monta au temple et il se mit à enseigner. »

Jn 7, 10 et 14

> La fête des tentes ou Souccot est une fête joyeuse qui nous rappelle la sortie d’Egypte et les fruits de la première récolte en terre promise. Une moisson sans cesse renouvelée. Jésus prend sa décision, souverainement, presque secrètement, Il se rend à LA fête qui rassemble tout le peuple de Dieu, disséminé en temps ordinaire.

Dans le verset 14, le point culminant de la rencontre permet à Jésus d’enseigner, de nourrir, de sauver le plus grand nombre. Il s’offre en sacrifice malgré le danger d’être arrêté. Le plan de Dieu s’accomplit progressivement vers le moment suprême de la CROIX. Mais avons-nous bien compris son comportement, ses actions, ses paroles qui porteront leurs fruits pour la vie éternelle de chacun de nous ?

Vivre à la suite de Jésus, cela nous donne la force de transmettre son message d’Espérance par les ondes ou dans le silence d’un texte écrit à tous ceux qui sont confinés mais veulent rester UNIS.

Jeudi 26 mars 2020

« Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? »

Jn 5,44

> La vaine gloire que dénonce Jésus, celle qui consiste à « se glorifier mutuellement », c’est la gloire des réseaux sociaux, la comptabilisation des « J’aime » mais aussi leur classification : tel ami a aimé ou partagé ce que j’ai posté, bon… mais telle célébrité, tel people a aimé ce que j’ai posté : c’est la gloire ! Il y a donc des « j’aime » qui valent plus que d’autres, sur les réseaux sociaux.

En ces temps de confinement, redonnons toute sa gloire à Dieu. Il nous attend dans le réseau social intérieur qui s’appelle la prière. Un réseau sur lequel nous sommes des millions à être connectés au même moment, un réseau sur lequel nous avons 2 milliards et demi d’amis, nous les Chrétiens, un réseau sur lequel le seul « people » est le Christ… et il ne prend pas de selfies. Par la prière, connectons-nous à Dieu, aux autres, et reconnectons-nous à nous-mêmes par la même occasion !

Mardi 24 mars 2020

Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. »

Jn 5,7

> Cet homme est malade. Depuis 38 ans. Paralytique. Depuis 38 ans. Seul. Depuis 38 ans. D’une solitude paralysante. Puis un jour le Christ vient vers lui. Simplement. Humainement. Il entame un dialogue. Il crée un lien. Pas question ici de foi. Mais juste de se montrer humain. Jésus, le Christ, ainsi recrée la vie. Il restaure l’intégrité du paralytique. Il replace au centre sa dignité humaine.

Ce récit, qui est d’une simplicité éblouissante, constitue une sacré leçon de vie pour nous aujourd’hui !  Allez vers ceux qui sont ceux seuls, et en recréant un lien, rendez-leur leur dignité humaine. Allez vers ceux qui sont malades, et portez-leur de la considération et de l’amour. 

En jour où les malades de toutes sortes et les personnes seules souffrent tout particulièrement de la situation sanitaire mondiale ainsi que du confinement imposé, portons dans nos prières ces personnes malades ainsi que celles qui souffrent de solitude. Portons aussi dans nos prières les aumôniers, les pasteurs, les prêtres qui ne peuvent pas rendre visite à ces personnes et doivent trouver de nouveaux moyens de les rejoindre. Et pourquoi pas, nous aussi, suivons l’exemple du Christ pour à notre tour tenter de recréer ce lien qui restaure la vie en faisant des signes d’humanité à ces personnes seules ou malades. Un téléphone, un message ou même une carte suffit. Allons avec confiance, le Christ nous accompagne. 

Lundi 23 mars 2020

Va (sans moi) ton fils vit.

Jean 4, 50

> Qu’elle a du être longue la route pour redescendre à Capharnaüm pour ce père qui n’a pu s’accrocher qu’à une parole de guérison!
Mais il y a cru à cette parole, de tout son cœur…
Jésus en est à son deuxième signe après avoir changé l’eau en vin et c’est un signe qui recèle bien plus d’enjeux….
1) c’est une question de vie ou de mort
2) nul n’est prophète en son pays…
Jésus choisit alors à nouveau un signe pas très spectaculaire puisque la guérison a lieu à distance !! Et touchera surtout la maisonnée du fonctionnaire du roi et non toute une foule qui aurait massivement suivi Jésus pour descendre à Capharnaüm.

> Pour mon aujourd’hui ce récit me pousse à croire à la parole de Jésus qui suscite la vie et non à des miracles spectaculaires. Et dans ce quotidien de prières qui montent vers Dieu, je veux comme le fonctionnaire nourrir ma foi sur le chemin incertain qui me ramène à la maison en croyant que Dieu agit dans le secret.

4ème dimanche de Carême – 22 mars 2020

« Je crois Seigneur ».

(Jn 9,38)

> Ce 4ème dimanche de Carême, l’évangile de Jean nous raconte la guérison miraculeuse d’un aveugle-né qui retrouvera non seulement la vue, mais va expérimenter un chemin de foi qui lui fera dire devant Jésus « je crois Seigneur ». En posant son regard d’amour sur un homme que personne ne regarde, Jésus le voit avec le même regard d’amour qu’il a posé sur tant d’autres. Cet homme plongé dans les ténèbres par sa cécité et de ce fait exposé à de grands dangers, va voir la lumière grâce à sa rencontre avec Jésus ; il est non seulement guéri, mais Jésus va lui donner un autre cadeau, l’accès à la foi comme en témoigne la suite de l’évangile.En lui appliquant de la boue sur les yeux et en l’envoyant à la piscine, Jésus va recréer cet homme afin que les autres puissent le voir comme lui le voit, à savoir digne de son amour. Ce regard d’amour de Jésus se porte sur chacun de nous ainsi que sur nos sœurs et frères en humanité. En guérissant l’aveugle-né, Jésus témoigne une fois de plus qu’aucune vie n’est de trop ou inutile.

> Dans ce Carême particulier que nous vivons, rendons grâce pour la foi qui nous ouvre les yeux et regardons notre prochain avec le regard d’amour du Christ et protégeons les plus fragilisés d’entre nous.

« Jadis vous étiez ténèbres ; mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous comme des enfants de lumière, car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. »

(Eph, 5, 8-9)