Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine SE REND au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. (…). Elle COURT donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis. » (…) Pierre PARTIT donc avec l’autre disciple pour SE RENDRE au tombeau. (…) Ils COURAIENT tous les deux ensemble, mais l’autre disciple COURUT plus vite que Pierre et ARRIVA le premier au tombeau. (…) cependant il N’ENTRE PAS. Simon-Pierre, qui le suivait, ARRIVE à son tour. Il ENTRE dans le tombeau, (…) C’est alors qu’ENTRA l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. » – Jn 20, 1-9 (extraits)

> En y regardant de près, la résurrection telle que nous la relate l’évangéliste Jean est affaire de mouvement. Voyez les verbes mis en évidence dans l’extrait ci-dessus : tous des verbes d’action. Se rendre, courir, partir, arriver, et pour finir, entrer. Tout un cheminement, certes ici concentré sur quelques minutes, pour « voir » et « croire ». Voir ce qui ne se voit pas, croire ce qui est annoncé depuis plus de 2000 ans.

Christ est ressuscité ! Cette année encore, nous l’entendons, nous le voyons, nous le proclamons vivant, celui qui a été décrié, moqué, crucifié ! Nous aussi, nous cheminons. Peut-être sommes-nous comme Marie-Madeleine : nous sommes partis à la recherche de Dieu, mais nous nous sommes arrêtés en chemin, peut-être apeurés, freinés par d’autres obligations ou encore sceptiques. Ou nous ressemblons à Simon Pierre, pressés d’arriver, mais qui s’essouffle et ralentit le pas. Ou alors, nous sommes comme le disciple bien-aimé : endurants, pas pressés, prudents même, sur le seuil du lieu de la révélation.

En ce dimanche de Pâques, réfléchissons à notre rythme sur le chemin de notre foi. Le Christ est ressuscité pour nous ! Que cette certitude nous aide à continuer notre route vers lui et avec lui dans la joie, malgré les doutes et les craintes, les obstacles et les souffrances. Le Christ est ressuscité pour chacun de nous ! Puissions-nous nous répéter ceci comme une prière du coeur aujourd’hui et à chaque fois que nous aurons l’impression d’être nous-mêmes enfermés dans un tombeau. En marche ! Avec lui ! LE CHRIST EST RESSUSCITE POUR NOUS !

Vendredi Saint

« Est ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire? » (Jean 18,11b)

> Tous nous avons notre croix à porter. Parfois insoutenable, souvent incompréhensible, elle est partie intégrante de toute vie humaine.

En ce vendredi saint, et à la lumière de l’espérance de la résurrection, essayons d’embrasser pleinement cette croix et de la confier au Père pour mieux la porter et de nous unir à celles portées par nos frères et soeurs.

Jeudi Saint

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jn 13,12-15)

> Jésus se fait serviteur. Lui, le maître, il accomplit un geste qui peut nous paraître humiliant ou déshonorant : laver les pieds des autres. Les disciples n’y ont rien compris. Ce qui est humble n’est pas forcément humiliant.

Je crois que Jésus nous appelle nous aussi à nous mettre au service de notre prochain, humblement, même si ce n’est pas toujours facile. Il nous a fait ce cadeau d’un geste tout simple, à nous d’inventer d’autres gestes de services dans le monde d’aujourd’hui. Se mettre au service des autres, c’est à notre portée, aussi. A nous de jouer, en ces jours de Pâques !

Mardi Saint

Jésus répondit : « C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper. » Puis il trempa le morceau et le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariot. Dès que Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. (Jean 13,26-27)

> Il est intéressant de noter que Judas aurait très bien pu ne PAS prendre le morceau que lui tendait Jésus. Et de noter aussi que c’est seulement APRES qu’il ait pris ce morceau que Satan est entré en lui. Nous avons toujours la possibilité de refuser le Mal, et ce n’est qu’après une décision personnelle de lui ouvrir la porte qu’il entre en nous.

Quel est le morceau que je ne prendrai pas, aujourd’hui ? Quelle sera ma manière à moi de fermer la porte au démon ? Jésus nous donne deux pistes, ailleurs dans l’Evangile, pour chasser le démon : le jeûne et la prière. Et si j’essayais, aujourd’hui ?

Lundi Saint

Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. – Jn 12,8

> Cette phrase de Jésus peut paraître énigmatique au premier abord. Judas est gêné par le fait d’utiliser un parfum si cher pour oindre Jésus et pense qu’on aurait mieux fait de le vendre pour faire l’aumône aux pauvres. D’un point de vue horizontal strict, ce n’est pas faux. Cependant, Jésus nous le dit : des pauvres, il y a en aura toujours et partout… Mais sa présence à lui parmi les humains est tellement furtive, fragile voire subtile, qu’il s’agit d’abord de s’arrêter, se tourner vers lui, de l’aimer et de l’adorer.

Et nous, aujourd’hui ? Choisissons-nous d’être comme Marie, prenant soin de Jésus, ici et maintenant, tout proche de nous avant que nous ne vaquions à nos occupations ? Ou comme Judas, lançant des idées pour donner un peu d’argent à celui qui mendie dans la rue ? Les deux attitudes ne sont de loin pas incompatibles et l’une n’est pas supérieure à l’autre. Mais Jésus nous demande d’agir en son nom, et l’urgence, pour nous aujourd’hui, est de soigner celui qui va souffrir pour nous sur la croix en l’adorant en silence – quelques minutes sont mieux que pas du tout ! Ensuite seulement, nous pourrons accomplir de bonnes œuvres dans le monde, dans la charité chrétienne !

5e dimanche de Carême – A

Jésus lui dit [à Marthe] : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)

> En ces temps de carême, cette question nous est posée aussi à chacun de nous : crois-tu cela ? La résurrection, c’est littéralement in-croyable, pourtant Jésus nous invite au saut de la foi, de la confiance en lui et en Sa vie qui dépasse toute mort.

Alors, nous aussi, soyons porteur ou porteuse d’espérance ! Au milieu des ténèbres de la souffrance, du déchirement ou du deuil qui entourent nos proches, soyons lumière réconfortante d’espérance pour ceux-ci ! Cette semaine, il nous est proposé donc de faire un geste concret pour signifier cette espérance à quelqu’un autour de nous qui, comme la famille de Lazare, souffre. Un geste d’espérance, comme une lueur au cœur des ténèbres.

4e dimanche de Carême – A

Jésus vint trouver l’aveugle et lui dit: « Crois-tu au Fils de l’homme? » Il répondit: « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui? » Jésus lui dit: « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit: « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui. (Jean 9, 35-38)

> Comme souvent dans les évangiles, l’aveugle n’est pas celui qu’on croit. Dans ce passage, l’aveugle de naissance est le seul à voir qui est réellement Jésus. Cependant cette connaissance est progressive. Au début de l’histoire, Jésus est d’abord pour l’aveugle un prophète, puis Dieu, puis le Fils de l’homme. L’aveugle ne reste ainsi pas à la connaissance de Jésus comme étant celui qui l’a guéri, mais cherche à le connaître plus en profondeur.

Le carême est un temps propice pour se tourner vers Dieu, donc également pour mieux le connaître. Il nous est proposé cette semaine de réfléchir à ce que nous pourrions mettre sur pied ces prochains mois pour approfondir toujours plus notre connaissance de Dieu (lire la Bible régulièrement, suivre une formation, participer à la vie de la paroisse, prendre part à des groupes de partages, etc.)

3e dimanche de Carême – A

« Si tu savais le don de Dieu ! » – Jn 4, 10a

> En adressant cette phrase à la Samaritaine au bord du puits de Jacob, Jésus lui parle en fait de la grâce de Dieu dispensée à chacun d’entre nous. La grâce, un mot dont on ne saisit plus bien le sens ni la portée pour nos existences. La grâce, c’est un don, un cadeau. Un cadeau dont nous n’avons pas besoin pour vivre biologiquement, pour respirer ou manger, mais qui nous est absolument nécessaire pour vivre avec Dieu. Sauf que nous n’en mesurons pas toujours la portée! « Si tu savais le don de Dieu!… » Si tu savais quel cadeau Il te fait à toi chaque jour qui te permet de te (re)lever chaque matin et de continuer à avancer! Oui, Dieu se tient discrètement au creux de ta vie, dans ce regard ou ce sourire qui t’est adressé par un inconnu, dans ce qui fait pétiller ta vie, dans la nature qui t’entoure, dans l’affection de tes proches, dans les talents qui dorment en toi et qui ne demandent qu’à être réveillés… Dieu nous a librement créés à son image. Librement nous pouvons L’accueillir et accueillir Sa grâce en nous qui nous transforme et nous aide à porter Dieu aux autres.

Cette semaine, comment allons-nous accueillir le cadeau que Dieu nous fait gratuitement juste parce qu’Il nous aime? Comment allons-nous le transformer pour les autres? Qu’allons-nous en faire?

2e dimanche – A

« Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage: c’est lui le Fils de Dieu. » Jn 1, 34

Jean-Baptiste déclare que c’est parce qu’il a vu, qu’il rend témoignage. Dans les versets qui précèdent, il est beaucoup question de « voir », mais également de « connaître ». En effet, par deux fois, Jean-Baptiste dit qu’il ne connaissait pas Jésus, mais en voyant Jésus et en voyant l’Esprit, cela le mène à la connaissance et au témoignage.

Je nous invite à prendre du temps chaque soir de cette semaine, pour relire ce qui s’est passé dans notre journée pour y « voir » les traces de Dieu et ainsi faire toujours un peu plus connaissance avec le Père, le Fils de Dieu et l’Esprit.

Noël 2013

« Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu. (…) Mais tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. » (Jean 1,10.12)

> J’espère que nous ne sommes pas trop habitués à fêter Noël : cette fête devrait toujours nous surprendre. Mais qu’est-ce qui est le plus étonnant ? Que le créateur vienne dans le monde (et comment !), ou qu’il veuille faire partager sa vie à des enfants adoptifs ? Deux faces du même abîme de stupéfaction : Dieu descend jusqu’à nous pour nous élever à lui.