Vendredi Saint – B

« Jésus lui répondit : ‘Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?’  » (Jean 18, 23)

> Jésus est chez le grand-prêtre qui l’interroge sur son enseignement. Il cherche à le compromettre en cherchant des motifs graves. Jésus répond une première fois en expliquant qu’il n’a jamais parlé en cachette et que ceux qui l’écoutaient peuvent témoigner.

Ce verset nous montre l’exemple du premier stade du martyr, c’est celui qui est témoin. Jésus a enseigné au Temple les secrets de son Père. Nous aussi nous devons témoigner du secret donné au monde et en payé le prix. Le prix de la vérité, la vérité qui délivre.

Aujourd’hui, jour de jeûne et de pénitence, montrons au monde l’importance de ce qu’il va se passer durant ce week-end qui ressemble à tous les autres. Mais pas pour nous ! Alors préparons notre cœur à accueillir cette vérité absolu de la résurrection qui est le fondement de notre foi !

Mardi de la semaine Sainte – B

« Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » (Jean 13, 33)

> Judas sorti dans la nuit, Jésus est avec ses amis, mais c’est en fait un discours bien plus large qu’il inaugure avec ce verset. Le terme « Petits enfants » indique qu’en fait, c’est à l’Eglise de la communauté de Jean que le Christ s’adresse, à la communauté des « petits enfants »… de Dieu ! Par ces termes, le Christ indique donc la réalité nouvelle de l’Eglise post-pascale. Par ailleurs, cette expression dénote également le lien d’affection et d’intimité entre Jésus et ses disciples…

Finalement, ce verset nous est adressé à nous aussi, femmes ou hommes « en suivance » du Christ du XXIe siècle, chercheuses et chercheurs de sens et de Dieu. Par ce verset, le Christ nous redit sa profonde affection envers nous : nous sommes ses petits enfants, nous sommes de sa famille spirituelle. Nous ne comprenons pas toujours ce qu’il nous dit, nous sommes faillibles, mais comme des enfants, nous pouvons Lui faire confiance. Rappelons-nous ces paroles de Jésus dans l’Evangile de Marc : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » Et il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. (Marc 10,14-16)

Et si, en ce mardi de la semaine sainte, nous essayions de voir le monde avec des yeux de petits enfants ? Enfants de Dieu, appartenant à la famille spirituelle du Christ, nous pouvons prier pour nos frères et sœurs dans le monde entier. Nous pouvons aussi prier pour notre Eglise universelle et pour le ministère d’unité, notamment celui du Pape François. Nous pouvons enfin prier d’avoir en toute simplicité la foi et la confiance des petits enfants, celles qui nous permettent de « recevoir le Royaume de Dieu comme un petit enfant ».

Lundi de la semaine Sainte – B

« Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.  » (Jean 12, 7-8)


> Trois Evangiles racontent, chacun à leur manière, cet épisode d’une femme qui parfume Jésus et fait flotter une bonne odeur au beau milieu d’un repas de convives, à moins d’une semaine de la mort de Jésus. Parfum de scandale… Il n’a pas fallu attendre Dior ou Chanel, le parfum s’est toujours vendu très cher! Ce qui est frappant dans ce passage, c’est à quel point le corps est mis au centre: Marie verse ce parfum sur les pieds de Jésus, puis elle les frotte avec ses propres cheveux. Et à quel point cela touche Jésus, puisqu’il balaie les objections de Judas, qui touchent à l’éthique et aux finances… Il les balaie pour élever le geste de Marie au rang de rituel qui honore en avance son corps qui souffrira le Vendredi Saint et qui sera enseveli… »Vous ne m’avez pas toujours »…


« En ce début de semaine sainte, un homme et une femme unis manifestent comment la chair traverse l’accusation et la férocité du monde pour apparaître dans son éternelle beauté » (Ph. Lefevre) Dans notre semaine Sainte, comment pouvons-nous mettre le corps à l’honneur? Ce corps que nous trimbalons, qui nous fait parfois souffrir, ce corps dont nous oublions parfois de prendre soin? Et le corps des autres?? Comment nous l’honorons ? Par des gestes de tendresse, par des soins que nous limitons bien souvent aux corps de nos enfants?


Un défi: ne pas oublier nos corps pétris d’humanité durant la semaine sainte, avant de pouvoir goûter dimanche à celui du Christ Ressuscité!

5e dimanche de carême – B

« En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque » (Jean 12, 20)

> Jésus vient d’arriver à Jérusalem pour la Pâque accueilli par une grande foule. Dans cette foule, de nombreux juifs pratiquants mais également des étrangers. Les Grecs sont dans la Bible considérés comme païens mais qui acceptaient la croyance en un Dieu unique et suivaient les différentes exigences morales.

Les Grecs demandent à Philippe de voir Jésus. Ils ont surement eu vent de la foule qui l’avait acclamé. Nous avons tous été de temps à autre les Grecs et Philippe. Nous avons eu besoin d’être accueillis et d’être conduits vers le Christ. Peut-être même aujourd’hui où je sens que je m’éloigne de Dieu, nous avons besoin de témoins comme Philippe pour nous guider. Mais à nous aussi d’être les témoins pour nos frères qui sont en attente du Christ ou qui ne le connaissent pas encore !

Prenons du temps cette semaine pour penser à tous ceux qui dans nos vies ont tenu le rôle de Philippe et nous ont amenés jusqu’au Christ. Prenons également le temps de prier dans notre Eglise universelle pour tous nos frères que nous avons à notre tour à accueillir et à leur faire rencontrer le Christ.

4e dimanche du Carême – année B

« Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jn 3, 17)

>La tradition de l’Eglise propose comme une pause joyeuse au coeur du Carême le quatrième dimanche, dit « Laetare »: « Réjouis-toi ». Ce n’est pas une simple respiration dans un chemin de repentance. Mais plutôt un rappel fondamental: le geste de Dieu en Christ est un geste de salut et non de jugement.

Nous sommes prompts à examiner nos vies et culpabiliser face à tout ce qui dysfonctionne ou n’est pas à la hauteur de nos souhaits. Jusqu’à faire de nos regrets, déceptions, hontes ou ombres le centre de nos préoccupations. Mais cet examen n’est utile qu’à condition qu’il amène davantage de vie. Le but, c’est le salut, et non la mortification. Etre à nouveau réconcilié, complet, et non se fragmenter encore davantage.

Au coeur du Carême, la Parole du Christ nous rappelle l’essentiel: recevoir le salut. Tout l’être de Dieu va dans cette direction: non pas ce qui juge, mais ce qui sauve. Ce n’est pas le jugement qui sauve, mais l’amour.

Et si nous saisissions l’occasion de relire notre propre vie sous cet angle-là? Quitter le regard de jugement à notre propre égard, pour considérer nos ombres comme autant d’occasion de croissance et de trouver une identité plus complète? Nous rejoindrions alors ce que propose le père Jean Monbourquette: cheminer non pas en jugeant ou repoussant nos ombres, mais en les apprivoisant pour guérir notre identité éclatée. Et peut-être alors mieux entrer en communion avec ces autres qui sont mes semblables. Et avec ce Dieu qui ne me juge pas mais me sauve.

3e dimanche de carême – année B

« Il fit un fouet avec des cordes et chassa tous [les marchands] du Temple. » (Jn 2,15)

> On est toujours surpris par ce passage d’évangile qui met en scène de la violence. Pourtant Jésus n’est pas du genre à caresser ses interlocuteurs dans le sens du poil. Est ce qu’il n’y a pas une forme de violence dans le fait de forcer un paralytique à marcher ? Un aveugle à voir ? D’ordonner à des hommes de quitter leur famille pour le suivre ? A d’autres de tout vendre pour faire de même ? L’évangile est rempli de cette violence qu’on lit comme bonne en adhérant au message du Christ.

Pour les marchands du Temple c’est pareil. Cette violence si semblable à celle dont nous usons pour de mauvaises raisons dans nos humaines vies quotidiennes veut nous amener encore et toujours à un choix radical : on ne peut servir qu’un seul maître, Dieu. Et son Fils aura essayé par toute sa personne de nous en convaincre. Nous avons grandement besoin qu’on nous questionne violemment sur notre rapport à l’argent par exemple… Est-il toujours compatible avec notre foi ? Et d’après les gestes de Jésus, ce n’est pas un point négociable.

Et cette semaine, si nous nous interrogions sur ces lieux de notre vie où la violence aurait une saine place pour nous pousser à abandonner radicalement des attitudes incompatibles avec l’Evangile?

2ème dimanche du Temps Ordinaire – B

« Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » » (Jean 1, 38-39a)

> Rédigée dans un langage symbolique, cette scène nous conduit de l’identité du Christ au thème de la quête de sens. Celui qui vient d’être décrit comme l’Agneau de Dieu par Jean-Baptiste prend l’initiative du dialogue en posant une question (« Que cherchez-vous ?») qui renvoie à la quête fondamentale de sens et de plénitude de vie. Et vous, chers lecteurs de l’Evangile à l’Ecran, que cherchez-vous ?

Dans cette scène, le VOIR et le MOUVEMENT sont intrinsèquement liés : Alors qu’il MARCHE, Jésus VOIT deux disciples le SUIVRE. A leur question « où demeures-tu ? », Jésus répond : « VENEZ et vous VERREZ ».

Jésus, l’instance qui permet de répondre à cette quête de sens et de plénitude, nous invite donc à nous mettre en marche, en mouvement. Si nous désirons « voir », il nous faut cheminer avec lui, ce qui nous conduira finalement à demeurer avec lui dans la plénitude, comme l’indique le texte avec « la dixième heure » qui dit la qualité de cette expérience, dix étant le chiffre de la perfection aussi bien dans l’antiquité juive que païenne.

Cette semaine, nous, disciples du XXIe siècle, toi qui as soif de sens et de plénitude, mettons-nous en marche ! Ou continuons notre marche ! Et cheminons avec Celui qui est l’Agneau de Dieu ! Méditons aussi l’appel de Dieu dans notre vie, car nous le savons, la vocation n’est pas limitée aux prêtres et pasteurs, mais le Christ nous appelle TOUS à le suivre. Si nous avons déjà entendu son appel, rappelons-nous de ce moment où nous avons décidé de le suivre ; qu’avons-nous fait de cet appel ? Si nous n’avons pas encore entendu d’appel, mettons-nous en route et écoutons, comme Samuel qui dit « Parle, ton serviteur écoute » (1 Samuel 3, 10). Car pour voir la demeure de la plénitude, il faut d’abord se mettre en marche, et se laisser questionner par le Christ. Alors… en marche ! Yallah !

Saint Sacrement – A

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » – Jn 6, 51

> En général, chacun aspire à la vie plutôt qu’à la mort, chacun préfère la quiétude aux soucis, chacun essaie de favoriser des relations paisibles au lieu d’attiser des querelles. Chacun expérimente combien cela peut être parfois difficile. Et combien on peut se tromper de chemin ou de manière de faire.

Sur le plan de la foi aussi cela peut être difficile de trier le bon grain de l’ivraie tant l’offre spirituelle est large et de plus en plus variée, même au sein des Eglises. Toutes les pratiques ne conviennent pas à tous et il n’y a pas un seul chemin.

Mais ce que Jésus nous dit ici, c’est qu’en dehors de lui, le pain vivant, donné pour chacun, la vie éternelle (c’est-à-dire la vie en plénitude avec lui après la victoire sur la mort et sur tout mal) n’est pas accessible. Pour espérer vivre éternellement, il faut choisir le Christ, il faut manger ce pain vivant. Il faut croire en lui, il faut se nourrir de lui. La foi / la confiance (même mot en grec) en lui précède la compréhension de ce qui se passe dans sa vie.

Cette semaine, réfléchissons simplement à comment nous nourrissons notre foi, à comment elle nous nourrit, à quelle est la place du Christ dans notre vie sûrement bien chargée et bien encombrée de superflu sous lequel se cachent nos vraies aspirations !

Sainte Trinité – A

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jean 3, 16)

> Devant le monde et ses horreurs,
devant la mort parfois tragique et nos peurs,
Devant nos ratés et nos erreurs,
Devant la haine et la terreur,
L’évangile du jour nous rappelle
Ce qui est pour toujours la bonne nouvelle :
Dieu a tant aimé le monde
Qu’il a donné son fils en offrande.

Christ s’est donné
Pour toi, pour moi, pour nous,
Pour que nous soyons sauvés
Chacun jusqu’au bout.

Cette bonne nouvelle
Aujourd’hui nous appelle
A aller dans le monde
Et voir où Dieu féconde,
Discerner Ses signes d’espérance
Là où nos frères et sœurs sont en errance.
Cette semaine, donc
à toi, à moi, à nous, à quiconque
D’être lumière de Dieu et espérance de foi
Pour ceux qui, autour de nous, vivent la croix.

Pentecôte – A

Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. » (Jean 20,21)

> Les disciples auxquels Jésus dit cela s’étaient enfermés, ils avaient peur.

Jésus vient nous rejoindre dans nos enfermements pour nous apporter la paix du coeur, pour nous offrir l’Esprit de Pentecôte, et nous envoyer porter la bonne nouvelle au monde.

OK, ça c’est pour les commentaires-bateaux de ce verset.

En s’arrêtant d’un peu plus près, on voit que les disciples qui ont peur ne peuvent pas aller dans le monde, ils sont enfermés. C’est la paix qui est primordiale, qui va chasser leurs peurs et leur permettre de devenir de bons ambassadeurs du Christ.

Aussi cette semaine, essayons – nous qui lisons et écrivons parfois sur Internet, nous qui réagissons en commentant telle ou telle nouvelle, nous qui partageons d’un clic telle ou telle info sans forcément toujours vérifier – selon les trois tamis de Socrate – si c’est vrai, si c’est bon et s’il est indispensable que tout le monde le sache – essayons d’attendre d’avoir le coeur apaisé avant de vouloir évangéliser, d’attendre une nuit avant de cliquer pour partager telle info indispensable, d’attendre, comme les disciples, que Jésus vienne habite nos peurs et les transforme en paix. Alors nous pourrons reprendre notre souris d’évangélisation…