22e dimanche du Temps ordinaire – C – 28 août 2022

« Mon ami, avance plus haut »

Luc 14,10

> Alors que la société d’aujourd’hui met en avant la performance, le succès, la puissance, le désir d’aller toujours plus haut, en somme, l’Evangile prêché par Jésus dans cette parabole fait le mouvement inverse : pour s’élever, il faut s’abaisser.

> Sommes-nous toujours prêts à cela ? A laisser la meilleure place à l’autre pour l’élever ? A lâcher l’orgueil et le désir de puissance ? A nous ouvrir à la pauvreté et à la fragilité, et à faire de la place à celles et ceux qui sont dans le manque ? Sommes-nous toujours prêts à vivre l’humilité évangélique dans la fraternité et la solidarité envers celles et ceux qui n’ont rien ?

> Cette semaine, ce passage d’Evangile nous invite à méditer sur nos attitudes et nos gestes de tous les jours. « Mon ami, avance plus haut » : comme un appel que le Christ nous lance pour prendre le chemin de l’Evangile, celui de l’humilité qui se couple avec l’élévation de notre prochain, celui des gestes de fraternité et de solidarité. Un chemin concret, à vivre. Pour « avancer plus haut ». Et faire avancer le Royaume de Dieu.

25e dimanche du temps ordinaire – B – 19 septembre 2021

S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Marc 9, 35

> Qu’il est difficile de cheminer avec notre humanité sur cette terre ! C’est ce qu’expérimentent les disciples en chemin, en se querellant pour savoir qui est le plus grand. Jalousie, comparaison, compétition, orgueil, conflits, viennent souvent pourrir les relations humaines. L’humanité est un chemin bien souvent tortueux, comme l’expérimentent les disciples.

> La réponse de Jésus, assis dans la maison, invite au décentrement avec la notion de service. Etre le serviteur de tous, c’est ouvrir les yeux sur la fragilité et la vulnérabilité non seulement de mon prochain, mais aussi sur cette fragilité et vulnérabilité qui sont les miennes. Car être serviteur de tous, c’est aussi chercher à appliquer la règle d’or, présente dans toutes les religions, et notamment dans l’Evangile selon Matthieu : Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. (Mt 7,12) Etre serviteur de tous, c’est donc regarder vers le bas, porter une attention particulière aux petits, et à ce qui est petit en soi, car c’est à ce niveau que se vit le Royaume.

> Que ferons-nous cette semaine pour être « serviteur de tous » sur notre chemin d’humanité ? Accueillir l’autre dans ses fragilités, s’accueillir soi-même dans ses vulnérabilités, et accueillir le Christ. 

29e dimanche du temps ordinaire – C

Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Lc 18, 8)

> Cette veuve qui casse littéralement la tête du juge avec sa demande de justice. Quelle belle image de la fragilité qui à travers toute l’Histoire questionne le pouvoir et les puissants ! Avec insistance, sans lâcher une miette de protestation.  Et le juge, de guerre lasse va céder. A combien plus forte raison, Dieu nous écoute-t-il … Lui qui nous aime!

Donne-moi de me saisir Seigneur
D’une prière qui persévère
Aide-moi à trouver
La force têtue d’une prière
Au long cours…
Qui témoigne de la foi déposée
Au plus profond de moi.
Oui, secoue Seigneur le brasier de mon espérance
Pour que je retrouve l’étincelle de prier
même pour les causes que je crois perdues…
Amen

25 décembre 2018 – La Nativité

« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jn 1, 14)
 
> Où est Dieu? « Il a habité parmi nous. » Il est fondamentalement « avec » les humains. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous. Il accompagne, marche à nos côtés, partage ce qui fait nos vies, avec leurs joies et déceptions, leur richesse et leur pauvreté. Il est le Dieu dans la mangeoire d’une étable, le Dieu sur la route d’un départ loin de ses repères, le Dieu auprès de toutes celles et ceux de nous quand nous vivons ce rejet, parfois implicite, parfois non: « Il n’y a pas de place pour toi. »
 
Où est Dieu? « Il s’est fait chair. » Il est aussi en nous. « Au sein de l’immense univers, Dieu est né en l’humain » dit Maurice Bellet. Le récit de Noël nous le raconte: Dieu est à trouver dans les profondeurs de notre coeur, de l’être, de tout être. Il est le Dieu découvert dans ce nouveau-né du nom de Jésus. Dans la fragilité et la force d’une vie, dans cette énergie intérieure qui nous conduit à aimer, à lutter contre le mal et la mort, à nous relever, à vivre pleinement. A Noël, il n’est plus question de penser Dieu sans penser l’humain.
 
Mais à Noël, il y a aussi les anges dans les cieux, la gloire du Seigneur qui enveloppe les bergers, et le récit raconte aussi que ce Dieu qui est avec nous, ce Dieu qui est en nous, est encore le Dieu qui est au-dessus de nous. Dieu ne peut pas être enfermé dans nos idées, nos discours, nos manières de voir. A Noël, Jésus-Christ est pleinement Dieu, et en même temps Dieu reste dans les Cieux. Il nous échappe, il nous dépasse, nous précède et nous suit. C’est ce que nous rappellent les anges dans les cieux à Noël. Dieu est mystère, comme la vie est mystère, comme l’amour est mystère. Toutes nos explications n’en épuisent pas la profondeur. « Nous avons vu sa gloire. »