6e dimanche de Pâques – 17 mai 2020

« L’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; »

Jn 14,17

> En ce temps de déconfinement plus ou moins progressif, de nombreuses voix s’élèvent pour que nous ne reprenions pas nos « vies d’avant », pour que le monde change, pour que les êtres humains vivent dans un nouvel esprit, positif si possible. En vérité.

> L’Esprit de vérité existe. Jésus nous l’a promis. Mais juste après nous avoir dit qu’il nous l’enverrait, il nous dit que le monde ne peut pas recevoir cet Esprit. Contradiction ? Non, car Jésus nous a bien demandé d’être dans le monde sans être pour autant du monde. Celui qui est mondain ne peut recevoir cet Esprit de vérité.

> A nous, qui avons reçu cet Esprit, de bien nous garder du monde d’avant et d’insuffler sa vérité au monde d’après !

Mardi 5 mai 2020

« Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main. »

Jean 10, 26-28

> Combien de fois je suis celui qui ne crois pas, qui doute 
Celui qui, dans ce tohu-bohu déroutant, se perd sur la route ?

Combien de fois je suis celui qui n’écoute pas vraiment
Mon berger et sa rassurante voix, dans ce brouhaha assourdissant ?

Combien de fois je suis celui qui ne comprends pas en profondeur
Sa bonne nouvelle pour ma vie, mais qui me laisse envahir par mes peurs ?

Combien de fois je suis celui qui doute de moi
Qui me rabaisse, qui me dénigre, qui n’a aucune bienveillance pour soi ?

Combien de fois ?

Et pourtant.

Dieu nous donne ce temps de confinement
Pour entendre sa promesse, vraiment :
Jésus nous connait profondément
Plein d’amour pour chacun de ses enfants,
Et il nous donne la vie éternelle
Non ce n’est pas une promesse irréelle !

Alors cette semaine, écoutons,
Osons le pari de la confiance
Pour discerner tel des moutons
La promesse du berger pleine d’espérance.
Prions.
Partageons.
Rassurons.
Donnons.
Suivons.
Témoignons.

La vie nous est donnée en abondance,
Qu’en ferons-nous, de cette chance ?

4e dimanche de Pâques – 3 mai 2020

« Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. »

(Jean 10, 3)

> Il y a dans ce verset deux éléments forts.
D’abord, « appeler par son nom ». Par-là, Jésus nous donne une identité, créé un lien, il n’est pas un inconnu. « Donner un nom » a une signification profonde pour les juifs, ça permet d’exister, de sortir du lot, d’être mis à part. Ne dit-on pas « Baptiser » ?Puis, « faire sortir », pour nous mener vers de verts pâturages, comme le rappelle aussi le psaume 22/23. Ce n’est pas sans rappeler la sortie d’Egypte vers un lieu qui permet la vie et de grandir, manger et être abreuvé.Ce n’est pas juste « suivre comme DES moutons », comme une foule indéfinie, mais chacune et chacun appelé personnellement et se met à suivre volontairement avec la certitude que c’est une bonne chose.

> Cette semaine, tournons-nous vers Jésus. Demandons-lui encore et toujours de nous appeler. Mais pour entendre la voix de Celui qui appelle, faisons silence dans notre cœur, et passons par la seule porte qui mène vers la liberté et la vie.

Mardi 28 avril 2020

« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? »

Jn 6,30

> Cette question de la foule vient en réaction à l’affirmation de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (v. 29) S’agit-il du même « croire » ? « Te croire », dit la foule. Alors que Jésus appelle à « croire en ». « Te croire », cela porte sur le contenu de la parole. Croire ce que tu dis. Pour cela, il faut des assurances. Plutôt qu’un signe, n’est-ce pas plutôt une preuve que demande la foule ?  Le « croire en » auquel invite Jésus implique tout autre chose. Il n’est pas question de vérifier, mais de faire confiance. « Croire en » ne porte pas sur le contenu qui doit être crédible, mais sur la relation qui est fiable.  « Je crois en Dieu », ainsi commence notre Credo, et non « je crois que ». Au cœur de notre foi chrétienne, il n’y a pas un contenu mais une relation. 

Une petite parabole:

Un funambule traverse, sur un fil tendu d’une rive à l’autre, les chutes du Niagara. La foule retient son souffle. Les applaudissements éclatent lorsque l’artiste atteint la rive. Il demande : Croyez-vous que je puisse faire la même chose en poussant une brouette sur le fil ? – Oui, tu peux ! Vas-y ! Suspense pendant la nouvelle traversée. A l’arrivée, un  immense ouf de soulagement soulève les poitrines des spectateurs. Applaudissements enthousiastes. – Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec quelqu’un dans la brouette ? – Oui, vas-y ! – Qui veut venir dans la brouette ? … Silence ! Croire que tu peux ? OK ! Croire en, c’est-à-dire faire confiance au point de remettre sa vie entre les mains d’un autre ?  Ça c’est une autre question.

Ma relation au Christ Jésus, est-ce un « croire que » ? Croire qu’il est le Messie, le Fils de Dieu, qu’il est ressuscité, qu’il est le plus grand maître spirituel de tous les temps,…Ou est-ce un « croire en » ? Est-ce en LUI que je trouve la solidité de ma vie ? Est-ce que j’ose le pas de  la foi-confiance et cherche en LUI mon appui ?

Mardi 21 avril 2020

« Le vent souffle où il veut :tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

(Jn 3,8)

> Parmi les répliques fréquentes de ceux qui nous questionnent au sujet de notre foi, il y a le fait que nous croyons en un Dieu que nous ne pouvons pas voir et dont nous n’aurions donc aucune preuve de l’existence. J’aime beaucoup leur répondre avec cette phrase de Jésus à Nicodème au sujet du vent, en développant un peu.

> Qui peut voir le vent ? Personne. Serait-ce donc qu’il n’existe pas ? Assurément non, car nous pouvons en voir les effets, un drapeau qui bouge, les arbres qui se balancent, et même ressentir sur nous son souffle. Il en va exactement de même pour Dieu. Nous voyons les effets de son Amour sur les êtres, particulièrement en ce temps de confinement à travers l’inventivité et la charité dont font preuve les humains, et nous pouvons ressentir sa présence par le souffle de l’Esprit dans notre cœur.

> A nous de prouver à celles et ceux qui nous entourent que Dieu existe et que nous en serons les témoins par l’Amour que nous porterons à toute personne qui croisera notre route aujourd’hui.

2ème Dimanche de Pâques, 19 avril 2020

« Alors que les portes étaient verrouillées, Jésus était là au milieu d’eux. »

(Jean 20, 26)

> Par deux fois l’Évangile précise que les disciples avaient non seulement fermé leur porte mais ils l’ont carrément verrouillée, et ils restent là par crainte des juifs.
Et pourtant, par deux fois, alors même qu’ils sont enfermés ainsi chez eux, Jésus vient les rejoindre, au plus profond de cette crainte qui les immobilise.
Il vient calmer leur crainte et apporter sa paix. Il va souffler sur eux l’Esprit-Saint, prémices de la pentecôte et il les envoie ! Il les invite à sortir de leur immobilisme, à dépasser la crainte.

> On notera que pour les disciples il a dû venir deux fois, car une semaine après avoir vu Jésus, après avoir reçu sa paix, après avoir été remplis de joie, ils étaient à nouveau là, enfermés chez eux. Cette libération de la peur n’est pas simple, elle prend du temps, se fait par étapes. Ne nous décourageons pas si nous n’osons pas affronter les peurs qui nous bloquent et nous empêchent de nous mettre en route. Comme les disciples, nous sommes invités à déceler la présence de Jésus. Recevons la Paix de Jésus ressuscité !

Mardi 14 avril 2020

« Marie-Madeleine le prenait pour le jardinier… »

Jean 20,15

> Passée sa course folle pour aller annoncer aux disciples que le tombeau est vide, voilà Marie-Madeleine de retour au tombeau pour tenter d’approcher une seconde fois cette réalité scandaleuse… Et Jésus de lui offrir une rencontre incroyable, mais où dans un 1er temps, elle ne le reconnaît pas!

Dans cet aveuglement, je vois tout le défi qu’il y a désormais à trouver le Christ dans chacune de mes rencontres!! Et Dieu sait que ces derniers jours, nos rencontres sont justement avec des personnes et des métiers dont nous prenons moins conscience de la valeur d’habitude: caissières, postiers, horticulteurs…

Avec le Christ qui annonce sa montée au ciel (« Je vais vers le Père ») me voilà rendue autonome et responsable des relations que je noue, des aides que j’apporte autour de moi et vous imaginez aisément que le champ de la mission se donne à voir dans l’immensité des possibles !!! Si le Christ se cache dans chaque personne rencontrée, alors : je ne SAIS plus où donner de la tête ! Et puis, est-ce que je n’ai pas assez à m’occuper de moi et de mes soucis ? Et qui s’occupera de moi, quand c’est moi qui aurai besoin d’écoute et de soutien, hein ?! Est-ce que l’ensemble ne pourrait pas s’intituler : « Mission impossible » ? 

Eh bien non, parce que cet appel à aller vers mes frères, le Christ le double d’une promesse de réciprocité : c’est Lui qui mettra aussi sur ma route celui ou celle qui sera pour moi signe de Sa présence…un jardinier peut-être ?

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Vendredi 10 avril 2020 – Vendredi Saint

Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

(Jn 19,30)

> En ce vendredi de la Passion, à nouveau, près de 2000 ans après ce jour sombre et lumineux à la fois, tout est accompli.

> Tout est accompli dans notre vie : il est mort pour nos péchés, il a pris sur lui nos souffrances, il a été crucifié pour nous libérer, il est mort pour que nous vivions de la vie éternelle.

> Tout est accompli à la croix, et pourtant tout commence. Tout recommence, avec Lui, dans notre vie. Portons un regard en arrière, qu’est-ce qui est accompli dans notre vie ? Qu’est-ce qui renaît, qu’est-ce qui recommence ? Et moi, quel ressuscité suis-je amené à être, après ce temps de confinement, après la croix de ce virus qui nous fait mourir ?

Mardi de la semaine Sainte 2020

Jésus réplique :« Tu donneras ta vie pour moi ?Amen, amen, je te le dis :le coq ne chantera pasavant que tu m’aies renié trois fois. »

(Jn 13,38)

> Pierre ne le sait pas encore, lui qui vient d’affirmer qu’il était capable de donner sa vie pour le Christ : c’est dans l’épreuve, et non quand tout va bien, qu’on vérifie ce genre de phrases.
> Nous traversons actuellement une épreuve, avec le Covid-19. S’il est vrai que ce temps révèle certaines attitudes négatives, il met aussi – et même d’abord ! – en lumière tant de belles solidarités, tant de beaux gestes, parfois complètement inattendus ! Tant d’inventivité, aussi, pour que les gens puissent être rejoints d’une manière ou d’une autre !
> Avec le Christ, et Pierre l’apprendra au bord du lac plus tard, aucune phrase regrettable n’est définitive, il y a toujours moyen de se racheter. Nous vivons un temps dans lequel Dieu nous donne de pouvoir exprimer le meilleur, qui que nous soyons, quel que soit notre passé, pour tirer de la lumière du mal que nous traversons. A nous de jouer !