Jeudi 26 mars 2020

« Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? »

Jn 5,44

> La vaine gloire que dénonce Jésus, celle qui consiste à « se glorifier mutuellement », c’est la gloire des réseaux sociaux, la comptabilisation des « J’aime » mais aussi leur classification : tel ami a aimé ou partagé ce que j’ai posté, bon… mais telle célébrité, tel people a aimé ce que j’ai posté : c’est la gloire ! Il y a donc des « j’aime » qui valent plus que d’autres, sur les réseaux sociaux.

En ces temps de confinement, redonnons toute sa gloire à Dieu. Il nous attend dans le réseau social intérieur qui s’appelle la prière. Un réseau sur lequel nous sommes des millions à être connectés au même moment, un réseau sur lequel nous avons 2 milliards et demi d’amis, nous les Chrétiens, un réseau sur lequel le seul « people » est le Christ… et il ne prend pas de selfies. Par la prière, connectons-nous à Dieu, aux autres, et reconnectons-nous à nous-mêmes par la même occasion !

Mardi 24 mars 2020

Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. »

Jn 5,7

> Cet homme est malade. Depuis 38 ans. Paralytique. Depuis 38 ans. Seul. Depuis 38 ans. D’une solitude paralysante. Puis un jour le Christ vient vers lui. Simplement. Humainement. Il entame un dialogue. Il crée un lien. Pas question ici de foi. Mais juste de se montrer humain. Jésus, le Christ, ainsi recrée la vie. Il restaure l’intégrité du paralytique. Il replace au centre sa dignité humaine.

Ce récit, qui est d’une simplicité éblouissante, constitue une sacré leçon de vie pour nous aujourd’hui !  Allez vers ceux qui sont ceux seuls, et en recréant un lien, rendez-leur leur dignité humaine. Allez vers ceux qui sont malades, et portez-leur de la considération et de l’amour. 

En jour où les malades de toutes sortes et les personnes seules souffrent tout particulièrement de la situation sanitaire mondiale ainsi que du confinement imposé, portons dans nos prières ces personnes malades ainsi que celles qui souffrent de solitude. Portons aussi dans nos prières les aumôniers, les pasteurs, les prêtres qui ne peuvent pas rendre visite à ces personnes et doivent trouver de nouveaux moyens de les rejoindre. Et pourquoi pas, nous aussi, suivons l’exemple du Christ pour à notre tour tenter de recréer ce lien qui restaure la vie en faisant des signes d’humanité à ces personnes seules ou malades. Un téléphone, un message ou même une carte suffit. Allons avec confiance, le Christ nous accompagne. 

Lundi 23 mars 2020

Va (sans moi) ton fils vit.

Jean 4, 50

> Qu’elle a du être longue la route pour redescendre à Capharnaüm pour ce père qui n’a pu s’accrocher qu’à une parole de guérison!
Mais il y a cru à cette parole, de tout son cœur…
Jésus en est à son deuxième signe après avoir changé l’eau en vin et c’est un signe qui recèle bien plus d’enjeux….
1) c’est une question de vie ou de mort
2) nul n’est prophète en son pays…
Jésus choisit alors à nouveau un signe pas très spectaculaire puisque la guérison a lieu à distance !! Et touchera surtout la maisonnée du fonctionnaire du roi et non toute une foule qui aurait massivement suivi Jésus pour descendre à Capharnaüm.

> Pour mon aujourd’hui ce récit me pousse à croire à la parole de Jésus qui suscite la vie et non à des miracles spectaculaires. Et dans ce quotidien de prières qui montent vers Dieu, je veux comme le fonctionnaire nourrir ma foi sur le chemin incertain qui me ramène à la maison en croyant que Dieu agit dans le secret.

4ème dimanche de Carême – 22 mars 2020

« Je crois Seigneur ».

(Jn 9,38)

> Ce 4ème dimanche de Carême, l’évangile de Jean nous raconte la guérison miraculeuse d’un aveugle-né qui retrouvera non seulement la vue, mais va expérimenter un chemin de foi qui lui fera dire devant Jésus « je crois Seigneur ». En posant son regard d’amour sur un homme que personne ne regarde, Jésus le voit avec le même regard d’amour qu’il a posé sur tant d’autres. Cet homme plongé dans les ténèbres par sa cécité et de ce fait exposé à de grands dangers, va voir la lumière grâce à sa rencontre avec Jésus ; il est non seulement guéri, mais Jésus va lui donner un autre cadeau, l’accès à la foi comme en témoigne la suite de l’évangile.En lui appliquant de la boue sur les yeux et en l’envoyant à la piscine, Jésus va recréer cet homme afin que les autres puissent le voir comme lui le voit, à savoir digne de son amour. Ce regard d’amour de Jésus se porte sur chacun de nous ainsi que sur nos sœurs et frères en humanité. En guérissant l’aveugle-né, Jésus témoigne une fois de plus qu’aucune vie n’est de trop ou inutile.

> Dans ce Carême particulier que nous vivons, rendons grâce pour la foi qui nous ouvre les yeux et regardons notre prochain avec le regard d’amour du Christ et protégeons les plus fragilisés d’entre nous.

« Jadis vous étiez ténèbres ; mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous comme des enfants de lumière, car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. »

(Eph, 5, 8-9)

3e dimanche de Carême – A

« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Aussi, lorsqu’ils furent arrivés près de Lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et Il y demeura deux jours.

Jean 4, 39b-40

> La joie de la révélation règne parmi les Samaritains. Une des leurs a puisé de l’eau pour LE Messie. Allons-nous aussi inviter Jésus et les assoiffées qui l’entourent ?

Comment vivre cette semaine prochaine sans partager l’eau, le sel et le pain, nourriture essentielle en période de Carême ? Malgré les signaux alarmistes autour de ce « virus » mondial, Jésus me demande de pratiquer l’hospitalité et la solidarité ; de ne pas me détourner des besoins de mes frères et sœurs dans l’épreuve.

La prudence est indispensable pour éviter de transmettre le mal mais restons unis dans le partage des biens matériels et spirituels et adorons ce Dieu qui s’est fait Homme jusqu’à nous demander à boire.

2e dimanche du TO – A


« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »

Jn 1, 29-34

> Le baptême de Jésus est le lieu d’une première annonce à tous de la mission et de la vocation du Christ. Cette annonce peut paraître encore voilée pour beaucoup, pourtant Jean-Baptiste le dit déjà : ce fils Bien-aimé de Dieu aura à vivre la passion et c’est par le sacrifice de la Croix qu’il sauvera le monde de son péché. Jean-Baptiste, disciple par excellence, désigne le Sauveur qu’il a annoncé et s’efface devant lui. 

Enlever le péché du monde, ce n’est pas aisé à entendre, à comprendre. Surtout quand on voit tout le péché qui habite encore notre monde. Et pourtant nous croyons que par la Croix Jésus nous en a délivrés. Notre horizon est celui de la sainteté de Dieu. Notre péché n’est plus une fatalité.

Cette agneau fait inévitablement écho à la pureté, à cette innocence qui seule peut vaincre le plus grand mal de manière très mystérieuse et pourtant très limpide en Dieu. 

Que cette fragilité et cette clarté de l’Agneau puissent nous éclairer pour que, à sa suite, nous nous défassions du péché qui nous encombre…

11e dimanche du temps ordinaire – C

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière. » (Jean 16,12)

> Toute vérité n’est pas bonne à dire, il y a des vérités lourdes à porter.  Elle est délicate, cette attention du Christ en son dernier enseignement d’adieu de tenter encore de ménager ses disciples… Et cela me plait infiniment, dans la suite de Pentecôte, de me souvenir que l’Esprit s’offre pour glisser un souffle léger là où je me cogne à des vérités trop lourdes à porter seule.

Cette semaine, Seigneur, aide-nous à explorer la profondeur de mon être, à nous examiner et nous connaître dans la vibration de ton Esprit. Toi tu connais toute notre vie en vérité, tu es la Mémoire de tous les instants qui ont compté et de tous les obstacles surmontés. Apprends-nous à lâcher du lest pour que notre prière s’élève vers toi sans entrave, lorsque la dureté pourrait nous retenir clouée au sol.
Amen

Dimanche de Pentecôte — C

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Jean 14, 16
> Ce dimanche nous fêtons la pentecôte : 50 jours après Pâques. Le Père par le Fils nous fait le don de l’Esprit Saint. Reçu lors de notre baptême nous nous rappelons qu’après le sacrifice ultime de Jésus sur la Croix, Dieu le Père continue de se révéler à nous par son Esprit. Pour toujours Il habite en nous et l’Évangile de ce jour nous rassure : il est notre défenseur, intercesseur, et consolateur !
 
Et comment agit-il pour nous défendre ? Il nous rappelle, parfois avec douceur, parfois avec force, les enseignements et les commandements du Christ.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » lit-on aussi. Ce n’est pas une condition à l’amour de Dieu, mais à recevoir comme « puisque vous m’aimez, vous aurez envie de me suivre ». C’est un rappel de ce qu’ont vécu les Israélites dans le désert alors que Dieu se présente à eux sous la forme de la nuée à suivre.
 
> Cette semaine faisons mémoire de notre baptême et redisons au Christ que nous l’accueillons dans notre temple, notre coeur. Arrêtons-nous un instant pour trouver le chemin que nous indique la nuée de l’Esprit, et suivons-le, c’est un chemin de Vie.

7e Dimanche de Pâques

« (…) Qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi, pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (Jn 17, 22b-23)
> Apprendre à voir plus loin, et accueillir tout au fond de soi cette prière de Jésus. Qui prie le Père pour chacune et chacun de nous qui croyons en lui. Qui nous rappelle combien il est important de se découvrir unis, en lui. Au-delà ce qui semble nous séparer mais qui n’est qu’illusion.
 
Nous sommes uns, et nous devons unir nos forces, nos enthousiasmes, notre créativité, pour le manifester. Et ainsi aider le monde à y croire. A croire que le Christ est l’envoyé du Père qui nous découvre la réalité autrement.
 
Apprendre à voir plus loin, et accueillir tout au fond de soi l’amour de Dieu. Qui nous aime comme il a aimé Jésus. Recevoir cet amour pour qu’il soit en nous et change notre regard. Pour voir plus loin, plus haut, plus profond.
 
Et ainsi apprendre à voir que nous sommes avec Jésus, partout où il est. En contemplant sa gloire qui n’est rien d’autre que l’amour manifesté, vécu, réalisé. En nous, autour de nous.
 
Apprendre à voir plus loin pour réaliser qu’à l’Ascension, Jésus n’est pas seulement parti auprès du Père, mais qu’il est aussi parti habiter le coeur de notre coeur. Qu’il est en nous, par son amour.
 
Ainsi, déjà, en apprenant à voir plus loin, nous découvrons la présence de l’Esprit promis à la Pentecôte.

5e dimanche de Pâques – C

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34-35)

> Tout l’Evangile (ou presque) est résumé en ces deux versets. C’est si beau. Si pur. Et pourtant si difficile à mettre véritablement en pratique. Suivre l’amour du Christ, se mettre à sa suite dans ma vie par l’amour, mais pas n’importe quel amour, celui du Christ (« comme je vous ai aimé »), quel défi ! Et la suite encore davantage : avoir de l’amour les uns pour les autres, quel défi dans notre quotidien d’humain, et en particulier dans la recherche de l’unité de l’Eglise !

Dans un monde gangréné par la peur, la haine, les théories du complots et les fake news, le culte de la performance et de la consommation, qu’est-ce que ce défi de l’amour nous dit ? Il nous dit que l’amour peut tout changer. L’amour que le Christ a donné, par la croix, est vrai. Et il a tout changé. Le notre, si humble et fragile soit-il, peut également tout changer. Il vaut la peine que nous le mettions véritablement au centre de notre vie.

Alors cette semaine, nous proposons de faire un geste d’amour. Un geste vrai, d’amour, pour un frère ou une sœur en Christ. Un geste qui rende visible cet amour qui nous lie. Un geste qui témoigne que nous sommes ses disciples. « Voyez comme ils s’aiment !» : aujourd’hui plus que jamais, tous les chrétiens, hier divisés, sont invités à s’unir pour témoigner de l’amour du Christ. Car l’amour, fondamentalement, c’est le cœur de l’Evangile et nous avons besoin de chacun-e pour réaliser le défi de sa mise en pratique. Alors allons-y, lançons-nous à la suite du Christ, et… aimons-nous les uns les autres !