31e dimanche du Temps ordinaire – C – 30 octobre 2022

Il cherchait à voir qui était Jésus.

(Luc 19,3)

(image : Jéricho, église Saint Zachée – Saint André, rideau brodé de l’iconostase)

Un texte mille fois commenté et pourtant inépuisable. Le personnage si attachant de Zachée nous parle, car il rejoint notre propre histoire. Qui de nous ne porte pas au fond de lui, et parfois depuis son enfance, le désir de voir qui est ce Jésus dont nous parlent les Evangiles ? Chercher à le voir, à mieux le connaître et à le rencontrer.
Dans l’épisode de ce dimanche il se présente comme Celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Zachée n’a pas eu le temps de lui exprimer son désir ; Jésus le précède : « Aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
>N’est-ce pas ainsi pour l’histoire de nos vocations, aussi diverses qu’elles soient ?
Nous pensions chercher Jésus, alors que c’est Lui qui nous cherchait depuis toujours ?
Souvenons-nous de Jn 15,16 : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi… »

30e dimanche du Temps ordinaire – C – 23 octobre 2022

« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Luc 18,14

> Quand je relis ce célèbre verset biblique, me revient sans cesse en tête la fin de la célèbre tirade des « non merci » dans le « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand :

« N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
 »

> Mais il y manque la dimension de foi : quand quelqu’un reste humble et modeste, il ne monte pas bien haut, certes. Il s’abaisse, même. Mais c’est alors que Dieu l’élève. Il monte donc beaucoup plus haut que ce qu’il imaginait.

> Essayons donc de ne pas rechercher les hauteurs mondaines qui n’ont pas grand-chose à faire avec l’Evangile, mais laissons-nous élever par Dieu depuis nos faiblesses humaines.

29e dimanche du Temps ordinaire – C – 16 octobre 2022

Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager.

Luc 18, 1

CONSTANCE – Cette parole que Christ prononce ne s’adresse pas à tous, mais plus particulièrement aux disciples. C’est-à-dire aux chrétiens. Jésus envoie ses disciples en mission, comme lui-même l’a été. Il enseignait les foules, accordait des entretiens particuliers, guérissait des malades et passait beaucoup de temps dans l’intercession. Il est notre modèle.

> Nous sommes appelés à faire les choses qu’il a faites (et même de plus grandes). Tout cela est possible quand la prière occupe une place centrale dans notre vie. Christ a déchiré le voile qui nous séparait de Dieu. L’accès nous est ouvert. Sans nous décourager, portons-Lui nos requêtes.

28e dimanche du Temps ordinaire – C – 9 octobre 2022

« En cours de route, ils furent purifiés. »

Luc 17,14

> Dans ce texte d’Évangile, le lecteur attentif trouve pas moins de 7 verbes de mouvement.  Jésus est en mouvement, passant de la Samarie à la Galilée, en route pour Jérusalem. Les 10 lépreux se mettent en mouvement, d’abord à la rencontre de Jésus, puis envoyés par Jésus vers les prêtres. Comme une indication que l’Évangile est mouvement. Et c’est seulement là, « en cours de route », qu’ils sont guéris.

> La bonne nouvelle de ce texte arrive donc « en cours de route ». Pas dans un temple ou dans une maison, pas dans un lieu spirituel ou confortable, mais « en cours de route ». La route, c’est non seulement un processus, qui nécessite du temps, mais également un cheminement intérieur, de confiance et de foi. En effet, c’est parce qu’ils ont suivi la parole de Jésus, qui pouvait paraître absurde, que les lépreux ont été guéris. 

> Combien de fois sommes-nous ces « malades » embourbés dans nos problèmes, qui n’arrivons pas à nous mettre en mouvement pour sortir de nos bourbiers, et à faire confiance à la parole du Seigneur ? Pour nous aussi, la vraie guérison est non seulement de nous tourner vers Jésus, de « venir à sa rencontre », mais également de nous mettre en marche, en faisant confiance à sa parole, et d’aller. Car en chemin, si nous Lui faisons confiance, tout est possible. 

> Alors en route, frères et sœurs en Christ ! Cette semaine, par la foi en cette bonne nouvelle, mettons-nous en route. Car « en cours de route », tout peut arriver !

27e dimanche du Temps ordinaire – C – 2 octobre 2022

« ‘Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir’ ».

(Luc 17, 10)

> Cela ne sonne-t-il pas presque comme de la fausse modestie ? « De Rien ! » comme on dit parfois quand on nous remercie. L’enjeu est ailleurs. Il s’agit de comprendre que c’est Dieu qui agit, par nous, lorsque nous nous mettons à son service. C’est à Lui qu’appartient « le règne, la puissance et la gloire » … Mais aussi à Lui la responsabilité : nous n’avons pas à porter le souci que nos actions « fonctionnent ». C’est ainsi que Jésus nous rappelle également que nous avons besoin qu’un tout petit peu de foi afin qu’Il déplace des montagnes ! »

> Dans ce passage, Jésus s’adresse à ses « apôtres », autrement dit ses « envoyés », ceux qui sont à son service, ses « serviteurs ». Et comme pour nous, un tout petit peu de foi suffit à Dieu pour faire des miracles, alors mettons nous en route sans crainte ! Amen.

26e dimanche du Temps ordinaire – C – 25 septembre 2022

« D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme… »

Luc 16,26

> Elle est dure cette parabole du riche et de Lazare! Enfin… dure pour moi, qui suis comme le riche et aime bien faire bombance! Pour le pauvre, elle est promesse d’une vie meilleure où la souffrance et la précarité n’auront plus cours. Ce que la mort fige et qui est irrattrapable, c’est la rupture entre le riche et Lazare. C’est trop tard, Le riche ne pourra plus jamais fraterniser avec Lazare, un gouffre les sépare dans la mort parce qu’il s’est créé dans la vie.

> Cette parabole a pour principal objectif de nous repositionner dans l’importance de nos choix de vie. Au jour du jugement, Dieu ne fera que nous rappeler nos choix. Si nous ne sommes pas dans le désir d’une relation d’amour vis-à-vis du prochain, ne nous attendons pas au miracle ! IL FAUT VIVRE POUR AIMER …

25e dimanche du Temps ordinaire – C – 18 septembre 2022

« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là,ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. »

Luc 16,9)

> Après les trois paraboles de la miséricorde adressées aux pharisiens, Jésus se tourne vers ses disciples avec une parabole encore plus déroutante. Le scénario de la parabole semble immoral. Proposée ainsi par Jésus, elle doit toutefois être porteuse d’un enseignement.

> Comment, après tout ce que son gérant a manigancé, le maître peut-il faire son éloge ? Transposé dans la logique du Royaume de Dieu, un seul petit mot peut nous indiquer la clé : amis. Faire de ces débiteurs – à la relation brisée – des amis, des êtres en relation.

> Par le pardon, rapprocher les pécheurs de leur Seigneur. Telle sera la mission des disciples et la nôtre: rendre compte de l’amitié éternelle de Dieu, lui gagner des amis jusque dans le monde impitoyable de la finance, et croire que tout est possible à notre Dieu dont la miséricorde se fraye un chemin jusque dans ces périphéries-là.

> Dans quel milieu “sans Dieu“ suis-je envoyé ?

24e dimanche du Temps ordinaire – C – 11 septembre 2022

« C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion. » 

Lc 15,7

> Voilà une phrase de Jésus qui peut nous sembler surprenante à priori. Ainsi, si l’on est juste, on procure moins de joie dans le ciel que si l’on est pécheur et que l’on se convertit. Pas facile à entendre… si l’on se croit juste, évidemment.

> Mais si l’on a conscience d’être pécheur, alors quelle joie en nous, déjà, de savoir que Jésus vient nous rechercher, comme il le fait pour la brebis égarée dans les versets qui précèdent. Et si l’on accepte de se retourner vers lui, de se convertir, alors nous créons de la joie au ciel, quel bonheur !

> Reste à prendre conscience que c’est là un travail de chaque jour. Nous avons besoin de conversion tout au long de notre vie. Et c’est fabuleux de penser combien de joie créent, dans le ciel, toutes nos petites conversions quotidiennes ! Quelle sera la prochaine de nos conversions ? Qui sera le premier à créer de la joie là-haut, en cette journée ? Au boulot !

23e dimanche du Temps ordinaire – C – 4 septembre 2022

« Si quelqu’un vient à moi… »

Luc 14, 26

ATTACHEMENT

> La parole que Christ prononce met en lumière un point essentiel de la foi : l’attachement à sa personne. Il dit : si quelqu’un vient à moi. Il n’évoque pas la loi à laquelle les juifs sont tant liés. Souvent, la foi est associée à des principes, des règles, des commandements… Ce qui induit des comptes, des coches et autres systèmes d’évaluation. Jésus souhaite nous libérer de toutes ces appréciations ; son désir est de nous mettre en marche, sur un chemin de pleine liberté. Il marche devant nous, c’est Lui qui ouvre la voie, chassant tout ennemi. Alors, engageons-nous sans crainte, à sa suite.

22e dimanche du Temps ordinaire – C – 28 août 2022

« Mon ami, avance plus haut »

Luc 14,10

> Alors que la société d’aujourd’hui met en avant la performance, le succès, la puissance, le désir d’aller toujours plus haut, en somme, l’Evangile prêché par Jésus dans cette parabole fait le mouvement inverse : pour s’élever, il faut s’abaisser.

> Sommes-nous toujours prêts à cela ? A laisser la meilleure place à l’autre pour l’élever ? A lâcher l’orgueil et le désir de puissance ? A nous ouvrir à la pauvreté et à la fragilité, et à faire de la place à celles et ceux qui sont dans le manque ? Sommes-nous toujours prêts à vivre l’humilité évangélique dans la fraternité et la solidarité envers celles et ceux qui n’ont rien ?

> Cette semaine, ce passage d’Evangile nous invite à méditer sur nos attitudes et nos gestes de tous les jours. « Mon ami, avance plus haut » : comme un appel que le Christ nous lance pour prendre le chemin de l’Evangile, celui de l’humilité qui se couple avec l’élévation de notre prochain, celui des gestes de fraternité et de solidarité. Un chemin concret, à vivre. Pour « avancer plus haut ». Et faire avancer le Royaume de Dieu.