13e dimanche du Temps ordinaire C – 26 juin 2022

« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »

(Luc 9,51-62)

> C’est un peu fort en chocolat cette injonction de Jésus à cet homme en deuil de son père! Imaginez qu’un ecclésiastique ou un aumônier vous parle ainsi…

> Il faut se remettre dans le contexte de l’époque où il semble que les rituels funéraires étaient interminables, selon la loi de Moise. Comme si s’accrocher à des rites sclérosés était devenu une façon d’ensevelir le message, alors que toujours et toujours la parole du Christ est résurrection et vie, alors même qu’il se met en route pour Jérusalem… Cela me fait penser à la femme de Loth qui lors de la destruction de Sodome avait regardé en arrière, et elle était devenue une colonne de sel (Gn 19,26). Négligeant la parole de Dieu, la femme de Loth subissait son propre châtiment.

> Comment cette semaine me mettre à l’écoute de la Parole de Dieu pour ne pas rester figé.e dans mes regrets mais me tourner résolument vers la vie et vers l’avenir?

12e dimanche du Temps ordinaire C – 19 juin 2022

« Au dire des foules, qui suis-je ? » – « Pour vous, qui suis-je ? »

Lc 9, 18-24

> « Seigneur Jésus, si je comprends bien, tu ne les poses pas ces questions par curiosité, mais en désirant fortifier la foi de tes disciples qui sont avec toi en route vers Jérusalem, lieu où tu donneras ta vie. Je pressens que tu n’as pas laissé au hasard le moment où tu allais t’adresser aux Douze : C’est du cœur de ton intimité avec le Père que jaillit ton questionnement révélateur. Heure solennelle.

> Si le regard des foules s’arrête sur des aspects extérieurs, quel contraste alors avec la réponse de Pierre ! Au nom des Douze, il proclame sa foi en ton origine divine : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu.»

> Aujourd’hui, quelle est ma réponse en t’entendant m’adresser la même question ? Tu n’attends pas de moi une réponse intellectuelle, “juste“, comme venant d’un premier de classe, mais une réponse existentielle qui engage toute ma vie : Marcher à ta suite, renoncer à moi-même, prendre ma croix chaque jour et te suivre. Oui, pour moi, tu es Celui qui a donné sa vie pour moi et de qui je reçois chaque jour à nouveau la mienne, apparemment “perdue“ – à cause de toi. »

Dimanche de la Trinité – C – 12 juin 2022

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. »

Jean 16,12

> Cette phrase peut apparaître d’emblée frustrante : ainsi Jésus avait encore beaucoup à nous dire… il y aurait de quoi écrire de nouveaux évangiles… mais il a gardé ces choses pour lui. Toutes ? Pas sûr. Au début du livre de l’Apocalypse, par exemple, se trouvent sept lettres du Christ aux Eglises. Dans les épîtres de Paul, Jean, Pierre, Jacques se trouvent des propos certainement inspirés par Jésus.

> Cette phrase peut aussi nous rassurer : Jésus sait que nous sommes des êtres humains, nous n’avons pas la force de porter tout ce qu’il a porté, lui. Peut-être, aussi, n’avons-nous pas encore le niveau de sagesse pour comprendre certaines informations qu’il veut encore nous transmettre.

> Réjouissons-nous de ces éléments que nous ne connaissons pas encore, demandons la force de pouvoir un jour les porter et transmettons autour de nous tout ce que le Christ nous a déjà dit.

Pentecôte – C – 5 juin 2022

« Et moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre consolateur… »

(Jean 14, 16)

UN AUTRE …

> Les paroles de Jésus sont précises et choisies avec soin. Aucune d’entre elles ne peut être éludées. Pourtant, bien souvent, croyant connaître le texte -de l’avoir entendu à maintes reprises-, nous esquivons des mots. Aujourd’hui, c’est « autre » qui se manifeste. Son rôle est de distinguer, de différencier, par rapport à une première partie donnée ou connue. Il y aurait donc un premier consolateur (Parakletos) ? L’apôtre Jean résout cette énigme dans une de ses épîtres : le même mot -Parakletos-est traduit par avocat et il désigne Notre Seigneur : nous avons un avocat (parakletos) auprès du Père, Jésus-Christ le juste. (1 Jean 2, 1). Nous voici aux bons soins de deux consolateurs, l’Esprit Saint et Jésus Christ. Ces deux-là ne doivent pas nous faire oublier un troisième. Le prophète Esaïe l’évoque : C’est moi, c’est moi qui vous console. (Esaïe 51, 12). Et c’est l’Eternel lui-même qui prononce ses paroles.

> En ce septième dimanche après Pâques, nous commémorons la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres. Ces trois consolateurs sont en parfaite harmonie : l’un monte auprès du Père permettant qu’un autre descende d’auprès du Père. Avec l’apôtre Paul, bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! Laissons-nous conduire par l’Esprit vers celles et ceux qui souffrent.

7e dimanche de Pâques – C – 29 mai 2022

« Que tous soient un… pour que le monde croie. »

Jean 17,21

> Devant les divisions du monde, et du monde chrétien en particulier, la prière de Jésus résonne avec force. Que faisons-nous aujourd’hui pour l’unité ? 

> L’unité des chrétiens n’est pas un but, c’est un chemin sur lequel nous avançons ensemble. C’est un chemin de reconnaissance, dans les deux sens du terme : à la fois reconnaître déjà simplement que ce sont nos frères et sœurs, et à la fois gratitude pour les hommes et les femmes d’autres confessions. C’est un chemin de communion aussi, en expérimentant la présence de Dieu ensemble, en le célébrant, en le priant ensemble. C’est un chemin de témoignage enfin : « pour que le monde croie que tu m’as envoyé », prie Jésus. Comme un vitrail, c’est laisser rayonner Sa lumière et Son amour à travers nos couleurs… pour le monde !

> Être des témoins d’unité dans un monde divisé, en laissant rayonner à travers nous l’amour de Dieu pour nous et pour le monde, voilà un chemin pour nous pour cette semaine. Par la reconnaissance, par la communion, par le témoignage. Et dans la prière. Pour que le monde croie !

6e dimanche de Pâques – C – 22 mai 2022

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. […] l’Esprit Saint […] vous enseignera tout »

(Jean 14, 23..26)

> La première affirmation de Jésus vaut pour toutes nos relations. C’est un constat : lorsque nous sommes bienveillants envers ceux qui nous entourent, alors nous sommes à l’écoute et leurs paroles peuvent trouver écho en nous. Si au contraire nous sommes empêtrés dans nos soucis, fermés à la relation, nous ne pouvons pas entendre et garder les paroles reçues.

Ce qui diffère potentiellement des relations humaines, c’est que la Parole de Jésus vient du Père : elle est forcément bonne et juste, et nous pouvons nous y fier pleinement. Pour mieux la comprendre, Jésus nous invite à recevoir l’Esprit-Saint qui nous guide.

> Cette semaine, soyons confortés dans notre foi : si nous désirons le Christ, Il demeure en nous et envoie son Esprit qui nous donne sa paix.

5e dimanche de Pâques – C – 15 mai 2022

« Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. »

Jean 13,33

> On rétropédale: nous revoila liturgiquement dans les discours d’adieux avant la Passion. Et Jésus de souligner dans le même passage le poison à venir de son absence et l’antidote!

> Là où je vais vous ne pouvez venir: donc oui, nous allons être séparés, mais c’est l’amour entre vous qui me fera être présent. Vous ne ferez pas l’économie de mon deuil…. mais par le vecteur de l’amour, je serai partout où l’on s’aime et ce sera un témoignage pour le monde !

> Cette semaine je choisis un évènement que j’ai tenté de teinter d’amour fraternel et je rends grâce pour celui-ci! Et j’en discerne un autre où l’amour a manqué, a été étouffé par la peur, l’égoïsme ou l’indifférence et je demande pardon. Humblement.

4e Dimanche de Pâques – C – 8 mai 2022

 « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »

Jean 10,27

> N’est-ce pas là une des attitudes caractéristiques pour le croyant, le disciple de tous les temps ?

> Ecouter. A notre époque où tant de voix divergentes voltigent autour de nos oreilles, savoir discerner celle de Jésus relève d’un choix délibéré. Pour ce faire, il nous faut chercher le lieu et le moment où un peu de silence est possible. Et là, nous faire “récipient“ – et ouvrir le Livre.

> Un livre pas comme les autres. Normalement, en lisant un roman, l’auteur de l’ouvrage ne me connaît pas, ne sait pas que je suis en train de le lire. Comment pourrait-il ? Par contre, ô merveille ! – quand je lis ou j’entends les “Paroles du Livre“, celui qui est à leur origine me connaît, il est présent à ma lecture, à mon écoute. Science-fiction ? Obscurantisme d’avant “les Lumières“ ? Bien sûr que non, il y a ici bien plus grand : Mystère d’un Dieu en relation personnelle avec chaque être qui existe ; Bon Pasteur pour qui nous ne sommes pas un troupeau, mais des brebis appelées chacune par son nom. Comment ne pas le suivre ?

3e dimanche de Pâques – C – 1er mai 2022

« Ils aperçoivent, disposé là, un feu de braises avec du poisson posé dessus et du pain… »

Jean 21,9

> Le mot peut surprendre et pourtant on passe dessus comme chat sur… braises. Un feu de braises… Voyons voyons… A quoi cela fait-il allusion au sortir des jours de la Passion ? Le feu de braises n’apparaît que deux fois dans le Nouveau Testament. Ici et en Jean 18,18, au moment où Pierre se chauffe auprès d’un feu de braises dans la cour du Grand Prêtre, juste avant de renier trois fois Jésus. Ici, au bord du lac, le feu attend Pierre à qui Jésus va demander trois fois s’il l’aime. Le parallèle est superbe.

> Jésus montre à Pierre qu’il rembobine le film. On revient au feu de braises. Jésus donne une seconde chance à Pierre : « Vas-tu me renier à nouveau trois fois ? ». Avec le Ressuscité, le feu du reniement peut toujours devenir le feu des retrouvailles. La fournaise infernale peut se transformer en feu d’amour divin.

> Puissions-nous, à notre tour, laisser Jésus-Ressuscité transformer les feux de nos colères en braises d’humilité, tout en nous invitant à partager ce pain et ce poisson qui n’attendent que notre bon vouloir !

2e dimanche de Pâques – C – 24 avril 2022

« Jésus vint, les portes étant fermées,
se présenta au milieu d’eux, et dit :
La paix soit avec vous. »  

(Jean 20, 26)

Phénomène encore

> Ce passage nous présente Thomas dans son rapport de foi en Jésus. Bien connu, il est largement commenté.  Un détail nous échappe souvent : l’évangéliste précise que, chaque fois que Jésus visite ses disciples, les portes du lieu où ils se trouvent sont fermées. Le verbe grec utilisé suggère que les portes sont fermées avec des barres, des verrous ou une clé. Il ne suffisait donc pas de pousser la porte pour entrer. Pourtant Jésus est là. Il se présente devant eux. Comment Jésus a-t-il pu entrer ? Quel phénomène étrange, voire inquiétant ! Jésus ressuscité ne serait donc pas soumis à la matérialité. C’est une évidence. Une évidence qui rompt toute compréhension de la physique du monde. Les disciples étaient dans la crainte, celle de leurs propres frères juifs, l’apparition soudaine de Jésus avait de quoi les faire sursauter de peur, ou de joie (v. 20). 

> Nous qui prions pour que le Seigneur se manifeste à nous dans nos circonstances, ne doutons nullement qu’Il le fasse. Quel que soit la manière dont Il le fera, la première parole qu’Il nous adressera sera, comme à ses disciples : La paix soit avec vous !